Faut-il pousser les enfants à l'école ?
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Faut-il pousser les enfants à l'école ?
02.02.13 21:09
Si on a un enfant qui a des résultats assez moyens à l'école parce qu'il ne révise pas assez ses leçons à la maison, faut-il le pousser à travailler plus ? Si oui, dans quelles matières ?
Math :
Le programme est fait de telle sorte que, pour réussir une année en math, il faut avoir les acquis de l'année précédente. Si un enfant a de mauvais résultats en math, alors je pense que ses parents doivent l'aider. Sinon, il va souffrir davantage en cours de math jusqu'en fin 3e (si l'élève choisit une voie technologique) ou jusqu'en fin 2nd (si l'élève va en section L).
Grammaire et orthographe :
La langue française est d'une complexité monstrueuse. Quand on a l'habitude de faire certaines fautes à l'âge adulte, il est dur de corriger ces habitudes. C'est un travail qu'il vaut mieux faire enfant. Mais quel niveau faire viser à son enfant ? J'hésite. Après tout, j'ai l'impression que les fautes de français deviennent socialement de moins en moins pénalisantes.
Anglais :
L'anglais nous envahit et devient incontournable dans certaines disciplines (l'informatique par exemple). Les efforts que l'on n'a pas fait enfant en anglais viennent parfois nous rattraper à l'âge adulte. Je pense donc qu'il faut aider l'enfant à maintenir ses acquis en anglais.
Autre :
Dans le système éducatif français, la plupart des cours se déroulent ainsi : on apprend tout, puis on passe le contrôle, puis on oublie tout. C'est ultra con et ça m'étonnerait que ça change. Par exemple, en 5e, j'ai mémorisé la liste des rois de France. Maintenant, la seule chose que j'en ai retenu, c'est qu'il y avait beaucoup de Charles et surtout de Louis.
Quelle performance attendre de l'enfant ? Là, je pense qu'il faut être cohérent :
→ Soit on considère que c'est un savoir important, et alors il faut vérifier régulièrement, année après année, que l'enfant le sache toujours. Il faut alors justifier à l'enfant pourquoi c'est important. Et cette justification devra être plus précise qu'un vague "C'est bon pour ta culture".
→ Soit on considère que l'enfant pourra l'oublier après le contrôle, et dans ce cas, il ne sert à rien d'attendre de l'enfant des résultats élevés au contrôle. Il faut juste qu'il puisse passer en classe supérieure. Quand j'étais enfant, certains camarades m'ont dit que leurs parents les grondaient quand ils ramenaient une mauvaise note. J'ai trouvé cela idiot.
Il reste alors un très long débat : Parmi tout ce que l'enfant a appris, qu'est-ce qu'il devrait maintenir en mémoire ?
J'avoue que si j'ai des enfants, alors il y aura beaucoup beaucoup de cours où je leur dirai que cela ne me gène pas du tout s'ils oublient la plupart du cours après le contrôle si cela ne les intéresse pas.
Math :
Le programme est fait de telle sorte que, pour réussir une année en math, il faut avoir les acquis de l'année précédente. Si un enfant a de mauvais résultats en math, alors je pense que ses parents doivent l'aider. Sinon, il va souffrir davantage en cours de math jusqu'en fin 3e (si l'élève choisit une voie technologique) ou jusqu'en fin 2nd (si l'élève va en section L).
Grammaire et orthographe :
La langue française est d'une complexité monstrueuse. Quand on a l'habitude de faire certaines fautes à l'âge adulte, il est dur de corriger ces habitudes. C'est un travail qu'il vaut mieux faire enfant. Mais quel niveau faire viser à son enfant ? J'hésite. Après tout, j'ai l'impression que les fautes de français deviennent socialement de moins en moins pénalisantes.
Anglais :
L'anglais nous envahit et devient incontournable dans certaines disciplines (l'informatique par exemple). Les efforts que l'on n'a pas fait enfant en anglais viennent parfois nous rattraper à l'âge adulte. Je pense donc qu'il faut aider l'enfant à maintenir ses acquis en anglais.
Autre :
Dans le système éducatif français, la plupart des cours se déroulent ainsi : on apprend tout, puis on passe le contrôle, puis on oublie tout. C'est ultra con et ça m'étonnerait que ça change. Par exemple, en 5e, j'ai mémorisé la liste des rois de France. Maintenant, la seule chose que j'en ai retenu, c'est qu'il y avait beaucoup de Charles et surtout de Louis.
Quelle performance attendre de l'enfant ? Là, je pense qu'il faut être cohérent :
→ Soit on considère que c'est un savoir important, et alors il faut vérifier régulièrement, année après année, que l'enfant le sache toujours. Il faut alors justifier à l'enfant pourquoi c'est important. Et cette justification devra être plus précise qu'un vague "C'est bon pour ta culture".
→ Soit on considère que l'enfant pourra l'oublier après le contrôle, et dans ce cas, il ne sert à rien d'attendre de l'enfant des résultats élevés au contrôle. Il faut juste qu'il puisse passer en classe supérieure. Quand j'étais enfant, certains camarades m'ont dit que leurs parents les grondaient quand ils ramenaient une mauvaise note. J'ai trouvé cela idiot.
Il reste alors un très long débat : Parmi tout ce que l'enfant a appris, qu'est-ce qu'il devrait maintenir en mémoire ?
J'avoue que si j'ai des enfants, alors il y aura beaucoup beaucoup de cours où je leur dirai que cela ne me gène pas du tout s'ils oublient la plupart du cours après le contrôle si cela ne les intéresse pas.
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Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
03.02.13 13:04
C'est vrai qu'on se rappelle de certaines choses. Cela dit, il aurait été plus pertinent de faire des leçons moins volumineuses, et d'évaluer les élèves sur toutes les leçons précédentes plutôt que seulement la dernière. Ainsi, à la fin, les élèves sauraient plus de choses.Antisexisme a écrit:on apprend tout, puis on passe le contrôle, puis on oublie tout. C'est ultra con et ça m'étonnerait que ça change.
