Comment les violences sexistes sont traitées dans les médias
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Quand les faits de violence remontent à l'enfance et qu'en plus, le violeur a autorité sur la victime, je pense que les ressentis de la victime sont biaisés, il y a une espèce d'estompement du libre arbitre dû aux 2 éléments que j'ai cités.
En fait je crois qu'il faut se préoccuper de comportement de l'agresseur OU du ressenti de la victime.
S'il y a ressenti, généralement on peut toujours détecter un comportement d'agresseur. Par contre, de nombreuses femmes sont agressées quotidiennement, sans qu'elles "s'en rendent compte"/sans que ça les traumatise (des exemples j'en ai des tonnes dans ma vie et celles des autres et je pense que c'est, parfois, parce qu'on est "habitué"), mais ça n'enlève en rien la responsabilité de l'agresseur
Ensuite, j'ai été récemment confronté à un autre cas : la fille est clairement mal/dégoûtée/coupable à propos d'une relation qu'elle a eu quand elle était plus jeune. Je n'ai pas vraiment de détail, rien sur l'agresseur, mais selon son idée, elle aurait fait une fellation sans le désirer/vouloir mais sans que l'agresseur (dsl si du coup c'est pas le bon terme) lui demande quoi que ce soit (enfin c'est ce qui semble ressortir de ses propos, mais elle culpabilise tellement que peut-etre elle exclut totalement ce que ce mec aurait pu faire/dire pour l'inciter à). Et de son ressenti, c'est un viol (ce n'est pas elle qui le dit mais moi). Pour autant, y a-t-il un agresseur ? Là on est dans le cas typique où c'est vraiment la société qui a forcé cette fille a avoir une relation sexuelle (parce que c'est ce qu'elle croyait qu'elle devait faire). J'appelle ça tout de même un viol. Un viol sans violeur peut-etre. Mais je pense que ça reste le cas.
Je ne trouve pas être contradictoire pour autant
S'il y a ressenti, généralement on peut toujours détecter un comportement d'agresseur. Par contre, de nombreuses femmes sont agressées quotidiennement, sans qu'elles "s'en rendent compte"/sans que ça les traumatise (des exemples j'en ai des tonnes dans ma vie et celles des autres et je pense que c'est, parfois, parce qu'on est "habitué"), mais ça n'enlève en rien la responsabilité de l'agresseur
Ensuite, j'ai été récemment confronté à un autre cas : la fille est clairement mal/dégoûtée/coupable à propos d'une relation qu'elle a eu quand elle était plus jeune. Je n'ai pas vraiment de détail, rien sur l'agresseur, mais selon son idée, elle aurait fait une fellation sans le désirer/vouloir mais sans que l'agresseur (dsl si du coup c'est pas le bon terme) lui demande quoi que ce soit (enfin c'est ce qui semble ressortir de ses propos, mais elle culpabilise tellement que peut-etre elle exclut totalement ce que ce mec aurait pu faire/dire pour l'inciter à). Et de son ressenti, c'est un viol (ce n'est pas elle qui le dit mais moi). Pour autant, y a-t-il un agresseur ? Là on est dans le cas typique où c'est vraiment la société qui a forcé cette fille a avoir une relation sexuelle (parce que c'est ce qu'elle croyait qu'elle devait faire). J'appelle ça tout de même un viol. Un viol sans violeur peut-etre. Mais je pense que ça reste le cas.
Je ne trouve pas être contradictoire pour autant
- GruntBanni·e
- Messages : 2074
Date d'inscription : 27/09/2011
Ben, ce que je ne comprends pas, c'est où est le problème si les victimes ne déclarent pas que le comportement de l'agresseur est nocif.ko a écrit:
Eh bien, on peut remplacer la question du consentement par ressenti des victimes. Dans les cas de viol, cette parole est peu ou mal écoutée; évidemment, alors, face à cette situation, il est nécessaire de mettre en avant la parole des victimes; mais ça n'empêche pas de s'interroger sur la position des agresseurs dans les cas ou la parole des victimes ne suffit pas à rendre compte de l'aspect nocif du comportement de l'agresseur.
Sais pas si c'est très clair...
