L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
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- InvitéInvité
Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
21.08.14 11:00
https://comme-une-envie-de.poivron.org/contenu/#05_entre_l_amour_et_l_amitie
Henri Tachan a écrit:
L'amour et l'amitié
Paroles et musique : Henri Tachan
Entre l'amour et l'amitié,
Il n'y a qu'un lit de différence,
Un simple "pageot", un "pucier"
Où deux animaux se dépensent,
Et quand s'installe la tendresse
Entre nos corps qui s'apprivoisent,
Que platoniquement je caresse
De mes yeux ta bouche framboise,
Alors l'amour et l'amitié
N'est-ce pas la même romance ?
Entre l'amour et l'amitié
Dites-moi donc la différence...
Je t'aime, mon amour, mon petit,
Je t'aime, mon amour, mon amie...
Entre l'amour et l'amitié,
Ils ont barbelé des frontières,
Nos sentiments étiquetés,
Et si on aime trop sa mère
Ou bien son pote ou bien son chien,
Il paraît qu'on est en eau trouble,
Qu'on est cliniquement freudien
Ou inverti, ou agent double,
Alors qu'l'amour et l'amitié
Ont la mêm'e gueule d'innocence.
Entre l'amour et l'amitié,
Dites-moi donc la différence...
Je t'aime, mon amour, mon petit,
Je t'aime, mon amour, mon amie...
Entre l'amour et l'amitié,
La pudeur a forgé sa chaîne
A la barbe du Monde entier
Et de ses gros rir'es gras de haine.
Bon an, mal an les deux compagnes
Se dédoublent où bien s'entremêlent
Comme, sur la haute montagne,
Le ciel et la neige éternelle.
Entre l'amour et l'amitié
Se cache un petit bout d'enfance.
Entre l'amour et l'amitié
Il n'y a qu'un lit de différence...
Je t'aime, mon amour, mon petit,
Je t'aime, mon amour, mon amie !
- Corvus—
- Messages : 157
Date d'inscription : 21/04/2014
J'ai déjà partagé mon lit avec trois amies (à des occasions différentes). Il n'y a eu aucune tension sexuelle ni ambiguïté amoureuse (pour sûr au moins de mon côté). Je parle bien sûr ici du lit à un niveau beaucoup moins symbolique que la chanson citée ci-dessus, mais je trouve important de souligner que l'on peut partager sans souci son lit avec une autre personne sans craindre un changement dans la relation, si celle-ci est assez "clean" pour s'y prêter.
J'ai aussi une amie qui m'a vraiment raconté plein de trucs persos (et à moi seul si je l'en crois) et écrit beaucoup de lettres, mais idem aucun glissement de sentiment, donc je ne pense pas que ce soit un critère non plus (c'est pour rebondir sur ce que disait Shun plus haut, bien qu'elle ne l'ait pas présenté ainsi).
Il faut dire que je n'aime pas produire ni recevoir des marques de séduction, et je pense que cette attitude très perceptible permet de laisser clairement une place confortable à l'amitié ou à la cordialité. Paradoxalement, ça m'a aussi entraîné des problèmes (amis hommes ne comprenant pas mon rejet de quasi toutes les manifestations d'intérêt sexuel ou amoureux de la part des femmes, et me comparant à un humain artificiel dénué d'émotions et de sexualité; femmes qui ont eu des comportements soudains irrationnels et embarrassants à mon égard face à mon "insensibilité"). Avec le temps, j'arrive à mieux choisir les personnes et les situations sociales pour éviter ça, j'évite par exemple le plus possible les soirées sans activités de groupe clairement pré-définies.
Donc tout ça pour dire que je pense que l'amitié hommes-femmes est tout à fait possible, mais je trouve que ça n'est pas très valorisé socialement, et j'ai le ressenti que le contexte social est au moins autant en cause dans cette problématique que ce que l'on ressent (ou croit ressentir) à l'échelle personnelle
J'ai aussi une amie qui m'a vraiment raconté plein de trucs persos (et à moi seul si je l'en crois) et écrit beaucoup de lettres, mais idem aucun glissement de sentiment, donc je ne pense pas que ce soit un critère non plus (c'est pour rebondir sur ce que disait Shun plus haut, bien qu'elle ne l'ait pas présenté ainsi).