C'est vrai... mais d'un autre côté, je ne suis pas sûre que ce soit absolument oublié... On en garde des brides.
Ce système où il faut conserver les acquis existe déjà en math, en anglais et en grammaire/orthographe, mais pas en SVT et en histoire-géo.
Si on a un capital culturel suffisant pour essayer d'intéresser l'enfant, alors pourquoi pas. Cependant, il n'y a pas assez de temps pour essayer d'intéresser l'enfant à toutes les leçons. Il faudra donc être sélectif.Antisexisme a écrit:Par contre, apprendre des listes C'est absolument idiot.
Je pense que si on veut motiver un enfant à apprendre, il ne faut pas le "pousser", mais essayer de l'intéresser. On peut essayer de lui parler des rois de France de manière ludique, raconter leur vie, des anecdotes, leur montrer un film sur eux, etc.
(Pour ma part, je n'ai presque rien retenu sur les rois de France.)
Je suis d'accord. Si l'enfant n'a pas confiance en math, alors il faut lui redonner confiance en lui.Antisexisme a écrit:Je pense aussi que pour qu'un enfant ait de meilleurs résultats, il faut qu'il est confiance en lui. Combien de fois j'ai rencontré des filles dire "oh mais de toute façon je comprends rien aux maths". J'ai parfois l'impression qu'il y a un tel cliché face aux maths et à la physique que, évidemment, après on devient mauvais. Il faut assurer notre enfant qu'il en est capable. (Je pense que quasiment tout le monde est capable de comprendre les maths de collège-lycée... bon après, on peut apprendre plus lentement que d'autres...)
Et si l'enfant a compris les cours de math mais fait plein d'erreurs d'étourderie de calcul, faut-il l'encourager à faire quelques exercices de calcul en plus, ou bien le laisser dans son état actuel ?
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
03.02.13 15:15
Pardon d'avoir un avis qui va sans doute être jugé un peu naïf.
Je regardais un documentaire sur le soutien scolaire, et je vois un gamin de 12 ans expliquer qu'il a des lacunes en math et que donc il a décidé de prendre des cours particuliers que ses parents vont lui payer.
Ben ça m'a affolée de voir ce gosse de 12 ans dire d'un air hyper sérieux, hyper emmerdé "j'ai des lacunes en math" comme si c'était la fin du monde. Ho, pauvre gamin, tu as des lacunes en math, mais tu es FOUTU pour la société, tu vas CREVER SOUS UN PONT.
Et je me suis dit merde c'est ça l'école? J'espère bien (et je me doute) que c'est pas QUE ça, mais quand même. Les enfants ont besoin de découvrir le monde, la vie, de voyager, de courir, de sauter, de rencontrer, de discuter, de faire des expériences. Pas de rester enfermés à longueur de journée le cul sur une chaine jusqu'à ce qu'ils intègrent qu'ils ont des lacunes en math et que ce soit le problème de leur vie qui les occupe du matin au soir. Je suis peut-être irresponsable mais ce serait mon gosse je lui dirai: t'as des lacunes en math? Hé ben laisse tomber, tu feras des maths plus tard, vis ta vie.
Selon la loi française, les enfants doivent recevoir une instruction et à l'âge de 16 ans savoir lire, écrire et avoir des éléments de culture générale. Je ne comprend pas pourquoi les programmes sont aussi lourds et pourquoi les gosses travaillent du matin au soir et travaillent encore une fois rentrés à la maison. Je comprend pas pourquoi on leur fait acquérir tellement de connaissances disparates et en quoi ça les intéresse. Il faut connaitre tel roi et pas tel autre, savoir faire tel calcul mais pas tel autre…
Je pense que la base de la méthode Montessori est très intelligente: l'idée que les enfants (et ça marche aussi avec les adultes) ont des périodes sensibles, par exemple un enfant va s'intéresser au langage, à ce moment là on lui fournir du matériel pour qu'il apprenne le langage, ensuite il va s'intéresser aux chiffres, etc... Moi depuis que j'ai quitté la fac je me suis intéressée tour à tour aux langues, à l'histoire, à la géographie… (des trucs qui m'avaient profondément emmerdée à l'école et en effet j'ai oublié tout ce que j'avais appris à l'école). J'ai appris plein de choses et je ne les ai pas oubliées (disons que j'en retiens l'essentiel) parce que sur le moment, ça avait du sens pour moi
Je regardais un documentaire sur le soutien scolaire, et je vois un gamin de 12 ans expliquer qu'il a des lacunes en math et que donc il a décidé de prendre des cours particuliers que ses parents vont lui payer.
Ben ça m'a affolée de voir ce gosse de 12 ans dire d'un air hyper sérieux, hyper emmerdé "j'ai des lacunes en math" comme si c'était la fin du monde. Ho, pauvre gamin, tu as des lacunes en math, mais tu es FOUTU pour la société, tu vas CREVER SOUS UN PONT.
Et je me suis dit merde c'est ça l'école? J'espère bien (et je me doute) que c'est pas QUE ça, mais quand même. Les enfants ont besoin de découvrir le monde, la vie, de voyager, de courir, de sauter, de rencontrer, de discuter, de faire des expériences. Pas de rester enfermés à longueur de journée le cul sur une chaine jusqu'à ce qu'ils intègrent qu'ils ont des lacunes en math et que ce soit le problème de leur vie qui les occupe du matin au soir. Je suis peut-être irresponsable mais ce serait mon gosse je lui dirai: t'as des lacunes en math? Hé ben laisse tomber, tu feras des maths plus tard, vis ta vie.