Je vais me faire l'avocat du diable : est-ce que ce n'est pas la société, aussi, qui l'a convaincue à posteriori que ce qu'elle a fait sur le moment était mal ?Elfvy a écrit:
Ensuite, j'ai été récemment confronté à un autre cas : la fille est clairement mal/dégoûtée/coupable à propos d'une relation qu'elle a eu quand elle était plus jeune. Je n'ai pas vraiment de détail, rien sur l'agresseur, mais selon son idée, elle aurait fait une fellation sans le désirer/vouloir mais sans que l'agresseur (dsl si du coup c'est pas le bon terme) lui demande quoi que ce soit (enfin c'est ce qui semble ressortir de ses propos, mais elle culpabilise tellement que peut-etre elle exclut totalement ce que ce mec aurait pu faire/dire pour l'inciter à). Et de son ressenti, c'est un viol (ce n'est pas elle qui le dit mais moi). Pour autant, y a-t-il un agresseur ? Là on est dans le cas typique où c'est vraiment la société qui a forcé cette fille a avoir une relation sexuelle (parce que c'est ce qu'elle croyait qu'elle devait faire).
Autrement dit, elle l'a mal vécu sur l'instant, ou bien elle a "appris" à mal le vivre parce qu'on lui a fait comprendre que c'était "pas bien" ?
mal vécu sur l'instant.
je sais que y a une théorie (à la Iacub) qui dit que c'est parce que la société rend telle chose traumatisante que ça l'est. Mais je crois que c'est bien plus complexe que ça. En pratique, je doute que ça puisse se vérifier. Et je pense que c'est surtout lié à son identité. Au fait que notre "corps dit non" mais on le force quand meme (parce que justement la société nous dit de le faire)
je sais que y a une théorie (à la Iacub) qui dit que c'est parce que la société rend telle chose traumatisante que ça l'est. Mais je crois que c'est bien plus complexe que ça. En pratique, je doute que ça puisse se vérifier. Et je pense que c'est surtout lié à son identité. Au fait que notre "corps dit non" mais on le force quand meme (parce que justement la société nous dit de le faire)
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
là encore, réponse dans l'article:Ben, ce que je ne comprends pas, c'est où est le problème si les victimes ne déclarent pas que le comportement de l'agresseur est nocif.
On peut faire un parrallèle au temps de l'esclavage, aussi, il devait bien en avoir des esclaves qui étaient consentants (la notion de "servitude volontaire" décortiquée par Carol Pateman, mais qui avait originellement développée par la Boétie (que je découvre en écrivant ce post (super intéressant!)) ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire ) avec pistes pour ce questionnement inside wikipédia, je trouve ).Si demain je demande qu’on me batte me tue pour que mes proches aient l’argent de l’assurance-vie, la personne qui m’assassinera n’en sera pas moins un-e assassin-e. Si un homme est torturé pendant la guerre, alors qu’il s’est lui-même engagé dans cette guerre pour une raison ou une autre, on n’ira pas dire que c’est bien fait pour lui, que s’il s’est engagé dans la guerre, c’est qu’il est consentant. On dira qu’il a été torturé.
Moi, ce qui me pose réellement question, c'est que l'on ne comprenne pas "instinctivement" où est le problème. Pour moi c'est un signe (là encore, ce n'est pensée de manière blessante, ni formulé pour être une critique personnelle). Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas produire des arguments répondant à ce type de questionnement, hein.
- GruntBanni·e
- Messages : 2074
Date d'inscription : 27/09/2011
Disons que ça me met très mal à l'aise (j'insiste sur le "très") quand la société vient dire aux individus que ce qu'ils vivent n'est pas souhaitable.ko a écrit:
Moi, ce qui me pose réellement question, c'est que l'on ne comprenne pas "instinctivement" où est le problème. Pour moi c'est un signe (là encore, ce n'est pensée de manière blessante, ni formulé pour être une critique personnelle).
Ça donne très vite ce genre d'exemples :
http://celinejayromerobinet.yagg.com/2012/03/24/up-date3-la-fillette-trans-va-etre-internee/
Et, je sais pas pourquoi, mais ce genre de choses me font hurler plus que tout. C'est le poids de la société qui dit "On s'en fout, on est nombreux donc on a raison". Du coup, oui, j'ai tendance à placer un peu au-dessus de tout le "libre" arbitre des individus. Avec de grandes réserves quand certains éléments remettent en cause cette notion de liberté de choix (le fait d'avoir autorité, par exemple).