Il faut dire que je n'aime pas produire ni recevoir des marques de séduction, et je pense que cette attitude très perceptible permet de laisser clairement une place confortable à l'amitié ou à la cordialité. Paradoxalement, ça m'a aussi entraîné des problèmes (amis hommes ne comprenant pas mon rejet de quasi toutes les manifestations d'intérêt sexuel ou amoureux de la part des femmes, et me comparant à un humain artificiel dénué d'émotions et de sexualité; femmes qui ont eu des comportements soudains irrationnels et embarrassants à mon égard face à mon "insensibilité"). Avec le temps, j'arrive à mieux choisir les personnes et les situations sociales pour éviter ça, j'évite par exemple le plus possible les soirées sans activités de groupe clairement pré-définies.
Donc tout ça pour dire que je pense que l'amitié hommes-femmes est tout à fait possible, mais je trouve que ça n'est pas très valorisé socialement, et j'ai le ressenti que le contexte social est au moins autant en cause dans cette problématique que ce que l'on ressent (ou croit ressentir) à l'échelle personnelle
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
J'ai aussi partagé mon lit avec des hommes. Soit parce que chez moi il n'y avait qu'un lit, donc quand j'invitais un pote SDF à dormi, ben il dormait dans mon lit, soit parce que dormir avec un ami m'aide à faire moins de terreurs nocturnes. Quand je vivais chez mon meilleur ami, on dormait toujours dans le même lit, sauf lorsque sa copine dormait chez lui. Et non seulement dans le même lit, mais serrés l'une contre l'autre, ses bras autour de moi (avec lui, et avec d'autres amis... et même un pote que je ne connaissais pas depuis longtemps, mais qui avait subi des viols incestueux, et du coup me comprenait facilement : on a très vite dormi ensemble, sans aucune ambiguïté (sauf une fois, dans son sommeil, il s'est mis à se frotter contre moi. Je l'ai réveillé, lui ai expliqué, et il s'est excusé, tout confus, m'expliquant qu'il était en plein rêve érotique avec son ex...)).
Avec mon meilleur ami, il nous est aussi arrivé de prendre des bains ensemble. Il est d'ailleurs le seul homme dont le pénis ne me fait pas peur (justement parce qu'il est mon ami et qu'il n'y a aucune ambiguïté).
@GouineRouge : Pour te répondre (cette fois je sauvegarde ma réponse au fur et à mesure !) :
De mes ami-e-s d'enfance, je n'ai gardé qu'une amie, qui est hétéro. Sinon, mes amitiés datent soit du lycée, soit de la fac, soit de l'époque où j'étais à la rue, ou alors sont récentes (je ne suis plus à la rue depuis 5 ans).
Il m'est évidemment arrivé de tomber sur des mecs qui ont cru qu'ils pouvaient changer l'amitié en relations sexuelles. Mais ce n'étaient pas des amis, plutôt des potes, de nouvelles connaissances. Longtemps, je n'ai pas su poser mes limites, j'ai donc aussi vécu beaucoup d'attouchements. J'ai même commis une tentative de suicide la semaine de mes 18 ans, parce qu'un ami tentait de coucher avec moi, me caressait, croyait qu'on sortait plus ou moins ensemble, alors que moi, je ne savais juste pas dire "stop" et "non". J'ai longtemps cru, paradoxalement à mes phobies sexuelles, que j'étais "faite pour" répondre au désir des hommes, quelques soient mes envies propres. Et ça m'a souvent mise dans des situations difficiles, voire pire (prostitutions, attouchement, viols).
Par contre, avec les filles lesbiennes ou bi, je n'ai jamais subi l'insistance des hommes, leurs mains baladeuses, leur non prise en considération de mes envies. Ce qui fait qu'au final, je n'ai jamais eu de relations sexuelles avec une fille, même si j'ai été en couple lesbien. Parce qu'à l'époque, le sexe hors masturbation me faisait peur et ne me donnait pas envie. Avec les hommes, ça m'était imposé ; avec les femmes, ça ne l'était pas, donc il n'y avait pas de sexe.