Selon la loi française, les enfants doivent recevoir une instruction et à l'âge de 16 ans savoir lire, écrire et avoir des éléments de culture générale. Je ne comprend pas pourquoi les programmes sont aussi lourds et pourquoi les gosses travaillent du matin au soir et travaillent encore une fois rentrés à la maison. Je comprend pas pourquoi on leur fait acquérir tellement de connaissances disparates et en quoi ça les intéresse. Il faut connaitre tel roi et pas tel autre, savoir faire tel calcul mais pas tel autre…
Je pense que la base de la méthode Montessori est très intelligente: l'idée que les enfants (et ça marche aussi avec les adultes) ont des périodes sensibles, par exemple un enfant va s'intéresser au langage, à ce moment là on lui fournir du matériel pour qu'il apprenne le langage, ensuite il va s'intéresser aux chiffres, etc... Moi depuis que j'ai quitté la fac je me suis intéressée tour à tour aux langues, à l'histoire, à la géographie… (des trucs qui m'avaient profondément emmerdée à l'école et en effet j'ai oublié tout ce que j'avais appris à l'école). J'ai appris plein de choses et je ne les ai pas oubliées (disons que j'en retiens l'essentiel) parce que sur le moment, ça avait du sens pour moi
- InvitéInvité
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
03.02.13 16:18
Si les lacunes ne sont pas rattrapées, alors je pense que le gosse ne pourra pas aller en seconde générale (à moins d'assurer dans les autres matières). Il aura donc moins de choix pour son avenir professionnel. Ce n'est pas catastrophique mais c'est dommage.l'elfe a écrit:Et je me suis dit merde c'est ça l'école? J'espère bien (et je me doute) que c'est pas QUE ça, mais quand même. Les enfants ont besoin de découvrir le monde, la vie, de voyager, de courir, de sauter, de rencontrer, de discuter, de faire des expériences. Pas de rester enfermés à longueur de journée le cul sur une chaine jusqu'à ce qu'ils intègrent qu'ils ont des lacunes en math et que ce soit le problème de leur vie qui les occupe du matin au soir. Je suis peut-être irresponsable mais ce serait mon gosse je lui dirai: t'as des lacunes en math? Hé ben laisse tomber, tu feras des maths plus tard, vis ta vie.
Après, il faut voir la balance avantages/inconvénients. Si le gosse est vraiment trop lent pour progresser en math, alors il est envisageable de le laisser vivre et de sacrifier une partie de ses futurs choix professionnels. Par contre, si le gosse a des lacunes parce qu'il a été paresseux, alors il me semble plus adapté de lui faire rattraper son retard.
L'une des causes, c'est que certains professeurs ont envie de sentir qu'ils existent. Et pour cela, certains n'ont rien trouvé de plus intelligent que de polluer le temps libre de leurs élèves, pour que ces enfants consacrent du TEMPS dans LEUR matière. Du moins, c'est comme ça que j'ai interprété l'obligation de faire certains compte-rendus très détaillés ou de réaliser certaines recherches. Il y a des profs pour qui le temps libre des élèves semble être du temps perdu qui doit être remplacé par du travail dans leur matière.l'elfe a écrit:Je ne comprend pas pourquoi les programmes sont aussi lourds et pourquoi les gosses travaillent du matin au soir et travaillent encore une fois rentrés à la maison.
Une autre cause, c'est que les professeurs (du moins ceux que j'ai connus) refusent d'adapter la charge de travail au profil de l'élève. Les élèves qui n'auront besoin de ne faire que 2 exercices pour maîtriser telle partie du cours en feront quand même 10, comme tous les autres.
Mais il faudrait un prof par élève. Ou alors, il faudrait que les enfants apprennent très tôt à travailler seuls avec un support de cours (livre, polycopié, vidéo de cours, etc).l'elfe a écrit:Je pense que la base de la méthode Montessori est très intelligente: l'idée que les enfants (et ça marche aussi avec les adultes) ont des périodes sensibles, par exemple un enfant va s'intéresser au langage, à ce moment là on lui fournir du matériel pour qu'il apprenne le langage, ensuite il va s'intéresser aux chiffres, etc...
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Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
03.02.13 20:23
Donc, pour toi, moins bien = bac pro, et mieux = bac général?Si les lacunes ne sont pas rattrapées, alors je pense que le gosse ne pourra pas aller en seconde générale (à moins d'assurer dans les autres matières). Il aura donc moins de choix pour son avenir professionnel. Ce n'est pas catastrophique mais c'est dommage.
Je suis assez impressionnée à quel point tu sembles avoir bien intégré les hiérarchies scolaires (En tout cas, je ne vois pas un signe du fait que tu t'en distancies un minimum).
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
03.02.13 21:30
Polyvalentour a écrit:Si les lacunes ne sont pas rattrapées, alors je pense que le gosse ne pourra pas aller en seconde générale (à moins d'assurer dans les autres matières). Il aura donc moins de choix pour son avenir professionnel. Ce n'est pas catastrophique mais c'est dommage.l'elfe a écrit:Et je me suis dit merde c'est ça l'école? J'espère bien (et je me doute) que c'est pas QUE ça, mais quand même. Les enfants ont besoin de découvrir le monde, la vie, de voyager, de courir, de sauter, de rencontrer, de discuter, de faire des expériences. Pas de rester enfermés à longueur de journée le cul sur une chaine jusqu'à ce qu'ils intègrent qu'ils ont des lacunes en math et que ce soit le problème de leur vie qui les occupe du matin au soir. Je suis peut-être irresponsable mais ce serait mon gosse je lui dirai: t'as des lacunes en math? Hé ben laisse tomber, tu feras des maths plus tard, vis ta vie.
Après, il faut voir la balance avantages/inconvénients. Si le gosse est vraiment trop lent pour progresser en math, alors il est envisageable de le laisser vivre et de sacrifier une partie de ses futurs choix professionnels. Par contre, si le gosse a des lacunes parce qu'il a été paresseux, alors il me semble plus adapté de lui faire rattraper son retard.
