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24.09.13 1:31
Ca fait un moment que je pête un plomb quant je passe sur le site de Libération, je ne consulte d'ailleurs presque plus ce site et n'achète bien sur pas ce journal.

Aujourd'hui je tombe sur ceci :
C’était le cas ce jeudi 19 septembre 2013, sous la plume de David de Araujo. Dans son article sur le groupe Drenge, on pouvait lire cet éloge de la « subversion », à propos d’un des musiciens.

« Subversif, Eoin promet sobrement aux femmes qui le font souffrir de les "faire courir sur les collines, pisser dans leur froc, et de les casser en deux." »

Subversif : un petit mot en début de phrase qui en dit long sur ce que suscite, chez un journaliste de Libération, l’éloge le plus brutal de la violence sur les femmes.
[url= http://lmsi.net/De-la-subversion] http://lmsi.net/De-la-subversion[/url]
pale 

La semaine dernière on avait droit à ca
Marla, un putain de bonheur !
PORTRAIT
Oubliant Sciences-Po, cette fan de sexe travaille comme escort, tourne des pornos et vit ce métier avec insouciance.
http://next.liberation.fr/sexe/2013/09/15/marla-un-putain-de-bonheur_932085
Genre on se demande pourquoi il y a des femmes qui font des études alors qu'elles pourraient tellement "s'épanouir dans l’insouciance de la prostitution"!

Sans parlé de leur défense indéfectible pour Cantat et DSK ou leurs tribune offert à l'immonde Iacube.
Ou encore leur BD de l'été qui fait la promo du harcèlement de rue et s'apitoye sur les misère d'un pauvre looser misogyne.
http://lmsi.net/Deboires-du-male-contemporain

Je pense que ca peut être interessant d'archiver toutes ces horreurs publiés par Libé sur les femmes parcequ'il y a vraiment de quoi faire.

pierregr
pierregr

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24.09.13 9:46
C'est vrai qu'ils sont à gerber chez Libé mais aujourd'hui, ils publient Génération «abolition de la prostitution»

Héritier-e-s des combats l’égalité entre les femmes et les hommes et l’émancipation, nous appelons les jeunes à reprendre le flambeau. Nous défendons les acquis féministes – à commencer par le droit à l’avortement. Nous devons maintenant gagner de nouvelles libertés pour toutes.

La prostitution est aujourd’hui la forme la plus brutale de la domination masculine. Elle est un obstacle à toute liberté sexuelle. Elle est un rempart contre l’égalité. Touchée par la précarité et la misère, les jeunes sont les principales cibles du système prostitueur. En moyenne, les personnes prostituées le sont pour la première fois à 14 ans. Cela équivaut souvent à une condamnation à mort. L’espérance de vie des personnes prostituées est de 34 ans aux Etats-Unis. Elles subissent des violences. Elles sont davantage exposées aux infections sexuellement transmissibles. Elles sont stigmatisées, marginalisée, rejetées. Celles qui survivent à la prostitution gardent d’importants stigmates psychologiques.

Les victimes sont presque toujours des femmes, dont le désir sexuel est nié et à qui on impose un rapport sexuel en échange d’argent. Les clients sont toujours des hommes : ils achètent et imposent leurs propres désirs. Les proxénètes sont presque toujours des hommes qui en tirent profit au service d’une économie parallèle souvent internationale.

Nous refusons l’indifférence. En se taisant, notre société se fait complice de ce système archaïque. De nombreux discours s’en accommodent même en le justifiant au nom d’une soi-disant liberté de se prostituer. Un choix dicté par la misère, la domination masculine et les conditions d’exploitation économique, ce n’est jamais une liberté. De plus, la majorité sont les victimes des pratiques de l’esclavage moderne et de la traite des femmes. La seule liberté qui existe, c’est celle donnée aux clients d’abuser sexuellement des femmes.