Par la suite, avec un homme dont je n'étais pas amoureuse, mais avec qui je suis restée en couple trois ans quand même, j'ai appris à découvrir et aimer la sexualité à deux. Parce qu'il était le premier qui ne m'imposait rien, se pliait à mes désirs, attendait de savoir ce que moi je voulais. On est sortis ensemble parce que le soir de son anniversaire, j'ai eu soudain envie de sexualité à deux, et ai guidé sa main... je savais qu'il était amoureux de moi, et j'ai pas osé lui dire que non, je ne voulais pas être en couple avec lui, j'avais juste eu envie de sexe (j'aurais du expliciter avant). Mais quelque part, je ne regrette pas, parce que grâce à lui, j'ai découvert que la sexualité à deux m'était possible sans être violente, et je dois admettre que j'en ai bien profité
Sinon, la chose qui a le plus souvent transformé des amitiés naissantes en drague lourde et attouchements, c'est lorsque ces nouveaux "amis" ont appris que j'étais une pute. C'est fou comme ça peut changer le comportement de certains hommes. D'un coup, je n'étais plus "ma pote" mais je devenais "bébé", "ma puce", et les mains se baladaient... il faut être sacrément débile pourtant pour croire au mythe de la pute nymphomane toujours prête à sexer avec tout le monde sans inhibition. Si c'était le cas, on se ferait pas payer ! Alors que justement, comme beaucoup de putes, c'était exactement le contraire... Ces gars-là ont tous été rayés de mon répertoire, je ne leur adresse plus la moindre parole, qu'ils aillent se faire voir. Il y a une limite nette entre d'un côté mes proches, amis, potes, connaissances, et de l'autre mes clients ! Ces derniers, je les méprise et les hais, ce qui n'est pas compatible ni avec de l'amitié, ni avec de la camaraderie.
Je pense que ce qui aide aussi à ce que mes amis hommes ne tentent pas de choses sexuelles avec moi, c'est que comme ils sont mes amis, ils savent. Ils connaissent mon vécu (abus sexuels) et mes troubles sexuels (vaginisme, phallophobie, peurs, dégoüt, douleur) ; ils savent que pour moi sexualité rime très vite avec violence, donc s'ils me respectent (ce qui est le minimum pour être un ami quand même), ils ne tentent rien de tel avec moi.
L'ambiguïté, elle a par contre existé dans l'autre sens, quand j'étais ado. J'avais si peur des hommes que je refoulais totalement ma part hétéro. Du coup, quand j'étais amoureuse d'une fille, ça ne me posait pas problème (sauf quand je l'étais d'une fille hétéro, mais c'est un autre problème), mais si j'étais amoureuse d'un garçon, je me persuadais que ce n'était qu'une forte amitié baignée de tendresse.
D'ailleurs, mon copain (union libre) actuel, je l'ai rencontré à l'adolescence. A l'époque, comme on avait tous les deux des sentiments pour l'autre, on s'est beaucoup tourné autour. Mais moi je n'osais pas part peur des hommes, et lui n'osait pas par respect pour moi et peur de ma peur, de me faire peur... Alors à part un baiser sur la bouche et des embrassades tendres, on est restés amis. Puis on s'est perdus de vue pendant des années, et quand, il y a trois ans, on s'est retrouvés, on a surpassé nos vieilles peurs et on est sortis ensemble.
Contrairement à Shun, je suis en général plus proche de mes amis hommes que des mes amies femmes. Je ne sais pas vraiment pourquoi (mon psy suggère que j'ai besoin de me rassurer quant au fait que les hommes ne sont pas que des abuseurs et des pervers, d'où mon besoin de rechercher leur tendresse et leur confidence). En tout cas, je parle plus facilement de choses intimes avec les hommes qu'avec les femmes... De mauvais souvenirs aussi, de femmes qui m'ont jugée, pas comprise, rejetée, par rapport à mes phobies sexuelles, à la prostitution, au vaginisme... de la part de personnes que je considère comme des amies, ça fait très mal. Curieusement, mes amis hommes sont plus compréhensifs (peut-être parce qu'ils peuvent moins comparer... par exemple, si je parle de mon vaginisme à une femme, elle pensera à son vagin à elle qui n'a pas mal quand elle fait l'amour, et me trouvera peut-être très bizarre ; un homme ne subissant jamais de pénétration vaginale, il ne peut que me croire sur parole. Il y a bien sûr des bitards qui croient qu'un vagin, c'est fait pour être pénétré et nient ma douleur, c'était le cas de mon ex, même si dans son cas c'était juste une excuse pour me violer, en fait).
@Parleur : ça me fait penser à ça :
Avec mon meilleur ami, il nous est aussi arrivé de prendre des bains ensemble. Il est d'ailleurs le seul homme dont le pénis ne me fait pas peur (justement parce qu'il est mon ami et qu'il n'y a aucune ambiguïté).