Raisonnement entièrement scolaire. Les enfants instruits en dehors de l'école ne sont pas plus limités que les autres dans leurs apprentissages ni dans leurs perspectives professionnelles (je dirais même qu'ils le sont moins car plus ouverts au monde, plus d'idées etc). Pas aller en seconde franchement c'est un faux problème. Dommage pour qui? pour l'enfant ou pour le système? Tout ça c'est du dressage, rien d'autre. Un enfant peut très bien vivre heureux sans faire de math et si plus tard il a besoin d'en faire pour réaliser un projet (pro ou autre), alors il en fera ! C'est aussi bête et simple que ça. Forcer les gens à apprendre des choses ne sert qu'à les en dégoûter. Beaucoup d'enfants détestent les math alors que c'est assez intéressant. Quant à la paresse, je ne sais pas ce que c'est, à part ne pas vouloir faire ce dont on n'a pas besoin et qui n'intéresse que ceux qui voudraient contrôler nos vies. Personne n'est paresseux pour réaliser ce qui lui tient à coeur et qui l'intéresse.
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
03.02.13 21:41
l'elfe a écrit:
Ben ça m'a affolée de voir ce gosse de 12 ans dire d'un air hyper sérieux, hyper emmerdé "j'ai des lacunes en math" comme si c'était la fin du monde. Ho, pauvre gamin, tu as des lacunes en math, mais tu es FOUTU pour la société, tu vas CREVER SOUS UN PONT.
Ca peut aussi être une question de choix, de gouts. Peut être que ce gamin est emmerdé parce que ce qui le fait rêver nécessite un certain niveau en maths. Si les maths sont un moyen nécessaire pour quelque chose qui lui plait, où est le mal ?
Par exemple, l'apprentissage de la grammaire grecque et latine m'a toujours pas mal gonflé, mais je les ai apprises parce que c'était un moyen nécessaire pour quelque chose qui me plaisait (l'aspect littéraire des textes).
C'est pas forcément une question de moins bien/mieux mais une question de liberté de choix. Actuellement, les filières sont (trop) rigides et les filières générales ouvrent plus de portes. Et il faut être sacrément sur de ses choix (et je doute qu'on le soit souvent à 14 ans) pour accepter de se fermer certaines voies.ko a écrit:Donc, pour toi, moins bien = bac pro, et mieux = bac général?Si les lacunes ne sont pas rattrapées, alors je pense que le gosse ne pourra pas aller en seconde générale (à moins d'assurer dans les autres matières). Il aura donc moins de choix pour son avenir professionnel. Ce n'est pas catastrophique mais c'est dommage.
Je suis assez impressionnée à quel point tu sembles avoir bien intégré les hiérarchies scolaires (En tout cas, je ne vois pas un signe du fait que tu t'en distancies un minimum).
Je ne dis pas que je trouve ça bien, au contraire. Mais actuellement, c'est comme ça que ça fonctionne.
Si mon fils était CERTAIN de vouloir faire une filière technique, de vouloir être confronté tôt au monde du travail, très bien et vive le bac pro. Mais s'il n'avait pas vraiment d'idée précise, oui, je l'encouragerais à suivre une filière générale.
Pour revenir au sujet de départ, je trouve ta manière de raisonner un peu trop utilitariste polyvalentour. Et je ne pense pas qu'on puisse fixer de généralités sur le sujet. Ca dépend tellement de l'enfant, de ses goûts...
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
03.02.13 21:51
Non le gosse avait des lacunes qui l'empêchaient de bien suivre en classe et de bien faire ses devoirs, ça n'allait pas plus loin… Sinon oui dans le cas que tu dis je comprend et ça ne m'aurait pas inspiré ce profond sentiment de tristesse!
- InvitéInvité
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
03.02.13 21:54
Que se passerait-il si l'on appliquait ce raisonnement dans l'enseignement de la grammaire, de la conjugaison et de l'orthographe ?l'elfe a écrit:Forcer les gens à apprendre des choses ne sert qu'à les en dégoûter.
[Édition de la quote de porc par M_hystérie]
- InvitéInvité
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
03.02.13 21:59
La filière générale est plus sélective que la filière technologique. Donc soit on peut choisir les deux, soit la deuxième est imposée. Donc, quand on peut aller en seconde générale, on a plus de choix que quand on ne peut pas.ko a écrit:Donc, pour toi, moins bien = bac pro, et mieux = bac général?Si les lacunes ne sont pas rattrapées, alors je pense que le gosse ne pourra pas aller en seconde générale (à moins d'assurer dans les autres matières). Il aura donc moins de choix pour son avenir professionnel. Ce n'est pas catastrophique mais c'est dommage.
Je suis assez impressionnée à quel point tu sembles avoir bien intégré les hiérarchies scolaires (En tout cas, je ne vois pas un signe du fait que tu t'en distancies un minimum).
On aurait ça !Van Poppel a écrit:Que se passerait-il si l'on appliquait ce raisonnement dans l'enseignement de la grammaire, de la conjugaison et de l'orthographe ?
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
03.02.13 22:53
Van Poppel a écrit:Que se passerait-il si l'on appliquait ce raisonnement dans l'enseignement de la grammaire, de la conjugaison et de l'orthographe ?l'elfe a écrit:Forcer les gens à apprendre des choses ne sert qu'à les en dégoûter.
[Édition de la quote de porc par M_hystérie]
les gens liraient des livres? Ou ils écriraient mal. Peut-être pas plus mal que maintenant d'ailleurs. Vous croyez vraiment que les gens qui écrivent comme sur le lien de poly sont pas allé à l'école?
