Vulgarisation
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- InvitéInvité
Re: Vulgarisation
25.03.14 16:52
C'est pas de la vulgarisation, parce que c'est assez dur à comprendre, mais pour qui est à l'aise avec l'anglais et n'a pas peur de regarder une vidéo plusieurs fois pour la comprendre, j'aimerais parler de Vi Hart.
C'est une podcasteuse anglaise qui fait de l'art avec les maths. Ou des maths avec de l'art. C'est compliqué.
https://www.youtube.com/user/Vihart
En revanche, on parle de truc assez complexes, et elle a une manière complètement barrée d'aborder certains trucs, donc faut vraiment s'accrocher par moment, regarder les vidéos plusieurs fois. Mais la manière dont elle aborde les maths est juste à tomber à la renverse. Fucking genius (et c'est rare de ma part de dire ça, mais là...). Une de mes chaînes préférées du net, alors que je ne l'ai découverte que depuis hier. (et c'est pas peu dire)
C'est une podcasteuse anglaise qui fait de l'art avec les maths. Ou des maths avec de l'art. C'est compliqué.
https://www.youtube.com/user/Vihart
En revanche, on parle de truc assez complexes, et elle a une manière complètement barrée d'aborder certains trucs, donc faut vraiment s'accrocher par moment, regarder les vidéos plusieurs fois. Mais la manière dont elle aborde les maths est juste à tomber à la renverse. Fucking genius (et c'est rare de ma part de dire ça, mais là...). Une de mes chaînes préférées du net, alors que je ne l'ai découverte que depuis hier. (et c'est pas peu dire)
- InvitéInvité
Re: Vulgarisation
04.04.14 10:46
Hello, lundi on commémorera les 20 ans du génocide des Tutsis au Rwanda. Je pensais écrire un petit article à ce sujet, je vous mets le lien ici si ça vous intéresse ?
- RavelleBleu⋅e
- Messages : 50
Date d'inscription : 13/03/2014
Re: Vulgarisation
05.04.14 21:54
Jonas : Ca a l'air monstrueux ce qu'elle fait. Malheureusement je suis une quiche en compréhension orale et en math donc dur d'en profiter ^_^
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Vulgarisation
05.04.14 22:14
Ah oui Loupita, moi ça me méga intéresse (le génocide rwandais a tendance à me hanter, et c'est une histoire sur laquelle je ne peux qu'inlassablement me pencher, afin d'en comprendre le plus possible ; ça doit répondre à ma perplexité, étant enfant, alors que mes parents répondaient toujours à mes questions, de n'avoir eu que des "ben on sait pas trop, ils ne nous disent pas tout" face à un truc aussi violent...).
- InvitéInvité
Re: Vulgarisation
06.04.14 20:54
Et voilà
Je l'ai partagé sur FB et bien sûr y'a toujours un type qui n'y connaît absolument rien qui ramène sa fraise pour t'expliquer que tu laisses de côté des éléments de l'analyse blabli blablou
Je l'ai partagé sur FB et bien sûr y'a toujours un type qui n'y connaît absolument rien qui ramène sa fraise pour t'expliquer que tu laisses de côté des éléments de l'analyse blabli blablou
Idem. J'ai eu un cours dessus l'an dernier, et depuis je lis pas mal de trucs à ce sujet. Je suis toujours stupéfaite de constater à quel point c'est un événement inconnu de beaucoup de gens (en même temps, on n'en parle pas, donc bon c'est normal finalement...)Araignée a écrit:le génocide rwandais a tendance à me hanter
- InvitéInvité
Re: Vulgarisation
06.04.14 21:57
merci (pas encore lu)
edit : lu maintenant. Pas de grande découverte, mais néanmoins plus de clarté dans ma tête. Merci
edit : lu maintenant. Pas de grande découverte, mais néanmoins plus de clarté dans ma tête. Merci
Re: Vulgarisation
06.04.14 23:35
Je dois dire qu'avant de lire ton article je pensais même que le Rwanda était une colonie française et non belge
Mais il me semble avoir vu qu'il y avait pas mal de bouquins qui parlaient de la responsabilité de la France dans ce génocide, quelqu'un sait de quoi il s'agit du coup ?
Mais il me semble avoir vu qu'il y avait pas mal de bouquins qui parlaient de la responsabilité de la France dans ce génocide, quelqu'un sait de quoi il s'agit du coup ?