@GouineRouge : Pour te répondre (cette fois je sauvegarde ma réponse au fur et à mesure !) :
De mes ami-e-s d'enfance, je n'ai gardé qu'une amie, qui est hétéro. Sinon, mes amitiés datent soit du lycée, soit de la fac, soit de l'époque où j'étais à la rue, ou alors sont récentes (je ne suis plus à la rue depuis 5 ans).
Il m'est évidemment arrivé de tomber sur des mecs qui ont cru qu'ils pouvaient changer l'amitié en relations sexuelles. Mais ce n'étaient pas des amis, plutôt des potes, de nouvelles connaissances. Longtemps, je n'ai pas su poser mes limites, j'ai donc aussi vécu beaucoup d'attouchements. J'ai même commis une tentative de suicide la semaine de mes 18 ans, parce qu'un ami tentait de coucher avec moi, me caressait, croyait qu'on sortait plus ou moins ensemble, alors que moi, je ne savais juste pas dire "stop" et "non". J'ai longtemps cru, paradoxalement à mes phobies sexuelles, que j'étais "faite pour" répondre au désir des hommes, quelques soient mes envies propres. Et ça m'a souvent mise dans des situations difficiles, voire pire (prostitutions, attouchement, viols).
Par contre, avec les filles lesbiennes ou bi, je n'ai jamais subi l'insistance des hommes, leurs mains baladeuses, leur non prise en considération de mes envies. Ce qui fait qu'au final, je n'ai jamais eu de relations sexuelles avec une fille, même si j'ai été en couple lesbien. Parce qu'à l'époque, le sexe hors masturbation me faisait peur et ne me donnait pas envie. Avec les hommes, ça m'était imposé ; avec les femmes, ça ne l'était pas, donc il n'y avait pas de sexe.
Par la suite, avec un homme dont je n'étais pas amoureuse, mais avec qui je suis restée en couple trois ans quand même, j'ai appris à découvrir et aimer la sexualité à deux. Parce qu'il était le premier qui ne m'imposait rien, se pliait à mes désirs, attendait de savoir ce que moi je voulais. On est sortis ensemble parce que le soir de son anniversaire, j'ai eu soudain envie de sexualité à deux, et ai guidé sa main... je savais qu'il était amoureux de moi, et j'ai pas osé lui dire que non, je ne voulais pas être en couple avec lui, j'avais juste eu envie de sexe (j'aurais du expliciter avant). Mais quelque part, je ne regrette pas, parce que grâce à lui, j'ai découvert que la sexualité à deux m'était possible sans être violente, et je dois admettre que j'en ai bien profité
Sinon, la chose qui a le plus souvent transformé des amitiés naissantes en drague lourde et attouchements, c'est lorsque ces nouveaux "amis" ont appris que j'étais une pute. C'est fou comme ça peut changer le comportement de certains hommes. D'un coup, je n'étais plus "ma pote" mais je devenais "bébé", "ma puce", et les mains se baladaient... il faut être sacrément débile pourtant pour croire au mythe de la pute nymphomane toujours prête à sexer avec tout le monde sans inhibition. Si c'était le cas, on se ferait pas payer ! Alors que justement, comme beaucoup de putes, c'était exactement le contraire... Ces gars-là ont tous été rayés de mon répertoire, je ne leur adresse plus la moindre parole, qu'ils aillent se faire voir. Il y a une limite nette entre d'un côté mes proches, amis, potes, connaissances, et de l'autre mes clients ! Ces derniers, je les méprise et les hais, ce qui n'est pas compatible ni avec de l'amitié, ni avec de la camaraderie.
Je pense que ce qui aide aussi à ce que mes amis hommes ne tentent pas de choses sexuelles avec moi, c'est que comme ils sont mes amis, ils savent. Ils connaissent mon vécu (abus sexuels) et mes troubles sexuels (vaginisme, phallophobie, peurs, dégoüt, douleur) ; ils savent que pour moi sexualité rime très vite avec violence, donc s'ils me respectent (ce qui est le minimum pour être un ami quand même), ils ne tentent rien de tel avec moi.
