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Culture du viol

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01.11.14 3:31
Suite de ce topic.

Salut, shun

Tu dis: «Après avoir discuté avec un nouveau membre (par MP) qui cherche à comprendre ce que les femmes vivent et contre quoi elles se battent je souhaite montrer ici qu'il n'y a pas de profil type d'homme mysogine, de violeur, de harceleur. Que tous les milieux sont concernés, que nous sommes également victimes quasiment dans tous les lieux de notre vie quotidienne.»

Pour le viol, tu as raison de dire qu'il n'y a pas de profil sociodémographique.  Des violeurs, il y en a dans tous les milieux. Il y a cependant un profil psychologique.  Il y a un trait commun à tous les violeurs. Leur niveau d'empathie est beaucoup plus bas que la moyenne.
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01.11.14 8:38
hm... j'ai de gros doutes sur ce point. La majorité des composants de la personnalité humaine fonctionnent selon un schéma de Gauss, un trait "beaucoup plus bas" que la moyenne implique une population très réduite.
Et j'ai tendance à penser qu'elle n'est pas si réduite que ça. Des sources sur ce "manque d'empathie" ?
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Ucralo

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01.11.14 9:43
HS (ou pas) sur l'empathie:
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01.11.14 10:27
Half of the MIT students surveyed think it's possible to "accidently" rape someone. When you consider undergraduates alone, this rises to 67 percent.
http://reason.com/blog/2014/10/28/1-in-6-mit-students-sexually-assaulted

Parallèlement à ça, la propension autoproclamée au viol a été plusieurs fois estimée par diverses études, elle tourne aux alentours de 35% de la population masculine:
http://www.sagepub.com/hillhsstudy/articles/Chapter08_Article%2001.pdf (et on ne parle que de l'autoproclamée là)

Sachant qu'elle augmente selon qu'on est ou pas, mis face à des blagues sexistes ( http://www.d.umn.edu/cla/faculty/jhamlin/3925/4925HomeComputer/Rape%20myths/Social%20Consequences.pdf ) je doute fortement que les violeurs aient un niveau "beaucoup plus bas" d'empathie; pour moi, c'est encore un moyen de rejeter la faute sur "l'autre qui est différent".
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01.11.14 11:20
Oui, mais c'est vrai qu'au moment d'un viol l'empathie est absente, l'agresseur se foutant royalement de ce que vit sa victime, et quand il ne s'en fout pas (ça arrive malheureusement), c'est encore pire.

Peut être que Pourquoipas pourrait nous donner une définition de l'empathie comme concept tel qu'il l'utilise dans ses propos
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01.11.14 11:32
Est-ce qu'on parle d'empathie par rapport aux femmes ou d'empathie comme notion psy ? Parce que l'empathie par rapport aux catégories considérées comme naturellement inférieures, les femmes, les personnes de couleurs, les enfants, les personnes âgées, les animaux, n'a pas sa place dans le patriarcat. C'est d'ailleurs pour cela que l'on peut faire des ponts entre les violences sexuelles misogynes et les violences sexuelles racistes, âgistes, spécistes et aussi en fonction de orientation sexuelle des victimes. Ou alors la majorité des gentes souffrent d'un cruel manque d'empathie, remarquez que vu que notre société fonctionne selon une stratégie de la violence institutionnalisée et légitime, on peut émettre la théorie que l'empathie nous fait sans doute défaut (mais que par conséquent, nous pourrions corriger cela par le vecteur éducatif ?).

Le patriarcat se fondant sur la virilité comme seule garante des droits et des privilèges, il a créé un filtre excluant afin de se garantir de toute prise de pouvoir par les catégories ne pouvant prétendre à la virilité. Pour faire un parallèle un peu facile mais je n'en ai pas d'autre en tête, la démocratie grecque ancienne basait son fonctionnement sur la participation des citoyens libres, mais excluant les femmes et les esclaves. De par leur statut "naturellement" inférieur, iels ne pouvaient prétendre à la citoyenneté et donc à participer à la démocratie. Les femmes, étant pourtant similaires aux hommes (j'entends par là, même espèce, même physionomie générale, vous voyez ?), sont encore confinées dans une catégorie de "faiblesse naturelle", aujourd'hui validée par le dogme scientifique (à une époque c'était le dogme religieux par exemple) ce qui permet aux hommes de conserver le pouvoir.

L'exemple du plafond de verre est une bonne illustration. C'est pour ça que les féminismes sont soit traités négativement par les médias, soit récupérés par des structures misogynes afin de les pourrir de l'intérieur. C'est n'est dans leur intérêt.
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01.11.14 13:00
Antisexisme a écrit:Je pense comme shun et Drärk. Le manque d'empathie envers des catégories de dominé-e-s (femmes, animaux, racisé-e-s) me semble être la règle.
+1 (et sur le reste de vos posts aussi, mais je trouve que cette phrase là résume bien que l'empathie, c'est loin d'être indépendant des structures politiques, c'est pas une faculté personnelle qu'on a ou qu'on a pas, bref, le viol n'est pas juste un problème de personnes).