Nous avons notre mot à dire sur la société dans laquelle nous voulons grandir et nous épanouir. Le marché, c’est la loi du plus fort. Faire de la sexualité un marché, c’est renoncer à l’égalité. Nous affirmons que lorsqu’il s’agit des sexualités, là où le désir libère, l’argent emprisonne. Nous refusons que la loi du marché piétine nos désirs sexuels : ils ne sont pas négociables, que l’on soit femme ou homme, quelque soit notre milieu social d’origine, notre orientation sexuelle ou notre couleur de peau. Nous souhaitons une société libérée, où l’égalité entre les femmes et les hommes, la justice et la protection des plus démuni-e-s sont garantis. Ce sont les conditions essentielles pour que la liberté sexuelle ne soit pas un simple slogan mais bien une réalité pour toutes et tous.

Aujourd’hui, en France, on pénalise les personnes prostituées, alors que les clients, eux, ne sont jamais inquiétés. Au contraire, à l’instar des 73% des 18-25 ans, nous voulons que soient enfin pénalisés les clients pour en finir avec cette impunité et que soient protégées les personnes prostituées. Nous voulons que soient renforcés les moyens de lutte contre toutes les formes de proxénétisme et que leurs victimes puissent voir leur préjudice réparé. Nous voulons aussi agir à la racine : généraliser les actions d’éducation à la sexualité et à l’égalité dès le plus jeune âge et mettre fin à toutes les représentations sexistes qui viennent nourrir le système prostitueur.

Notre combat n’est pas une leçon de vertu, c’est un combat social et politique. On nous rétorquera qu’on ne peut pas renverser une pratique séculaire. Nous répondrons que ce sont les mêmes arguments qui hier justifiaient la peine de mort ou l’esclavage. Tous deux ont été abolis. A nous d’en faire de même et d’être la génération de l’abolition. A nos élu-e-s qui détiennent aujourd’hui le pouvoir législatif, d’abolir le système prostitueur et de créer les conditions de sexualités égalitaires et libérées pour tou-te-s. A François Hollande, de comprendre l’urgence qui est la nôtre.

Premiers signataires:
- Fatima Benomar, Secrétaire Générale des Effronté-e-s
- Ivan Demanthon, Président de l’Union Nationale Lycéenne (UNL)
- Vanessa Favaro, Présidente de La Mutuelle des Etudiants (LMDE)
- Nordine Idir, Secrétaire Général du Mouvement des Jeunes Communistes Français (MJCF)
- Anne-Cécile Mailfert, Porte Parole d’Osez le féminisme ! (OLF)
- Thierry Marchal-Beck, Président du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS)
- Hugo Pompugnac, Secrétaire Général de l’Union des Etudiants Communistes (UEC)
- Emmanuel Zemmour, Président de l’Union Nationale des Etudiants de France (UNEF)
http://www.liberation.fr/societe/2013/09/23/generation-abolition-de-la-prostitution_934081

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24.09.13 10:51
Cixi a écrit:Ou encore leur BD de l'été qui fait la promo du harcèlement de rue et s'apitoye sur les misère d'un pauvre looser misogyne.
http://lmsi.net/Deboires-du-male-contemporain
Ah oui, j'étais tombée sur quelques épisodes cet été, ça m'avait bien l'air de puer. Impression confirmée donc, et je n'achèterai plus Libé, et toc !
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24.09.13 19:13
Un survol rapide et je trouve en accès gratuit avec gros titre il y a ceci aussi pierregr
http://www.liberation.fr/societe/2013/09/24/pour-une-approche-realiste-de-la-prostitution_934057