- InvitéInvité
Re: Vulgarisation
06.04.14 23:39
Oui Nurja, je pense que je résume des choses assez connues des gens qui se sont déjà penchés sur le sujet, et c'est vrai que je me suis arrêtée aux causes du génocide. En tout cas, c'est avec plaisir
Pour ce qui est de la responsabilité de la France, en fait les 2 pays étaient très proches (Françafrique touça), et la France a pas mal mis de l'huile sur le feu, a armé des génocidaires, a fermé les yeux, etc. Un article qui met en avant la responsabilité de Juppé, ministre des affaires étrangères à l'époque : http://blogs.mediapart.fr/blog/peyobou/020414/mjuppe-quelle-est-votre-position-sur-le-genocide-des-tutsi-du-rwanda
Pour ce qui est de la responsabilité de la France, en fait les 2 pays étaient très proches (Françafrique touça), et la France a pas mal mis de l'huile sur le feu, a armé des génocidaires, a fermé les yeux, etc. Un article qui met en avant la responsabilité de Juppé, ministre des affaires étrangères à l'époque : http://blogs.mediapart.fr/blog/peyobou/020414/mjuppe-quelle-est-votre-position-sur-le-genocide-des-tutsi-du-rwanda
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Vulgarisation
07.04.14 0:24
Pour comprendre en quoi la France a été impliquée dans le génocide rwandais, il y a ce documentaire qui est très clair et bien foutu (avec pas trop d'images horribles) :
- InvitéInvité
Re: Vulgarisation
07.04.14 0:29
Merci Araignée, je le regarderai demain (sinon j'ai peur de faire des cauchemars )
- InvitéInvité
Re: Vulgarisation
25.06.14 15:09
Je copie-colle un article que j'ai écrit sur mon sujet de stage (il est destiné à des gens qui n'ont pas de background scientifique).
À Rome je vais faire un stage dans un laboratoire qui s’occupe du projet VIRGO. Mais kescekecé ? C’est un interféromètre de Michelson géant conçu pour détecter des ondes gravitationnelles. Donc : qu’est-ce que c’est que les ondes gravitationnelles, pourquoi on cherche à les détecter, pourquoi c’est si difficile, qu’est-ce qu’un interféromètre de Michelson et il est géant comment ?
Les ondes gravitationnelles sont des pertubations de l’espace qui se propagent à la vitesse de la lumière (300 000 kilomètres par seconde) prédites par la théorie de la relativité générale. Lors du passage d’une onde gravitationnelle, l’espace va successivement subir une contraction dans une direction et une expansion selon deux directions perpendiculaires, comme ça :
Pourquoi c’est intéressant de les détecter? Pour plusieurs raisons :
1. C’est prédit par la relativité générale depuis un siècle, donc ça ferait quand même plaisir de les mesurer un peu pour de vrai.
2. Contrairement aux ondes électromagnétiques, les ondes gravitationnelles ne sont pas absorbées par la matière. On aurait donc accès à des régions de l’univers actuellement inaccessibles car assombries par des gros nuages de poussière.
3. Les ondes gravitationnelles sont créées par des phénomènes monstrueux : explosions de supernovae, collisions de trous noirs, etc. On peut espérer qu’elles nous renseignent sur ces phénomènes. Typiquement, les ondes gravitationnelles primordiales (créées par le Big-Bang) nous renseigneraient sur l’origine de l’univers.
4. Quand on étudie un peu le mouvement des galaxies, on remarque une différence énorme entre la masse qu’on voit et la masse qu’il faudrait pour donner lieu aux mouvements qu’on observe. En fait, environ 90% de la masse de l’univers est de la matière noire (c’est le nom qu’on a donné à cette différence), c’est-à-dire de la matière qui a une masse mais qu’on ne peut absolument pas voir ou faire réagir d’une quelconque façon. (La matière noire n’est donc pas noire mais transparente, ce qui est obscur dans l’affaire, c’est notre compréhension de la chose). Les ondes gravitationnelles étant engendrées par des mouvements de grandes masses, on peut espérer qu’elles nous éclaireraient sur le problème de la "masse manquante" de l’univers.
5. De manière générale, observer l’univers, c’est un peu comme regarder la télé. Pouvoir détecter des ondes gravitationnelles, ça nous donnerait accès à un pan entier d’infos qu’on n’avait pas avant, c’est comme si on allumait tout à coup le son.