En fait ça rejoint une réflexion que je me faisais y'a pas longtemps un autre sujet : on lit parfois que « l'amour en fait c'est juste une question d'hormones » avec le sous-entendu plus ou moins explicite que les hormones expliquent le sentiment amoureux. Alors qu'en fait on peut voir les choses dans l'autre sens : le sentiment amoureux provoque telle réaction hormonale, ou penser que les deux s'entretiennent mutuellement, etc. En tout cas c'est significatif de choisir d'arrêter la questionnement à « les hormones sont la cause » plutôt que de continuer à se demander « et c'est quoi la cause de ces modifications hormonales » ?

Là je trouve qu'il y a de ça : si on s'arrête à « les violeurs ont moins d'empathie » on évite de se demander pourquoi ils ont moins d'empathie, or c'est là que d'une part on peut mieux comprendre ce qui se passe (en particulier pourquoi les femmes sont l'écrasante majorité des victimes) et puis surtout agir pour changer les choses.
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01.11.14 13:33
Bonjours Jonas.

Tu dis: « La majorité des composants de la personnalité humaine fonctionnent selon un schéma de Gauss, un trait "beaucoup plus bas" que la moyenne implique une population très réduite.»
«beaucoup plus bas» n'était peut-être pas la bonne formule.  «statistiquement plus bas» serait probablement plus appropriés.

Tu demandes: «Des sources sur ce "manque d'empathie" ?»
Pour les sources, il y en a beaucoup.  De mon côté, mes texbooks sont au bureau et je n'ai pas vraiment envie de chercher la source qui serait la plus convaincante pour toi.  Par ailleurs, en criminologie, il n'y a pas de fureteur de base de données gratuite aussi simple d'utilisation que MEDLINE en médecine.  Il faut se rabattre sur "Google Scholar" [[viol empathie]] et sur Copernic.
Disons alors simplement (de mémoire) que ce trait est connu depuis longtemps en clinique.  Il a, ensuite, fait l'objet de mesures systématiques. Je sais qu'aujourd'hui des instruments dont la fidélité et la validité sont établies sont actuellement utilisés en recherche.
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01.11.14 13:45
Salut Drärk,

En ce qui regarde le «manque d'empathie», je crois que tu as raison de mettre toutes les formes de violences discriminatoires dans un seul groupe. Il y aurait une parenté psychologique dans tout ça. Les instruments pour diagnostiquer la psychopathie, par exemple, s'intéressent à des manifestations de violence tangentielles, comme la violence envers les animaux. De mémoire, le fait d'avoir pris plaisir à faire souffrir de petits animaux durant l'enfance est fortement corrélé à un profil psychopathique à l'âge adulte. Pourquoi? Manifestation précoce d'un sévère manque d'empathie, j'imagine!
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01.11.14 14:37

Tu demandes: «Des sources sur ce "manque d'empathie" ?»
Pour les sources, il y en a beaucoup.  De mon côté, mes texbooks sont au bureau et je n'ai pas vraiment envie de chercher la source qui serait la plus convaincante pour toi.  Par ailleurs, en criminologie, il n'y a pas de fureteur de base de données gratuite aussi simple d'utilisation que MEDLINE en médecine.  Il faut se rabattre sur "Google Scholar" [[viol empathie]] et sur Copernic.
Disons alors simplement (de mémoire) que ce trait est connu depuis longtemps en clinique.  Il a, ensuite, fait l'objet de mesures systématiques. Je sais qu'aujourd'hui des instruments dont la fidélité et la validité sont établies sont actuellement utilisés en recherche.
La criminologie me semble adapté uniquement si tu parles des violeurs qui se font choper. Or, c'est une infime minorité qui se retrouvent derrière les barreaux (et sont donc étudiables par ce domaine si je ne m'abuse). A partir de là, on peut par exemple se demander si les violeurs qui se font choper ne sont pas ceux ayant le moins d'empathie pour une raison ou l'autre. Extrapoler à partir d'un échantillon ne marche que si l'on a une certitude qu'il est représentatif de la généralité, et dans le cas présent, on a - m'est avis - une claire suspicion que ce ne soit pas le cas.
En effet, si les criminels étaient représentatifs des violeurs, alors cela voudrait dire que ce qui sépare l'incarcération de la non-incarcération pour un violeur c'est "un coup de bol / malchance". D'une part, on sait déjà que toutes les discriminations systémiques entrent en ligne de compte; donc déjà, la chance prend du plomb dans l'aile. En sus, dans une culture du viol comme la nôtre, il paraît assez logique que des données apparaissent qui justifient les emprisonnements; laissant à penser qu'il y a des points communs entre les prisonniers qui sont en plus grande proportion que dans la population générale des violeurs. (un peu moins d'empathie par exemple ?)