Pour une approche réaliste de la prostitution
Une législation abolitionniste ne fait qu’augmenter la clandestinité des personnes prostituées et complique le travail de prévention.
Et puis un peu de pub pour le tueur de femmes trop princier !
http://next.liberation.fr/musique/2013/09/24/la-sortie-de-l-album-de-bertrand-cantat-avancee-d-une-semaine_934313
La sortie de l’album de Détroit, le nouveau projet musical de Bertrand Cantat et Pascal Humbert, est avancée au 18 novembre «afin de ne pas alimenter de polémiques», alors que la date initialement prévue coïncidait avec la journée internationale contre les violences faites aux femmes.
"Liberation" une dose de misogynie quotidienne 2921550616 
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28.09.13 6:40
Aujourd'hui c'est la panthéonisation des femmes qui semble rendre liberation malade

Les internautes font le forcing pour faire entrer une femme au Panthéon

Et ici un commentaire de Marie Donzel sur son blog
Les médias à la papa, les femmes, le Panthéon et les "internautes"...
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07.10.13 22:26
C'est limite si maintenant je ne trouve pas le Figaro plus intéressant et plus progressiste sur certaines questions. Libé est vraiment devenu un journal de vieux notables ringard accroché à leurs petits privilèges de dominants.
pierregr
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07.10.13 23:25
Antisexisme a écrit:J'ai pas vu le film, donc je peux pas vraiment juger, mais quand même, cette critique du film "La vie domestique" m'a fait tilter : http://next.liberation.fr/cinema/2013/10/01/flemmes-au-foyer_936128
Chaminou l'a vu, j'espère qu'elle en parlera ici mais elle a bien aimé, apparemment
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23.10.13 8:42
Aujourd'hui ce sont les nouvelles news qui relève le sexisme coutumier de libé
Luc, son DSK et la prostitution heureuse chez libé

Ce n'est pas la première fois que Luc Le Vaillant vole au secours de l'ancien directeur du FMI. Trois exemples : en août 2012 il déplorait cette chute du « libertin» ayant signé la fin de « l'exception sexuelle française »; en mars 2012 il s'emportait contre le « journalisme de fond de culotte », quelques mois plus tôt encore il tressait des lauriers à son confrère Ivan Levaï, ami et défenseur de DSK.
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23.10.13 22:06
Quel connard.
pierregr
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23.10.13 22:29
Celleux qui sont ami-e-s avec moi sur FB peuvent prendre connaissance sur mon mur de ma réponse à Luc Le Vaillant Twisted Evil
 
J'ai aussi posté dans le groupe privé "abolition du système prostitueur" et sur le forum abolitionniste.
 
Patric Jean a également répondu à LLV : http://patricjean.blogspot.be/2013/10/libe-ceci-est-une-fiction.html
Omniia
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09.12.13 22:46
Evil or Very Mad 
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08.02.15 13:49
Ca fait un moment que j'ai pas posté sur ce fil ce qui ne veut pas dire que libé soit moins misogyne. Entre leur colloque sur le dialogue sociale avec 15 invités tous des mâles, sa grande fidélité à Cantat et à DSK. Aujourd'hui c'est au sujet d'un texte de Despentes relayé en intégralité par les Nouvelles News et pour lequel libé fait un résumé tout à fait édulcoré et qui traie le texte d'origine et ne parlons pas de l'illustration choisie
http://next.liberation.fr/cinema/2015/02/06/virginie-despentes-denonce-la-manie-de-la-scene-du-nu_1196918
La Chatte
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10.02.15 4:02
Puis il faut se coltiner les commentaires sous l'article...
Zuul
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22.03.16 8:43
Sexsomnie et responsabilité juridique

«La sexsomnie provoque des comportements sexuels inconscients et involontaires allant de la simple branlette au viol», rappelle Elisa Brune. L’emploi du mot «viol», bien sûr, pose ici un sérieux problème. Si c’est inconscient, il ne s’agit pas d’un viol.

http://sexes.blogs.liberation.fr/2016/03/20/sexe-en-dormant-est-ce-possible/

Libé fait de la promo pour les viols par conjoints. Agnès Giard prend comme a son habitude le point de ue des violeurs et agresseurs sexuels. Du point de vue de la victime le viol reste un viol, que l'auteur en soit conscient ou pas. Cette affirmation que le viol n'en serait pas un si l'auteur n'est pas conscient de violer est aussi une autorisation de violer pour les médecins (cf viol médical par touché pelvien) et d'autres auquel je ne pense pas tout de suite.
---------

edit - ce matin libé remet une couche de culture du viol. Violer une femme* qui dore c'est si sexy... d’ailleurs ca n'est pas du viol, ca s'y apparente seulement !

