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Anonymous
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04.05.15 20:55
TW -Des récits de violence conjugale. Pour rappeler que mieux vaut partir quand le respect n'est plus présent.

Un blog qui en parle et TW pour ce deuxième lienle projet

edit : j'ai la chance de ne pas avoir vraiment subi de violence physique (enfin, un peu, mais comparativement à elles, vraiment rien et c'était dans des relations de toutes façons finissantes). Par contre, je reconnais bien la violence psychologique.


Dernière édition par Nurja le 04.05.15 21:43, édité 1 fois (Raison : ajout TW)
Anonymous
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04.05.15 21:56
erulelya a écrit:Je rajoute un énorme TW pour le second lien, c'est très dur à lire...
Désolée. J'en ai rajouté un dans le post.
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Dijkstra
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"Ne meurs pas pour moi" Empty Re: "Ne meurs pas pour moi"

06.05.15 13:37
A défaut de ne pouvoir qu'exprimer ma tritesse pour ces victimes, de l'article ou du forum, j'ai fait circuler le lien dans mon cercle d'amis numériques.
1977
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06.05.15 14:18
De mon côté, les victimes sont identifiables. Rien que dans ma famille. Je viens d'apprendre que ma nièce a quitté son compagnonbourreau. Hier soir j'ai appris que ma cousine avait quitté le pèretortionnaire de sa fille, il battait ma cousine. Pour ma soeur: violence psychologique et aliènation sur son fils de la part de son exagresseur. Et les autres, autre soeur, copines, collègues, trop souvent, les mêmes histoires transpirent à fréquence invraissemblable. La violence domestique est la 1ère cause de mortalité des femmes âgées de 19 à 44 ans dans le monde. L'homme est le seul animal à supprimer méthodiquement la composante femelle de son espèce, il y a t'il quelquechose de plus stupide?


Dernière édition par 1977 le 06.05.15 14:27, édité 1 fois (Raison : faute de frappe)
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Dijkstra
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06.05.15 14:34
Il semblerait qu'il soit difficile de le détecter. Auriez vous des conseils pour repérer au plus tôt ces cas de figure ? Car il semblerait que très souvent l'entourage tombe des nues en l'apprenant.

J'aimerai pouvoir aider les femmes de mon entourage si pour diverses raisons elles auraient des difficultés à alerter leur situation.

Je suis assez gêné de parler de ça ici en particulier sur ce type de fil de discussion. Donc n'hésitez pas à me recadrer au besoin
1977
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Ancien⋅ne
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06.05.15 16:17
Réputation du message : 100% (1 vote)
Des conseils pour identifier la violence conjugale? La compassion, la bienveillance, une perception objective de l'oppression masculine et des processus mis en oeuvre, l'écoute, l'attention sincère, la connaissance des indicateurs des violences...
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Dijkstra
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"Ne meurs pas pour moi" Empty Re: "Ne meurs pas pour moi"

06.05.15 17:36
J'avoue que j'ai du mal à comprendre. Je ne pense pas que je vais lui demander directement et que j'aurais qu'à écouter. En regardant un peu les reportages à ce sujet, on voyait que la plupart n'en parlaient même pas et le cachaient très bien même. D'où ma question en fait.

Comment exprimer de la compassion et de la bienveillance sans pour autant passer pour un inadapté social ? Peut-être en tant qu'homme ne pas intervenir directement mais plutot alerter une autre femme qui sera mieux aborder le sujet ?

