Pilosité et influence sociétale
+49
Larko
Ofelia H
Laine
1977
strawberry08
Haester
zamenoa
Kiskeya
Avalavexavandrava
aude
LenaLou
Vénus
La Chatte
fefache
Poussin Machin
ko
Claire G.
Ciel
Fahn
Tiffanny
CWD
TyanneTyanne
Cyb
Morgause
GloriAnar
Ju-ju
Omniia
Carol
Araignée
exno
l'elfe
Nom-Nom
Punktchen
Flower Power
once
Ernestine
Corentin
Jezebel
Usagi
Shams
Arrakis
Léonard
mhysterie
colcat
Morganne
pierregr
Cylia
Irja
sandrine
53 participants
Re: Pilosité et influence sociétale
26.08.13 21:36
Bah ouais mais je demande parce que je ne me suis jamais épilée, toujours rasée, et j'ai pas l'impression que ça change grand chose (à part pour la personne concernée).Nurja a écrit:
Pour des questions de douleur (et de résultat. C'est rare qu'une femme simplement rasée soit considérée comme suffisamment lisse)
Pour ce qui est de l'islam, dire que "ces préceptes devraient disparaître" c'est un peu facile. Il me semble que l'interdiction du porc vient aussi de raisons hygiéniques à la base. Et puis c'est culturel, les Turcs ne disent "je ne me rase pas parce que ma religion me l'interdit" (d'ailleurs il y en a bien qui ne sont pas musulmans). Après c'est vrai qu'ils invoquent les raisons hygiéniques, mais c'est aussi ce qu'on fait pour l'épilation du pubis par exemple. Alors qu'il doit y avoir une autre raison, je pense...
Re: Pilosité et influence sociétale
26.08.13 23:05
Comme expliqué plus haut, la Fitra recommande d’enlever les poils des aisselles et du pubis (voir le lien vers le site islam-medecine) Seulement, ceux du pubis ne sont pas visibles hors intimité, donc on ne sait pas si les hommes musulmans s’y plient.
Quand je dis que ça doit disparaître, c’est vrai que ça ressemble à une injonction. En fait, ça ne me dérangerait pas que des gens invoquent l’hygiène comme argument pour s’enlever les poils, s’illes ont le sentiment d’être plus propres, grand bien leur fasse. Sauf que bcp d’entre eux rajoutent que les garder est sale ! Et ça, je ne l’accepte pas car ça implique que moi et des milliards de gens sont sales. Il n’y a absolument rien de sale à garder les poils du corps et d’ailleurs, les cheveux aussi peuvent retenir les odeurs, sentir, etc. et là curieusement, il n’y a (presque) personne pour les enlever.
De plus, peu de musulman-e-s semblent informés de l’origine de la pratique. On en a parlé dans le topic sur la circoncision, c’est encore une fois l’hygiène qui est invoquée mais c’est une mutilation qui n’a plus lieu d’être pour des raisons hygiéniques.
Je me méfie fortement de l'argument culturel car il est utilisé pour justifier l'excision, les mariages arrangés, voire forcés. Pour moi, ce sont de vieilles ritournelles patriarcales qui servent à contrôler le corps des femmes.
Quand je dis que ça doit disparaître, c’est vrai que ça ressemble à une injonction. En fait, ça ne me dérangerait pas que des gens invoquent l’hygiène comme argument pour s’enlever les poils, s’illes ont le sentiment d’être plus propres, grand bien leur fasse. Sauf que bcp d’entre eux rajoutent que les garder est sale ! Et ça, je ne l’accepte pas car ça implique que moi et des milliards de gens sont sales. Il n’y a absolument rien de sale à garder les poils du corps et d’ailleurs, les cheveux aussi peuvent retenir les odeurs, sentir, etc. et là curieusement, il n’y a (presque) personne pour les enlever.
De plus, peu de musulman-e-s semblent informés de l’origine de la pratique. On en a parlé dans le topic sur la circoncision, c’est encore une fois l’hygiène qui est invoquée mais c’est une mutilation qui n’a plus lieu d’être pour des raisons hygiéniques.
Je me méfie fortement de l'argument culturel car il est utilisé pour justifier l'excision, les mariages arrangés, voire forcés. Pour moi, ce sont de vieilles ritournelles patriarcales qui servent à contrôler le corps des femmes.