Ce scénario masturbatoire constitue une catégorie à part entière dans la typologie des paraphilies. Il est souvent associé au sadisme. Parfois même la nécrophilie. Il est apparenté au viol.
http://sexes.blogs.liberation.fr/2016/03/22/des-poupees-sexuelles-aux-yeux-fermes/

*on pourrait dire la même chose sur le fait de violer un homme pendant son sommeil, mais l'article est tellement androcentré, phallocentré et hétérosexiste avec les illustrations de poupées sexuelle féminine qui ornent l'article que le viol des hommes endormis n'est pas mentionné.

Zuul
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12.08.16 9:50
Ce sujet n'est plus mis à jour car jen e vais plus lire libé ni même essayé vu que tout est en paywall maintenant. Ca veux pas dire que ce canard n'est plus misogyne, seulement que je ne peu plus faire de veille. J'ai quant même trouvé ce texte interessant sur Libération et le féminisme autour de l'affaire de harcelement misogyne en politique réduit au seul cas de Baupin.
http://prenons-la-une.tumblr.com/post/145146240701/lib%C3%A9ration-est-il-un-alli%C3%A9-contre-le-sexisme


Libération est-il un allié contre le sexisme?

Ceci est un billet de blog publié par la journaliste Alice Coffin, spécialiste médias et membre de Prenons la Une depuis le lancement. Il a été reproduit intégralement.

Alice Coffin : A la parution de «La complainte du mâle aimé» signée Luc Le Vaillant, dans Libération, j’ai souhaité interroger Johan Hufnagel, le directeur de la rédaction.

Ce ne sont pas les portraits,  les chroniques de Le Vaillant qui m’intéressent. C’est le fait que Libération les publie tout en dénonçant régulièrement en une les comportements et structures sexistes de tous ordres. Ces articles signés Luc Le Vaillant, chef du service Portraits,  ou certaines prises de position de Laurent Joffrin, directeur du journal,  aux points de vue surplombants sur tout ce qui n’est pas homme ou blanc, ne font pas oublier les autres engagements du journal. C’est pire,  ils les invalident. Comment afficher que le sexisme tue, pourrit tous les rapports humains, et publier des textes qui, par ce qu’ils drainent d’imaginaire collectif sur ce système de domination, contribuent à le propager?

Les réponses de Johan Hufnagel sont issues d’un entretien dont le cadre et les modalités figurent en fin d’article.

Alice Coffin : Pour commencer, un point de précision. Quels sont les statuts des chroniques de Luc Le Vaillant. Vous ne les découvrez pas après publication ?

Johan Hufnagel : Non. Elles sont volontairement placées dans la rubrique Idées, relues par la cheffe de ce service, Cécile Daumas, puis par la direction de la rédaction. Il y a des journalistes de la rédaction qui ont une chronique hebdomadaire : Luc Le Vaillant, Laurent Joffrin, Mathieu Lindon.

Trois hommes…

Effectivement. Ce qui est écrit dans les pages Idées ne reflète pas la position du journal. Position par ailleurs compliquée à définir. Deux exemples historiques montrent que la question de la ligne n’est pas simple à Libération. Lors de la première guerre du Golfe, il y a deux lignes qui s’opposent en interne sur l’entrée de la France dans la coalition internationale contre Saddam Hussein. Il y a même eu un vote. Il y a, à nouveau, eu une très grosse division, et un affichage public des désaccords au moment du référendum sur le traitement constitutionnel européen en 2005.

