La prostitution n'est pas un métier
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55 participants
- Césarion—
- Messages : 461
Date d'inscription : 17/09/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
17.10.13 23:58
Ah oui c'est vrai, une meuf pour la baiser il faut lui payer le resto sinon elle veut pas.Morgane Merteuil a écrit:d'ailleurs, des travailleuses du sexe thailandaises ont récemment écrit un petit texte ironique (ou pas) à ce sujet, qu'on m'a fait partager par mail, mais que je partage ici (il est en anglais donc je le traduis imparfaitement phrase après phrase):
"The Swedish Law like Volvo cars and ABBA is quickly moving around the world. In Thailand we call it the "Mama-mia-here-we-go-again Law"
La loi suédoise, comme les voitures volvo et ABBA, est rapidement en train de faire le tour du monde. En Thailande, nous l'appelons la loi "Mama-mia-nous-voici-de-retour"
In brief the law makes it illegal for a man to have to pay for sex. Under this law all men must have access to free sex only!
En bref, la loi rend illégal pour un homme d'avoir à payer pour du sexe. Sous cette loi, tous les hommes ne doivent avoir accès que gratuitement au sexe !
Well... maybe an occasional bunch of flowers, bottle of wine or a wedding ring but he must never ever ever be expected to cough up money for sex.
Bien... peut être à l'occasion un bouquet de fleurs, une bouteille de vin ou une bague de mariage mais il ne doit jamais jamais être attendu de l'argent.
It is a law that honours the status of the holy penis who should be able to enter everywhere with no cover charge!
C'est une loi qui honore le statut du saint penis qui doit être capable d'entrer partout sans payer !
Men pushing to get rid of the need to pay for sex is maybe not so strange however what we cannot understand is why fundamental feminists are cheering and clapping so loud in support of the free penis law?
Le fait que des hommes rejettent le besoin de payer pour du sexe n'est pas forcément étrange, cependant nous ne pouvons comprendre pourquoi des féministes fondamentales applaudissent si fort en support à à la loi "free penis"
Its not criminalizing our customers its just promoting free willy! "
il ne s'agit pas de criminaliser nos clients, mais bien de promouvoir la "quequette gratuite"
je trouve ce renversement de perspective tout à fait intéressant en terme de féminisme
Non mais sérieusement, je trouve ça totalement dingue de linker un truc aussi dingo.
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: La prostitution n'est pas un métier
17.10.13 23:59
Si, tous vos propos je les ai vécus comme une violence et je préfère arrêter là. Je reparlerai sûrement de la prostitution car le sujet me tient à coeur (j'ai fait de nombreuses interventions à ce sujet) mais je suis trop sensible en effet sur ce thème.
Les fois où j'ai du "discuter" avec des clients sur le forum j'ai eu le plus grand mal à garder mon sang froid... Bref, je préfère prévenir que guérir.
Les fois où j'ai du "discuter" avec des clients sur le forum j'ai eu le plus grand mal à garder mon sang froid... Bref, je préfère prévenir que guérir.
- Tiffanny—
- Messages : 297
Date d'inscription : 14/08/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 0:02
Je n'interviendrai plus non plus. Moi aussi je suis trop sensible sur le sujet pour supporter cette "discussion". De toute façon aucun de mes arguments n'a été pris au sérieux et après mon témoignage j'ai vraiment eu la sensation d'un crachat en pleine face.
- Morgane MerteuilBleu⋅e
- Messages : 98
Date d'inscription : 15/10/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 0:19
je suis sincèrement désolée, je me rends compte que j'ai confondu Arrakis et Tiffany; enfin, j'ai cru que le témoignage avait été posté par Arrakis... d'où ma réponse...
ça revient finalement au même puisque vous 2 me dites également que j'ai été trop violente...
j'en suis vraiment désolée, je n'ai pas eu l'impression de faire autre chose que de répondre à vos arguments... sans vous attaquer personnellement ni remettre en cause votre vécu
Mis à part l'enchainement il y a quelques postes entre le témoignage de Tiffany et la discussion croisée avec SkinnyFatGirl, dont j'ai tout à fait conscience de l'effet violent que le changement de perspective a pu produire, je ne sais pas quoi dire d'autre, car je ne vois pas où je me suis montrée violente, même si je suis tout à fait prête à l'entendre.
ça revient finalement au même puisque vous 2 me dites également que j'ai été trop violente...
j'en suis vraiment désolée, je n'ai pas eu l'impression de faire autre chose que de répondre à vos arguments... sans vous attaquer personnellement ni remettre en cause votre vécu
Mis à part l'enchainement il y a quelques postes entre le témoignage de Tiffany et la discussion croisée avec SkinnyFatGirl, dont j'ai tout à fait conscience de l'effet violent que le changement de perspective a pu produire, je ne sais pas quoi dire d'autre, car je ne vois pas où je me suis montrée violente, même si je suis tout à fait prête à l'entendre.
- InvitéInvité
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 0:31
Je crois que simplement la prostitution renvoi des choses sincèrement douloureuse à certaines personnes du forum. Je m'imagine que ce n'est pas vraiment contre vous mais plutôt contre cette souffrance réelle ressentit. C'est ce qui explique ces réactions. Mais à mon sens, vous êtes sincères dans vos idées. C'est simplement que cela renvoi des choses trop difficiles.
- DurgaBleu⋅e
- Messages : 60
Date d'inscription : 04/08/2011
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 12:46
Mais en fait, Tiffanny, tu aurais voulu quoi comme type de réponse(s) de la part de Morgane ? (c'est une question sincère, pas agressive, si tu te sens de répondre...)Tiffanny a écrit:Je n'interviendrai plus non plus. Moi aussi je suis trop sensible sur le sujet pour supporter cette "discussion". De toute façon aucun de mes arguments n'a été pris au sérieux et après mon témoignage j'ai vraiment eu la sensation d'un crachat en pleine face.
- Tiffanny—
- Messages : 297
Date d'inscription : 14/08/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 13:00
On ne peut pas en même temps ménager les clients dire que ce sont des victimes des clients comme les autres qu'acheter une femme ou même des enfants, voir sa réponse à Sardine sur les clients de femmes et d'enfants du tiers monde... et les dénoncer parce qu'ils s'en foutent de savoir si la femme qu'ils achètent souffre de se faire baiser par eux.
Elle ne peut pas parler au nom des prostituées qui souffrent à cause des clients, elle ne peut parler qu'au nom des prostituées qui voient dans la prostitution un commerce comme un autre et les acheteurs de femmes et d'enfants des acheteurs comme les autres.
Je ne comprends pas que ses propos surtout au sujet des clients d'enfants du tiers monde ne suscitent pas plus de réactions sur un forum féministe que je croyais plutôt abolitionniste.
Elle ne peut pas parler au nom des prostituées qui souffrent à cause des clients, elle ne peut parler qu'au nom des prostituées qui voient dans la prostitution un commerce comme un autre et les acheteurs de femmes et d'enfants des acheteurs comme les autres.
Je ne comprends pas que ses propos surtout au sujet des clients d'enfants du tiers monde ne suscitent pas plus de réactions sur un forum féministe que je croyais plutôt abolitionniste.