Re: Pilosité et influence sociétale
26.08.13 23:19
Je ne dis pas que c'est acceptable parce que culturel, je dis juste que c'est culturel. La domination masculine aussi est culturelle ^^
Re: Pilosité et influence sociétale
26.08.13 23:30
J'ai bien compris, ce sont les gens qui évoquent systématiquement l'aspect culturel pour ne pas remettre en question certaines pratiques que je pointais du doigt, en fait.
C'est un peu le truc fourre-tout, comme la corrida qui fait partie des "traditions". Culture et traditions sont 2 mots dont je me méfie particulièment, en sachant que le patriarcat est presque toujours tapi dans l'ombre.
C'est un peu le truc fourre-tout, comme la corrida qui fait partie des "traditions". Culture et traditions sont 2 mots dont je me méfie particulièment, en sachant que le patriarcat est presque toujours tapi dans l'ombre.
Re: Pilosité et influence sociétale
27.08.13 14:07
Remarque, la plupart de mes amants non musulmans se rasent aussi le pubis...
C'est une "mode" qui se répand chez les hommes ou bien ?
Re: Pilosité et influence sociétale
27.08.13 15:44
[quote="pierregr"
C'est une "mode" qui se répand chez les hommes ou bien ?[/quote]
Ben quoi ? y en a qui aime que ce soit rasé, que ce soit les hommes eux-même ou les femmes , j'ai le pubis complétement rasé de partout, je me sent nettement plus à l'aise que lorsque c'était la forêt vierge .
En fait j'ai l'impression que lorsqu'on pos ela question "pourquoi les femmes devrait-elle s'épiler" dans ma tête j'ajoute: "pourquoi les hommes ne devrait pas s'épiler".
Mais pierrgr je pense qu'il y a un effet de mode, ça s'appelle le "métrosexuel".
"tout le plaisir de l'homosexualitée, mais sans l'arriére gout" comme disait Anthony Kavanagh ^^.
C'est une "mode" qui se répand chez les hommes ou bien ?[/quote]
Ben quoi ? y en a qui aime que ce soit rasé, que ce soit les hommes eux-même ou les femmes , j'ai le pubis complétement rasé de partout, je me sent nettement plus à l'aise que lorsque c'était la forêt vierge .
En fait j'ai l'impression que lorsqu'on pos ela question "pourquoi les femmes devrait-elle s'épiler" dans ma tête j'ajoute: "pourquoi les hommes ne devrait pas s'épiler".
Mais pierrgr je pense qu'il y a un effet de mode, ça s'appelle le "métrosexuel".
"tout le plaisir de l'homosexualitée, mais sans l'arriére gout" comme disait Anthony Kavanagh ^^.
- CarolAncien⋅ne
- Messages : 684
Date d'inscription : 31/07/2013
Re: Pilosité et influence sociétale
27.08.13 15:49
Quand je te lis je me dis pourquoi "devrait"? pouvoir, avoir le choix oui mais une obligation dans quelque sens que ce soit et pour quelque sexe que ce soit c'est sans moi...Corentin a écrit:
En fait j'ai l'impression que lorsqu'on pose la question "pourquoi les femmes devrait-elle s'épiler" dans ma tête j'ajoute: "pourquoi les hommes ne devrait pas s'épiler".
Re: Pilosité et influence sociétale
27.08.13 16:03
Je te rassure michonne c'est pas moi qui le dit, c'est ce que j'entend autour de moi depuis un petit moment déja.
- InvitéInvité
Re: Pilosité et influence sociétale
27.08.13 16:05
100% d'accord avec toi, michonne, ce qui serait bien, c'est que tant pour les hommes que pour les femmes, le choix soit libre et non contraint.
Sinon, Pierregr, je pense que le pubis glabre est une "mode" qui se répand chez les hommes (surtout chez les plus jeunes). Quand j'en parle, ils me disent tous que c'est par choix personnel (et puis que c'est plus propre ou plus sympa question sexe buccal), qu'ils préfèrent.
J'ai remarqué qu'un certain nombre d'entre eux change d'avis après que j'ai manifesté le fait que j'appréciais les poils (tout en précisant que c'est à chacun de décider ce qu'il fait de son corps). Mais, quand il y a changement, le pubis est souvent le "dernier bastion" à être quand même rasé.