L'ambiguïté, elle a par contre existé dans l'autre sens, quand j'étais ado. J'avais si peur des hommes que je refoulais totalement ma part hétéro. Du coup, quand j'étais amoureuse d'une fille, ça ne me posait pas problème (sauf quand je l'étais d'une fille hétéro, mais c'est un autre problème), mais si j'étais amoureuse d'un garçon, je me persuadais que ce n'était qu'une forte amitié baignée de tendresse.
D'ailleurs, mon copain (union libre) actuel, je l'ai rencontré à l'adolescence. A l'époque, comme on avait tous les deux des sentiments pour l'autre, on s'est beaucoup tourné autour. Mais moi je n'osais pas part peur des hommes, et lui n'osait pas par respect pour moi et peur de ma peur, de me faire peur... Alors à part un baiser sur la bouche et des embrassades tendres, on est restés amis. Puis on s'est perdus de vue pendant des années, et quand, il y a trois ans, on s'est retrouvés, on a surpassé nos vieilles peurs et on est sortis ensemble.
Contrairement à Shun, je suis en général plus proche de mes amis hommes que des mes amies femmes. Je ne sais pas vraiment pourquoi (mon psy suggère que j'ai besoin de me rassurer quant au fait que les hommes ne sont pas que des abuseurs et des pervers, d'où mon besoin de rechercher leur tendresse et leur confidence). En tout cas, je parle plus facilement de choses intimes avec les hommes qu'avec les femmes... De mauvais souvenirs aussi, de femmes qui m'ont jugée, pas comprise, rejetée, par rapport à mes phobies sexuelles, à la prostitution, au vaginisme... de la part de personnes que je considère comme des amies, ça fait très mal. Curieusement, mes amis hommes sont plus compréhensifs (peut-être parce qu'ils peuvent moins comparer... par exemple, si je parle de mon vaginisme à une femme, elle pensera à son vagin à elle qui n'a pas mal quand elle fait l'amour, et me trouvera peut-être très bizarre ; un homme ne subissant jamais de pénétration vaginale, il ne peut que me croire sur parole. Il y a bien sûr des bitards qui croient qu'un vagin, c'est fait pour être pénétré et nient ma douleur, c'était le cas de mon ex, même si dans son cas c'était juste une excuse pour me violer, en fait).
@Parleur : ça me fait penser à ça :
- InvitéInvité
Je sais que je suis le casse-couille de service mais, comme je n'installe pas de logiciel propriétaire sur mon ordinateur, regarder des vidéos YouTube intégrée sur le forum, ça me demande à chaque fois quinze manipulation chiantes. Quand on me donne juste le lien, c'est beaucoup plus facile.Araignée a écrit:@Parleur : ça me fait penser à ça :
(Du coup, je regarderais la tienne un peu plus tard, quand j'aurais autre-chose qu'un connexion RTC)
- InvitéInvité
Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
22.08.14 11:59
En fait, l'amitié, je ne sais pas exactement comment vous la définissez, mais pour moi c'est un sentiment d'amour très fort, très intense et durable.
C'est pour cette raison que pour moi c'est parfois difficile de la distinguer de l'amour " amoureux ". D'ailleurs je dis régulièrement à mon homme, que je ne suis pas amoureuse de lui, que je l'aime, et que c'est (pour moi) beaucoup plus respectueux. Dans ma tête être amoureux de quelqu'un c'est une sorte de placage sur l'autre d'un fantasme, d'un idéal, bref d'un trip qu'on se fait plus ou moins tout seul.
Enfin, c'est ce que j'ai constaté (que ce soit de ma part, ou de celles de personnes qui se sont déclarées amoureuses de moi), et du coup, je trouve que " amoureux " c'est très enfermant, emprisonnant, bref ça sonne comme une cage.
Alors que l'amitié, pour moi c'est la liberté, l'accompagnement, la main tendue, la " gratuité ", le désintérêt (on attend rien en retour, l'autre ne doit rien), la fidélité (être là quand l'autre à besoin, et réciproquement), une relation d'égalité, sans rapports de force, sans compétition.
Du coup, le mot amitié, pour moi regroupe 2 formes d'amour qui sont proches : l'amour de l'autre sans dimension sexuelle, et l'amour de l'autre avec dimension sexuelle.
Et parfois, quand la relation est forte, et intense, ça arrive que le désir s'en mêle. Ca n'a rien à voir avec le physique ou l'appartenance à un sexe, c'est plus une forme de rencontre intellectuelle et émotionnelle qui donne envie d'aller plus loin dans le partage de l'intimité. Bref, j'arrive pas vraiment à établir de limite claire entre les 2.