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
Mais laisser sa fille vivre son identité de genre ne rapporte pas grand chose au parent (en tout cas pas si le désir de changer vient de l'enfant, je suppose que des fois comme dans d'autres situations, les parent peuvent investir d'une manière particulière ce désir/ou le rejetter, comme c'est bien plus souvent le cas à mon avis, vu les normes qui nous forment). Pouvoir avoir un rapport sexuel avec son enfant, ça rapporte un orgasme (sans compter l'intérêt d'avoir plusieurs personnes dépendantes de soi à son service sexuel).
Et pour toi, la liberté de choix n'est pas remise en cause dans le cadre d'une "relation" parent enfant ou le père viole son enfant depuis qu'elle a 10 ans?
Et le fait que le père sait très bien que les conditions d'une liberté de choix ne sont pas réunies pour sa fille de 10ans et utilise justement cette absence de liberté de choix pour imposer le sien n'est pas nocif?
Je sais pas ce qu'il te faut.
Et pour toi, la liberté de choix n'est pas remise en cause dans le cadre d'une "relation" parent enfant ou le père viole son enfant depuis qu'elle a 10 ans?
Et le fait que le père sait très bien que les conditions d'une liberté de choix ne sont pas réunies pour sa fille de 10ans et utilise justement cette absence de liberté de choix pour imposer le sien n'est pas nocif?
Je sais pas ce qu'il te faut.
- GruntBanni·e
- Messages : 2074
Date d'inscription : 27/09/2011
Ça me donne l'impression d'un conflit d'influence entre deux pouvoirs, celui des parents et celui de la société, et d'une totale impossibilité de définir un point de vue neutre (donc, du fait que la notion de "libre arbitre" est utopique).
Les enfants vivent une chose, la société dit que c'est mal => conflit.
Avec un peu de recul je me rends compte qu'il y a des choses objectivement plus intrusives que les parents se permettent (la circoncision par exemple), ou des exemples de cultures dans lesquelles des relations sexuelles adulte-enfant étaient normales (rite de passage à l'âge adulte chez les grecs anciens). Du coup j'ai vraiment l'impression que c'est ce conflit entre la société et le vécu des enfants qui crée le malaise (et non les gestes eux-mêmes). Surtout si les adultes entretiennent un climat malsain de mensonge et de dissimulation (forcément, ils ne vont pas crier sur les toits qu'ils font quelque chose d'interdit).
Les enfants vivent une chose, la société dit que c'est mal => conflit.
Avec un peu de recul je me rends compte qu'il y a des choses objectivement plus intrusives que les parents se permettent (la circoncision par exemple), ou des exemples de cultures dans lesquelles des relations sexuelles adulte-enfant étaient normales (rite de passage à l'âge adulte chez les grecs anciens). Du coup j'ai vraiment l'impression que c'est ce conflit entre la société et le vécu des enfants qui crée le malaise (et non les gestes eux-mêmes). Surtout si les adultes entretiennent un climat malsain de mensonge et de dissimulation (forcément, ils ne vont pas crier sur les toits qu'ils font quelque chose d'interdit).
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
ben oui...donc, du fait que la notion de "libre arbitre" est utopique
Ce qui n'empêchait pas les relations de domination. Car chez les grecs dans l'antiquité et dans de nombreuses sociétés d'hier ou d'aujourd'hui, le fait d'être plus agé donne/ait accès à des privilèges matériels. Ce qui n'aurait pas enlevé le problème, donc.des exemples de cultures dans lesquelles des relations sexuelles adulte-enfant étaient normales
- InvitéInvité
Grunt a écrit:Là, je suis étonné : il me semblait qu'au contraire les mouvements féministes insistaient sur le ressenti de la victime. Au-delà des intentions de l'agresseur (qui va toujours déclarer de bonnes intentions, que ce soit le cas ou pas), au-delà de son comportement (le même comportement pouvant être perçu très différente selon si la victime pense "Bon, il attend quoi pour m'embrasser ?" ou "Il me fout la paix quand, ce pénible bien moche ?"), je croyais que c'était le ressenti de la personne qui définissait l'oppression.