Et pourquoi c’est si difficile à détecter ? Parce que ces pertubations de l’espace sont extrêmement faibles. Aucune expérience terrestre ne pourra jamais créer des ondes gravitationnelles assez intenses pour qu’on puisse les étudier, et même les ondes créées par les phénomènes les plus puissants sont infimes. On mesure une onde gravitationnelle à la variation de longueur relative qu’elle engendre, et si on la mesure sur une distance terre-lune, cette variation n’est que de l’ordre de grandeur d’un atome.
Les interféromètres de Michelson sont des instruments extrêmement sensibles et qui permettent de mesurer de telles variations. Un interféromètre, c’est un appareil qui, grâce à un jeu de miroirs, fait parcourir à deux rayons lumineux des trajets différents avant de les recombiner sur un écran qu’on observe.
Or, la lumière, c’est une onde. Donc si les rayons ont parcouru exactement la même distance trajet, les maxima vont arriver sur les maxima, les minima sur les minima, et on a une onde deux fois plus intense. Au contraire, si les rayons ont parcouru une distance différente d’une demi-longueur d’onde, ils s’annihilent (et on obtient l’équation paradoxale : "lumière + lumière = obscurité" !).
Donc là, l’idée, c’est de faire parcourir aux deux rayons des trajets tels qu’on ne voit aucune lumière sur l’écran, sauf si une onde gravitationnelle passe par là et modifie la longueur relative des deux bras de l’interféromètre (on appelle "bras" les sortes de tunnel dans lequels les deux rayons se déplacent).
Pour avoir une chance de détecter les ondes gravitationnelles, il faut que les rayons parcourent un trajet de l’ordre de la centaine de kilomètres. Comme ce n’est pas envisageable sur terre, on installe un jeu de miroirs supplémentaires dans les bras de VIRGO, comme ça, les bras de VIRGO ne font "que" trois kilomètres, mais la lumière parcourt une centaine de kilomètres.
La moindre secousse sismique étant des milliards de fois plus intense qu’une onde gravitationnelle, il faut absolument en isoler VIRGO. L’isolation sismique est obtenue grâce à une chaîne de filtres suspendus les uns aux autres, fixée à une plate-forme stabilisée. La zone centrale est sous ultra-vide (la pression doit atteindre un dix millième de milliardième de la pression atmosphérique) ce qui constitue la plus grande chambre à ultra-vide d’Europe (6800 m³). En définitive, les éléments optiques de VIRGO sont dans un environnement beaucoup plus calme que celui d’un vaisseau spatial en orbite autour de la terre.
Voilà, j’espère que c’était clair ! Et moi je vais faire un stage sur ce projet, et c’est vachement cool (en tout cas au sens des physicien.ne.s).
(depuis j'ai écrit un deuxième article un chouilla plus technique sur mon stage, je ne sais pas si ça intéresse qqun ^^).
À Rome je vais faire un stage dans un laboratoire qui s’occupe du projet VIRGO. Mais kescekecé ? C’est un interféromètre de Michelson géant conçu pour détecter des ondes gravitationnelles. Donc : qu’est-ce que c’est que les ondes gravitationnelles, pourquoi on cherche à les détecter, pourquoi c’est si difficile, qu’est-ce qu’un interféromètre de Michelson et il est géant comment ?
Les ondes gravitationnelles sont des pertubations de l’espace qui se propagent à la vitesse de la lumière (300 000 kilomètres par seconde) prédites par la théorie de la relativité générale. Lors du passage d’une onde gravitationnelle, l’espace va successivement subir une contraction dans une direction et une expansion selon deux directions perpendiculaires, comme ça :
Pourquoi c’est intéressant de les détecter? Pour plusieurs raisons :
1. C’est prédit par la relativité générale depuis un siècle, donc ça ferait quand même plaisir de les mesurer un peu pour de vrai.
2. Contrairement aux ondes électromagnétiques, les ondes gravitationnelles ne sont pas absorbées par la matière. On aurait donc accès à des régions de l’univers actuellement inaccessibles car assombries par des gros nuages de poussière.
3. Les ondes gravitationnelles sont créées par des phénomènes monstrueux : explosions de supernovae, collisions de trous noirs, etc. On peut espérer qu’elles nous renseignent sur ces phénomènes. Typiquement, les ondes gravitationnelles primordiales (créées par le Big-Bang) nous renseigneraient sur l’origine de l’univers.