C'est pour cette raison que pour moi c'est parfois difficile de la distinguer de l'amour " amoureux ". D'ailleurs je dis régulièrement à mon homme, que je ne suis pas amoureuse de lui, que je l'aime, et que c'est (pour moi) beaucoup plus respectueux. Dans ma tête être amoureux de quelqu'un c'est une sorte de placage sur l'autre d'un fantasme, d'un idéal, bref d'un trip qu'on se fait plus ou moins tout seul.
Enfin, c'est ce que j'ai constaté (que ce soit de ma part, ou de celles de personnes qui se sont déclarées amoureuses de moi), et du coup, je trouve que " amoureux " c'est très enfermant, emprisonnant, bref ça sonne comme une cage.
Alors que l'amitié, pour moi c'est la liberté, l'accompagnement, la main tendue, la " gratuité ", le désintérêt (on attend rien en retour, l'autre ne doit rien), la fidélité (être là quand l'autre à besoin, et réciproquement), une relation d'égalité, sans rapports de force, sans compétition.
Du coup, le mot amitié, pour moi regroupe 2 formes d'amour qui sont proches : l'amour de l'autre sans dimension sexuelle, et l'amour de l'autre avec dimension sexuelle.
Et parfois, quand la relation est forte, et intense, ça arrive que le désir s'en mêle. Ca n'a rien à voir avec le physique ou l'appartenance à un sexe, c'est plus une forme de rencontre intellectuelle et émotionnelle qui donne envie d'aller plus loin dans le partage de l'intimité. Bref, j'arrive pas vraiment à établir de limite claire entre les 2.
- InvitéInvité
Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
22.08.14 12:09
Je crois en avoir déjà parlé ici il y a quelques temps, mais le français usuel est pauvre en matière d'expression des sentiments d'affection.
En français, on va utiliser le verbe aimer quand dans d'autres langues on va utiliser d'autres expressions plus nuancées que la traduction littérale d'« aimer ».
Le langage structurant la pensée, on se retrouve limité dans le travail intellectuel sur ces concepts.
Tiens, ça me refait penser à une citation de Jacques de Bourbon-Musset, dans « Les aveux infidèles » :
En français, on va utiliser le verbe aimer quand dans d'autres langues on va utiliser d'autres expressions plus nuancées que la traduction littérale d'« aimer ».
Le langage structurant la pensée, on se retrouve limité dans le travail intellectuel sur ces concepts.
Tiens, ça me refait penser à une citation de Jacques de Bourbon-Musset, dans « Les aveux infidèles » :
J'évite à dessein le mot d'amour, si galvaudé. Aujourd'hui, on aime Dieu, on aime sa femme, on aime Brahms, on aime la pizza, on aime la classe ouvrière, on aime ses aises, on aime les noirs, on aime tout, on n'aime rien.
Pour toi, j'ai de la tendresse. Comment suis-je passé du désir de domination inquiète à ce sentiment calme et fort ?
- mhysterieAncien⋅ne
- Messages : 1560
Date d'inscription : 08/08/2011
Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
22.08.14 13:24
Au vu du post de shun (que j'ai partagé à 2 amis), ce que je me pose comme question ce serait plus : comment gère-t-on une relation amicale lorsque les attentes de chacun sont différentes ? quand l'un souhaite une dimension sexuelle et l'autre pas ? quand l'un souhaite de vivre ensemble et l'autre pas ? et est-ce que la relation peut être viable ?
- InvitéInvité
Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
22.08.14 15:24
J'aimerais croire que la situation est viable. En pratique, je ne suis plus sûre que ce soit le cas. C'est vraiment compliqué quand les attentes sont différentes.M_hysterie a écrit:comment gère-t-on une relation amicale lorsque les attentes de chacun sont différentes ? quand l'un souhaite une dimension sexuelle et l'autre pas ? quand l'un souhaite de vivre ensemble et l'autre pas ? et est-ce que la relation peut être viable ?
- InvitéInvité
Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
22.08.14 15:35
Quand les attentes sont différentes, soit ça casse, soit l'une doit changer à mon sens.
Ce qui est toujours le cas dans les relations humaines, en fait. Ça fonctionne toujours comme une sorte de contrat, amitié ou amour. Faut que les deux l'acceptent. Donc qu'ils s'entendent sur les termes. Donc que l'un des deux modifie son attente.