- Morgane MerteuilBleu⋅e
- Messages : 98
Date d'inscription : 15/10/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 13:15
peut-être parce que quand on parle de clients d'enfants on parle de pédophiles et donc que ça n'a rien à voir avec le sujet...
sur le fait qu'il existe des situations ou les passes constituent une violence pour la prostituée, j'ai répondu : plutôt que, du coup, interdire tout rapport prostitutionnel, je veux faire en sorte que les personnes n'aient PAS à se retrouver dans des situations ou elles sont obligées de subir cette souffrance;
par ailleurs que savez vous de ma manière de ressentir mon boulot ? est-ce que parce que je dis que pour moi c'est moins pire de faire ça ça veut dire que je prends forcément et toujours mon pied ? que j'ai jamais mal vécu des passes ? que j'ai jamais été victimes de violences dans le cadre de mon boulot ?
parce que on n'a pas la même approche pour lutter contre les violences, alors ça veut dire que forcément je m'en fous des violences ? comme si j'étais pas moi même concernée ? et que c'est justement en tant que personne concernée que je considère ce sujet ?
sur le fait qu'il existe des situations ou les passes constituent une violence pour la prostituée, j'ai répondu : plutôt que, du coup, interdire tout rapport prostitutionnel, je veux faire en sorte que les personnes n'aient PAS à se retrouver dans des situations ou elles sont obligées de subir cette souffrance;
par ailleurs que savez vous de ma manière de ressentir mon boulot ? est-ce que parce que je dis que pour moi c'est moins pire de faire ça ça veut dire que je prends forcément et toujours mon pied ? que j'ai jamais mal vécu des passes ? que j'ai jamais été victimes de violences dans le cadre de mon boulot ?
parce que on n'a pas la même approche pour lutter contre les violences, alors ça veut dire que forcément je m'en fous des violences ? comme si j'étais pas moi même concernée ? et que c'est justement en tant que personne concernée que je considère ce sujet ?
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 14:10
Comme Tiffanny j'ai surtout réagi à cette réponse au sujet des femmes et enfants du tiers-monde (c'était vraiment la goutte d'eau qui faisait déborder le vase...). Je suis quand même soulagée que tu finisses par réagir à l'évocation des clients d'enfants autrement que par:
"J'ai souvent entendu ce discours qui met en avant la nécessité de la prostitution pour certaines, en particulier pour les prostituées de pays très pauvres (y compris les enfants). Les clients seraient limite des bienfaiteurs..."
Ecoute, tu ne peux pas dire tout le temps tout et son contraire, c'est un peu facile et ça ne facilite vraiment pas la compréhension des positions globales du STRASS.
- Les clients ne sont pas des méchants,
- Qu'ils profitent de la misère des prostituées que ça va traumatiser est beaucoup moins grave que le manque à gagner de celles qui font ça par choix,
- Mais qu'on rattape cette bienveillante tolérance envers les clients en proposant de l'aide aux prostituées...
- Que tu déclares publiquement que la prostitution pour toi ne constitue pas en elle même, je cite, "une atteinte à ta dignité" (c'est ce que j'ai toujours entendu les clients répéter jusqu'à la nausée: "il y a des femmes que ça ne traumatise pas du tout, alors où est le problème?"), bref, que tu encouragerais les clients à continuer à acheter des rapports sexuels sans avoir aucun moyen de savoir si la femme se sent, ou non, "atteinte dans sa dignité":
En revanche la position des abolitionnistes est claire: tout faire pour aider les prostituées (c'est ce que fait le mouvement du NID au quotidien), combattre la logique patriarcale du système prostitutionnel (l'homme peut acheter le corps des femmes) tant qu'il y aura des prostituées contraintes le client prendra
Et sur la question du risque que prendra le client chaque fois qu'il ira voir une prostituée de tomber sur une fille qui est sous menace ou grave contrainte économique tu réponds toujours à côté, par de grandes généralités, et si on combattait plutôt le système, les macs, si on aidait les prostituées traumatisées par ces clients qu'on encourage par ailleurs à prendre le risque de les traumatiser...
Quant à la perpétuation des valeurs patriarcales qu'implique la défense de la prostitution "travail comme un autre", ce serait trop long de citer tout ce qui, dans tes propos, va dans ce sens:
"J'ai souvent entendu ce discours qui met en avant la nécessité de la prostitution pour certaines, en particulier pour les prostituées de pays très pauvres (y compris les enfants). Les clients seraient limite des bienfaiteurs..."
Mieux vaut tard que jamais, je vais donc répondre encore une fois sur le fond (pour les autres membres et pour les invité(e)s qui lisent ce forum):qu'y répondez-vous ?
il ne s'agit pas de dire que les clients sont des bienfaiteurs. Ils ne sont pas plus bienfaiteurs que quiconque rémunère quelqu'un pour un travail.
Ecoute, tu ne peux pas dire tout le temps tout et son contraire, c'est un peu facile et ça ne facilite vraiment pas la compréhension des positions globales du STRASS.
- Les clients ne sont pas des méchants,
- Qu'ils profitent de la misère des prostituées que ça va traumatiser est beaucoup moins grave que le manque à gagner de celles qui font ça par choix,
- Mais qu'on rattape cette bienveillante tolérance envers les clients en proposant de l'aide aux prostituées...
- Que tu déclares publiquement que la prostitution pour toi ne constitue pas en elle même, je cite, "une atteinte à ta dignité" (c'est ce que j'ai toujours entendu les clients répéter jusqu'à la nausée: "il y a des femmes que ça ne traumatise pas du tout, alors où est le problème?"), bref, que tu encouragerais les clients à continuer à acheter des rapports sexuels sans avoir aucun moyen de savoir si la femme se sent, ou non, "atteinte dans sa dignité":
*il faudra m'expliquer en quoi ce "désir" est plus valable alors que la volonté de travailleurSEs du sexe d'exercer leur activité.
En revanche la position des abolitionnistes est claire: tout faire pour aider les prostituées (c'est ce que fait le mouvement du NID au quotidien), combattre la logique patriarcale du système prostitutionnel (l'homme peut acheter le corps des femmes) tant qu'il y aura des prostituées contraintes le client prendra
Et sur la question du risque que prendra le client chaque fois qu'il ira voir une prostituée de tomber sur une fille qui est sous menace ou grave contrainte économique tu réponds toujours à côté, par de grandes généralités, et si on combattait plutôt le système, les macs, si on aidait les prostituées traumatisées par ces clients qu'on encourage par ailleurs à prendre le risque de les traumatiser...
Quant à la perpétuation des valeurs patriarcales qu'implique la défense de la prostitution "travail comme un autre", ce serait trop long de citer tout ce qui, dans tes propos, va dans ce sens:
Le problème ce n'est pas l'attribution de rôles genrés (l'homme jouit, le plaisir de la femme on s'en fout; l'homme travaille à l'extérieur, la femme reste à la maison à faire le ménage et torcher les gosses) mais le fait que le sexe sans plaisir, la maternité et le ménage, toujours assurés par les femmes, ne soient pas rémunérés?pour moi, travail domestique et travail sexuel font partie du travail reproductif, et le refus d' accorder de la valeur, dans une société capitaliste, me semble tout à fait aller dans le sens de l'exploitation de la classe des femmes, et plus généralement, comme tu le dis, dans la mise en valeur de la cellule familiale telle qu'on la connait, premier lieu, rappelons nous, d'exploitation et de meurtres de femmes.