4. Quand on étudie un peu le mouvement des galaxies, on remarque une différence énorme entre la masse qu’on voit et la masse qu’il faudrait pour donner lieu aux mouvements qu’on observe. En fait, environ 90% de la masse de l’univers est de la matière noire (c’est le nom qu’on a donné à cette différence), c’est-à-dire de la matière qui a une masse mais qu’on ne peut absolument pas voir ou faire réagir d’une quelconque façon. (La matière noire n’est donc pas noire mais transparente, ce qui est obscur dans l’affaire, c’est notre compréhension de la chose). Les ondes gravitationnelles étant engendrées par des mouvements de grandes masses, on peut espérer qu’elles nous éclaireraient sur le problème de la "masse manquante" de l’univers.
5. De manière générale, observer l’univers, c’est un peu comme regarder la télé. Pouvoir détecter des ondes gravitationnelles, ça nous donnerait accès à un pan entier d’infos qu’on n’avait pas avant, c’est comme si on allumait tout à coup le son.
Et pourquoi c’est si difficile à détecter ? Parce que ces pertubations de l’espace sont extrêmement faibles. Aucune expérience terrestre ne pourra jamais créer des ondes gravitationnelles assez intenses pour qu’on puisse les étudier, et même les ondes créées par les phénomènes les plus puissants sont infimes. On mesure une onde gravitationnelle à la variation de longueur relative qu’elle engendre, et si on la mesure sur une distance terre-lune, cette variation n’est que de l’ordre de grandeur d’un atome.
Les interféromètres de Michelson sont des instruments extrêmement sensibles et qui permettent de mesurer de telles variations. Un interféromètre, c’est un appareil qui, grâce à un jeu de miroirs, fait parcourir à deux rayons lumineux des trajets différents avant de les recombiner sur un écran qu’on observe.
Or, la lumière, c’est une onde. Donc si les rayons ont parcouru exactement la même distance trajet, les maxima vont arriver sur les maxima, les minima sur les minima, et on a une onde deux fois plus intense. Au contraire, si les rayons ont parcouru une distance différente d’une demi-longueur d’onde, ils s’annihilent (et on obtient l’équation paradoxale : "lumière + lumière = obscurité" !).
Donc là, l’idée, c’est de faire parcourir aux deux rayons des trajets tels qu’on ne voit aucune lumière sur l’écran, sauf si une onde gravitationnelle passe par là et modifie la longueur relative des deux bras de l’interféromètre (on appelle "bras" les sortes de tunnel dans lequels les deux rayons se déplacent).
Pour avoir une chance de détecter les ondes gravitationnelles, il faut que les rayons parcourent un trajet de l’ordre de la centaine de kilomètres. Comme ce n’est pas envisageable sur terre, on installe un jeu de miroirs supplémentaires dans les bras de VIRGO, comme ça, les bras de VIRGO ne font "que" trois kilomètres, mais la lumière parcourt une centaine de kilomètres.
La moindre secousse sismique étant des milliards de fois plus intense qu’une onde gravitationnelle, il faut absolument en isoler VIRGO. L’isolation sismique est obtenue grâce à une chaîne de filtres suspendus les uns aux autres, fixée à une plate-forme stabilisée. La zone centrale est sous ultra-vide (la pression doit atteindre un dix millième de milliardième de la pression atmosphérique) ce qui constitue la plus grande chambre à ultra-vide d’Europe (6800 m³). En définitive, les éléments optiques de VIRGO sont dans un environnement beaucoup plus calme que celui d’un vaisseau spatial en orbite autour de la terre.
Voilà, j’espère que c’était clair ! Et moi je vais faire un stage sur ce projet, et c’est vachement cool (en tout cas au sens des physicien.ne.s).
(depuis j'ai écrit un deuxième article un chouilla plus technique sur mon stage, je ne sais pas si ça intéresse qqun ^^).