En tout cas, c'est ce que j'ai retenu de différents "manuels" expliquant aux hommes comment se comporter, qu'il s'agisse :
- de milieux féministes, y compris en ligne (salons IRC par exemple),
- de faciliter l'arrivée de femmes dans des milieux majoritairement masculin,
Et c'est tjs cette idée qui revient : Si quelqu'un se dit victime d'un acte, c'est sa parole qui compte, même si l'oppresseur n'a pas conscience d'être oppresseur et présente son acte comme anodin.
Du coup il me semble que ça entre un peu en conflit avec cette idée selon laquelle ce qui importe est la façon dont l'oppresseur agit.
Je réagis au message de ko avec lequel je ne suis pas d'accord.ko, à Grunt, a écrit:Je trouve que la façon dont tu pense est très "raisonnante"
(en fait j'ai un peu ma théorie perso là dessus; j'ai l'impression que lorsque l'on est dominant-e dans un système, on a pas l'"intuition"(bon, faudrait que je développe plus ce truc, hein) de ce qui va bien et de ce qui ne va pas(c'est plus difficile de développer de l'empathie, parce que l'on manque de "vécu" pour comparer); pour cela, on est obligé de développer, pour compenser, beaucoup plus de pensées logiques, d'argumentations; ce qui explique que tu demandes toujours des explications logiques à tout.
En fait, j'ai l'impression que tu restes dans une analyse strictement logique du discours uniquement, alors que ce discours doit nécessairement varier en fonction de la réalité, et donc, éventuellement, apparaître comme contradictoire. (ce n'est pas une critique du tout, hein, juste une réflexion que je me suis faite aussi à mon propos dans d'autres situations)).
Non, on a tous de l'intuition. D'ailleurs, les pensées logiques ne sont pas là pour compenser l'intuition, mais pour la compléter. Enfin, avant le début de la réflexion, l'intuition de départ est faillible. Parfois, elle ne vaut même rien.
I) Tout le monde a de l'intuition.
Que l'on soit dominant ou dominé, que la société nous range dans la case rationnel ou dans la case intuitif, je pense que nous avons TOUS de l'intuition. Seulement, nous n'y accordons pas tous la même importance.
Par exemple, si on me dit que tel père a couché avec sa fille mineure, sans me donner de précision alors, avant que je ne commence à réfléchir, les 1res pensées qui me traverseront l'esprit seront :
-Un père qui couche avec sa fille, c'est MAL.
-Une adolescente mineure hétérosexuelle ne peut jouir sexuellement qu'avec des garçons à peu près de son âge, et non pas avec des vieux moches.
-Normalement, on n'éprouve pas de désir sexuel envers les membres de sa famille. On ne peut donc pas jouir sexuellement avec un membre de sa famille.
-Une fille qui sort avec son père ne jouit pas. Le père l'a manipulée pour qu'elle désire une relation dont elle souffre, comme certaines femmes qui choisissent de rester avec des machos qui les font souffrir.
-C'est comme un viol. Cette fille aura probablement plus de chance de tomber dans la dépression et de se suicider que si elle n'avait pas eu cette relation avec son père.
Voilà ce que mon intuition me dit. Cependant, maintenant, je n'accorde pas suffisamment de crédit à cette intuition pour conclure qu'une relation sexuelle entre un père et sa fille soit forcément mauvaise.
II) L'intuition, avant la phase de réflexion, n'est pas un bon critère moral.
Quand je me demande si quelque chose est moral ou immoral, l'expérience m'a montré que l'intuition sans réflexion n'était pas toujours un bon critère.
Premièrement, on voit d'abord le court terme. Quand on fait face à un acte qui cause du mal à court terme mais du bien à long terme, l'intuition immédiate nous dit que c'est MAL. Par contre, APRES que l'on commence à se projeter dans le futur, l'intuition nous dit "tiens, finalement, voilà quelque chose de bien".
Deuxièmement, l'intuition se base sur des préjugés. Par exemple, vous avez lu mon affirmation "Une adolescente mineure hétérosexuelle ne peut jouir sexuellement qu'avec des garçons à peu près de son âge, et non pas avec des vieux moches". Ce n'était pas très intelligent, hein ? Je n'ai même pas vérifié si c'était vrai ou pas. Mais ça, l'intuition, elle s'en fout. Elle se sert joyeusement dans la boîte à préjugés. Et puis, la plus grosse partie du contenu de cette boîte à préjugés vient de notre société qui n'est pas une source fiable.