- InvitéInvité
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
03.02.13 23:16
l'elfe a écrit:Van Poppel a écrit:Que se passerait-il si l'on appliquait ce raisonnement dans l'enseignement de la grammaire, de la conjugaison et de l'orthographe ?l'elfe a écrit:Forcer les gens à apprendre des choses ne sert qu'à les en dégoûter.
[Édition de la quote de porc par M_hystérie]
les gens liraient des livres? Ou ils écriraient mal. Peut-être pas plus mal que maintenant d'ailleurs. Vous croyez vraiment que les gens qui écrivent comme sur le lien de poly sont pas allé à l'école?
Ce qui est sûr, c'est qu'il y a une classe sociale qui ne doute pas de la légitimité de l'acquisition précoce des savoirs, fût-ce par la contrainte. Leurs gosses seront forcément avantagés par rapport aux autres qui auront nécessairement des lacunes. Et ces autres ne seront pas nécessairement des individus aux aspirations subversives et libertaires, au contraire de leurs parents, et peut-être même qu'ils en voudront à ces derniers de ne pas leur avoir fourni les armes pour rivaliser avec les premiers.
Pour ce qui est de l'absence de contrainte... C'est un peu comme si on laissait les enfants se nourrir de tout ce qu'ils veulent, sans poser aucune limite, en attendant le jour où ils arriveront à se responsabiliser et adopter un régime sain. Et qui ingurgitent exclusivement frites, coca et bonbons parce que ce sont des saveurs immédiatement accessibles, donc plaisantes. Et qui risquent de développer tout un tas de pathologies dont ils tiendront assurément leurs parents pour responsables une fois adultes.
- InvitéInvité
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
03.02.13 23:59
Je dois reconnaître que les fautes de français sont peu pénalisées pour les concours d'entrée en école d'ingénieur. J'ai connu des élèves qui faisaient un paquet de fautes et cela ne les a pas empêché d'avoir de bonnes notes aux concours.
Par contre, dans les filières littéraires, ça doit être assez pénalisant, je me trompe ? Si c'est pénalisant, alors les enfants qui font trop de fautes de français auront des portes fermées en lettres.
J'aimerais revenir sur l'anglais. Si l'enfant ne progresse pas assez en anglais, ça risque de le suivre longtemps.
Parmi ceux qui suivent mon cursus, voici ce que subissent les moins bons en anglais :
Terminale : T'es nul en anglais ? Tiens, prends ça : mauvaises notes.
Prépa scientifique : T'es nul en anglais ? Tiens, prends ça : mauvaises notes aux concours.
École d'ingénieur : T'est nul en anglais ? Démerde-toi pour avoir 785 au TOEIC ! Voilà des cours d'anglais en plus entre 12h et 14h. Et pour savoir comment fonctionne tel logiciel, lis la doc en anglais non traduite en français. D'ailleurs, pour le projet, voici un sujet rédigé en anglais.
Entreprise :
Possibilité 1 : T'es nul en anglais ? On ne t'embauche pas pour ce poste !
Possibilité 2 : T'est pas encore bilingue ? Ben, il faudrait que tu suives quelques unes de nos formations pour progresser en anglais.
Il n'y a pas que le métier d'ingénieur dans la vie, mais plein d'autres professions aussi sont touchées. Par exemple, les restaurateurs doivent savoir décrire les plats en anglais.
Il reste des métiers où l'anglais ne sert pas. Mais bon, si on parle trop mal anglais, beaucoup de portes sont fermées.
Par contre, dans les filières littéraires, ça doit être assez pénalisant, je me trompe ? Si c'est pénalisant, alors les enfants qui font trop de fautes de français auront des portes fermées en lettres.
J'aimerais revenir sur l'anglais. Si l'enfant ne progresse pas assez en anglais, ça risque de le suivre longtemps.
Parmi ceux qui suivent mon cursus, voici ce que subissent les moins bons en anglais :
Terminale : T'es nul en anglais ? Tiens, prends ça : mauvaises notes.
Prépa scientifique : T'es nul en anglais ? Tiens, prends ça : mauvaises notes aux concours.
École d'ingénieur : T'est nul en anglais ? Démerde-toi pour avoir 785 au TOEIC ! Voilà des cours d'anglais en plus entre 12h et 14h. Et pour savoir comment fonctionne tel logiciel, lis la doc en anglais non traduite en français. D'ailleurs, pour le projet, voici un sujet rédigé en anglais.
Entreprise :
Possibilité 1 : T'es nul en anglais ? On ne t'embauche pas pour ce poste !
Possibilité 2 : T'est pas encore bilingue ? Ben, il faudrait que tu suives quelques unes de nos formations pour progresser en anglais.
Il n'y a pas que le métier d'ingénieur dans la vie, mais plein d'autres professions aussi sont touchées. Par exemple, les restaurateurs doivent savoir décrire les plats en anglais.
Il reste des métiers où l'anglais ne sert pas. Mais bon, si on parle trop mal anglais, beaucoup de portes sont fermées.
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
04.02.13 2:15
Mais depuis quand il faut prendre des cours de grammaire pour être bon en français?
Vous croyez que les enfants qui ne vont pas à l'école écrivent en SMS?
Et que ceux qui vont à l'école n'écrivent PAS en SMS?
Mais c'est entièrement faux, pourquoi croyez-vous ça?
Et vous ne comprenez pas le concept d'apprendre quelque chose parce qu'on en a besoin et que ça nous motive? Ni la différence entre ça et apprendre quelque chose qui est obligatoire pour avoir une bonne note à un examen sans projet professionnel derrière mais parce que si on a des mauvaises notes on est un nul?