- InvitéInvité
Re: Vulgarisation
25.06.14 17:19
Do want. *_*
Au passage pendant que j'y pense, pour les cinéphiles la chaine youtube Ginger Force roxe du tonnerre. Je vous invite à y jeter un coup d'oeil, ça parle (principalement) d'adaptation au cinéma. https://www.youtube.com/channel/UCzbGpOW-QXRLKyD6Hsftk-g
Au passage pendant que j'y pense, pour les cinéphiles la chaine youtube Ginger Force roxe du tonnerre. Je vous invite à y jeter un coup d'oeil, ça parle (principalement) d'adaptation au cinéma. https://www.youtube.com/channel/UCzbGpOW-QXRLKyD6Hsftk-g
- InvitéInvité
Re: Vulgarisation
25.06.14 18:53
Ok, cool ^^ Voilà le deuxième article alors :
Le projet Virgo, dont j’ai déjà parlé là, appartient au passé, comme je l’ai appris lors de mon premier jour de stage (ben merde alors, me suis-je dit une seconde, en me demandant ce que j’allais faire pendant deux mois). Mais en fait, il y a toujours un projet, qui s’appelle cette fois Advanced Virgo, et qui porte bien son nom, puisque le principe de base est le même, et qu’on rajoute des améliorations. Notamment, le laser utilisé est nettement plus puissant (environ cinq fois plus puissant), et les cavités Fabry-Pérot (les miroirs installés pour rallonger le parcours optique) ont une finesse (caractéristique des cavités Fabry-Pérot) trois fois supérieure, ce qui a pour conséquence d’augmenter encore la puissance du laser de ce facteur trois.
Bref, la puissance lumineuse dans l’interféromètre est quinze fois plus intense dans Advanced Virgo que dans Virgo.
Or, on savait déjà à l’époque de Virgo que le laser pouvait causer des aberrations au niveau des miroirs (j’y reviendrai plus tard). C’est juste qu’on les considérait comme négligeables. Mais :
- On avait sous-estimé ces aberrations.
- Maintenant que le laser est plus puissant, ces aberrations sont encore plus fortes.
La première question que j’ai posée quand j’ai appris cela, c’est : "mais comment un laser, censé se réfléchir totalement sur la surface des miroirs, peut causer des aberrations à l’intérieur même du miroir ?".
Réponse : "seulement" 99,9999% de la puissance du laser est réfléchie. Et comme le laser est très puissant, 0,0001% de la puissance qui pénètre le miroir, c’est déjà suffisant pour poser des problèmes.
Et donc, quels sont ces fameux problèmes ? Il y en a deux :
- Un laser a un profil gaussien, c’est-à-dire qu’au centre du miroir, ça tape sévère, et sur les côtés, y’a plus personne. Or, la puissance lumineuse, ça chauffe. Donc, le miroir chauffe, mais pas uniformément. Et il se déforme en conséquence : il gonfle au centre.
- De plus, l’indice de réflexion (le dictateur qui décide où les rayons lumineux vont aller) dépend de la température. On n’a donc pas un indice de réflexion homogène non plus !
En fait, tout se passe comme si on avait rajouté sans faire exprès une lentille convergente dans les bras de l’interféromètre. L’idée pour contrer cela va être de rajouter une autre lentille mais divergente et de telle sorte qu’elles se compensent exactement — sachant que la lentille convergente équivalente ne va pas être constante, parce qu’on ne va pas toujours faire des mesures pour la même puissance du laser, il faut pouvoir adapter à tout moment la lentille divergente de compensation.
C’est le sujet de travail de toute l’équipe de chercheur.se.s que j’ai rejointe à Rome.
Les thésards et post-doc avec qui je fais mon stage ont une maquette du problème :
C’est impressionnant mais en fait ce n’est pas si compliqué que cela. Il y a beaucoup de miroirs pour faire faire à la lumière un trajet cassé, en zig-zag, pour reproduire à l’échelle les longs bras de l’interféromètre sans prendre trop de place.
Et moi, qu’est-ce que je fais ?
- Je lis des articles sur les ondes gravitationnelles, les effets thermiques, les lasers et tout.
- J’ai fait deux mesures assez simples mais qui ne marchent pas (et c’est pas à cause de moi, ça ne marchait pas une semaine avant que j’arrive), ce qui est un mystère général (en gros iels viennent de recevoir une pièce optique annonçant qu’un truc se passe 10 cm après la pièce et dans nos mesures elle se passe en plein milieu de la pièce et une telle différence est très bizarre).
Voilà en gros le contenu scientifique de mon stage jusque là; j’espère que ce n’était pas trop technique !
À part ça, le stage se passe vraiment super bien, toute l’équipe est adorable (une thésarde que je n’avais pas vue la première semaine car elle était au Japon est rentrée hier avec…un cadeau pour moi !!), m’encourage à poser des questions dès que je ne comprends pas quelque chose, j’arrive et je pars à l’heure que je veux (cela dit, je me force quand même à rester un peu plus longtemps que ce que je ferais spontanément, je ressens une certaine pression à force de partir toujours la première…), je fais des pauses quand je veux et je décide si tel jour j’ai plutôt envie de faire une expérience, de l’analyse de données, ou d’apprendre des trucs. Bref, je suis vraiment ravie de mon stage !