Autant pour une femme très proche, ça me semble plus facile d'aborder le sujet alors que dans le cadre d'une amie de l'amie de mon épouse par exemple, ça me semble totalement déplacé.
1977
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06.05.15 20:00
Réputation du message : 100% (2 votes)
Tu ne comprends pas effectivement. Quand je parle d'écoute, certes, le processus "attentif à l'autre qui parle" est désigné. Mais pas que. C'est le processus à l'oeuvre lorsque l'on recueille des confidences, c'est ce qu'il se produit chez nos interlocuteurs pour toutes ces fois ou on a l'impression d'avoir vraiment été écoutée. Il y a surtout l'attitude générale à cultiver, la position d'ouverture et d'attention aux autres, sans jugement. Si on est capable vraiment d'accueillir la parole de l'autre, sans parasiter l'échange avec ses propres résistances, affects ou projections (ou autres stratégies psychique consciente/inconsciente), on est dans un état d'esprit d'ouverture aux autres, et crois moi, les autres le sentent et ils viennent. Cet état d'esprit, c'est aussi une sensibilité aux souffrances des autres et donc une aptitude à les identifier. C'est aussi un style comportemental qui indique subtilement aux personnes que l'autre est apte à accueillir la parole. De manière générale, ce qui nous rend sensible aux autres et à leur souffrance ce sont des dispositions humaines que nous possédons tous, plus ou moins développées ou atrophiées selon les parcours de vie, telle l'empathie. L'empathie s'accroit en l'exerçant, la plasticité du cerveau est phénoménale, encore faut il le vouloir et se donner les moyens pour la cultiver. On développe ainsi son intelligence émotionnelle ou intelligence du coeur.


Edit: l'humilité est de rigueur, si tu pars avec le syndrome super man, j'ai envie de te dire qu'il vaut mieux que tu te sauves toi même.
Yggdrasil
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06.05.15 20:13
J'étais en ce moment même en train de me casser la tête pour trouver les bonnes tournures de phrases, et tenter au mieux à ma façon d'expliquer les choses mais j'ai été complètement devancé par 1977 !

Et honnêtement, j'aurais difficilement fait quelque chose d'aussi clair et juste que ça.
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Dijkstra
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"Ne meurs pas pour moi" Empty Re: "Ne meurs pas pour moi"

06.05.15 20:36
Merci d'avoir pris le temps de me répondre. Tout est beaucoup plus clair maintenant

1977 a écrit:
Edit: l'humilité est de rigueur, si tu pars avec le syndrome super man, j'ai envie de te dire qu'il vaut mieux que tu te sauves toi même.

J'en prend note ! Je comptais pas sauver le monde non plus Smile. J'avais repéré une statistique disant qu'une femme était plus en danger dans son cercle proche. Je voulais juste à mon niveau, améliorer cette valeur.
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06.05.15 22:38
Dijkstra a écrit:J'avais repéré une statistique disant qu'une femme était plus en danger dans son cercle proche. Je voulais juste à mon niveau, améliorer cette valeur.
La statistique est correcte.

Question Peut-être dire clairement que tu trouves inacceptable la violence conjugale, que tu sais que c'est compliqué de pouvoir en sortir pour une personne qui se retrouve victime de cette violence. Question
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Dijkstra
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07.05.15 9:09
Oui. Mais j'ai l'impression que ça fait tout de suite le gars qui monte sur ses grands chevaux dit comme ça.

J'essaye surtout de comprendre en fait. Parce qu'à titre personnel, étant cis et jouissant de tous les avantages que la société m'octroie depuis ma naissance, c'est difficile de se mettre à la place des victimes décrites dans l'article et d'imaginer de ne pas pouvoir alerter quiconque de ses problèmes.

Par exemple, je n'ai jamais ressenti le sentiment de ne pas maitriser la situation au point de ne plus pouvoir assurer ma sécurité ou d'échapper d'une mauvaise situation. Et vu que je ne peux pas me mettre à votre de place, je pose des questions.

C'est pas par grandeur d'âme. Comme beaucoup de personnes, j'ai une femme, une fille, une mère, une soeur et d'autres femmes à qui je tiens beaucoup et j'ai pas envie que ça leur arrivent. Et si c'est déjà le cas, j'aimerai faire mon possible pour les sortir de là.
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Ancien⋅ne
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07.05.15 13:18
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HS empathie:
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10.05.15 15:10
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Je crois que ce que Dijkstra ne comprend pas (et j'avoue que étant plus jeune, j'avais du mal à comprendre aussi, jusqu'à ce que ça m'arrive à moi), c'est comment une telle violence peut s'installer sans que jamais une seule personne de l'entourage ne bouge (ou ne prenne conscience de ce qui se passe), et aussi comment la victime peut arriver à se retrouver dans un mutisme aussi dramatique.