Ce qui est toujours le cas dans les relations humaines, en fait. Ça fonctionne toujours comme une sorte de contrat, amitié ou amour. Faut que les deux l'acceptent. Donc qu'ils s'entendent sur les termes. Donc que l'un des deux modifie son attente.
- kunthiaBleu⋅e
- Messages : 13
Date d'inscription : 23/08/2014
Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
23.08.14 21:45
Étant une très grande solitaire, je ne suis pas vraiment qualifiée pour donner une réponse mais je me lance tout de même.
Je crois que l'amitié se passe entre deux êtres humains donc qu'ils soient hommes, femmes ou autres ça ne change absolument rien.
Si on dit que l'amitié homme-femme n'existe pas, ça veut dire que celle femme-femme n'existe pas pour les lesbiennes et homme-homme pour les gays? Et les bisexuels?
Ça devient complexe.
Cela dit, comme je n'ai pour ainsi dire pas d'amis, je ne peux pas trop me prononcer sur la question.
Je crois que l'amitié se passe entre deux êtres humains donc qu'ils soient hommes, femmes ou autres ça ne change absolument rien.
Si on dit que l'amitié homme-femme n'existe pas, ça veut dire que celle femme-femme n'existe pas pour les lesbiennes et homme-homme pour les gays? Et les bisexuels?
Ça devient complexe.
Cela dit, comme je n'ai pour ainsi dire pas d'amis, je ne peux pas trop me prononcer sur la question.
- PourquoiPasBanni·e
- Messages : 31
Date d'inscription : 25/10/2014
C'est triste de vous lire! Les amis ont pris beaucoup d'importance dans la portion heureuse de ma vie. J'aurais un grand trou dans le cœur sans toute la chaleur que j'y ai emmagasinée. Sur ce terrain, mes amies filles m'ont apporté probablement plus que mes amis gars autant au plan pratique qu'affectif et intellectuel.
Oui, les amitiés hommes-femmes existent et elles peuvent être très gratifiantes.
Oui, les amitiés hommes-femmes existent et elles peuvent être très gratifiantes.
- GouinerougeBleu⋅e
- Messages : 21
Date d'inscription : 30/07/2014
Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
02.11.14 15:41
Certains des derniers posts m'agacent au plus haut point. Pour certaines personnes, qui n'ont jamais vécu de harcèlement de la part d'amis masculins, qui n'ont jamais eu à gérer une lesbophobie crasse, qui n'ont jamais eu à devoir se battre pour se faire respecter par des amis hommes hétéros qui leur on mis la main au cul, qui ont déni leur identité ou leur orientation sexuelle, c'est très facile de dire que l'amitié homme-femme existe. Bien sûr que l'amitié homme-femme existe, mais elle n'est pas dénué de rapports de domination, de rapport de séduction, ou même d'attentes différentes. J'ai eu de très bonne amitiés avec des hommes hétéros, principalement parce qu'on était d'accord sur un fait : je n'étais pas intéressée par eux et ils l'ont accepté (alors qu'ils pouvaient être intéressée) avec des amis gays (on n'étais pas intéressé les deux). Et oui, j'ai vécu des violences dans mes amitiés avec des hommes, principalement parce qu'ils n'acceptaient pas mon refus catégorique de sortir/coucher avec eux. la question est la suivante: Pour celles qui n'ont jamais vécu de viols ou de violences conjugales, il est facile de dire que les relations amoureuses hommes-femmes sont dénuées de rapports de domination. Or, nous savons toutes que la violence dans le couple existe, Pourquoi n'existerait.elle pas dans l'amitié ? Que des féministes arrêtent de dénigrer le vécu de personnes opprimées dans leur relation amicale avec des hommes, et de servir une argumentation à deux balles, serait déjà un bon début. MERCI
- InvitéInvité
Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
02.11.14 16:09
En ce qui me concerne, l'amitié et l'amour sont des notions très proches (et en même temps très vagues). Je ne suis pas d'accord avec cette évolution soi-disant naturelle de l'amitié vers l'amour, puis couple quand il s'agit d'une amitié entre des femmes et des hommes.
L'amitié : pas de sexe, l'amour : sexe obligatoire. C'est beau la diversité...
L'amitié : pas de sexe, l'amour : sexe obligatoire. C'est beau la diversité...