D'ailleurs l'idée selon laquelle des gamins qui boufferaient ce qu'ils veulent se nourriraient de frites et de coca est juste fausse. Les gamins qui se nourrissent comme ça le font parce que c'est ce qu'on leur propose. Je trouve que forcer un gamin à apprendre sous prétexte que sinon il n'apprendrait pas ou que des conneries, c'est vraiment prendre les gosses pour des cons. Les enfants non scolarisés apprennent à lire et écrire avec beaucoup plus de plaisir que la plupart de ceux qui vont à l'école. Je sais pas, lisez des témoignages de gens qui ne sont pas allés à l'école ou dont les enfants ne vont pas à l'école, vous verrez bien que la réalité est loin de vos clichés…
Vous croyez que les enfants qui ne vont pas à l'école écrivent en SMS?
Et que ceux qui vont à l'école n'écrivent PAS en SMS?
Mais c'est entièrement faux, pourquoi croyez-vous ça?
Et vous ne comprenez pas le concept d'apprendre quelque chose parce qu'on en a besoin et que ça nous motive? Ni la différence entre ça et apprendre quelque chose qui est obligatoire pour avoir une bonne note à un examen sans projet professionnel derrière mais parce que si on a des mauvaises notes on est un nul?
D'ailleurs l'idée selon laquelle des gamins qui boufferaient ce qu'ils veulent se nourriraient de frites et de coca est juste fausse. Les gamins qui se nourrissent comme ça le font parce que c'est ce qu'on leur propose. Je trouve que forcer un gamin à apprendre sous prétexte que sinon il n'apprendrait pas ou que des conneries, c'est vraiment prendre les gosses pour des cons. Les enfants non scolarisés apprennent à lire et écrire avec beaucoup plus de plaisir que la plupart de ceux qui vont à l'école. Je sais pas, lisez des témoignages de gens qui ne sont pas allés à l'école ou dont les enfants ne vont pas à l'école, vous verrez bien que la réalité est loin de vos clichés…
- InvitéInvité
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
04.02.13 3:59
Une instruction scolaire classique et scrupuleuse, c'est quand même un sacré facteur prédictif d'une insertion socio-professionnelle réussie. Dans mon entourage proche ou distant, les enfants dont les parents ont renoncé à être fermes sur certains principes et les ont responsabilisés très tôt (par principe, ou capitulation face à un enfant particulièrement capricieux, ou encore abandon d'autorité à des fins égoïstes) ont la fâcheuse tendance à avoir eu une scolarité merdique, à galérer dans la vie, ainsi qu'une alimentation particulièrement déséquilibrée (du genre : bouffer que des frites ou du chocolat pendant un an et rejeter le reste parce que c'est insipide, ajouter systématiquement du fromage fondu dans les pâtes pendant des années parce que sinon c'est fade, etc). A fumer plus tôt que les autres, aussi, malgré toute l'information diététique ou sanitaire disponible. Et surtout, la majorité a développé une faible tolérance à la contrainte (la loi par exemple).
Les classes dominantes l'ont bien compris et ne ratent pas une occasion de soumettre leurs gamins à des cours particuliers en cas de lacunes. Ces enfants encadrés détiennent un avantage immense sur les autres, c'est un mécanisme reproducteur d'inégalités. Certes, tu en es arrivée à la conclusion qu'il est possible d'être épanoui en renonçant à tout un tas de choses, les biens matériels par exemple, qu'il faut renoncer aux rapports de domination et ne rien imposer aux enfants. Mais il y a une contradiction majeure dans ton discours : tu fais la promotion d'une idéologie libertaire, égalitariste, qu'on peut qualifier de subversive, et tu comptes éduquer tes enfants selon ces principes ; or, la conséquence probable est l'inadéquation des enfants à leur environnement, et rien n'indique a priori que tes enfants partageront ton idéologie. Ils auront bien plus de difficultés à s'insérer dans un parcours de vie conventionnel, si telle est leur volonté, et finalement tu les aliènes tout en voulant les prémunir d'une autre forme d'aliénation.
Les classes dominantes l'ont bien compris et ne ratent pas une occasion de soumettre leurs gamins à des cours particuliers en cas de lacunes. Ces enfants encadrés détiennent un avantage immense sur les autres, c'est un mécanisme reproducteur d'inégalités. Certes, tu en es arrivée à la conclusion qu'il est possible d'être épanoui en renonçant à tout un tas de choses, les biens matériels par exemple, qu'il faut renoncer aux rapports de domination et ne rien imposer aux enfants. Mais il y a une contradiction majeure dans ton discours : tu fais la promotion d'une idéologie libertaire, égalitariste, qu'on peut qualifier de subversive, et tu comptes éduquer tes enfants selon ces principes ; or, la conséquence probable est l'inadéquation des enfants à leur environnement, et rien n'indique a priori que tes enfants partageront ton idéologie. Ils auront bien plus de difficultés à s'insérer dans un parcours de vie conventionnel, si telle est leur volonté, et finalement tu les aliènes tout en voulant les prémunir d'une autre forme d'aliénation.
- InvitéInvité
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
04.02.13 8:21
J'ai l'impression que beaucoup de choses sont mélangées.
Pour moi, ce n'est pas pareil de choisir la non-scolarisation et de mettre son gosse à l'école puis le laisser faire ce qu'il veut (se démerder). La non-scolarisation, ce n'est pas le laisser-faire. C'est mettre en place un environnement qui donne envie d'apprendre, qui permet d'apprendre, permettre de vivre des expériences qui font que cela fait sens d'apprendre.
Ma filleule est à l'école. N'empêche, je constate qu'elle apprend autant quand elle passe un week-end avec moi que quand elle est à l'école.
Quand j'étais à l'école, je n'ai quasiment jamais étudié "pour les points", mais parce que je percevais l'importance et le sens de ce que j'apprenais. Je pense que là se situe un gros souci de l'école aujourd'hui: les enfants croient devoir étudier pour "un beau bulletin" et non parce que ce sont des choses qui peuvent être utiles dans la vie. Etudier pour des points, c'est tout sauf motivant. Par contre, apprendre parce que cela me permet de comprendre quelque chose, ça devient passionnant.
