- TortueAncien⋅ne
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D'où vient l'essentialisme ?
11.12.17 15:33
Voici un article qui explique l'origine du terme "essentialisme" et ses conséquences en biologie et en philosophie. Il y a quelque passage un peu obscur a cause du vocabulaire scientifique mais globalement rien d'insurmontable.
La taxonomie, ou taxinomie, est une branche de la biologie, qui a pour objet de décrire les organismes vivants et de les regrouper en entités appelées taxons afin de les identifier puis les nommer et enfin les classer et de les reconnaitre via des clés de détermination dichotomiques (c'est wikipédia qui me l'a dit)
voici des extraits de la première partie :
cet article plus facile a lire je trouve retrace lui aussi l'histoire de l'essentialise et de l'idée de classifier et nomer les etres vivants ainsi que les onséquences sociales qe cette idée peut avoir et des débat nature/culture
La taxonomie, ou taxinomie, est une branche de la biologie, qui a pour objet de décrire les organismes vivants et de les regrouper en entités appelées taxons afin de les identifier puis les nommer et enfin les classer et de les reconnaitre via des clés de détermination dichotomiques (c'est wikipédia qui me l'a dit)
voici des extraits de la première partie :
Originellement, il s’agit d’un néologisme introduit par Karl Popper, qui l’utilisa pour la première fois en 1945 dans La Société ouverte et ses ennemis, et le reprit ensuite de nombreuses fois dans plusieurs de ses ouvrages majeurs. Pour Popper, l’essentialisme est une conception de la science erronée, ayant son origine dans les philosophies de Platon et surtout d’Aristote. Cette conception de la science consiste à privilégier les questions du type « Qu’est-ce que ? », donc « les questions qui demandent ce qu’une chose est, quelle est son essence ou sa vraie nature »1. Elle a, selon Popper, engagé la science sur la voie de la stérilité à chaque fois qu’elle a été mobilisée, ce qui s’est produit d’innombrables fois depuis l’Antiquité. L’obsession de la définition a été pour Popper tout aussi fatale à la philosophie, qui s’est justement vue reprocher d’être un verbiage inconsistant, dans la mesure où précisément elle fait de la définition sa tâche principale.
(...)
Dans la suite de cette étude, je développe trois points : 1). Quelle conception de la science Popper entendait-il précisément critiquer sous le nom d’« essentialisme » ? ; 2). Comment les biologistes et les philosophes de la biologie ont-ils développé la critique de l’essentialisme dans le cas de la taxinomie ? ; 3). En quel sens la biologie des populations peut-elle être dite anti-essentialiste ?
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Voici comment le mot est introduit pour la première fois dans l’ouvrage [de Popper]:
Il y oppose sa position propre, qu’il caractérise comme un « nominalisme méthodologique ». Celui-ci :Je nomme essentialisme méthodologique l’opinion de Platon […] selon laquelle l’objet de la connaissance pure ou de la ‘science’ est de découvrir et de décrire la nature véritable des choses, c’est-à-dire leur essence
L’idée décisive de Popper est que ce qui compte dans les sciences, telles qu’elles se sont développées depuis Galilée, ce ne sont pas les mots et les choses, mais des relations saisies par des propositions de nature hypothétique. L’essentialisme consiste à croire que la clé du réel est déposée dans les mots, et que la tâche fondamentale de la connaissance est de définir, la définition étant comprise comme description d’une essence. Le nominalisme méthodologique considère au contraire que les définitions, certes indispensables à la communication scientifique ou philosophique, sont secondaires ; ce qui compte, ce sont les hypothèses, qui toujours doivent être construites comme des propositions réfutables par l’expérienceAu lieu de tendre à découvrir la réalité des choses et à en définir la nature, entreprend de décrire comment la chose se comporte selon les circonstances, et, plus particulièrement, de déterminer si ce comportement obéit à des règles universelles. Selon cette théorie, la science a pour but de décrire et d’expliquer à l’aide de lois universelles
(...)
on cherche des propositions ultimes et indémontrables sur lesquelles doivent reposer toutes les explications. Ces propositions fondamentales sont supposées exprimer l’essence des choses, leur « nature intime ». Elles consistent en des définitions, qui décrivent l’essence par une liste exhaustive de propriétés nécessaires et suffisantes. Ces définitions sont elles-mêmes obtenues par un mélange d’intuition intellectuelle et d’induction. De là résulte, selon Popper, un idéal de la connaissance scientifique comme accumulation encyclopédique de définitions de toutes les essences, ces définitions donnant accès à une « explication » ‒ un dévoilement (le lecteur ne peut s’empêcher ici de penser à Mach et à Duhem) ‒ de la réalité ultime des choses.
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Les définitions ne doivent pas être comprises de manière nominaliste, c’est-à-dire comme des « abréviations » commodes. Avec humour, Popper dit que les définitions scientifiques ne doivent pas être lues « de gauche à droite », mais « de droite à gauche ». Par exemple, la phrase : « Un chiot est un jeune chien » ne répond pas à la question « Qu’est-ce qu’un chiot ? », mais à la question « Comment appelle-t-on un jeune chien ? ». Pour Popper, le sens des termes n’est pas une question théorique importante, ce n’est qu’une question pragmatique. Ce qui importe, ce sont les hypothèses que nous formulons à l’aide des termes, et leur aptitude ou non à résister à des tests empiriques.
cet article plus facile a lire je trouve retrace lui aussi l'histoire de l'essentialise et de l'idée de classifier et nomer les etres vivants ainsi que les onséquences sociales qe cette idée peut avoir et des débat nature/culture
On étudie le corps humain avec passion, mais avec quelques prismes aussi : comme le fait, par exemple, le pionnier des neurosciences Gustave Le Bon, étudiant le cerveau pour percer le mystère de la moindre intelligence des femmes ! Il le “prouve” : elles sont moins fute-fute que les hommes parce que la masse de leur cerveau est inférieure. Ni lui ni personne n’a démontré au préalable que les femmes étaient vraiment défaillantes dans les choses de l’intellect, ni même que l’intelligence se logeait dans la structure du cerveau. Mais en 1879, Le Bon est plus empreint de biologisme que de doute cartésien : il ne soupçonne pas l’hypothèse de l’infériorité des femmes de possible falsification et se dispense donc de l’interroger en tant que telle.[...]
cet image illustre la différence entre la pensée typologique et la pensée populationelle en science naturelle dont parle aussi le premier article.
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