Sinon, une question : c'est courant les hommes qui ont du poils sur le pénis?
Sinon, Pierregr, je pense que le pubis glabre est une "mode" qui se répand chez les hommes (surtout chez les plus jeunes). Quand j'en parle, ils me disent tous que c'est par choix personnel (et puis que c'est plus propre ou plus sympa question sexe buccal), qu'ils préfèrent.
J'ai remarqué qu'un certain nombre d'entre eux change d'avis après que j'ai manifesté le fait que j'appréciais les poils (tout en précisant que c'est à chacun de décider ce qu'il fait de son corps). Mais, quand il y a changement, le pubis est souvent le "dernier bastion" à être quand même rasé.
Sinon, une question : c'est courant les hommes qui ont du poils sur le pénis?
Re: Pilosité et influence sociétale
27.08.13 16:10
Ben ça dépend surtout des hommes, qui ont tous une pilositée différentes, donc je ne saurais te dire si c'est courant ou pas, je le redis, ça dépend, et je voudrais éviter de rentrer dans les détails sinon je vais dire des conneries sans le vouloir ^^Nurja a écrit:Sinon, une question : c'est courant les hommes qui ont du poils sur le pénis?
- InvitéInvité
Re: Pilosité et influence sociétale
27.08.13 16:11
Corentin, pour qq'un qui a décidé de n'intervenir que si utile... j'avoue que je posais plus la question à pierre qui est sans doute mieux renseigné vu que le poils, c'est son rayon.
Re: Pilosité et influence sociétale
27.08.13 16:33
désolé, mais vu que ça me semblait être une question super simple...ok. :/
- InvitéInvité
Re: Pilosité et influence sociétale
27.08.13 16:34
Quand une question est "super simple", d'habitude, on donne une réponse qui ne se résume pas à "je ne sais pas".
Re: Pilosité et influence sociétale
27.08.13 17:05
Moi j'en ai, ça semble fréquent.
http://www.unites.uqam.ca/dsexo/2007/0507/5163-PascaleLambert02-3203w_gl.htm
http://www.unites.uqam.ca/dsexo/2007/0507/5163-PascaleLambert02-3203w_gl.htm
Re: Pilosité et influence sociétale
27.08.13 23:15
En fait, j'étais surpris que tu parles d'hommes qui se rasent mais qui ne sont pas de la génération de Corentin. Car chez les jeunes de moins de 30 ans, c'est une pratique qui se répand mais je suppose que les hommes dont tu parles ont plus de 30 ans.
Je ne peux m'empêcher d'établir un lien entre le glabre des hommes dans les médias et le glabre des hommes lambda.
Sur mon site, j'ai donné une explication sur la "mode" du glabre masculin, elle vaut ce qu'elle vaut : http://pgriffet.voila.net/Epilhommes.htm
Je ne peux m'empêcher d'établir un lien entre le glabre des hommes dans les médias et le glabre des hommes lambda.
Sur mon site, j'ai donné une explication sur la "mode" du glabre masculin, elle vaut ce qu'elle vaut : http://pgriffet.voila.net/Epilhommes.htm
Re: Pilosité et influence sociétale
29.08.13 10:09
Une femme de 20 ans a posté un témoignage sur Facebook expliquant pourquoi elle a arrêté de se raser/épiler et ce qu'elle en retire de positif. Il est long mais très intéressant, il vaut vraiment la peine d'être lu
- Spoiler:
- Salut les gens !
En apportant mon témoignage, j’espère vraiment amener un peu d’optimisme dans vos lamentations sur le triste constat sociétal : en 2013, nous vivons dans une culture épilatoire, et pour les femmes, nous devons souvent faire avec.
Toujours ? Non ! Les membres de groupes Facebook tels «Tous à poil et poil pour tous» résistent encore et toujours à l’envahisseur, et la vie n’est pas facile pour les camps retranchés de Giletteum, Wilkinsum, Nairum et Veetum.
A l’instar des vaillants Gaulois que sont Astérix et Obélix, résistons nous aussi aux belligérants qui nous attaquent !
Pour cela, je vous confie ma petite histoire, qui pourrait en inspirer plus d’une.