Sinon, le système scolaire actuel est une abérration: ça n'a aucun sens de dire à un enfant "tu dois recommencer ton année" parce qu'il a raté en math (par exemple). Parce que cela veut dire qu'il va stagner dans toutes les autres matières qu'il avait acquise et se démotiver. Ce serait bien plus logique de pouvoir progresser selon son rythme, qui n'est pas nécessairement le même pour toutes les matières ni le même à toutes les périodes de la vie.
Evidemment, cela demanderait de revoir le système scolaire en profondeur, mais je pense que cela devient urgent. Un enfant qui entre à l'école est curieux et se pose plein de questions sur tout. Deux ou trois ans plus tard, il est blasé et ne s'intéresse plus à rien (je sais, il y a des exceptions, c'est une grosse généralité que je constate, la baisse d'intérêt).
Ce n'est pas simple pour un prof qui se retrouve face à 20 enfants (voire 24 ou 28...) de pouvoir individualiser les apprentissages. Cela reste nécessaire, mais je n'ai pas encore trouvé réellement "le truc".
Je rêve d'une école où les enfants devraient s'inscrire pour des périodes de x semaines avec un adulte qui leur ouvrirait des portes sur... l'écriture, les mathématiques, les musées, la vie de la forêt, le jardinage, l'éco-système marin... J'imagine des groupes de 8 enfants par adulte...
Pour moi, ce n'est pas pareil de choisir la non-scolarisation et de mettre son gosse à l'école puis le laisser faire ce qu'il veut (se démerder). La non-scolarisation, ce n'est pas le laisser-faire. C'est mettre en place un environnement qui donne envie d'apprendre, qui permet d'apprendre, permettre de vivre des expériences qui font que cela fait sens d'apprendre.
Ma filleule est à l'école. N'empêche, je constate qu'elle apprend autant quand elle passe un week-end avec moi que quand elle est à l'école.
Quand j'étais à l'école, je n'ai quasiment jamais étudié "pour les points", mais parce que je percevais l'importance et le sens de ce que j'apprenais. Je pense que là se situe un gros souci de l'école aujourd'hui: les enfants croient devoir étudier pour "un beau bulletin" et non parce que ce sont des choses qui peuvent être utiles dans la vie. Etudier pour des points, c'est tout sauf motivant. Par contre, apprendre parce que cela me permet de comprendre quelque chose, ça devient passionnant.
Sinon, le système scolaire actuel est une abérration: ça n'a aucun sens de dire à un enfant "tu dois recommencer ton année" parce qu'il a raté en math (par exemple). Parce que cela veut dire qu'il va stagner dans toutes les autres matières qu'il avait acquise et se démotiver. Ce serait bien plus logique de pouvoir progresser selon son rythme, qui n'est pas nécessairement le même pour toutes les matières ni le même à toutes les périodes de la vie.
Evidemment, cela demanderait de revoir le système scolaire en profondeur, mais je pense que cela devient urgent. Un enfant qui entre à l'école est curieux et se pose plein de questions sur tout. Deux ou trois ans plus tard, il est blasé et ne s'intéresse plus à rien (je sais, il y a des exceptions, c'est une grosse généralité que je constate, la baisse d'intérêt).
Ce n'est pas simple pour un prof qui se retrouve face à 20 enfants (voire 24 ou 28...) de pouvoir individualiser les apprentissages. Cela reste nécessaire, mais je n'ai pas encore trouvé réellement "le truc".
Je rêve d'une école où les enfants devraient s'inscrire pour des périodes de x semaines avec un adulte qui leur ouvrirait des portes sur... l'écriture, les mathématiques, les musées, la vie de la forêt, le jardinage, l'éco-système marin... J'imagine des groupes de 8 enfants par adulte...
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
04.02.13 9:19
l'elfe a écrit:
Je pense que la base de la méthode Montessori est très intelligente: l'idée que les enfants (et ça marche aussi avec les adultes) ont des périodes sensibles, par exemple un enfant va s'intéresser au langage, à ce moment là on lui fournir du matériel pour qu'il apprenne le langage, ensuite il va s'intéresser aux chiffres, etc...
Je connais un peu le matériel Montessori pour les petits, mais est-ce que quelqu'un sait ce que ça donne pour les plus grands ?
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
04.02.13 10:03
Je connais pas en détail. Y a une certaine Laura (non scolarisée) qui en parle sur son blog:
http://animaux-et-loisirs-creatifs.over-blog.fr/categorie-11311060.html
le blog date un peu mais elle montrait par exemple comment elle apprend l'allemand ou la botanique.
http://animaux-et-loisirs-creatifs.over-blog.fr/categorie-11311060.html
le blog date un peu mais elle montrait par exemple comment elle apprend l'allemand ou la botanique.
- koAncien⋅ne
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Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
04.02.13 10:27
D'autant plus que le peu d'heures de suivi individualisées pour les enfants qui n'avaient pas réussit à comprendre quelque chose pendant la journée (une des seules bonnes mesures prises sous Sarkozy) va être supprimée... J'ai une connaissance institutrice qui m'a dit que pourtant, chez certains élèves, ça marchait relativement bien, et que ça atteignait son but, à savoir, les élèves qui ont quelques difficultés.Ce n'est pas simple pour un prof qui se retrouve face à 20 enfants (voire 24 ou 28...) de pouvoir individualiser les apprentissages. Cela reste nécessaire, mais je n'ai pas encore trouvé réellement "le truc".
- OmniiaAncien⋅ne
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Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
04.02.13 14:56
Pour ton premier point effectivement il faudrait déjà éclaircir les choses. Qu'est-ce qu'avoir une "bonne culture" ? Que veut dire le concept de culture générale ? Y a des tas de gens qui ne possèdent pas ce qu'on appelle une "culture générale" mais qui sont méga cultivés dans des domaines pas forcément valorisés.Polyvalentour a écrit:
Quelle performance attendre de l'enfant ? Là, je pense qu'il faut être cohérent :
→ Soit on considère que c'est un savoir important, et alors il faut vérifier régulièrement, année après année, que l'enfant le sache toujours. Il faut alors justifier à l'enfant pourquoi c'est important. Et cette justification devra être plus précise qu'un vague "C'est bon pour ta culture".