*** fin de l'article ***
Voilà, j'espère que c'est clair ^^ sinon en vulgarisation, j'ai de plus en plus envie de faire des vidéos vivantes et rythmées, mais il faudrait que j'aie une bonne caméra, et que je sache monter. Et que j'assume de voir ma tronche et d'entendre ma voix.
Le projet Virgo, dont j’ai déjà parlé là, appartient au passé, comme je l’ai appris lors de mon premier jour de stage (ben merde alors, me suis-je dit une seconde, en me demandant ce que j’allais faire pendant deux mois). Mais en fait, il y a toujours un projet, qui s’appelle cette fois Advanced Virgo, et qui porte bien son nom, puisque le principe de base est le même, et qu’on rajoute des améliorations. Notamment, le laser utilisé est nettement plus puissant (environ cinq fois plus puissant), et les cavités Fabry-Pérot (les miroirs installés pour rallonger le parcours optique) ont une finesse (caractéristique des cavités Fabry-Pérot) trois fois supérieure, ce qui a pour conséquence d’augmenter encore la puissance du laser de ce facteur trois.
Bref, la puissance lumineuse dans l’interféromètre est quinze fois plus intense dans Advanced Virgo que dans Virgo.
Or, on savait déjà à l’époque de Virgo que le laser pouvait causer des aberrations au niveau des miroirs (j’y reviendrai plus tard). C’est juste qu’on les considérait comme négligeables. Mais :
- On avait sous-estimé ces aberrations.
- Maintenant que le laser est plus puissant, ces aberrations sont encore plus fortes.
La première question que j’ai posée quand j’ai appris cela, c’est : "mais comment un laser, censé se réfléchir totalement sur la surface des miroirs, peut causer des aberrations à l’intérieur même du miroir ?".
Réponse : "seulement" 99,9999% de la puissance du laser est réfléchie. Et comme le laser est très puissant, 0,0001% de la puissance qui pénètre le miroir, c’est déjà suffisant pour poser des problèmes.
Et donc, quels sont ces fameux problèmes ? Il y en a deux :
- Un laser a un profil gaussien, c’est-à-dire qu’au centre du miroir, ça tape sévère, et sur les côtés, y’a plus personne. Or, la puissance lumineuse, ça chauffe. Donc, le miroir chauffe, mais pas uniformément. Et il se déforme en conséquence : il gonfle au centre.
- De plus, l’indice de réflexion (le dictateur qui décide où les rayons lumineux vont aller) dépend de la température. On n’a donc pas un indice de réflexion homogène non plus !
En fait, tout se passe comme si on avait rajouté sans faire exprès une lentille convergente dans les bras de l’interféromètre. L’idée pour contrer cela va être de rajouter une autre lentille mais divergente et de telle sorte qu’elles se compensent exactement — sachant que la lentille convergente équivalente ne va pas être constante, parce qu’on ne va pas toujours faire des mesures pour la même puissance du laser, il faut pouvoir adapter à tout moment la lentille divergente de compensation.
C’est le sujet de travail de toute l’équipe de chercheur.se.s que j’ai rejointe à Rome.
Les thésards et post-doc avec qui je fais mon stage ont une maquette du problème :
C’est impressionnant mais en fait ce n’est pas si compliqué que cela. Il y a beaucoup de miroirs pour faire faire à la lumière un trajet cassé, en zig-zag, pour reproduire à l’échelle les longs bras de l’interféromètre sans prendre trop de place.
Et moi, qu’est-ce que je fais ?
- Je lis des articles sur les ondes gravitationnelles, les effets thermiques, les lasers et tout.
- J’ai fait deux mesures assez simples mais qui ne marchent pas (et c’est pas à cause de moi, ça ne marchait pas une semaine avant que j’arrive), ce qui est un mystère général (en gros iels viennent de recevoir une pièce optique annonçant qu’un truc se passe 10 cm après la pièce et dans nos mesures elle se passe en plein milieu de la pièce et une telle différence est très bizarre).
Voilà en gros le contenu scientifique de mon stage jusque là; j’espère que ce n’était pas trop technique !