Je suis une jeune femme de presque 21 ans ayant définitivement boycotté l’épilation. M’étant épilé aisselles, jambes et maillot (sous-entendu au sens originel du terme: ce qui dépasse du maillot) pendant environ 8 ans uniquement par pure convention sociale, je détestais m’épiler mais le faisais uniquement pour le résultat, car effectivement j’avais intériorisé la norme et m’étais trouvé de bonnes raisons pour y adhérer (les sacro-saintes "hygiène" et "esthétique"), faute de courage. Puis j’ai découvert le site de Pierre Griffet prônant le droit à la non-épilation en mars.
Je l’ai lu en entier, avec passion et émerveillement. J’y ai obtenu la preuve (en me renseignant également auprès d’autres personnes du métier de la santé) que le poil est hygiénique, et que pour le reste (mais ceci, je le savais plus ou moins) la rage dépilatoire n’avait jamais connu autant d’ampleur sinon dans notre société actuelle (sauf peut-être justement chez les musulmans et les Indiens d’Amérique). J’avais ainsi toutes les bonnes raisons du monde de m’arrêter de m’épiler, et tous les arguments en main pour parer à d’éventuelles attaques. J’ai pris une soirée pour en discuter avec mon fiancé, Indien, qui n’en a été nullement dérangé, précisant qu’en Inde peu de femmes s’épilent, et souvent, uniquement les bras, et que personne ne le faisait dans sa famille (j’ai d’ailleurs trouvé des photos de famille à la plage où l’on voit les jambes poilues de sa sœur, et justement, rien à voir avec les jambes masculines qui l’entourent!). Il s’est accordé sur le fait que c’était une perte de temps et d’argent, qu’à la place on pourrait faire tellement d’autres choses passionnantes, et que si les poils étaient toujours présents sur le corps humain (il a également étudié les sciences), il y avait une raison à cela (il m’a bien expliqué le rôle régulateur de la transpiration, d’où une très forte pilosité en Inde où le climat humide entraîne une transpiration plus abondante).
Tout heureuse, j’attendais ainsi le retour de l’hiver pour arrêter, car du point de vue de la pression sociale, c’était la période la plus favorable pour arrêter. Néanmoins, une séance d’épilation coûteuse, douloureuse et saignante (oui, j’ai saigné des aisselles…) précédant nos fiançailles m’a fait prendre conscience de la nécessité de mettre un terme au massacre le plus vite possible. Mon fiancé était si triste que je me sois torturée à ce point-là, et de voir mes jambes, aisselles et les contours de la culotte si rouges, alors qu’ils trouvaient mes poils en légère repousse "cute". J’ai donc définitivement arrêté depuis ce jour, et n’ai pas regretté mon choix, bien au contraire, d’autant plus que mon fiancé me préfère à présent ainsi.
Je n’y ai trouvé que des avantages, les mêmes que ceux qu’ont mentionné les femmes ayant mis fin à cette pratique : douceur et hydratation de la peau (plus besoin de lait et de crèmes), absence de douleur, gain de temps et d’argent, réduction extrême de la transpiration, en particulier dans les zones censées transpirer moins (dos), réduction des mauvaises odeurs sous les aisselles également, augmentation de la production de phéromones libérant des odeurs très sensuelles au cours des actes sexuels.
On arrive à l’évocation des potentiels inconvénients. Je m’attendais à subir maintes remarques désagréables et surtout déplacées, de la part de tout le monde, d’autant plus en été où les gens se découvrent. Mais à la rigueur, je pensais que ma confiance en moi, l’amour de mon fiancé et mes poils suffisent à clamer « F*ck the world » haut et fort. Eh bien… Mes craintes se sont vite vues balayées !!! Des craintes ? Quelles craintes ??? Je me rends au travail en robe sans manches et arrivant au genoux, je sors en boîte ou en soirée en robe et me fais draguer quand même (voire plus qu’avant), et pourtant, je n’ai subi qu’une seule remarque négative en 2 mois : celle d’une amie, justement fille, alors que la plupart des amis de sexe masculin (autrement dit, tous ceux qui sont au courant car ils m’ont vue au cours des deux derniers mois) me soutiennent même dans ma lutte pour le droit à la non-épilation, l’un d’entre eux ayant récemment qualifié mon combat d’"intelligent". En fait, cette amie femme me plaignait justement, alors qu’en fait, elle est complexée à mort et j’ai bien plus de succès avec les garçons qu’elle (bien que je ne le cherche pas) ! Encore une preuve que les gens qui se permettent de faire des remarques ont un problème, alors, raison de plus de ne pas vous freiner à cause d’eux !