III) L'intuition n'est un bon arbitre qu'à la fin.
Une fois que l'on a vérifié si nos préjugés étaient vrais et que l'on a pris conscience de l'ensemble des conséquences d'un acte, c'est à ce moment que notre intuition peut nous dire si cet acte est bien ou mal. Et cette intuition n'arrivera pas forcément à la même conclusion qu'au départ.
Remarque : J'ai hésité entre poster ma réponse ici et créer un nouveau topic. Si on ne discute pas longtemps, alors j'ai bien fait de poster ma réaction ici. Sinon, il faudra déplacer la discussion hors sujet dans un nouveau topic sur l'intuition.
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
J'ai l'impression que tu penses que je parlais en terme de valorisation/ dévalorisation (comme quoi l'intuition serait mieux que la réflexion). Ce qui n'était pas le cas.Quand je me demande si quelque chose est moral ou immoral, l'expérience m'a montré que l'intuition sans réflexion n'était pas toujours un bon critère.
Et je n'entendais pas l'intuition de la même manière et à propos des mêmes chose que les exemples que tu as donné (c'était plus spécifique (d'où les guillemets), en fait, ça pourrait aller dans un topic du style "modes de connaissance/conscience des dominations"). Ni que je n'étais en train de dire que les dominants n'avaient pas d'intuition du tout (même si je vois bien que c'est comme cela que ça pouvait être compris).
En fait je crois qu'il faudra vraiment faire une topic consacré à cela, parce que j'ai plusieurs lectures qui me viennent en tête et qu'il faudrait que je rédige (pas l'envie maintenant, mais c'est dans ma to do's list).
- InvitéInvité
J'ai donc mal interprété. Au temps pour moi.
- GruntBanni·e
- Messages : 2074
Date d'inscription : 27/09/2011
Marrant, ce que tu appelles "intuition" je dirais plutôt que c'est des "idées reçues".. pas parce qu'elles sont forcément fausses, mais parce qu'on les reçoit (de notre éducation, de nos parents, de la société..), souvent sans les remettre en cause. Tout le monde nous les répète avec le même caractère d'évidence que "le feu brûle".
Ce que j'appelle "intuition" c'est un peu l'inverse, c'est un guide personnel et intime qui se contente de nous dire "bon/pas bon", quelque chose de physique, de corporel.
Ce que j'appelle "intuition" c'est un peu l'inverse, c'est un guide personnel et intime qui se contente de nous dire "bon/pas bon", quelque chose de physique, de corporel.
- InvitéInvité
En ce qui me concerne, je mets le libre-arbitre très haut. Avec la nuance quand même qu'il ne faut pas que la liberté de l'un porte atteinte aux autres (ce qui veut dire que, pour moi, les 4X4 notamment, ne devraient pas avoir leur place en ville).Grunt a écrit: Du coup, oui, j'ai tendance à placer un peu au-dessus de tout le "libre" arbitre des individus. Avec de grandes réserves quand certains éléments remettent en cause cette notion de liberté de choix (le fait d'avoir autorité, par exemple).
Sinon, pour les enfants victimes d'inceste et/ou de pédophilie, ceux que je connais (devenus adultes) se sentent souvent responsables de ce qui leur est arrivé. "J'aurais dû agir autrement"...
A tort ou à raison, je fais un parallèle avec les personnes victimes de viol chez qui on va chercher les torts...
Aujourd'hui, c'est le fait d'avoir de l'argent qui donne des privilèges (y compris quand hérité ou quand gagné de manière "pas vraiment propre"). Et puis sans doute aussi le fait d'être né ici plutôt que là-bas (ce sur quoi on n'a pourtant aucun mérite).ko a écrit:Ce qui n'empêchait pas les relations de domination. Car chez les grecs dans l'antiquité et dans de nombreuses sociétés d'hier ou d'aujourd'hui, le fait d'être plus agé donne/ait accès à des privilèges matériels. Ce qui n'aurait pas enlevé le problème, donc.
Nurja a écrit:Aujourd'hui, c'est le fait d'avoir de l'argent qui donne des privilèges (y compris quand hérité ou quand gagné de manière "pas vraiment propre"). Et puis sans doute aussi le fait d'être né ici plutôt que là-bas (ce sur quoi on n'a pourtant aucun mérite).
aujourd'hui seulement ? Il me semble que c'est le cas depuis des millénaires non ?
