Nationalités exclues du mariage pour tous.

http://www.streetpress.com/sujet/96180-quand-taubira-prive-11-nationalites-de-mariage-pour-tous

Je me demande dans quelle mesure le but de cette décision n'est pas de lutter contre des "mariages blancs", dans le cadre de la politique xénophobe de lutte contre l'immigration. Dénoncer un mariage blanc homo risquerait d'être perçu comme homophobe.

Je sais pas si c'est vraiment en rapport avec les marriages blancs (mais je suis pas sûre d'avoir compris ta réflexion sur le sujet, en fait).

Jezebel a écrit:Je sais pas si c'est vraiment en rapport avec les marriages blancs (mais je suis pas sûre d'avoir compris ta réflexion sur le sujet, en fait).

C'est connu que, face aux freins à l'immigration, les mariages blancs sont un moyen de les contourner.
Sauf que dans le cas de mariages homo, l'accusation de "mariage blanc" aurait un fort relent d'homophobie. Ca ouvrirait un angle d'attaque énorme : Si un couple homo étranger est accusé de vouloir faire un mariage blanc pour qu'un des deux obtienne la nationalité française, ce serait très facile d'accuser le pouvoir de racisme et/ou d'homophobie, sur le thème "l'état refuse de reconnaître que des homos étrangers s'aiment vraiment."

Du coup, plutôt que de démerder un imbroglio dans quelques mois, le gouvernement évite de se mettre dans cette situation en interdisant le mariage homo pour certaines personnes, avec un prétexte qui ne tient pas la route.

Ce n'est qu'une hypothèse, hein !

Ok, je vois. Mais le truc c'est que ça ne relève pas que de la volonté de l'état (français) si j'ai bien compris mais aussi de l'existence (ou non) d'accord bi-latéraux (que comme par hasard l'état choisi de plus respecter en cas de mariage homo ).
Du coup je ne dirais pas qu'il s'agit d'une "simple" interdiction arbitraire (même si je ne leurre pas, ça arrange à bien des niveaux).

C'est "marrant", ça rejoint parfaitement une réflexion que je me suis faite il y a peu de temps: "On a bien de la chance d'être français"

Et je me faisais la réflexion par rapport aux histoires de visa, je voyage parfois avec des amis (notamment une chinoise) et c'est souvent la galère pour elle de mettre les pieds dans un pays. Par exemple il peut lui falloir un visa délivré par une autorité de l'état en
Chine (donc impossible à faire par les consulats ici) là où je peux juste me pointer la gueule enfarinée et demander un visa de tourisme. Pareil pour les formalités (Caf, PACS) Il y a presque une barrière administrative à franchir. Et je me suis dit "c'est une autre forme de racisme" tout en me répétant "putain ce que j'ai de la chance d'avoir la nationalité française".

Je me suis fait les mêmes reflexions que toi, Araucaria, notamment en fréquentant des chinois et autre "indésirables" internationaux qui me racontait leur problèmes de visa, passport, etc.

Jezebel a écrit:Ok, je vois. Mais le truc c'est que ça ne relève pas que de la volonté de l'état (français) si j'ai bien compris mais aussi de l'existence (ou non) d'accord bi-latéraux (que comme par hasard l'état choisi de plus respecter en cas de mariage homo ).
Du coup je ne dirais pas qu'il s'agit d'une "simple" interdiction arbitraire (même si je ne leurre pas, ça arrange à bien des niveaux).

Je confirme, c'est à cause d'accords bi-latéraux que le mariage homosexuel est refusé à certaines nationalités. Il me semble que c'est "le droit de la famille" du pays d'origine qui est doit être appliqué à ses ressortissants à l'étranger (quand cela est stipulé dans les accords).

Effectivement. Et cela permet un "deux poids deux mesures" y compris parfois en désaccord avec les lois du pays de vie.

Et ça pose un problème similaire pour les divorces suite à des mariages "mixtes" (de nationalités) :
Normalement,

Maitre Eolas a écrit:Le renouvellement de la carte de séjour (…) est subordonné au fait que la communauté de vie n'ait pas cessé. Toutefois, lorsque la communauté de vie a été rompue à l'initiative de l'étranger à raison des violences conjugales qu'il a subies de la part de son conjoint, le préfet ou, à Paris, le préfet de police, peut accorder le renouvellement du titre.

Sauf qu'avec, entre autres, l'Algérie, la France a des accords bi-latéraux qui ne mentionnent pas ce cas de figure. Le préfet ne peut donc pas, avec toute la bonne volonté du monde, faire valoir les violences à l'origine de la rupture pour accorder le renouvellement (comme si ce n'était pas assez restrictif et dégueulasse que ce soit au bon vouloir du préfet...)
Plus de détails ici.

Dans l'appel et les revendications de la Marche des Fiertés, je n'ai pas vu de remise en cause de ces exclusions du mariage pour tous, ai-je manqué un passage, appel ? (je ne crois pas mais j'espère...)