En réalité, depuis que j’ai arrêté, j’ai vraiment pris conscience de l’illégitimité de la rage dépilatoire, de son aspect arbitraire, et surtout, de l’absurdité de son caractère normatif alors que chacun devrait pouvoir disposer de son propre corps tel qu’il le souhaite. Je me suis aperçue qu’en réalité, l’épilation ne tenait justement qu’à son caractère normatif, car une fois franchi l’obstacle de la pression sociale, on n’a vraiment plus aucune raison de revenir en arrière. Ce qui m’a particulièrement révoltée, c’est de constater concrètement que les médias et les sexistes soumettent les femmes à une norme corporelle pour des raisons toutes plus mensongères les unes que les autres. Cette tromperie implique un investissement financier significatif, une perte de temps qui pourrait être consacré à des activités plus épanouissantes et enrichissantes (lecture, sorties entre amis, voyages…), des conséquences désastreuses sur les plans dermatologique, physiologique, gynécologique (pour les femmes qui s’épilent intégralement ou qui ôtent les poils des lèvres) mais également hygiénique et esthétique (est-il plus beau d’avoir des poils en repousse bien drus plutôt que de longs poils, ou d’avoir des poils incarnés ou des marques rouges à la place?), mais aussi, et c’est le pire, un sentiment d’insatisfaction vis-à-vis de soi-même en cas de non-soumission à la norme, la peur du regard des autres, et les moqueries des sexistes ou des femmes ayant elles-mêmes intériorisé la norme au lieu de se montrer solidaires. Justement, une norme de beauté (c’est mon cas en ce qui concerne le maquillage par exemple _mais malheureusement pas celui de la majorité des femmes à ce sujet) devrait nous donner l’impression que l’on est plus belle lorsqu’on la pratique, pas faire sentir autrui horrible lorsqu’on ne la pratique pas. Et la pensée unique rejoint l’absence de pensée à ce sujet : personne ne s’épile "car c’est plus beau ainsi", les femmes s’épilent clairement car elles ne s’imaginent pas se montrer non-épilées. Seules les femmes étant capables de ne pas s’épiler peuvent affirmer qu’elles s’épilent par choix : car elles sont capables de ne pas s’épiler. Celles qui ont participé à Armpits4August et ne s’épilent plus que les jambes s’épilent par choix, car elles sont capables de ne pas s’épiler une autre partie du corps visible. Comme au lycée, lorsque je me suis orientée vers une section littéraire au lieu de scientifique contrairement aux ambitions de mes parents et de mes professeurs de sciences, j’ai fait un véritable choix : j’aurais pu opter pour une filière scientifique au vu de mes notes, mais mon esprit et mes préférences personnelles me dirigeaient naturellement vers la voie littéraire. Et en dépit de mon père (ma mère était moins radicale à ce sujet) et du jugement de valeur si négatif porté à la filière littéraire (bouchée, réservée aux fumistes, bonnes pour nuls en maths _alors que j’avais 16 de moyenne en maths en seconde et un intérêt pour la matière), j’ai fait le choix de passer un bac littéraire. Choix que je n’ai par la suite jamais regretté.