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Grunt a écrit:Du coup j'ai vraiment l'impression que c'est ce conflit entre la société et le vécu des enfants qui crée le malaise (et non les gestes eux-mêmes).
Pas d'accord. Quand j'étais ado, j'en chiais psychiquement sans même savoir pourquoi.Ce n'est qu'après que, petit à petit, j'ai pu faire le lien et comprendre qu'il y avait quelque chose de malsain avec David (ouais, je l'emmerde, je donne son prénom). J'étais trop jeune pour saisir vraiment ce qui se tramait, et c'est surtout ce décalage entre lui qui menait le jeu et moi qui n'étais même pas capable de donner ou non un consentement, puisque je ne me rendais compte des choses qu'inconsciemment, qui créait le malaise. Ce qui ne m'empêchait pas de l'apprécier et de le considérer comme un très bon ami, d'être contente quand il venait, etc.
- GruntBanni·e
- Messages : 2074
Date d'inscription : 27/09/2011
Est-ce qu'à ton avis, ç'aurait été différent s'il avait agit au vu et au su de tous, en étant totalement explicite et transparent dans ses intentions ? Ne serait-ce que pour la possibilité de prendre conscience de ce qu'il voulait et répondre "non" ?Araignée a écrit:Grunt a écrit:Du coup j'ai vraiment l'impression que c'est ce conflit entre la société et le vécu des enfants qui crée le malaise (et non les gestes eux-mêmes).
Pas d'accord. Quand j'étais ado, j'en chiais psychiquement sans même savoir pourquoi.Ce n'est qu'après que, petit à petit, j'ai pu faire le lien et comprendre qu'il y avait quelque chose de malsain avec David (ouais, je l'emmerde, je donne son prénom). J'étais trop jeune pour saisir vraiment ce qui se tramait, et c'est surtout ce décalage entre lui qui menait le jeu et moi qui n'étais même pas capable de donner ou non un consentement, puisque je ne me rendais compte des choses qu'inconsciemment, qui créait le malaise. Ce qui ne m'empêchait pas de l'apprécier et de le considérer comme un très bon ami, d'être contente quand il venait, etc.
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Non. Parce qu'à douze ou treize ans, je n'avais simplement pas la capacité de comprendre ce qu'il voulait. Comme dit mon psy, les enfants ont une sexualité, seulement ce n'est pas la même que celle des adultes, c'est une sexualité en formation, et donc quand les deux se rencontrent, y a malaise (un peu comme si quelqu'un m'expliquait ses intentions envers moi mais dans une langue que je ne comprends pas).
Quand à agir au su et vu de tous, il se gênait pas trop (comme me demander devant ma mère de changer de T-shirt parce qu'il préférait celui de la veille qui était plus moulant). J'ai jamais eu le sentiment qu'il y avait quelque chose de secret, à cacher. Si je ne disais rien, c'est juste parce que je ne voyais rien (mais je ramassais quand même).
Quand à agir au su et vu de tous, il se gênait pas trop (comme me demander devant ma mère de changer de T-shirt parce qu'il préférait celui de la veille qui était plus moulant). J'ai jamais eu le sentiment qu'il y avait quelque chose de secret, à cacher. Si je ne disais rien, c'est juste parce que je ne voyais rien (mais je ramassais quand même).
- InvitéInvité
Effectivement. Mais c'est loin de s'améliorer et même, j'ai l'impression qu'aujourd'hui on trouve cela "moral".pierregr a écrit:Nurja a écrit:Aujourd'hui, c'est le fait d'avoir de l'argent qui donne des privilèges (y compris quand hérité ou quand gagné de manière "pas vraiment propre"). Et puis sans doute aussi le fait d'être né ici plutôt que là-bas (ce sur quoi on n'a pourtant aucun mérite).
aujourd'hui seulement ? Il me semble que c'est le cas depuis des millénaires non ?