À part ça, le stage se passe vraiment super bien, toute l’équipe est adorable (une thésarde que je n’avais pas vue la première semaine car elle était au Japon est rentrée hier avec…un cadeau pour moi !!), m’encourage à poser des questions dès que je ne comprends pas quelque chose, j’arrive et je pars à l’heure que je veux (cela dit, je me force quand même à rester un peu plus longtemps que ce que je ferais spontanément, je ressens une certaine pression à force de partir toujours la première…), je fais des pauses quand je veux et je décide si tel jour j’ai plutôt envie de faire une expérience, de l’analyse de données, ou d’apprendre des trucs. Bref, je suis vraiment ravie de mon stage !
*** fin de l'article ***
Voilà, j'espère que c'est clair ^^ sinon en vulgarisation, j'ai de plus en plus envie de faire des vidéos vivantes et rythmées, mais il faudrait que j'aie une bonne caméra, et que je sache monter. Et que j'assume de voir ma tronche et d'entendre ma voix.
- InvitéInvité
Re: Vulgarisation
25.06.14 19:17
Tu veux dire "l'indice de réfraction" ?Grussie a écrit:De plus, l’indice de réflexion (le dictateur qui décide où les rayons lumineux vont aller) dépend de la température. On n’a donc pas un indice de réflexion homogène non plus !
- InvitéInvité
Re: Vulgarisation
26.06.14 11:33
Voici une chouette vidéo qui montre ce qu'il se passe quand on met de l'azote liquide dans une chambre à vide :
http://www.koreus.com/video/azote-liquide-chambre-vide.html
L'azote est solide en-dessous de -210°C, liquide entre -210 et -195 et gazeux au-delà, pour une pression normale (pression atmosphérique).
La pression est directement reliée à la densité de particules (atomes, molécules, ions...). Plus il y a d'atomes par mètre cube, plus la pression est élevée. Et plus la matière va avoir tendance à se condenser, et donc à être solide et liquide jusqu'à des températures un peu plus élevées.
Inversement, dans le vide, la matière va avoir tendance à être un gaz jusqu'à des températures plus basses que normalement.
Donc déjà l'azote bout tout de suite étant donné sa température d'ébullition super basse, mais là en plus on le met dans une chambre à vide.
Il se dépêche tellement de bouillir qu'il pique toute l'énergie disponible pour pouvoir se retrouver dans cet état de gaz qu'il cherche à atteindre.
C'est pour ça qu'une partie de l'azote bout pendant que l'autre (qui s'est fait chourer toute son énergie) gèle.
Dans un état solide de la matière, les atomes aiment s'organiser de manière ordonnée, ça leur coûte moins d'énergie. On observe alors des cristaux, des flocons, des jolies formes. C'est ce qu'il se passe là.
http://www.koreus.com/video/azote-liquide-chambre-vide.html
L'azote est solide en-dessous de -210°C, liquide entre -210 et -195 et gazeux au-delà, pour une pression normale (pression atmosphérique).
La pression est directement reliée à la densité de particules (atomes, molécules, ions...). Plus il y a d'atomes par mètre cube, plus la pression est élevée. Et plus la matière va avoir tendance à se condenser, et donc à être solide et liquide jusqu'à des températures un peu plus élevées.
Inversement, dans le vide, la matière va avoir tendance à être un gaz jusqu'à des températures plus basses que normalement.
Donc déjà l'azote bout tout de suite étant donné sa température d'ébullition super basse, mais là en plus on le met dans une chambre à vide.
Il se dépêche tellement de bouillir qu'il pique toute l'énergie disponible pour pouvoir se retrouver dans cet état de gaz qu'il cherche à atteindre.
C'est pour ça qu'une partie de l'azote bout pendant que l'autre (qui s'est fait chourer toute son énergie) gèle.
Dans un état solide de la matière, les atomes aiment s'organiser de manière ordonnée, ça leur coûte moins d'énergie. On observe alors des cristaux, des flocons, des jolies formes. C'est ce qu'il se passe là.
- Tilleul—
- Messages : 669
Date d'inscription : 23/04/2014
Re: Vulgarisation
26.06.14 11:52
Passionnant Y'a t'ellement d'expériences fascinantes à faire avec de l'azote liquide ^^ (j'ai un faible pour les supraconducteur)
- InvitéInvité
Re: Vulgarisation
26.06.14 13:43
Ce n'était pas pour mes cours effectivement tout ce que je rends pour mes études ou mon stage est en anglais.
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