Ça fait cependant toujours frémir les femmes intolérantes à la non-épilation qui font des études que de dire que suivre l’épilation est un phénomène de masse et non un choix. Car justement, puisqu’elles font des études, elles se considèrent comme intelligentes (toujours l’amalgame dangereux études = intelligence) et se comparer à des moutons est juste impensable. Mais pourquoi ? Car personne n’a envie de se considérer comme un mouton, quelqu’un qui suit le groupe, même s’il le fait, car le terme « mouton » est péjoratif en soi. Or ces femmes font preuve d’incohérence : dans leurs discours lorsqu’elles se montrent intolérantes envers la non-épilation (sauf l’intégrale, en général), elles soulignent qu’elles s’épilent par choix, parce qu’elles se sentent mieux, que c’est plus hygiénique (un terme grandiloquent masquant un vide de connaissances et une absence de justification si on leur demande en quoi c’est plus hygiénique) et plus esthétique. Et d’un autre côté, elles envient les hommes de ne pas s’épiler et trouvent que c’est injuste. Comment peut-on trouver que c’est injuste que quelqu’un n’ait pas à faire quelque chose que l’on fait par choix ? L’incohérence se trouve précisément dans leur discours. Et même lorsque je m’épilais, je n’aurais jamais voulu me dire mouton, bien que j’aie eu tort de m’adonner à la pratique de l’épilation. Mais pourquoi ? Car personne ne veut se considérer comme quelque chose de reconnu universellement comme négatif. Les racistes commencent toujours leurs discours par le célèbre « Je ne suis pas raciste, mais… ». Idem, on ne dira jamais que l’on a été un mouton que quand on a arrêté de l’être.
Je pense, à votre instar, qu’est venu le temps de mettre fin à la supercherie. Il est temps que les femmes s’occupent de leur corps en connaissance de cause, et non par intériorisation de normes les soumettant au patriarcat. Vous allez sûrement trouver ce projet un peu fou, mais puisque j’ai toujours eu un penchant littéraire et engagé prononcé, j’aimerais rédiger un livre (ou essai) sur le sujet et tenter de le faire publier (si Wilkinson ou Nair ne tentent pas entre temps d’acheter mon silence!). Vos expériences sont toutes bienvenues
Je compte également publier quelques photos sur le groupe Facebook F*ck shaving, dont une en robe de soirée pour prouver que l’on peut être radieuse, attirante et poilue (ce que je constate tous les jours puisque je dois compter les jours ou personne ne me drague!). En me voyant tous les jours, tout en contemplant les photos de F*ck shaving (bien que j’aie du mal à trouver belles les filles couvertes de tatouages et de piercings), je me rends compte à quel point une femme qui conserve sa pilosité naturelle (sauf dans le cas de l’hirsutisme, peut-être _mais c’est une pathologie et on a encore moins de raisons de se moquer de la personne) ressemble si peu à la "femme singe qui pue qui pète" que s’imaginent les gens qui n’ont justement jamais vue de femme non-épilée. Je vous conseille vivement d’aller y jeter un œil.
A ce sujet, je tiens à évoquer le fait qu’un de mes collègues de boulot justement pilophobe au possible qui avait tenu devant moi un discours patriarcal disant que les italiennes avaient une "pilosité de merde" sur les bras ("Scheissbehaarung" en allemand) a tenté de m’embrasser lorsqu’on dansait en boîte (alors que je portais une robe sans manches et s’arrêtant au genou) samedi dernier.
Du coté de mes amies, certaines ont envisagé d’arrêter, et ça les conforte dans leur choix en me voyant !
Alors, vous qui partagez mes convictions, ne faites surtout pas comme moi : n’attendez pas une séance d’épilation désastreuse pour arrêter !
Ah oui, et PS : si un mec est suffisamment borné pour ne pas vous accepter si vous choisissez de ne plus vous épiler, larguez-le tout de suite, il n’en vaut pas la peine ! Et je dis ça par expérience personnelle et d’autres amies : s’il n’est pas capable d’accepter vos poils, il se montrera aussi un connard dans plein de domaines (ex : racisme, exigence trop élevées _ou plutôt, trop nombreuses !_ envers le physique de sa femme, volonté d’avoir raison sur tous les sujets, impatience, tromperie lorsque vous serez enceintes, etc.). Et puis, comme je l’ai dit, il peut exister une énorme différence entre la théorie et la pratique : votre homme peut être repoussé à l’idée tout simplement car il ne sait pas à quoi peut ressembler une femme qui ne s’épile nulle part (cf le cliché de la femme-singe-qui-pue-qui-pète) , mais si vous lui demander d’essayer au moins de vous laisser ne pas vous épiler pendant 2 mois pour pouvoir juger en connaissance de cause (et s’il refuse, par pitié, LARGUEZ-LE, encore une preuve d’étroitesse d’esprit et de sexisme, vous valez mieux que ça !), je suis à 100 % sûre qu’il se rendra compte que finalement, vous n’en êtes pas moins belle dans votre naturalité, au contraire, ou que son amour ne s’arrête pas à des poils dans le cas où il vous préfèrerait toujours épilée. Dans le cas contraire, cela signifie tout simplement qu’il ne vous aime pas, donc justement, arborez vos poils : ils vous permettront dès le départ d’identifier les futurs-ex et donc d’éviter une perte de temps supplémentaire !