C'est vrai que quand on est extérieur à ce type de situation, qu'on a la chance de ne l'avoir jamais vécu ni de près ni de loin, ça parait inimaginable d'atteindre comme ça un paroxysme de violence, sans jamais avoir dit quoi que ce soit.

Quand on est à l'extérieur, on se dit, mais c'est pas possible, pourquoi il/elle ne dit rien, mais pourquoi il/elle ne part pas ? Pourquoi ? Quand on voit une femme défigurée, avec des fractures, suite à de multiples tentatives de meurtre de la part de son conjoint, on se demande comment ça se fait qu'elle est encore là, et le bon sens nous dit " mais pourquoi ne part-elle pas en courant, pourquoi n'est-elle pas allée porter plainte etc ... "

Et cette question est une question qui revient très régulièrement dans les violences familiales, les violences faites aux femmes, et c'est précisément dans ce terreau d'incompréhension que prend racine le victim blaming.

Donc je pense que la question que Dijkstra soulève est fondamentale dans ce qu'on essaye de communiquer aux hommes. Et que expliquer pourquoi la majorité des victimes sont silencieuses, incapable de dire quoi que ce soit c'est très important.

D'expliquer que la violence s'installe de manière très progressive, et que la personne victime est totalement détruite, qu'elle n'a plus aucun point de repère sur la qualification de ce qui lui arrive. Qu'elle pense que c'est normal, qu'elle l'a mérité, qu'elle a honte d'elle même, de sa situation, qu'elle a peur de parler etc ...

Je pense que c'est très important de communiquer sur l'état mental des victimes, et de faire comprendre que à la base, la victime est une personne banale, et que lui aussi Dijkstra, pourrait être amené à se conduire de cette manière qui lui semble si aberrante si il était mis dans les mêmes conditions que les victimes. Que les réactions des victimes sont des réactions tout à fait classiques de personnes soumises à un traumatisme chronique.

Je pense que c'est cette partie là, qu'il manque pour arriver à capter comment on peut en arriver là. En tout cas moi aussi je me posais la question avant, et maintenant je sais.
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Ucralo

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10.05.15 16:43
Question candide : S'agit-il d'un cas particulier du syndrome de la grenouille ?
shun
shun
Ancien⋅ne
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10.05.15 17:50
Réputation du message : 100% (1 vote)
Pas complètement parce que bon dans le syndrome de la grenouille y a une question d'habituation (et dans les violences conjugales c'est indéniable il y en a aussi), mais il y a des choses supplémentaires : quand une victime a conscience (au moins partiellement) de son état, lors d'un pic aigue de violence par exemple (quand elle va consulter pour une fracture, ou qu'elle prend conscience qu'elle y a réchappé de peu), ce qui va l'empêcher de trouver de l'aide ou de parler, n'est pas l'inconscience de ce qui se passe. La victime a bien conscience de la gravité de la situation (au moins en partie), mais ce qui va l'empêcher de parler ça sera la peur (menaces), la honte (famille, société etc ...), le sentiment de culpabilité ...

Donc c'est un peu plus compliqué que la grenouille. Mais ce qui peut amorcer la situation ça peut être un syndrome grenouille, dans le sens ou au départ la relation semble normale (eau froide), puis, peu à peu de petits éléments vont changer de manière assez subtile en général (et ce ne sera pas perçu par l'entourage proche parce que les violences se déroulent dans le huit clos familial et dans l'intimité). Et puis au fur et à mesure, les comportements deviennent de plus en plus grave, et c'est vrai qu'au début on ne s'en apperçois pas forcément, surtout que tout est fait pour qu'on se remette en question, et qu'on mette en doute nos propres perceptions. Quand au début ce ne sont que des mots violents " mais t'es conne ", " tu es bêtes ", " de toutes façons tu rates toujours tout ", " tu en fais encore une montagne ", " tu as l'art de te compliquer la vie ", " avec toi tout est compliqué " etc ... c'est bien la perception de la victime et ses réactions qui sont systématiquement remises en question, jugées de manière négative, niées etc ... Quand on est sur une personne déjà probablement fragilisée, et qu'on lui parle comme ça au quotidien, en ne montrant que des échecs (voir en les créant de toutes pièces), que les réussites sont systématiquement niées, ou attribuées à d'autres, le pouvoir de sape est terrible. D'autant que la victime a souvent confiance dans son conjoint, elle ne l'imagine pas capable de telles violences. Du coup, elle finit par se dire " il a raison, je rate tout, je ne vaux rien ". Et les violences vont en augmentant, jusqu'à l'état de rupture. La rupture c'est ce qui se passe quand tout à coup, on prend conscience qu'il y a un truc qui cloche, mais genre grave, et que c'est pas nous le problème.

Pour moi ça c'est passé pendant une hospitalisation suite à une énième agression. Cette fois là, j'avais des bleus, et j'étais en état de choc. Pourtant, malgré les faits relatés au service qui m'a accueillie, j'avais mon téléphone, et mon " conjoint " violent, m'a harcelée. Je me sentais obligée de répondre, de me justifier etc ... Et à un moment, j'ai ressenti un déclic, d'un coup j'ai réalisé, que j'étais à un point de non retour, et que si je réagissais pas maintenant, j'allais crever.
D'un coup, j'ai réalisé que là maintenant, il fallait absolument réagir, et fuir. Fuir le plus loin possible. Je suis partie à 800 km. Et je crois que sans ce réflexe, je serai plus là.

Il a fallu que je sois humiliée, violentée, battue, poursuivie, menacée et plus encore pour que j'ose parler. Et encore, je n'en ai parlé que sous couvert d'anonymat, et à ma mère et mon conjoint actuel.

Et encore maintenant, je sais que ce que je ressens est encore loin d'un ressenti " normal ". On est détruit à un point qui est assez inimaginable en fait. Y a vraiment plus rien qui réagit. Moi j'en étais réduite à ça, plus aucune réaction, juste m'envoler par la pensée quand c'était trop dur. Mais je n'étais plus capable de rien.

Donc c'est qd mm un peu différent de la grenouille, mais ça peut être un des éléments.
Anonymous
Invité
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10.05.15 17:56
Je crois qu'il y a aussi l'espoir que, pour nous, il* va changer.


* je sais qu'il y a aussi des femmes violentes. Je les pense minoritaires.
shun
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Ancien⋅ne
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10.05.15 18:39
Oui c'est vrai Nurja, moi aussi j'ai espéré. Moi aussi j'ai voulu croire, quand il me disait qu'il avait " pas fait exprès ", que bon c'était un peu ma faute aussi, et que si ON faisait des efforts, la situation s'améliorerait.

Mais ça, c'est juste ... de la manipulation (enfin dans mon cas je suis sure à 300% que s'en était). Au final à la fin on est tellement embrouillée qu'on finit par s'imaginer qu'on est incapable de vivre sans le mec violent, alors que dans la réalité on a tellement plus de capacité à faire des choses sans eux... Mais à force de croyances fausses alimentées sans cesse par une mauvaise estime de soi, et par un(e) connard (connasse), on finit par s'imaginer qu'on est un boulet incapable de quoi que ce soit.
En fait, ce que je trouve saisissant, c'est le degré de sous estimation (dans ces cas là on tombe en dessous de zéro), qu'on peut avoir de soi. C'est juste pas concevable je pense pour une personne qui n'a jamais connu ça.
Zuul
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10.05.15 21:44
:calin: shun et à toutes les victimes de violence conjugales qui lisent ce forum/
---------------

Sur la violence conjugale je recommande ce blog sur lequel j'ai trouvé pas mal d'infos intéressantes.
http://manipulationetdemence.over-blog.com/pages/Femmes_detruites_1ere_partie-5372071.html
et je conseil en particulier ce texte qui m'a donné beaucoup de réponse.
http://manipulationetdemence.over-blog.com/pages/Femmes_detruites_Pourquoi_elles_ne_partent_pas_-5422271.html

--------

Pour l’espoir que le ou la partenaire violent·e change, c'est un motif classique qu'on trouve dans les contes du type "la belle et la bête". La Belle retenu captive par un monstre va en faire un prince avec la force de son amour.
J'ai découvert (avec horreur) aussi le conte Griselidis qui met en valeur la violence conjugale et valorise la femme qui subit sans bronché les pires maltraitances de la part de son époux. La version la plus ancienne connu viens du Decameron de Boccace mais il y en a beaucoup d'autres ainsi que des opéras. Griselidis est présenté comme l'épouse model, parfaite.
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_D%C3%A9cam%C3%A9ron/Dixi%C3%A8me_Journ%C3%A9e#NOUVELLE_X
Araignée
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11.05.15 5:18
Ce que tu racontes, Shun, c'est tellement proche de ce que j'ai subi avec N. Ce n'était pas de la violence physique, mais sexuelle, mais pour le reste, c'est exactement pareil. 'Ceci dit, la première fois que j'ai parlé de N. à mon psy, une des premières questions qui lui est venue à l'esprit, ça a été "est-ce qu'il était aussi violent physiquement ?", ce à quoi j'ai répondu "oui, mais pas avec moi...").

Il y a tout le travail de sape, sur un psychisme déjà fragile. Toutes ces phrases mises bout à bout pour faire de moi un parfait objet sexuel : "tu sais bien que si tu as mal, je m'arrêterai",et quand je disais avoir mal : "mais non, t'as pas (si) mal", "c'est normal, tu vas t'y habituer", "tu dis ça pour que j'arrête, mais en vrai t'as pas mal", "si on t'écoutait on ferait jamais rien", "si tu veux un enfant t'es bien obligée d'en passer par là", "dans un couple c'est normal de faire l'amour", et après chaque viol : "alors, ça t'as plu ?", "t'as aimé ?", "avec moi, toutes les femmes grimpaient aux rideaux, pourquoi toi tu prends pas ton pied ? t'es pas normale ?", "avoue que t'as un peu aimé...", "tu dis oui pour me faire plaisir mais t'as pas eu de plaisir, je l'ai bien vu, demain on ré-essayera et tu verras, cette fois-ci tu prendras ton pied". et peu à peu, il écoutait de moins en moins mes "non", me donnait de moins en moins de marge de manœuvre...
Il y a pourtant bien eu cette fois de trop, où il est allé trop loin. Où il m'a violée de façon si flagrante, que même réifiée comme je l'étais, j'ai dit stop. Il ne m'a pas laissée partir (on était chez un ami à moi qui m'avait laissé les clefs de chez lui pour qu'on ne passe pas la nuit du Nouvel An dehors. Comme je voulais partir, N. m'a dit "si tu pars, je casse tout chez ton pote"), il a rajouté une couche dans son travail de destruction ("tu m'as forcé à te violer"), mais j'ai posé une limite ("d'accord je reste, mais plus jamais tu me touches sans mon accord"), limite qu'il a respectée, tout en me faisant payer cette limite (en me rejetant, en me dénigrant, en draguant mon ex dont j'étais encore amoureuse, puis en me quittant pour sortir avec elle).
Le pire, c'est que même après ce dernier viol, si violent qu'il avait dépassé mes limites (et vu l'état psychique dans lequel j'étais, il avait fallu aller loin...), j'étais toujours amoureuse de lui (enfin... mon psy dit "vous pensiez être amoureuse", ce qui colle plus à la réalité, je crois). C'est d'ailleurs lui qui m'a quittée (le jour de la Saint Valentin, par téléphone, et en insistant bien sur le fait que c'était de ma faute, puisque je ne le laissais plus me baiser), et j'en ai pleuré, pleuré... alors que concrètement, ce type m'avait violée pendant trois mois quoi.

En fait, jusqu'à l'ultime viol, je ne me rendais pas compte de ce qu'il se passait. Inconsciemment, oui, mais sinon non. On m'aurait expliqué que je subissais des viols répétés, je serais tombée de (très) haut. Exactement comme lorsque j'étais enfant et que David avait ses comportements déplacés avec moi. Inconsciemment, je savais qu'un truc clochait grave, mais j'aurais été incapable de dire quoi...
Pourtant, lorsque j'étais avec N., je me souviens qu'une fois, avec lui et ma mère, on est parti-e-s en vacances tou-te-s les trois (on n'était plus en couple lui et moi, c'était juste après qu'il me quitte, mais on était resté-e-s proches, contrairement à ce qu'il a affirmé plus tard à la police - on n'est pas à un mensonge prêt). On était en voiture, direction la mer, il faisait beau malgré le fait qu'on était en janvier, et on est passé-e-s par un petit village qui s'appelle La Viole... Et là, je me suis mise à pleurer, pleurer, pleurer, sans pouvoir m'arrêter et sans savoir pourquoi.
Un ou deux mois plus tôt, lorsque j'étais encore en "couple" avec N. et qu'il me violait, on était allé-e-s à une soirée à un squat associatif (c'était plus Izmir, mais c'étaient les mêmes gens dans un nouveau squat, bref). Sur une table, y avait plein de flyers. Et celui qui m'a tirée vers lui, c'était un flyer sur le viol, avec des dessins, qui expliquait qu'un viol, ce n'est pas que quand le "non" est dit clairement, mais aussi quand on ne dit rien, quand on dit "j'ai pas envie", "j'ai mal à la tête", "pas ce soir", etc. Exactement ce que je vivais. Mais ça n'a pas fait tilt dans ma tête, même si ce flyer, je l'ai conservé précieusement (et même si N., en me voyant prendre ce petit papier et seulement celui-là, a fait une tête... à la fois inquiet, méprisant et en colère).
shun
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Ancien⋅ne
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"Ne meurs pas pour moi" Empty Re: "Ne meurs pas pour moi"

11.05.15 11:20
J'ai pas tout détaillé dans ce que j'ai vécu avec V. parce que sinon mon post serait pété de TW. Mais il y a eu toutes les violences : physiques, psychologiques, et sexuelles.
Et moi aussi je croyais que j'étais amoureuse. Aujourd'hui je sais que c'est faux. Que ce type je ne l'ai jamais aimé, j'ai été dépendante affective, ce qui est très différent.

Moi j'avais bien conscience que quelque chose n'allait pas, mais j'étais dans une telle démarche d'autodestruction (consciente et volontaire), que ça m'apparaissait comme normal.
Certains proches s'étaient quand même alarmés sur mon état physique (maigreur / TCA type anorexie) sans pour autant le lier à V. (qui déclenchait systématiquement des crises de vomissements sur plusieurs jours).
Pour ce qui est des violences sexuelles, évidemment, ça personne ne le savait, et à part un gynéco chez qui j'avais rdv pour un examen de routine, et qui m'a demandé si j'avais subi des violences sexuelles récemment, ce à quoi j'ai répondu non, personne ne s'est rendu compte de rien.
Pour les violences psychologiques, c'est pareil, ça ne se déroulait que rarement en public.

Pourtant, je me souviens que parfois l'entourage de V. l'a trouvé abusif (pas mon entourage à moi, parce que je n'en avais plus depuis longtemps, j'étais totalement isolée en sa présence). Certains hommes ont remarqué qu'il me parlait mal, ou qu'il utilisait des termes dégradants, alors que moi je ne le voyais même plus.

Un homme qui était amoureux de moi (mais pas chiant pour autant) a failli lui casser la gueule pour ses propos envers moi.

Et tout ça moi je n'en avais plus vraiment conscience.

C'est quand je me suis " réveillée " à l'hosto, que d'un coup j'ai fait l'addition de 6 ans de violences (sans prendre conscience de tout d'un coup) et là j'ai eu un vertige, d'autant que j'étais jeune maman, et que je me suis mise à avoir très peur pour mon fils.

Ça a été salutaire, mais il m'a fallu des années pour me reconstruire.
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