→ Soit on considère que l'enfant pourra l'oublier après le contrôle, et dans ce cas, il ne sert à rien d'attendre de l'enfant des résultats élevés au contrôle. Il faut juste qu'il puisse passer en classe supérieure. Quand j'étais enfant, certains camarades m'ont dit que leurs parents les grondaient quand ils ramenaient une mauvaise note. J'ai trouvé cela idiot..
Pour ton second point, je pense comme d'autres que plus les individus ont le choix de ce qu'ils peuvent faire mieux c'est. Mais où s'arrête-t-on ? Certains diront en 3ème, d'autres au bac, d'autres en prépa, etc. Bref que des questions sans réponses
De manière générale je pense qu'il faut davantage favoriser des compétences comme l'attention lors de la réalisation d'une tâche, la curiosité, la mémoire, etc. Bref des compétences qui sont utiles dans tous les domaines (scolaires ou autres). Et je pense que ça passe davantage par des cours de méthodes que des cours théoriques. Ça me semble par exemple fondamental d'essayer d'apprendre à un enfant à travailler, à réfléchir. Des étudiants qui ont eu un parcours scolaire "parfait" mais qui ne savent pas être indépendants dans leur travail, qui ne sont pas curieux et imaginatifs, etc. y'en a des tas.
Je pense aussi qu'il faut vraiment aller dans le sens des goûts de l'enfant, de les pousser à aller plus loin dans les activités qu'ils aiment. Ça me fait penser à cette conférence géniale d'une enfant de 12 ans : Ce que les adultes peuvent apprendre des enfants (Sous-titres dispo en bas à droite dans le lecteur).
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
04.02.13 15:08
Omniia a écrit:
Pour ton second point, je pense comme d'autres que plus les individus ont le choix de ce qu'ils peuvent faire mieux c'est. Mais où s'arrête-t-on ? Certains diront en 3ème, d'autres au bac, d'autres en prépa, etc. Bref que des questions sans réponses
Le problème, sur ce sujet, c'est que le choix n'est souvent que théorique. Parce que quelqu'un qui peut faire une seconde générale sera poussé vers cette voie là même s'il voudrait faire autre chose. Même chose pour le bac (poussé vers la filière scientifique), même chose pour les prépa (poussé vers la prépa même si une autre formation collerait mieux à son projet...). Il faut vraiment se battre et "taper du poing sur la table" pour faire autre chose que la "voie royale" quand on peut la faire.
- OmniiaAncien⋅ne
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Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
04.02.13 15:15
Ouais mais c'est aux parents de se questionner parce que c'est principalement eux qui poussent leurs enfants vers une filière.Lila78 a écrit:Le problème, sur ce sujet, c'est que le choix n'est souvent que théorique. Parce que quelqu'un qui peut faire une seconde générale sera poussé vers cette voie là même s'il voudrait faire autre chose. Même chose pour le bac (poussé vers la filière scientifique), même chose pour les prépa (poussé vers la prépa même si une autre formation collerait mieux à son projet...). Il faut vraiment se battre et "taper du poing sur la table" pour faire autre chose que la "voie royale" quand on peut la faire.
Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
04.02.13 15:21
Bah mes parents m'ont toujours laissé libre de ces choix, mais j'ai senti une très forte pression au lycée pour aller vers la filière scientifique, puis vers la classe préparatoire.
De la part des autres élèves ("mais pourquoi tu veux faire L alors que tu t'en sors en math"), de la part des profs ("je ne vous prépare pas au bac, de toute façon vous l'aurez, je vous prépare à la prépa") et de la part de l'administration (en conseil de classe, il y a eu des réflexions parce que des élèves qu'ils voulaient garder dans leurs prépas demandaient d'autres études).
Mais je reconnais volontiers que c'était un lycée un peu spécial à ce niveau là.
De la part des autres élèves ("mais pourquoi tu veux faire L alors que tu t'en sors en math"), de la part des profs ("je ne vous prépare pas au bac, de toute façon vous l'aurez, je vous prépare à la prépa") et de la part de l'administration (en conseil de classe, il y a eu des réflexions parce que des élèves qu'ils voulaient garder dans leurs prépas demandaient d'autres études).
Mais je reconnais volontiers que c'était un lycée un peu spécial à ce niveau là.
- OmniiaAncien⋅ne
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Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
04.02.13 15:31
Au temps pour moi...
Mais ça doit vraiment dépendre des établissements. Mes profs n'étaient comme ça avec personne, ils nous conseillaient mais ne nous mettaient pas la pression.
- koAncien⋅ne
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Re: Faut-il pousser les enfants à l'école ?
04.02.13 16:55
A l'inverse, j'ai pas mal de connaissances pour qui lea conseillèr-e d'orientation a choisi à leur place leur spécialité professionnelle. Iels n'avaient quasiment pas eu leur mot à dire. J'avais aussi vu un documentaire sur des jeunes filles en bac sanitaire et social. Il y en avait certaines qui n'avaient rien choisi, on avait choisi pour elles, et certaines se retrouvaient à devoir gérer des mourant-e-s lors de leur stage!j'ai senti une très forte pression au lycée pour aller vers la filière scientifique, puis vers la classe préparatoire.
Je crois que ça s'appelait les désorientés
http://www.mediapart.fr/content/les-desorientes-deux-ans-au-coeur-dune-classe-de-bep
Pour celleux qui arrivent pas à visionner le film, m'écrire en mp.
(trop bien la conf de la petite fille!)
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