- Morgane MerteuilBleu⋅e
- Messages : 98
Date d'inscription : 15/10/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 14:31
"- Les clients ne sont pas des méchants,"
réfléchir en termes "gentils/méchants" ne m'intéresse pas vraiment à vrai dire....
"- Qu'ils profitent de la misère des prostituées que ça va traumatiser est beaucoup moins grave que le manque à gagner de celles qui font ça par choix,"
Je n'ai JAMAIS établit une telle hiérarchie. J'ai demandé des réponses globales qui puissent répondre aux besoins divers des femmes, et certainement pas établit de telles priorités.
"- Mais qu'on rattape cette bienveillante tolérance envers les clients en proposant de l'aide aux prostituées..."
je ne comprends pas la phrase
"- Que tu déclares publiquement que la prostitution pour toi ne constitue pas en elle même, je cite, "une atteinte à ta dignité" (c'est ce que j'ai toujours entendu les clients répéter jusqu'à la nausée: "il y a des femmes que ça ne traumatise pas du tout, alors où est le problème?"), bref, que tu encouragerais les clients à continuer à acheter des rapports sexuels sans avoir aucun moyen de savoir si la femme se sent, ou non, "atteinte dans sa dignité":"
je n'encourage ni ne décourage personne; si : j'encourage le mouvement féministe à se solidariser envers TOUTES les prostituées, et les soutiennent dans leurs revendications et leurs besoins, quels que soient ceux-ci.
"En revanche la position des abolitionnistes est claire: tout faire pour aider les prostituées (c'est ce que fait le mouvement du NID au quotidien),"
les aider à quoi ? à arrêter exclusivement. ce n'est pas le "arrêter" que je remets en cause mais le "exclusivement"
"combattre la logique patriarcale du système prostitutionnel (l'homme peut acheter le corps des femmes) tant qu'il y aura des prostituées contraintes le client prendra "
alors battons nous contre ces contraintes.
"Et sur la question du risque que prendra le client chaque fois qu'il ira voir une prostituée de tomber sur une fille qui est sous menace ou grave contrainte économique tu réponds toujours à côté, par de grandes généralités, et si on combattait plutôt le système, les macs, si on aidait les prostituées traumatisées par ces clients qu'on encourage par ailleurs à prendre le risque de les traumatiser..."
je ne pense pas que ce soit répondre à côté mais justement s'intéresser au coeur du problème, l'envisager dans sa globalité et sa complexité. à des questions complexes, des réponses simples ne peuvent être apportées.
"Quant à la perpétuation des valeurs patriarcales qu'implique la défense de la prostitution "travail comme un autre", ce serait trop long de citer tout ce qui, dans tes propos, va dans ce sens:
pour moi, travail domestique et travail sexuel font partie du travail reproductif, et le refus d' accorder de la valeur, dans une société capitaliste, me semble tout à fait aller dans le sens de l'exploitation de la classe des femmes, et plus généralement, comme tu le dis, dans la mise en valeur de la cellule familiale telle qu'on la connait, premier lieu, rappelons nous, d'exploitation et de meurtres de femmes.
Le problème ce n'est pas l'attribution de rôles genrés (l'homme jouit, le plaisir de la femme on s'en fout; l'homme travaille à l'extérieur, la femme reste à la maison à faire le ménage et torcher les gosses) mais le fait que le sexe sans plaisir, la maternité et le ménage, toujours assurés par les femmes, ne soient pas rémunérés?"
ou ai-je dit que "le problème ce n'est pas l'attribution des rôles genrés"; je dis que le système patriarcal a attribué certaines tâches aux femmes, sans bien sur les reconnaitre comme "travail", ce qui permet de mieux invisibiliser le travail des femmes (cf travail domestique). Se battre pour la rémunération des tâches traditionnellement dévolues aux femmes, c'est exactement l'inverse de confiner les femmes dans ces tâches, puisque c'est justement dénaturaliser les rapports de production...
réfléchir en termes "gentils/méchants" ne m'intéresse pas vraiment à vrai dire....
"- Qu'ils profitent de la misère des prostituées que ça va traumatiser est beaucoup moins grave que le manque à gagner de celles qui font ça par choix,"
Je n'ai JAMAIS établit une telle hiérarchie. J'ai demandé des réponses globales qui puissent répondre aux besoins divers des femmes, et certainement pas établit de telles priorités.
"- Mais qu'on rattape cette bienveillante tolérance envers les clients en proposant de l'aide aux prostituées..."
je ne comprends pas la phrase
"- Que tu déclares publiquement que la prostitution pour toi ne constitue pas en elle même, je cite, "une atteinte à ta dignité" (c'est ce que j'ai toujours entendu les clients répéter jusqu'à la nausée: "il y a des femmes que ça ne traumatise pas du tout, alors où est le problème?"), bref, que tu encouragerais les clients à continuer à acheter des rapports sexuels sans avoir aucun moyen de savoir si la femme se sent, ou non, "atteinte dans sa dignité":"
je n'encourage ni ne décourage personne; si : j'encourage le mouvement féministe à se solidariser envers TOUTES les prostituées, et les soutiennent dans leurs revendications et leurs besoins, quels que soient ceux-ci.
"En revanche la position des abolitionnistes est claire: tout faire pour aider les prostituées (c'est ce que fait le mouvement du NID au quotidien),"
les aider à quoi ? à arrêter exclusivement. ce n'est pas le "arrêter" que je remets en cause mais le "exclusivement"
"combattre la logique patriarcale du système prostitutionnel (l'homme peut acheter le corps des femmes) tant qu'il y aura des prostituées contraintes le client prendra "
alors battons nous contre ces contraintes.
"Et sur la question du risque que prendra le client chaque fois qu'il ira voir une prostituée de tomber sur une fille qui est sous menace ou grave contrainte économique tu réponds toujours à côté, par de grandes généralités, et si on combattait plutôt le système, les macs, si on aidait les prostituées traumatisées par ces clients qu'on encourage par ailleurs à prendre le risque de les traumatiser..."
je ne pense pas que ce soit répondre à côté mais justement s'intéresser au coeur du problème, l'envisager dans sa globalité et sa complexité. à des questions complexes, des réponses simples ne peuvent être apportées.
"Quant à la perpétuation des valeurs patriarcales qu'implique la défense de la prostitution "travail comme un autre", ce serait trop long de citer tout ce qui, dans tes propos, va dans ce sens:
pour moi, travail domestique et travail sexuel font partie du travail reproductif, et le refus d' accorder de la valeur, dans une société capitaliste, me semble tout à fait aller dans le sens de l'exploitation de la classe des femmes, et plus généralement, comme tu le dis, dans la mise en valeur de la cellule familiale telle qu'on la connait, premier lieu, rappelons nous, d'exploitation et de meurtres de femmes.
Le problème ce n'est pas l'attribution de rôles genrés (l'homme jouit, le plaisir de la femme on s'en fout; l'homme travaille à l'extérieur, la femme reste à la maison à faire le ménage et torcher les gosses) mais le fait que le sexe sans plaisir, la maternité et le ménage, toujours assurés par les femmes, ne soient pas rémunérés?"
ou ai-je dit que "le problème ce n'est pas l'attribution des rôles genrés"; je dis que le système patriarcal a attribué certaines tâches aux femmes, sans bien sur les reconnaitre comme "travail", ce qui permet de mieux invisibiliser le travail des femmes (cf travail domestique). Se battre pour la rémunération des tâches traditionnellement dévolues aux femmes, c'est exactement l'inverse de confiner les femmes dans ces tâches, puisque c'est justement dénaturaliser les rapports de production...
- DurgaBleu⋅e
- Messages : 60
Date d'inscription : 04/08/2011
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 14:33
Euh, mouaissandrine a écrit:En revanche la position des abolitionnistes est claire: tout faire pour aider les prostituées (c'est ce que fait le mouvement du NID au quotidien)
Je trouve ça curieux de faire sans cesse le procès du STRASS (et assez violent pour le coup de continuer à le faire après que Morgane ait évoqué les violences qu'elle a pu subir), mais de considérer que les intentions abos sont forcément pures et jamais à remettre en question. C'est ce qui me dérange souvent dans la position abo, ce coté "nous, on est du coté du bien", sans remettre en question le rapport qu'on peut avoir à la prostitution, aux dissidents et aux victimes. Je ne dis pas que c'est forcément conscient ni que tous les abos sont douteux, attention. Mais le coté "on veut aider les victimes, on est forcément inattaquable", ça me laisse... perplexe.
(Je ne me prononce pas, par contre, sur les abos qui se prostituent/se sont prostituées, ne connaissant le sujet que de l'extérieur)
Et je ne vois pas en quoi Morgane dit tout et son contraire, c'est peut-ètre parce que je suis globalement d'accord avec elle, mais si vous trouvez que son discours n'est pas clair, il faut peut-ètre lui demander à ce moment-là des précisions ?
- Césarion—
- Messages : 461
Date d'inscription : 17/09/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 15:01
Donc les femmes qui ont des rapports sexuels avec leur mari le font toutes dans un échange de bons procédés ? Elles ne le font pas parce qu'elles ont envie de lui ? Je crois que je ne suis plus.Morgane Merteuil a écrit:
ou ai-je dit que "le problème ce n'est pas l'attribution des rôles genrés"; je dis que le système patriarcal a attribué certaines tâches aux femmes, sans bien sur les reconnaitre comme "travail", ce qui permet de mieux invisibiliser le travail des femmes (cf travail domestique). Se battre pour la rémunération des tâches traditionnellement dévolues aux femmes, c'est exactement l'inverse de confiner les femmes dans ces tâches, puisque c'est justement dénaturaliser les rapports de production...
- Morgane MerteuilBleu⋅e
- Messages : 98
Date d'inscription : 15/10/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 15:13
les 2 ne s'excluent pas.
Si l'on reprend la comparaison avec le travail domestique, et notamment l'élevage des enfants, j'imagine (j'espère) que les femmes désirent aussi et prennent du plaisir à passer du temps avec leurs enfants pour les élever. Ce n'est pas pour autant que cette activité n'est pas productive.
Si l'on reprend la comparaison avec le travail domestique, et notamment l'élevage des enfants, j'imagine (j'espère) que les femmes désirent aussi et prennent du plaisir à passer du temps avec leurs enfants pour les élever. Ce n'est pas pour autant que cette activité n'est pas productive.
- InvitéInvité
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 15:47
Quand une femme ou un homme prennent du plaisir avec leurs enfants, je pense qu'ils sont plus dans de la détente que dans de la production. Je parle d'un point de vue psychique.Morgane Merteuil a écrit:les 2 ne s'excluent pas.
Si l'on reprend la comparaison avec le travail domestique, et notamment l'élevage des enfants, j'imagine (j'espère) que les femmes désirent aussi et prennent du plaisir à passer du temps avec leurs enfants pour les élever. Ce n'est pas pour autant que cette activité n'est pas productive.
- Morgane MerteuilBleu⋅e
- Messages : 98
Date d'inscription : 15/10/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 15:52
si élever ses enfants est loin de n'être que de la détente, il n'en reste de toutes manières pas moins que d'un point de vue matérialiste, il s'agit d'une activité productive...
- InvitéInvité
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 16:08
Je n'ai pas dit que ce n'était que de la détente d'élever des enfants j'ai dit qu'au moment où les parents prenaient du plaisir c'était plus de la détente.
- Morgane MerteuilBleu⋅e
- Messages : 98
Date d'inscription : 15/10/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 16:11
mais ce n'est pas parce que c'est de la détente que ce n'est pas productif ! c'est ce que j'essaie d'expliquer depuis tout à l'heure ... le faut de prendre ou pas du plaisir, ou de désirer ou pas une activité, n'a rien avec le fait qu'elle soit productive ou non ...
- InvitéInvité
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 16:40
je n'ai jamais dit le contraire. Dés le début, j'ai juste évoqué le plan psychique à dessein.
C'est important ce que les gens vivent au fond d'eux.
C'est important ce que les gens vivent au fond d'eux.
- Césarion—
- Messages : 461
Date d'inscription : 17/09/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 20:07
Mais du coup les hommes aussi devraient être payés pour baiser ? Nan ?Morgane Merteuil a écrit:les 2 ne s'excluent pas.
Si l'on reprend la comparaison avec le travail domestique, et notamment l'élevage des enfants, j'imagine (j'espère) que les femmes désirent aussi et prennent du plaisir à passer du temps avec leurs enfants pour les élever. Ce n'est pas pour autant que cette activité n'est pas productive.
Re: La prostitution n'est pas un métier
18.10.13 23:04
Personnellement je ne considère pas le sexe comme du travail.
élever mon enfant oui c'est un travail (que je partage à environ 50% avec son père), et même si j'y prend beaucoup de plaisir je considère ça comme un travail. C'est quelque chose qui de toutes façons DOIT être fait.
Le sexe non ce n'est pas du travail. Je ne dis pas ça pour parler de mon ressenti, je pense simplement que le sexe ne DEVRAIT Pas être considéré comme un travail que les femmes font pour les hommes. Et je sais qu'il l'est beaucoup plus souvent qu'on ne le pense. Mais c'est quelque chose qui devrait être beaucoup plus dénoncé et combattu à mon avis. C'est un problème. Le sexe ne devrait pas être un travail déjà parce que c'est quelque chose que des personnes font ensemble et pas que l'une cède ou fait à l'autre. Et aussi parce que contrairement à faire le ménage ou à élever un enfant (une fois que l'enfant est là j'entends) ça ne devrait pas être quelque chose d'obligatoire. Alors oui je le concède, il l'est souvent et donc c'est souvent un travail que les femmes font pour les hommes et gratuitement en plus. Mais au final je sais pas comment on s'en sort, en tant que femme, avec cette vision du sexe. Je sais pas à quel point c'est destructeur et je sais pas s'il y a des personnes pour qui ça ne l'est pas (surement en fait, y a de tout). Je sais pas à quel point notre sexualité nous est aliénée, qu'on soit ou non prostituée d'ailleurs. Et ça je pense que c'est quelque chose justement qui concerne toutes les femmes et pas seulement les prostituées. Les questions restent en suspens.