Il me semble que le sexisme et le racisme ne sont pas des sujets sur lesquels il est besoin de voter. Libération publie d’ailleurs régulièrement des enquêtes, des reportages, des témoignages qui attestent que le viol, le harcèlement sexiste, la domination masculine en général, est un système aux conséquences gravissimes. Quelle cohérence y-a-t-il à héberger dans le même temps des textes qui tendent à moquer ces conséquences, quand ils ne font pas directement preuve de sexisme. Comment à la fois dénoncer et contribuer à la perpétuation de systèmes de domination?

Parce que, de façon générale, il est important que les pages Idées reflètent des opinions extrêmement diverses. On peut y croiser Alain Duhamel, Laurent Joffrin et pourquoi pas Alain Finkielkraut. Nous devons rester un espace de dialogue. Libération est un journal d’opinion, pas un journal militant. En ce qui concerne la rédaction, il y a deux endroits où elle peut s’exprimer de façon polémique. La page éditos et les chroniques. Si on transformait les journaux en espaces complètement militants, alors dans un journal, toutes les sensibilités ne pourraient pas être représentées. Cela me semble très important que Libération reste un endroit d’échanges, et représente l’ensemble des sensibilités du journal.

Je ne comprends pas les délimitations entre journalisme et militantisme, surtout sur des sujets comme le sexisme ou le racisme. D’autres journaux assument très bien d’avoir un engagement anti-féministe total. Ils ne vont pas tout à coup publier une chronique girl power. Invoquer pour justifier la publication des articles de Luc Le Vaillant, le souci de ne pas étouffer certaines sensibilités, me semble grotesque. Le positionnement de Luc Le Vaillant n’est pas très original. C’est la voix dominante qu’on entend partout en France. Cette représentation très binaire et figée des hommes et des femmes a tout loisir de s’exprimer dans d’innombrables espaces médiatiques et de pouvoir. Est-ce vraiment utile que Libération consacre une partie de ses pages et de sa masse salariale à reproduire ce discours qu’on entend déjà partout ?

Mais c’est la position dominante ailleurs. Ce n’est pas en revanche, la position dominante au sein du journal et il faut que les gens qui la représentent à Libé puissent s’exprimer. Pour moi la diversité d’opinions dans un journal fait autant partie de Libération que la volonté de se battre sur les sujets liés au genre, au féminisme. Mais, oui, je vois bien ce qui gêne les militants.

Cela gêne aussi parce que vous semblez sous-estimer l’importance des médias dans les processus visant à invisibiliser la parole de celles et ceux qui ne sont pas des hommes blancs hétéros de soixante ans. Le sexisme, le racisme, l’homophobie, ne sont pas des opinions et les médias ont un rôle primordial sur ces sujets. Encore une fois, si Libération pointe dans des dossiers la nécessité absolue de faire changer certaines donnes dans la société, pourquoi en même temps publier des articles qui renforcent ces processus de domination ?

Je n’ai pas la réponse à cela. Je pense que c’est le seul quotidien qui traite ces questions-là de manière extrêmement engagées. Je comprends que cela puisse apparaître comme un coup de canif dans le contrat. Mais on ne change pas la ligne d’un journal du jour au lendemain.

Dans ce cas, c’est autre chose. Soit ces textes sont publiés car il est important que toutes les opinions s’expriment au sein du journal, soit, en fait, c’est sous la contrainte, parce que c’est compliqué de faire fi des écrits de journalistes présents à Libération depuis longtemps ?

C’est un vrai mélange des deux. Si on pouvait éviter ce genre de bad buzz, on s’en porterait pas plus mal. Mais je refuse d’être un censeur d’opinion. La chronique de Luc sur la femme voilée du métro a suscité une très grande violence en interne. Il y avait une vraie rupture. J’ai dit mon mécontentement aussi. Mais on est une équipe, un journal. Donc on ne peut pas se désolidariser. Ni prendre le lecteur à témoin de nos divisions. Même si c’est important de le mettre au courant des désaccords. Ce que j’ai fait également au sujet d’un article sur l’homophobie dans le foot. Il fallait une mise au point pour dire que la ligne du journal était plus ouverte que cela.