- La ChatteAncien⋅ne
- Messages : 822
Date d'inscription : 15/01/2014
Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
02.11.14 17:54
Si on considère que l'amitié est une relation dénuée d'attraction sexuelle, de type fraternelle/sororale entre deux personnes, je n'ai jamais vécu ça avec un homme. J'ai eu des amis qui étaient d'anciens amants, d'autre qui étaient en fait attirés par moi, ou vice-versa. J'ai l'impression que quand deux personnes de sexe opposé sont hétérosexuelles, la condition sine qua non pour être "amis sans ambiguité" est la non attirance.
Mais quand il y a attirance sans passage à l'acte, est-ce de l'amitié?
Après, on peut considérer l'amitié de façon moins restrictive, comme tu le dis si bien Drärk. J'ai un ex qui a couché avec à peu près toutes les filles qu'il considérait à présent comme ses amies, et pour lui le sexe pouvait très bien faire partie de l'amitié. C'est vrai que quand on y réfléchit, la définition "du sexe = amants/couple ; pas de sexe = amitié" est assez réductrice.
Mais quand il y a attirance sans passage à l'acte, est-ce de l'amitié?
Après, on peut considérer l'amitié de façon moins restrictive, comme tu le dis si bien Drärk. J'ai un ex qui a couché avec à peu près toutes les filles qu'il considérait à présent comme ses amies, et pour lui le sexe pouvait très bien faire partie de l'amitié. C'est vrai que quand on y réfléchit, la définition "du sexe = amants/couple ; pas de sexe = amitié" est assez réductrice.
- LenaLouAncien⋅ne
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Date d'inscription : 19/11/2013
Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
02.11.14 18:00
J'ai eu un meilleur ami ( hétéro ) que je trouvais beau,qui me trouvait belle aussi ( j'étais même complètement son type de femme ) et pourtant il n'y a jamais rien eu entre nous amoureusement et sexuellement. On parlait de sexe librement,on a déjà dormi ensemble,mais jamais il n'a eu de gestes ou de paroles ambigues,moi non plus...
- Tilleul—
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Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
03.11.14 21:25
La personne avec laquelle je suis le plus proche après ma compagne est ma meilleur amie et il n'y a jamais eu entre nous de jeu de séduction ou de tension sexuelle entre nous. Même quand on fait des activités impliquant une certaine promiscuité (comme dormir dans le même dortoir en gn), ca reste neutre et il n'y a pas vraiment de gêne ou d'attirance.
J'ai remarqué que certaines personnes trouvait cela bizarre, voir anormal. D'autres nous imaginent automatiquement comme amant... -_-
J'ai remarqué que certaines personnes trouvait cela bizarre, voir anormal. D'autres nous imaginent automatiquement comme amant... -_-
- GouinerougeBleu⋅e
- Messages : 21
Date d'inscription : 30/07/2014
Re: L'amitié entre une femme et un homme existe-t-elle ?
04.11.14 11:06
Je pense personnellement qu'il peut y avoir des amitiés ou il y a des attirances entre les deux personnes, ou alors des amis qui couchent ensemble, ou des amis qui ont été des amants. Le plus important c'est que chacun se sente respecté dans la relation quelque soit la nature de la relation (amitié de longue date, amitiés avec attirance réciproque ou non-réciproque, sexfriend, amitiés avec séduction). Personnellement, je me sens pas hyper safe quand un ami me drague, alors que je lui ai clairement fait comprendre que je n'étais pas intéressée et donc ca me paraît un peu absurde qu'il me fasse des avances (sexuelles ou amoureuses) si on est pote (et d'autant plus si il sait que je suis lesbienne). J'ai peu eu des amis pour lesquels j'étais attiré physiquement et pour lesquels j'imagineais autre chose que de l'amitié. Et quand il y en a eu, ca a été un peu compliqué parce qu'on voulait toutes les deux se mettre en couple ensemble, mais bon. Ca n'empêche bien sûr pas, que je puisse trouver beau un mec ou une fille, sans forcément imaginer autre chose que de l'amitié. Ca n'empêche pas non plus que des personnes puissent se sentir bien en intégrant de la séduction au sein de l'amitié ou bien en couchant ensemble. le plus important c'est de ne pas vivre de violences sexistes au sein de l'amitié. mais je suis d'accord que les limites entre l'amitié et l'amour sont très flous et peuvent être questionnés.
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