Ce que je dis vaut également et surtout pour les plans culs ou les amitiés améliorées, si vous ne souhaitez vous poser dans une relation sérieuse qu’avec votre « prince charmant ». Un mec qui vous demande l’intégrale, c’est clairement qu’il vous prend pour une actrice porno. Attention, je ne dis pas que tous les hommes qui aiment ça sont des connards, bien qu’il soit sûr que s’ils préfèrent ça à un joli entrejambe doté de sa fourrure, c’est uniquement car ils ont été brainwashés aux films porno avant de découvrir un vrai corps de femme. Je pense clairement (et mon expérience/ celles d’amies) prouve que si un mec va jusqu’à vous le demander, c’est que son intérêt passe clairement avant votre perception du traitement que vous voulez prodiguer à votre corps. Donc si vous lui dites clairement que vous n’en avez pas envie et exposez les raisons de votre réticence, soit il prendra conscience d’avoir fait une erreur et il s’excusera, soit il ne voudra pas en démordre et dans ce cas, soyez sûre qu’il ne vaudra pas la peine dans les autres domaines de la vie non plus ! Et si le fait de savoir qu’il vous préfèrerait autrement vous met mal à l’aise, c’est lui qui doit virer, pas les poils que vous souhaitez garder. Car si quelqu’un qui vous aime vraiment saura accepter vos poils, il est en revanche très désagréable de se voir infliger des règles contraignantes même pour un plan cul ou une histoire que vous souhaitez délibérément non sérieuse, car le sexe (soit l’unique chose que vous partagez) est fait pour décompresser et pas pour se prendre la tête !
Voilà, je crois que j’ai tout dit !
- InvitéInvité
Re: Pilosité et influence sociétale
29.08.13 10:24
Je suis d'accord avec bcp de choses, mais pas avec :
Garder ses poils aux aisselles (même en été) et aux jambes est complètement différent. Je connais plusieurs femmes qui gardent leurs poils aux aisselles et ne feraient pas pareil aux jambes (parce que pas joli, ça ne se fait pas...).Seules les femmes étant capables de ne pas s’épiler peuvent affirmer qu’elles s’épilent par choix : car elles sont capables de ne pas s’épiler. Celles qui ont participé à Armpits4August et ne s’épilent plus que les jambes s’épilent par choix, car elles sont capables de ne pas s’épiler une autre partie du corps visible.
Re: Pilosité et influence sociétale
29.08.13 10:43
Oui, c'est un petit réducteur. Cela dépend évidemment de la quantité des poils aux jambes, de leur visibilité.
Re: Pilosité et influence sociétale
29.08.13 11:03
ça dépend, moi j'ai eu beaucoup plus de mal pour les aisselles que pour les jambes, mais peut-être parce que j'ai pas beaucoup de poils aux jambes
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Pilosité et influence sociétale
29.08.13 12:04
Pour moi poils aux aisselles et poils aux jambes n'ont pas la même signification.
Mes poils sur les jambes ne sont pas très visibles (peu nombreux et plutôt situés sur le partie intérieure des mollets). Pourtant je redoute des commentaires (= sale, négligée...). Cette "timidité" est d'autant plus bizarre de ma part qu'en revanche je ne crains pas de sortir avec des Tshirts bardés de slogans politiques provocateurs (Class war, Police partout justice nulle part, etc.)! Peut-être parce que je me sens prête à assurer face aux réactions que mes Tshirts peuvent provoquer alors que je ne suis pas assez "rôdée" pour répondre à celleux qui me diraient: "Berk, c'est pas beau, c'est dégoutant"...