Sur la dernière chronique, il n’y a pas eu de réactions publiques des journalistes. Il a été demandé de ne rien dire à ce sujet ?

Non, pas du tout. Par ailleurs, je crois que ce que voulait dire Luc dans sa chronique, c’est que comme il y a eu l’affaire Cantat en 2003, l’affaire DSK en 2011, il y a l’affaire Beaupin. Ce sont trois moments symboliques dans la société française qui vont faire que les hommes prennent conscience que les choses changent, que les accusations extrêmement graves contre Denis Baupin vont amener une remise en cause de la domination. Pour moi, cela n’a pas été compris. Ensuite, il y a des choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord. Notamment ce qui tourne autour de la question de la vengeance. En plus, et c’est le problème des éditorialistes, quand on ne maîtrise pas assez un sujet, on se laisse déborder non par l’émotion mais par un sentiment personnel, qui va être soit mal perçu, soit mal compris, soit mal interprété. Mais il ne faut pas voir Luc comme quelqu’un de raciste ou sexiste. Il a un côté très provocateur.

Je crois, moi, que ces chroniques ont été très bien comprises car, encore une fois, elles reproduisent un discours très courant, et aisément identifiable par celles et ceux qui le subissent. Parler de provocation sur ces sujets est compliqué. Je me pose plutôt la question du profit que Libération tire des nombreuses réactions provoqués par ces textes-là. Faire du buzz, du marketing sur le dos du féminisme, est devenu très prisé par les médias, les publicitaires, les politiques.

Ce n’est absolument pas du positionnement marketing. Encore une fois, je préfèrerais vraiment qu’on puisse s’en passer. Quand un sujet de ce type monte en France, je me dis, qu’il va encore y avoir des gens pour attendre sur Twitter l’article de Luc, qu’il va y avoir un bad buzz et je souhaiterais l’éviter. A l’avenir, ce serait peut-être bien qu’il travaille sur d’autres sujets.

Sauf que Luc Le Vaillant n’est pas un cas isolé. Tu as évoqué l’article sur l’homophobie dans le football. Et puis, surtout, il y a Laurent Joffrin, qui incarne comme beaucoup d’autres patrons de médias, et je le dis pour avoir régulièrement eu affaire à ses réactions, notamment dans le cadre d’actions de La Barbe, le paternalisme et la condescendance envers les femmes et les féministes, et charrie dans certains textes tout un impensé colonial. Je me doute que tu ne peux pas agréer à ce que je dis sur Laurent Joffrin.

Non, mais tu es en droit de penser et écrire ce que tu veux. Oui, en revanche, l’édito de Laurent Joffrin au moment de la publication du dossier sur les nouveaux anti racistes a soulevé les mêmes enjeux. Cela allait à l’encontre d’une sensibilité de la rédaction. Mais encore une fois, Libération est un journal qui a toujours représenté ces différentes sensibilités de gauche. C’est un journal générationnellement très ancré dans un moment de l’histoire. La question est : Libération doit-t-il rester un journal générationnel ou dépasser la génération 68arde ? Moi je suis modestement comme beaucoup de gens un peu entre les deux. On se prend dans la gueule aujourd’hui un certain nombre de questions non résolues par la gauche française de cette génération sur le genre, le racisme. Et oui, Laurent est de cette génération-là. Libération devient aussi le laboratoire de cette gauche-là, dans lequel il y a encore des gens comme Luc Le Vaillant et Laurent Joffrin. C’est important que ce laboratoire existe et que toutes les sensibilités y soient représentées.