Quand on oblige un enfant à embrasser un adulte pour dire bonjour (ce que bcp trouveront sans doute juste un geste de politesse normale), même si c'est la personne qui ne sent pas bon/bave/est collant/pique/fait peur... (choix multiples possibles ou même que l'enfant n'a simplement pas envie d'embrasser), ne lui apprend-on pas à ne pas faire confiance à son ressenti?Grunt a écrit:Est-ce qu'à ton avis, ç'aurait été différent s'il avait agit au vu et au su de tous, en étant totalement explicite et transparent dans ses intentions ?Araignée a écrit:Pas d'accord. Quand j'étais ado, j'en chiais psychiquement sans même savoir pourquoi.Ce n'est qu'après que, petit à petit, j'ai pu faire le lien et comprendre qu'il y avait quelque chose de malsain avec David ...Grunt a écrit:... l'impression que c'est ce conflit entre la société et le vécu des enfants qui crée le malaise (et non les gestes eux-mêmes).
- akkana—
- Messages : 344
Date d'inscription : 29/08/2012
Tout à fait, c'est typiquement le genre de choses que les enfants vivent au quotidien et dont personne ne voit le problème...Quand on oblige un enfant à embrasser un adulte pour dire bonjour (ce que bcp trouveront sans doute juste un geste de politesse normale), même si c'est la personne qui ne sent pas bon/bave/est collant/pique/fait peur... (choix multiples possibles ou même que l'enfant n'a simplement pas envie d'embrasser), ne lui apprend-on pas à ne pas faire confiance à son ressenti?
- Epinie—
- Messages : 240
Date d'inscription : 18/10/2012
akkana a écrit:Tout à fait, c'est typiquement le genre de choses que les enfants vivent au quotidien et dont personne ne voit le problème...Quand on oblige un enfant à embrasser un adulte pour dire bonjour (ce que bcp trouveront sans doute juste un geste de politesse normale), même si c'est la personne qui ne sent pas bon/bave/est collant/pique/fait peur... (choix multiples possibles ou même que l'enfant n'a simplement pas envie d'embrasser), ne lui apprend-on pas à ne pas faire confiance à son ressenti?
Un jour dans l'émission les maternelles ils parlaient de ça, en disant que ça facilitait les comportement pédophiles parce que l'enfant avait peur d'être malpoli et de se faire enguirlander. Quand je rencontre un enfant, peu importe son âge, je ne lui fais la bise que s'il vient vers moi. Et au bout d'un moment ils viennent d'eux-même, quand ils ont confiance.
Les parents des enfants que je garde me font la bise et ça me gêne un peu. Ca fait un peu trop "proche" mais s'ils sont super sympa. Mais si tu refuses tu passes pour une grosse prétentieuse, je le sais ça m'est déjà arrivé. J'ai rencontré une amie de mon ex (que je trouvais complètement débile au vu de leurs conversations sur fb, circonstance aggravante), je lui ai serré la main alors qu'elle avait esquissé un mouvement dans ma direction. Eh bien dans une autre de leur conversations elle s'est plaint du fait que je ne lui avais pas fait la bise: "elle est bizarre ta copine, elle avait qu'à le dire qu'elle ne voulait pas me faire la bise, elle se croit supérieure ou quoi???" Non, je n'aime tout simplement pas qu'on viole mon espace personnel...
Autant je suis intransigeante sur le bonjour, autant je ne force pas mes gamins à faire des bisous... Je leur apprend à serrer la main, les gens trouvent ça "cromignon". Moi, je ne fais pas la bise aux inconnus, je ne vois pas pourquoi les gosses le feraient. Ils ne sont pas en accès libre.
Quand on était au Vietnam, les gens attrapaient les gamins dans la rue pour les câliner. Ca les a choqués. Je ne vois pas la différence avec la bise.
Quand on était au Vietnam, les gens attrapaient les gamins dans la rue pour les câliner. Ca les a choqués. Je ne vois pas la différence avec la bise.
- Epinie—
- Messages : 240
Date d'inscription : 18/10/2012
Je suis parfaitement d'accord avec toi Kalista.
- Lubna—
- Messages : 359
Date d'inscription : 04/01/2013
Hallucinant..toujours plus haut le sommet de l ignominie.
Il faut peut être écrire à RMC non? Non que ça change la face du monde mais pour le principe...
Il faut peut être écrire à RMC non? Non que ça change la face du monde mais pour le principe...
- cleindoAncien⋅ne
- Messages : 2926
Date d'inscription : 20/01/2012
Ca me file des pulsions pas correctes du tout, et très sur le mode "expérimentation revancharde"...
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