De plus, je ne pense pas que la prostitution des enfants relève d'une dynamique totalement différente que la prostitution des femmes. D'autant plus que les femmes sont souvent infantilisées, rendues dépendantes, rendues vulnérables, etc. Et je ne pense pas que l'acte prostitutionnel concerne plus que ça la sexualité de la personne prostituée, je pense que ça concerne celle du client et c'est tout, pour l'autre c'est du travail. Je ne crois pas que magiquement quand on atteint l'âge de 18 ans (ou 16 ou 21 selon les pays) ça n'a plus d'incidence sur le développement de sa propre sexualité d'utiliser son corps comme outil pour la sexualité des autres (moi à 18 ans comme à 20 ou 24 ma sexualité était encore en construction). Et certes, on n'a pas à dire aux personnes prostituées comment elles doivent vivre cet acte, et il est probable que chacune le vive différemment. Mais c'est justement ce qui me parait dangereux dans le fait de banaliser cet acte et de dire aux hommes "ok allez-y vous avez le droit de payer une personne pour du sexe" et même de les y encourager parce que cela assure un revenu à ces personnes. Alors oui la question des revenus, c'est une question centrale, qui n'est probablement pas prise au sérieux par le projet de loi (et j'ai pas lu le projet de loi mais je dis ça parce que vu ce que je pense des législateurs ça m'étonnerait qu'ils débloquent des fonds suffisants pour aider des prostituées migrantes à avoir une vie décente). Mais je pense pas qu'on puisse effacer tous ces problèmes compliqués en les balayant d'un simple "oui mais ça assure des revenus". Peut-être que c'est une réponse suffisante pour certaines personnes prostituées, et d'ailleurs c'est bien une réponse que se fait chaque personne qui décide d'aller vendre un service sexuel au moment de le faire sans y être forcée par des menaces physiques (quelles que soient ses raisons: besoin de bouffer, toxicomanie ou autre). Mais d'un point de vue global, je pense pas que ce soit une réponse satisfaisante. D'un point de vue politique, je veux dire. A ce compte là on pourrait aussi bien dire que se prostituer c'est la meilleure solution quand on est forcée par un mac parce que sinon on se fait casser la gueule, et se contenter de ce constat. Et la prostitution continuerait d'être une solution au lieu d'être un problème. Moi ça ne me convient pas.
La politique ne consiste pas à approuver ou désapprouver le choix de chaque personne confrontée à une situation de merde (qui est de toutes façons le meilleur choix possible puisqu'on n'a pas à juger). La politique c'est le cadre de la société, c'est ce qui définit ce qui devrait être, la civilisation. La société à mon avis elle devrait avoir d'autres réponses que "elles sont obligées de se prostituer sinon elles crèvent alors du coup consommer du sexe c'est cool, rien à dire" (raisonnement qu'on peut très bien appliquer à la prostitution des enfants qui souvent nourrissent leur famille). Après je dis pas que je suis forcément pour CE projet de loi ou même pour la pénalisation des clients (la pénalisation c'est pas mon truc). Je dis pas qu'il faut pas donner de droits aux personnes qui se prostituent sous prétexte qu'on est abolitionniste. Mais je pense qu'il faut voir plus loin que le besoin immédiat d'argent qui ferait disparaitre comme par magie les problèmes énormes que la prostitution engendre. Ok ce besoin il existe (et on doit le prendre en compte) mais ces problèmes ça ne les fait pas disparaitre, au contraire c'est un tout.
élever mon enfant oui c'est un travail (que je partage à environ 50% avec son père), et même si j'y prend beaucoup de plaisir je considère ça comme un travail. C'est quelque chose qui de toutes façons DOIT être fait.
Le sexe non ce n'est pas du travail. Je ne dis pas ça pour parler de mon ressenti, je pense simplement que le sexe ne DEVRAIT Pas être considéré comme un travail que les femmes font pour les hommes. Et je sais qu'il l'est beaucoup plus souvent qu'on ne le pense. Mais c'est quelque chose qui devrait être beaucoup plus dénoncé et combattu à mon avis. C'est un problème. Le sexe ne devrait pas être un travail déjà parce que c'est quelque chose que des personnes font ensemble et pas que l'une cède ou fait à l'autre. Et aussi parce que contrairement à faire le ménage ou à élever un enfant (une fois que l'enfant est là j'entends) ça ne devrait pas être quelque chose d'obligatoire. Alors oui je le concède, il l'est souvent et donc c'est souvent un travail que les femmes font pour les hommes et gratuitement en plus. Mais au final je sais pas comment on s'en sort, en tant que femme, avec cette vision du sexe. Je sais pas à quel point c'est destructeur et je sais pas s'il y a des personnes pour qui ça ne l'est pas (surement en fait, y a de tout). Je sais pas à quel point notre sexualité nous est aliénée, qu'on soit ou non prostituée d'ailleurs. Et ça je pense que c'est quelque chose justement qui concerne toutes les femmes et pas seulement les prostituées. Les questions restent en suspens.
De plus, je ne pense pas que la prostitution des enfants relève d'une dynamique totalement différente que la prostitution des femmes. D'autant plus que les femmes sont souvent infantilisées, rendues dépendantes, rendues vulnérables, etc. Et je ne pense pas que l'acte prostitutionnel concerne plus que ça la sexualité de la personne prostituée, je pense que ça concerne celle du client et c'est tout, pour l'autre c'est du travail. Je ne crois pas que magiquement quand on atteint l'âge de 18 ans (ou 16 ou 21 selon les pays) ça n'a plus d'incidence sur le développement de sa propre sexualité d'utiliser son corps comme outil pour la sexualité des autres (moi à 18 ans comme à 20 ou 24 ma sexualité était encore en construction). Et certes, on n'a pas à dire aux personnes prostituées comment elles doivent vivre cet acte, et il est probable que chacune le vive différemment. Mais c'est justement ce qui me parait dangereux dans le fait de banaliser cet acte et de dire aux hommes "ok allez-y vous avez le droit de payer une personne pour du sexe" et même de les y encourager parce que cela assure un revenu à ces personnes. Alors oui la question des revenus, c'est une question centrale, qui n'est probablement pas prise au sérieux par le projet de loi (et j'ai pas lu le projet de loi mais je dis ça parce que vu ce que je pense des législateurs ça m'étonnerait qu'ils débloquent des fonds suffisants pour aider des prostituées migrantes à avoir une vie décente). Mais je pense pas qu'on puisse effacer tous ces problèmes compliqués en les balayant d'un simple "oui mais ça assure des revenus". Peut-être que c'est une réponse suffisante pour certaines personnes prostituées, et d'ailleurs c'est bien une réponse que se fait chaque personne qui décide d'aller vendre un service sexuel au moment de le faire sans y être forcée par des menaces physiques (quelles que soient ses raisons: besoin de bouffer, toxicomanie ou autre). Mais d'un point de vue global, je pense pas que ce soit une réponse satisfaisante. D'un point de vue politique, je veux dire. A ce compte là on pourrait aussi bien dire que se prostituer c'est la meilleure solution quand on est forcée par un mac parce que sinon on se fait casser la gueule, et se contenter de ce constat. Et la prostitution continuerait d'être une solution au lieu d'être un problème. Moi ça ne me convient pas.