Pour les poils sous les aisselles (pourtant peu abondants), c'est autre chose, je ressens cette pilosité comme beaucoup plus sexualisée. Les montrer à la plage ça ne me gêne pas parce que même montrer mes seins, dans ce contexte particulier, n'a pas de signification sexuelle. D'ailleurs je ne suis pas non plus gênée par les poils pubiens qui dépassent un peu du maillot. Mais les poils des aisselles en ville... pour moi ce serait comme montrer des poils pubiens, je le ressentirais comme de l'exhibitionnisme sexuel et ça non plus je ne l'assume pas (puisque ça ne correspond pas à une volonté de ma part).
Mes poils sur les jambes ne sont pas très visibles (peu nombreux et plutôt situés sur le partie intérieure des mollets). Pourtant je redoute des commentaires (= sale, négligée...). Cette "timidité" est d'autant plus bizarre de ma part qu'en revanche je ne crains pas de sortir avec des Tshirts bardés de slogans politiques provocateurs (Class war, Police partout justice nulle part, etc.)! Peut-être parce que je me sens prête à assurer face aux réactions que mes Tshirts peuvent provoquer alors que je ne suis pas assez "rôdée" pour répondre à celleux qui me diraient: "Berk, c'est pas beau, c'est dégoutant"...
Pour les poils sous les aisselles (pourtant peu abondants), c'est autre chose, je ressens cette pilosité comme beaucoup plus sexualisée. Les montrer à la plage ça ne me gêne pas parce que même montrer mes seins, dans ce contexte particulier, n'a pas de signification sexuelle. D'ailleurs je ne suis pas non plus gênée par les poils pubiens qui dépassent un peu du maillot. Mais les poils des aisselles en ville... pour moi ce serait comme montrer des poils pubiens, je le ressentirais comme de l'exhibitionnisme sexuel et ça non plus je ne l'assume pas (puisque ça ne correspond pas à une volonté de ma part).
- InvitéInvité
Re: Pilosité et influence sociétale
29.08.13 12:16
Ce que je voulais dire c'est que ce n'est pas parce qu'on assume nos poils à un endroit qu'on est nécessairement prêtes à les assumer partout.
Comme sardine, pour moi, aux poils de jambes est communément lié le fait que ce soit sale, un manque d'entretien, etc. Par contre, je ne fais aucun lien entre mes poils axillaires et le sexe.
Comme sardine, pour moi, aux poils de jambes est communément lié le fait que ce soit sale, un manque d'entretien, etc. Par contre, je ne fais aucun lien entre mes poils axillaires et le sexe.
- colcatAncien⋅ne
- Messages : 892
Date d'inscription : 05/06/2012
Re: Pilosité et influence sociétale
29.08.13 12:18
J'ai beaucoup de poils aux jambes et j'évite de les montrer j'assume pas. Par contre je ne me soucie pas que mon jean remonte et qu'on voit les poils du bas de mes jambes.
Les poils aux aisselles, ils dépassent des manches très courtes, m'en fous. Je porte peu de débardeurs par ailleurs (cf. ma relation au soleil d'une part, et du au fait aussi que je n'aime pas avoir le haut de la poitrine à l'air car je redoute les courants d'air à cet endroit) ; je ne fais aucun lien non plus entre poils aux aisselles et poils pubiens, je ne ressens aucune connotation sexuelle là dedans.
Les poils aux aisselles, ils dépassent des manches très courtes, m'en fous. Je porte peu de débardeurs par ailleurs (cf. ma relation au soleil d'une part, et du au fait aussi que je n'aime pas avoir le haut de la poitrine à l'air car je redoute les courants d'air à cet endroit) ; je ne fais aucun lien non plus entre poils aux aisselles et poils pubiens, je ne ressens aucune connotation sexuelle là dedans.
Re: Pilosité et influence sociétale
29.08.13 14:23
Le lien sexuel entre poils aux aisselles et poils pubiens n'est pas automatique comme on peut le constater mais il semblerait que le lien se fasse parfois inconsciemment, ce qui expliquerait le rejet de la pilosité de la part de certaines personnes, quand elles voient des poils aux aisselles chez une femme.
En tout cas, le rejet était conscient pendant des siècles, ce qui explique l'absence des poils sur le corps des femmes parce que ça rappelait qu'elles avaient atteint la maturité sexuelle.
En tout cas, le rejet était conscient pendant des siècles, ce qui explique l'absence des poils sur le corps des femmes parce que ça rappelait qu'elles avaient atteint la maturité sexuelle.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum