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Iridacea
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Ancien⋅ne
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[Article] La méthode Karman, une histoire oubliée de l'avortement illégal en France Empty [Article] La méthode Karman, une histoire oubliée de l'avortement illégal en France

31.05.17 12:39
Réputation du message : 100% (1 vote)
Un article qui revient sur les luttes pour l'avortement libre et gratuit en France, et qui rappelle l'existence de la méthode Karman.
Celle-ci fut largement utilisée dans les MLAC pendant les années qui ont précédé la dépénalisation de l'avortement. Elle consistait en l'aspiration de l'embryon via des canules souples, technique beaucoup moins traumatisante pour la femme avortante que le curetage. Elle fut pratiquée par des militantes et militants, parfois non-médecins. Elle a permis de faire baisser drastiquement la mortalité des femmes liée aux avortements clandestins, et a été un outil de prise en charge autonome de la contraception par les femmes elles-mêmes, sans passer par les médecins.

Dans un contexte où le droit à l'avortement est régulièrement remis en question, et où la médecine est un outil de contrôle du corps des femmes, se souvenir de ces techniques n'est pas superflu.
Tortue
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Ancien⋅ne
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Messages : 461
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[Article] La méthode Karman, une histoire oubliée de l'avortement illégal en France Empty Re: [Article] La méthode Karman, une histoire oubliée de l'avortement illégal en France

02.06.17 0:16
Iridacea a écrit:Un article qui revient sur les luttes pour l'avortement libre et gratuit en France, et qui rappelle l'existence de la méthode Karman.
Celle-ci fut largement utilisée dans les MLAC pendant les années qui ont précédé la dépénalisation de l'avortement.

L'avortement en france n'est pas vraiment libre et gratuit, il l'est a certaines condition, et il n'a pas été dépénalisé mais légalisé.
article a écrit:Reste qu'en France, l'avortement peut toujours tomber sous le coup de la loi: s'il était réalisé au delà du délai légal, ou encore s'il était pratiqué par une personne n'ayant pas la qualité de médecin ou de sage-femme. Seul l'auto-avortement a été totalement dépénalisé depuis 1993, le fait de fournir à une femme le matériel pouvant y conduire restant pénalisé.
Durant les lutte pour l'avortement, il y a eu tout un mouvement demandant la simple dépénalisation car la légalisation était encore un moyen de placer l'avortement sous le controle des institutions médicales et légale sur lesquelle les femmes n'ont en réalité que tres peu de prise.
article a écrit:pourquoi attendre qu'on nous y autorise pour avorter par nous-mêmes, mieux qu'à l'hôpital? C'est cette logique imparable qui a donné un coup d'accélérateur à la lutte pour l'avortement mais a aussi suscité des tensions au sein des mouvements militants. Pour l'avocate Gisèle Halimi, fondatrice avec Simone de Beauvoir de l'association Choisir, pratiquer ces avortements clandestins desservait la cause.

La parution en 1973 du livre Libérons l'avortement, rendant publiques ces pratiques, a révélé ces divergences. Olivier Bernard en témoigne: «C'est une petite anecdote, mais ce livre a été l’occasion d’un conflit avec Gisèle Halimi. À ce moment-là, on s’était constitués comme une antenne de l’association Choisir, or Gisèle Halimi tenait absolument à ce que le combat reste sur le plan de la légalité. Elle affirmait que toute action illégale serait contre-productive. Dans une assemblée générale de Choisir début 1973, son mari m'a empoigné, pris par le cou, et sorti manu militari de la salle, parce qu'on venait de sortir le livre.»

Reste que l'embarras des pouvoirs publics face à cette pratique clandestine et bigrement performante est immense. Peu à peu émerge l'urgence d'une loi pour l'encadrer
article a écrit:Un héritage perdu  
Aujourd'hui, pour la majorité des femmes en âge de procréer, l'avortement par aspiration est un acte médical, chirurgical même, que beaucoup redoutent tant les récits de maltraitances gynécologiques sont encore fréquents. Pour les éviter, elles se tournent vers l'avortement médicamenteux, une alternative légitime, la seule technique d'avortement qui permet de rester chez soi mais qui implique aussi d'assister aux importants saignements nécessaires à l'évacuation du contenu utérin. Pourtant, dans les années 1970, on savait avorter en quelques minutes, presque sans douleur et –malgré la clandestinité– avec bienveillance:

article a écrit:Car c'est bien là que résident les autres révolutions de cette méthode : non seulement, elle était à même de transformer l'avortement en un acte anodin, praticable de manière réitérée sans dommages pour le corps, mais plus encore, elle ne nécessitait aucun cadre hospitalier et pouvait même être réalisée par des non-médecins.

[/url]
Chantal Birman s'élève elle aussi contre cette surmédicalisation et cette déshumanisation de l'avortement: «Ça a toujours été comme ça! Le pouvoir des médecins, c'est de tout ramener à l'hôpital parce que c'est là qu'ils sont chez eux, c'est là que la hiérarchie les met au sommet! En réalité, on pourrait tout à fait faire des avortements par aspiration hors de l'hôpital, à condition qu'il y ait une équipe de médecins qui puissent récupérer les éventuelles complications.

Il y avait des luttes légalistes et des luttes antilégaliste. Ce débat a aussi eu lieu en Italie ( un chapitre y est consacré dans le livre "Ne crois pas avoir de droits" de la Librairie des femmes de Milan qui a été traduit en francais cet année.)
Ne crois pas avoir de droits - Librairie des femmes de Milan[/url] a écrit:
[url=ne crois pas avoir de droits][/url][url=ne crois pas avoir de droits][/url]
Quelques groupes toutefois, généralement ceux qui avaient commencé leur pratique politique par l’autoconscience, prirent immédiatement des distances avec la campagne politique promue par le Partito Radicale. Un texte de Rivolta femminile de juillet 1971 dit : « Nous, de Rivolta femminile, soutenons qu’un à trois millions d’avortements clandestins comptabilisés en Italie chaque année constituent un nombre suffisant pour considérer caduque la loi anti-avortement. [...]
« Nous refusons aujourd’hui de subir l’affront de quelques milliers de signatures, masculines et féminines, qui servent de prétexte pour mendier auprès des hommes du pouvoir, des législateurs, ce qui en réalité a été l’expérience exprimée par des milliards de vies de femmes qui ont connu la boucherie de l’avortement clandestin. Nous obtiendrons la liberté d’avorter et non pas une nouvelle législation […] .
Ne crois pas avoir de droits a écrit:Joua aussi probablement en faveur de ce schéma l’idée que lorsque les conflits sociaux atteignent une certaine intensité, la manière la plus appropriée de les affronter et de les résoudre serait de faire une loi « juste ». Et une autre idée était également diffusée parmi celles et ceux qui
n’ont pas de pouvoir, selon laquelle les comportements sont soit interdits soit légalisés, sans concevoir qu’il existe une large gamme de comportements tolérés ou simplement possibles, sinon à inventer, à rendre possibles. Le fait ensuite que l’avortement ait été défini comme crime par la loi pénale en vigueur conduisait à penser que seule la loi pouvait autoriser sa pratique.

Pour finir, le Parlement approuva la loi n. 194/77 qui autorise l’avortement uniquement dans les structures hospitalières publiques, punit l’avortement pratiqué en privé et impose aux mineures le consentement des parents ou du tuteur légal. Avant que le Parlement ne tranche, le Collettivo Donne del Palazzo di giustizia [Collectif des femmes du palais de justice] de Milan avait commenté le projet de loi, dans un document du 3 décembre 1976, en soulignant qu’il trahissait l’intention évidente de contrôler et de réprimer la vie sexuelle des femmes. La critique concernait surtout l’obligation de se tourner vers les structures hospitalières publiques (où tout le monde sait que médecins et directeurs sanitaires aiment montrer qu’ils sont opposés à l’avortement) et les peines prévues pour les femmes qui avortent sans respecter la procédure prévue par la loi.
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