Autre comparaison entre Libération et la gauche : certaines électrices et électeurs, lectrices et lecteurs se sentent dupé.e.s. Comment les socialistes ou Libération peuvent-ils prétendre jouer la carte du féminisme, de l’anti racisme, ou de la lutte contre l’homophobie, s’ils n’envoient pas des vrais coups de massue contre ces mécanismes.

Les choses bougent. Par rapport à mon arrivée, la rédaction a rajeuni de dix ans. Cela veut dire que des combats, des réflexions, des acquis sont entrés au journal. Mais il y a encore beaucoup de boulot. La question de la diversité ethnique une question que Libération n’a jamais réussi à régler et qui va être une urgence de demain. La question de la diversité des parcours aussi. Et, oui, ce serait plus simple si on avait une ligne.

Cet entretien s’est déroulé jeudi 26 mai 2016 et a duré une heure. J’avais prévenu qu’il ne serait pas publié dans un autre média, mais sur un blog personnel, ou si Prenons la Une le souhaitait sur le tumblr de ce collectif de femmes journalistes dont je suis membre. Johan Hufnagel connaissait aussi mon appartenance au groupe d’action féministe La Barbe, à l’AJL (Association des journalistes LGBT), ou aux Dégommeuses qui se sont déjà, sur ce sujet ou d’autres, opposées à Libération. La retranscription de cette interview n’en est pas une. L’ordre de certaines questions a été déplacé afin de garantir la meilleure lecture possible. J’ai conservé le tutoiement, puisque sans du tout nous côtoyer avec Johan Hufnagel, c’est la forme de conjugaison que nous utilisons dans nos contacts professionnels. J’ai ajouté des noms de famille aux seuls prénoms parfois utilisés par Johan Hufnaguel. Il est, comme je le lui ai précisé, tout à fait libre de préciser certains de ses propos, si je les avais mal retranscrits, ou si il estime nécessaire de les expliciter.

Passer au-dessus d’un salarié pour s’adresser à sa hiérarchie me posait problème. J’ai demandé à Johan Hufnagel si Luc Le Vaillant était au courant de cette interview, il m’a dit qu’il le serait. L’objectif n’est pas ici de publier un article en rubrique médias sur le fonctionnement de la rédaction de Libération, au regard de la chronique « La complainte du mâle aimé » et de quelques autres. Il aurait fallu sinon interroger les principaux intéressés. J’ai, moi, choisi de donner la parole à une personne, le directeur de la rédaction, pour répondre aux colères et interrogations suscitées par cette chronique et d’autres. Le fond de mon questionnement porte sur la responsabilité de la presse, la conscience que devraient avoir les médias de leur capacité à consolider les systèmes de domination, en particulier les médias qui prétendent vouloir les mettre à bas.

Cette responsabilité de la presse, cette conscience de ses pouvoirs, passent par une écoute de celles et ceux que nos écrits blessent. Si une personne, un groupe de personnes, dit avoir été meurtrie par une publication, cela appelle une réponse. C’est d’ailleurs après avoir vu sur Twitter une responsable d’EELV écrire au sujet de la chronique de Luc Le Vaillant « Dur de lire cela après avoir témoigné » que j’ai souhaité questionner la direction de Libération. La volonté affichée par Johan Hufnagel de répondre aux heurts et colères suscitées par des écrits de Libération est, que l’on soit ou pas convaincu par ses réponses, un gage de conscience de ces enjeux.

En somme Johan Hufnagel, le directeur de la rédaction de Libé justifie les publication misogynes, racistes et homophobes de libé par l'agisme. En fait pour lui le problème est le vieux-bitisme de Joffrin et LeVaillant (les 68ards) contre de soit disant "jeunes" plus progressifs (comme si il suffisait d'être jeune pour être féministe ou que le problème etait seulement générationnel). Il ne remarque même pas que tous les editorialiste et noms qu'il cite sont masculins mais c'est vrai qu'ils ont aussi Iacube chez libé...
Espramil
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