La politique ne consiste pas à approuver ou désapprouver le choix de chaque personne confrontée à une situation de merde (qui est de toutes façons le meilleur choix possible puisqu'on n'a pas à juger). La politique c'est le cadre de la société, c'est ce qui définit ce qui devrait être, la civilisation. La société à mon avis elle devrait avoir d'autres réponses que "elles sont obligées de se prostituer sinon elles crèvent alors du coup consommer du sexe c'est cool, rien à dire" (raisonnement qu'on peut très bien appliquer à la prostitution des enfants qui souvent nourrissent leur famille). Après je dis pas que je suis forcément pour CE projet de loi ou même pour la pénalisation des clients (la pénalisation c'est pas mon truc). Je dis pas qu'il faut pas donner de droits aux personnes qui se prostituent sous prétexte qu'on est abolitionniste. Mais je pense qu'il faut voir plus loin que le besoin immédiat d'argent qui ferait disparaitre comme par magie les problèmes énormes que la prostitution engendre. Ok ce besoin il existe (et on doit le prendre en compte) mais ces problèmes ça ne les fait pas disparaitre, au contraire c'est un tout.
- InvitéInvité
Re: La prostitution n'est pas un métier
19.10.13 11:56
Tout pareil que l'Elfe, je pense aussi que c'est un problème de société, et qui implique un changement et un remodelage complet des rapports sociaux.
Et c'est bien pour ça que c'est si compliqué, il faudrait une réforme d'envergure, et pas juste une loi ...
Et c'est bien pour ça que c'est si compliqué, il faudrait une réforme d'envergure, et pas juste une loi ...
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: La prostitution n'est pas un métier
25.10.13 5:06
Pourquoi je suis pour la pénalisation des clients ?
(Même si j'entends bien l'argument de l'augmentation des risques pour les prostituées et n'y suis pas insensible, et même si je trouve qu'une amende et du sursit pour une violence sexuelle qui dans la majorité des cas se rapproche du viol - voire est du viol, dans le cas des esclaves sexuelles, c'est paradoxal et peut-être même dangereux pour la représentation qu'on continuerait à se faire du clientélisme : un truc pas si grave. Qu'on les condamne à quatre ou cinq ans de prison, et qu'ils nous foutent la paix !)
Ce soir, je me suis battue. Je ne m'étais jamais battue depuis mon enfance où je me battais avec mon frère. Mais en ce moment, je suis dans une période difficile, que ce soit financièrement ou psychiquement, et je me bats, en fait, continuellement : contre moi-même, et ces idées noires qui reviennent sans cesse : "retourne au tapin, c'est pas si dur et tu auras du fric pour te payer ta came et nourrir tes animaux, retourne au tapin, la manche ça marche pas bien, retourne au tapin, de toute façon t'es faite pour ça..."
J'avais pas de tabac, je suis donc sortie dans la rue pour taxer une clope ou deux. J'ai pas pensé à amener mes chiens, ni un seul des deux. Y avait plein de jeunes dans la rue, malgré l'heure tardive (une heure du matin), du coup j'ai vite eu quelques clopes et je me suis posée rue des Martyrs pour faire un brin de manche.
Un gars, un grand gringalet plus jeune que moi, passe, et comme à tout le monde, je lui demande s'il a un peu de monnaie. L'air con, sourire béat et son verre de pastis à la main, il me répond "un zizi". Et moi : "quoi ?! - Un zizi, je te donne une pièce et un zizi..." Je lui ai répondu de retourner chez sa mère se branler devant Walt Disney (amis de la poésie, bonjour !)
Dix minutes environ plus tard, il repasse. Evidemment, je ne lui adresse pas la parole. Il me ressert quand même le couplet du "un zizi". Et puis il s'approche de moi, et sans son sourire à la con, d'un coup très sérieux, il me dit "Non, sérieusement, je te donne vingt euros, on va dans l'allée et je te tire un coup". Bataille terrible à l'intérieur de moi, je me redresse d'un bond, lui fais face et déjà très en colère, lui réplique fermement "dégage", il insiste, je répète "dégage", il me fait remarquer que si je continue à lui parler sur ce ton, il va m'en coller une, je ne lâche pas l'affaire, "dégage !"
Il s'est retourné et il est parti, sauf qu'il a du dire un truc, je ne sais plus quoi, mais la rage m'est montée au nez. Je suis presque sûre d'avoir porté le premier coup, un coup de pied au cul. Il s'est retourné et m'a mis une baffe. Au début, il se battait avec l'idée que je n'étais qu'une fille de 50 kilos, bref qu'il n'avait qu'à me flanquer une correction. Sauf que même avec trois têtes de moins que lui, je suis au moins aussi forte (m'étonnerait avec les bras qu'il a qu'il fasse des pompes régulièrement, moi, si), et j'avais les nerfs de mon côté. Comme il avait toujours son verre de pastis à la main (faut être con pour se battre un verre à la main), et que j'avais en tête la furieuse envie de le tuer, rien de moins, j'ai pensé lui écraser son verre sur la figure. Heureusement pour lui, il a retenu mon geste, il a pris le pastis dans les yeux mais le verre est tombé au sol. Et là, il a commencé à porter de vrais coups. Et puis comme je tapais aussi très fort, il s'est mis à me tenir les bras et me frapper avec les pieds, et comme il avait des jambes bien plus longues que les miennes, il pouvait taper et moi pas... du coup j'ai visé sa main, j'y ai planté mes dents et j'ai serré aussi fort que je pouvais. Là, il a hurlé, m'a mis un vrai gros coup sur le crâne, et puis des gens sont arrivés pour nous séparer (je voulais pas, moi, je voulais le tuer...)
Les gens qui nous ont séparés y sont allés du couplet sexiste "on frappe pas une femme !" Vrai, nous les femmes, on est en porcelaine, un coup de poing nous tue, par contre on peut nous violer, du moment que c'est pas à dix dans une ruelle sombre avec un couteau sous la gorge, la loi dit non mais les flics s'en foutent, les procureurs s'en foutent, les juges s'en foutent. Je me souviendrai toute ma vie que ce flic qui pourtant n'était pas con, me parlait avec respect et compréhension, m'a demandé si je connaissais l'adresse de mon violeur. Et quand j'ai dit non, il a eu une moue dubitative et m'a fait remarquer que dans ce cas, y avait peu de chances pour qu'ils enquêtent. On parle d'un crime, quand même... imaginez si on traitait les cas de meurtres de la même façon : "alors cadavre, as-tu l'adresse du type qui t'as tué ? Non ?! Ah, dans ce cas, il y a peu de chances pour qu'on enquête..." Et le fait est : mon violeur n'a jamais fait de garde à vue, ni même été interrogé pour son crime.
Ils y sont allés d'un petit couplet raciste aussi, un truc du genre "ils font chier ces bicots", je leur ai rétorqué de ne pas rajouter du racisme à toute cette merde.
Et puis j'ai entendu l'autre con (celui avec qui je m'étais battue), au bout de la rue, dire que de toute façon j'étais moche comme un cul. Et comme je voulais que tout le monde sache pourquoi j'avais voulu le tuer, j'ai crié "je suis tellement moche que tu étais prêt à mettre vingt euros pour me baiser, connard !"
Après, en me calmant, j'ai senti le goût très fort du sang dans ma bouche, j'ai passé mes doigts sur mes lèvres et il y avait du sang. J'avais un peu mal aux dents aussi. J'ai pensé "merde, il m'a cognée dans les dents", et puis j'ai réalisé qu'en fait non, c'était son sang à lui et la douleur n'était due qu'à la force que j'ai mise pour le mordre. Tu m'étonnes qu'il ait hurlé...
Avant de le frapper, l'idée d'appeler les flics m'a effleurée l'esprit. Sauf que je sais très bien que si j'appelle les flics et leur dis "je faisais la manche et un mec m'a proposé de me baiser pour vingt euros", ils me riraient au nez, me diraient que je n'ai qu'à dire non, qu'il ne m'a pas agressée. Aucune loi ne me protège contre ça. Et si vous voulez mon avis, la pénalisation des clients, ils en parlent, ils en parlent, mais ils ne le feront jamais, parce que l'immense majorité des Français sont contre. Ils défendent bec et ongles le droit sacré pour un homme de se vider les couilles dans un sextoy vivant. Les putes, ils n'en ont rien à foutre, ils se fichent bien qu'on crève à même pas 40 ans, du Sida ou sous les coups d'un client, de toute façon on est interchangeables, il y aura toujours assez d'incestes et de pédophilie pour fournir des putes par wagons entiers (et curieusement, ce sont les mêmes qui hurlent au rétablissement de la peine de mort sans procès pour les violeurs d'enfants... hypocrisie : on fustige les causes en oubliant au passage de penser et on se vide les burnes dans les conséquences). Ils se fichent bien des cauchemars que je fais encore des années après, ce n'est pas eux qui dorment à mes côtés et m'entendent hurler dans mon sommeil. Ils se foutent bien de notre douleur, passée ou présente. Notre dignité n'existe pas, ni notre droit à la vie. Rien ne vaut le droit sacré des hommes à baiser des choses qui ressemblent à s'y méprendre à des femmes.
On essaye de nous faire croire que la réouverture des maisons closes nous protégerait. Mais ce sont les clients qu'on cherche à protéger. Dans tous les pays où les bordels sont légaux, on impose aux femmes des tests VIH et hépatites. Dans le même temps, tous ces bordels sans exception proposent sur leur carte la fellation non protégée. Les femmes sont poussée à prendre les risques, et les clients sont protégés par les test sanguins. Ce ne sont pas les putes qu'on protège, une prise de sang n'a encore jamais guéri du Sida. Quand elles sont séropositives, on les vire, tout simplement (interchangeables : quand le sextoy est cassé, pas grave, y en a des tout frais tout neufs qui arrivent pour remplacer).
Rien ni personne, pas même la loi (ou peut-être que si, mais comme pour le viol, la loi dit non, mais le monde s'en fout), ne me protège de cette violence. Ce qu'ils me font quand ils viennent me chercher comme ça, c'est comme de poser sur la table, devant un grand suicidaire, un revolver chargé.
(Même si j'entends bien l'argument de l'augmentation des risques pour les prostituées et n'y suis pas insensible, et même si je trouve qu'une amende et du sursit pour une violence sexuelle qui dans la majorité des cas se rapproche du viol - voire est du viol, dans le cas des esclaves sexuelles, c'est paradoxal et peut-être même dangereux pour la représentation qu'on continuerait à se faire du clientélisme : un truc pas si grave. Qu'on les condamne à quatre ou cinq ans de prison, et qu'ils nous foutent la paix !)
Ce soir, je me suis battue. Je ne m'étais jamais battue depuis mon enfance où je me battais avec mon frère. Mais en ce moment, je suis dans une période difficile, que ce soit financièrement ou psychiquement, et je me bats, en fait, continuellement : contre moi-même, et ces idées noires qui reviennent sans cesse : "retourne au tapin, c'est pas si dur et tu auras du fric pour te payer ta came et nourrir tes animaux, retourne au tapin, la manche ça marche pas bien, retourne au tapin, de toute façon t'es faite pour ça..."
J'avais pas de tabac, je suis donc sortie dans la rue pour taxer une clope ou deux. J'ai pas pensé à amener mes chiens, ni un seul des deux. Y avait plein de jeunes dans la rue, malgré l'heure tardive (une heure du matin), du coup j'ai vite eu quelques clopes et je me suis posée rue des Martyrs pour faire un brin de manche.
Un gars, un grand gringalet plus jeune que moi, passe, et comme à tout le monde, je lui demande s'il a un peu de monnaie. L'air con, sourire béat et son verre de pastis à la main, il me répond "un zizi". Et moi : "quoi ?! - Un zizi, je te donne une pièce et un zizi..." Je lui ai répondu de retourner chez sa mère se branler devant Walt Disney (amis de la poésie, bonjour !)
Dix minutes environ plus tard, il repasse. Evidemment, je ne lui adresse pas la parole. Il me ressert quand même le couplet du "un zizi". Et puis il s'approche de moi, et sans son sourire à la con, d'un coup très sérieux, il me dit "Non, sérieusement, je te donne vingt euros, on va dans l'allée et je te tire un coup". Bataille terrible à l'intérieur de moi, je me redresse d'un bond, lui fais face et déjà très en colère, lui réplique fermement "dégage", il insiste, je répète "dégage", il me fait remarquer que si je continue à lui parler sur ce ton, il va m'en coller une, je ne lâche pas l'affaire, "dégage !"
Il s'est retourné et il est parti, sauf qu'il a du dire un truc, je ne sais plus quoi, mais la rage m'est montée au nez. Je suis presque sûre d'avoir porté le premier coup, un coup de pied au cul. Il s'est retourné et m'a mis une baffe. Au début, il se battait avec l'idée que je n'étais qu'une fille de 50 kilos, bref qu'il n'avait qu'à me flanquer une correction. Sauf que même avec trois têtes de moins que lui, je suis au moins aussi forte (m'étonnerait avec les bras qu'il a qu'il fasse des pompes régulièrement, moi, si), et j'avais les nerfs de mon côté. Comme il avait toujours son verre de pastis à la main (faut être con pour se battre un verre à la main), et que j'avais en tête la furieuse envie de le tuer, rien de moins, j'ai pensé lui écraser son verre sur la figure. Heureusement pour lui, il a retenu mon geste, il a pris le pastis dans les yeux mais le verre est tombé au sol. Et là, il a commencé à porter de vrais coups. Et puis comme je tapais aussi très fort, il s'est mis à me tenir les bras et me frapper avec les pieds, et comme il avait des jambes bien plus longues que les miennes, il pouvait taper et moi pas... du coup j'ai visé sa main, j'y ai planté mes dents et j'ai serré aussi fort que je pouvais. Là, il a hurlé, m'a mis un vrai gros coup sur le crâne, et puis des gens sont arrivés pour nous séparer (je voulais pas, moi, je voulais le tuer...)
Les gens qui nous ont séparés y sont allés du couplet sexiste "on frappe pas une femme !" Vrai, nous les femmes, on est en porcelaine, un coup de poing nous tue, par contre on peut nous violer, du moment que c'est pas à dix dans une ruelle sombre avec un couteau sous la gorge, la loi dit non mais les flics s'en foutent, les procureurs s'en foutent, les juges s'en foutent. Je me souviendrai toute ma vie que ce flic qui pourtant n'était pas con, me parlait avec respect et compréhension, m'a demandé si je connaissais l'adresse de mon violeur. Et quand j'ai dit non, il a eu une moue dubitative et m'a fait remarquer que dans ce cas, y avait peu de chances pour qu'ils enquêtent. On parle d'un crime, quand même... imaginez si on traitait les cas de meurtres de la même façon : "alors cadavre, as-tu l'adresse du type qui t'as tué ? Non ?! Ah, dans ce cas, il y a peu de chances pour qu'on enquête..." Et le fait est : mon violeur n'a jamais fait de garde à vue, ni même été interrogé pour son crime.
Ils y sont allés d'un petit couplet raciste aussi, un truc du genre "ils font chier ces bicots", je leur ai rétorqué de ne pas rajouter du racisme à toute cette merde.
Et puis j'ai entendu l'autre con (celui avec qui je m'étais battue), au bout de la rue, dire que de toute façon j'étais moche comme un cul. Et comme je voulais que tout le monde sache pourquoi j'avais voulu le tuer, j'ai crié "je suis tellement moche que tu étais prêt à mettre vingt euros pour me baiser, connard !"
Après, en me calmant, j'ai senti le goût très fort du sang dans ma bouche, j'ai passé mes doigts sur mes lèvres et il y avait du sang. J'avais un peu mal aux dents aussi. J'ai pensé "merde, il m'a cognée dans les dents", et puis j'ai réalisé qu'en fait non, c'était son sang à lui et la douleur n'était due qu'à la force que j'ai mise pour le mordre. Tu m'étonnes qu'il ait hurlé...
Avant de le frapper, l'idée d'appeler les flics m'a effleurée l'esprit. Sauf que je sais très bien que si j'appelle les flics et leur dis "je faisais la manche et un mec m'a proposé de me baiser pour vingt euros", ils me riraient au nez, me diraient que je n'ai qu'à dire non, qu'il ne m'a pas agressée. Aucune loi ne me protège contre ça. Et si vous voulez mon avis, la pénalisation des clients, ils en parlent, ils en parlent, mais ils ne le feront jamais, parce que l'immense majorité des Français sont contre. Ils défendent bec et ongles le droit sacré pour un homme de se vider les couilles dans un sextoy vivant. Les putes, ils n'en ont rien à foutre, ils se fichent bien qu'on crève à même pas 40 ans, du Sida ou sous les coups d'un client, de toute façon on est interchangeables, il y aura toujours assez d'incestes et de pédophilie pour fournir des putes par wagons entiers (et curieusement, ce sont les mêmes qui hurlent au rétablissement de la peine de mort sans procès pour les violeurs d'enfants... hypocrisie : on fustige les causes en oubliant au passage de penser et on se vide les burnes dans les conséquences). Ils se fichent bien des cauchemars que je fais encore des années après, ce n'est pas eux qui dorment à mes côtés et m'entendent hurler dans mon sommeil. Ils se foutent bien de notre douleur, passée ou présente. Notre dignité n'existe pas, ni notre droit à la vie. Rien ne vaut le droit sacré des hommes à baiser des choses qui ressemblent à s'y méprendre à des femmes.
On essaye de nous faire croire que la réouverture des maisons closes nous protégerait. Mais ce sont les clients qu'on cherche à protéger. Dans tous les pays où les bordels sont légaux, on impose aux femmes des tests VIH et hépatites. Dans le même temps, tous ces bordels sans exception proposent sur leur carte la fellation non protégée. Les femmes sont poussée à prendre les risques, et les clients sont protégés par les test sanguins. Ce ne sont pas les putes qu'on protège, une prise de sang n'a encore jamais guéri du Sida. Quand elles sont séropositives, on les vire, tout simplement (interchangeables : quand le sextoy est cassé, pas grave, y en a des tout frais tout neufs qui arrivent pour remplacer).
Rien ni personne, pas même la loi (ou peut-être que si, mais comme pour le viol, la loi dit non, mais le monde s'en fout), ne me protège de cette violence. Ce qu'ils me font quand ils viennent me chercher comme ça, c'est comme de poser sur la table, devant un grand suicidaire, un revolver chargé.
- Césarion—
- Messages : 461
Date d'inscription : 17/09/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
25.10.13 11:21
Je suis très nul pour m'exprimer dans ces situations...je me contenterai d'un smiley :
- ErnestineBleu⋅e
- Messages : 96
Date d'inscription : 22/07/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
25.10.13 14:33
Araignée, j'hésitais, et tu m'as convaincue.
Bon courage, je sais que les violences que l'on a vécu ne partent pas comme ça. C'est pour ça qu'on doit se battre pour celles qui sont en plein dedans.
Bon courage, je sais que les violences que l'on a vécu ne partent pas comme ça. C'est pour ça qu'on doit se battre pour celles qui sont en plein dedans.
- Tiffanny—
- Messages : 297
Date d'inscription : 14/08/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
25.10.13 15:11
Araignée ton récit me rappelle tant de mauvais souvenirs... J'ai la chance d'en être sortie. De la drogue aussi. Autour de moi personne ne savait ce que je faisais, personne ne sentait ma détresse. Étrangement j'étais restée bonne élève!
Pas un de ces clients ne m'a jamais demandé pourquoi je me prostituais, si jeune. Surtout que je faisais plus jeune que mon âge! Aucun client, pas un seul. S'ils m'avaient posé la question pourquoi tu fais ça je n'aurais pas dit la vérité bien entendu, j'aurais dit que ça me plaisait ou quelque chose du style. Ce qu'ils avaient envie d'entendre quoi. Mais ils ne me demandaient rien.
Je le reconnais j'ai des envies de vengeance. Pénaliser les clients c'est dire à ces pourris qui ne pensent qu'à leur plaisir à eux que ce qu'ils font c'est MAL. Un peu comme les filles violées sont soulagées quand un tribunal leur reconnaît le statut de victime et au violeur celui de coupable.
C'est ça, je voudrais attirer l'attention sur le fait que les prostituées contentes de leur sort sont une minorité, que la plupart sont des victimes.
Pas un de ces clients ne m'a jamais demandé pourquoi je me prostituais, si jeune. Surtout que je faisais plus jeune que mon âge! Aucun client, pas un seul. S'ils m'avaient posé la question pourquoi tu fais ça je n'aurais pas dit la vérité bien entendu, j'aurais dit que ça me plaisait ou quelque chose du style. Ce qu'ils avaient envie d'entendre quoi. Mais ils ne me demandaient rien.
Je le reconnais j'ai des envies de vengeance. Pénaliser les clients c'est dire à ces pourris qui ne pensent qu'à leur plaisir à eux que ce qu'ils font c'est MAL. Un peu comme les filles violées sont soulagées quand un tribunal leur reconnaît le statut de victime et au violeur celui de coupable.
C'est ça, je voudrais attirer l'attention sur le fait que les prostituées contentes de leur sort sont une minorité, que la plupart sont des victimes.
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