Est-ce que le manque d'empathie est constant ou non ? Je me base sur un exemple perso d'une personne de mon entourage qui se montre en général très attentive/empathique, réellement soucieuse du bien être de sa partenaire mais qui dans un certain contexte à déjà violé cette même partenaire.
Gros +1 l'empathie varie très très différemment suivant le contexte; notamment parce que l'empathie peut se trouver en concurrence avec elle-même (deux individus, deux empathies possibles, si elles sont contradictoires crac) ou avec d'autres données (conditionnement social, habitude, etc.) Face à un même acte, l'empathie diffère selon de nombreuses données. (si une blague sexiste peut rendre plus acceptable pour un homme de violer...)
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01.11.14 14:52
PourquoiPäs : un petit hors-sujet de ma part, pourrais-tu éditer tes messages si tu souhaites ajouter du contenu ? Nous souhaitons éviter les doubles-post pour une meilleure lisibilité, de fait tu peux très bien répondre à plusieurs membres dans un seul message. Merci.
Araignée
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01.11.14 14:58
erulelya a écrit:Est-ce que le manque d'empathie est constant ou non ? Je me base sur un exemple perso d'une personne de mon entourage qui se montre en général très attentive/empathique, réellement soucieuse du bien être de sa partenaire mais qui dans un certain contexte à déjà violé cette même partenaire.

Attention quand même au fait que certains violeurs que sont les pervers narcissiques (N. si tu m'entends...) sont capables de témoigner d'une grande attention aux autres quand ils sont en public. Juste pour flatter leur égo et être bien vus, pas par réelle empathie. N. en public était très tendre et attentionné avec moi (surtout devant mes parents et mes ami-e-s), et puis il ouvrait des squats pour les gens dans le besoin (aussi pour asseoir son pouvoir en faisant comprendre que puisqu'il avait ouvert ce squat, il en érigeait les règles), pourtant son niveau d'empathie est proche du niveau zéro.

Après tous les violeurs ne sont pas des pervers narcissiques, ça ferait beaucoup de PN...
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01.11.14 15:11
[quote="Jonas lubec"]
La criminologie me semble adapté uniquement si tu parles des violeurs qui se font choper. Or, c'est une infime minorité qui se retrouvent derrière les barreaux (et sont donc étudiables par ce domaine si je ne m'abuse). A partir de là, on peut par exemple se demander si les violeurs qui se font choper ne sont pas ceux ayant le moins d'empathie pour une raison ou l'autre. Extrapoler à partir d'un échantillon ne marche que si l'on a une certitude qu'il est représentatif de la généralité, et dans le cas présent, on a - m'est avis - une claire suspicion que ce ne soit pas le cas.

Je suis bien obligé de te donner raison sur le principe de la représentativité des échantillons carcéraux, mais je suis moins suspicieux que toi en ce qui regarde l'information qu'ils nous fournissent. Oui, je crois que le fait d'être un violeur libre ou en prison tient aussi beaucoup au hasard! Les autres facteurs seraient l'impulsivité et les compétences sociales. En l'espèce, la capacité de faire des choix en anticipant les conséquences (ne violer que dans un contexte où on a peu de chances de se faire prendre) et la capacité à se construire une figure ou à manipuler la victime de manière à échapper à la dénonciation ou à la condamnation. Mais là, bien sûr, je fais de la spéculation...
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01.11.14 16:39
Drärk a écrit:
PourquoiPäs : un petit hors-sujet de ma part, pourrais-tu éditer tes messages si tu souhaites ajouter du contenu ? Nous souhaitons éviter les doubles-post pour une meilleure lisibilité, de fait tu peux très bien répondre à plusieurs membres dans un seul message. Merci.
Dräk,

Oui, je n'avais pas encore trouvé comment, mais là je crois que j'ai trouvé.

Merci!
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01.11.14 16:40
PourquoiPas a écrit:a capacité de faire des choix en anticipant les conséquences (ne violer que dans un contexte où on a peu de chances de se faire prendre) et la capacité à se construire une figure ou à manipuler la victime de manière à échapper à la dénonciation ou à la condamnation.
C'est peut-être un peu HS, mais tu évoques là un point qui me fascine et me questionne beaucoup : j'ai l'impression que beaucoup d'agresseurs sexuels savent qu'il ne seront pas dénoncés. Ça me parait fou, parce qu'en fait la plupart des gens sont étonnés (à tort) que les victimes ne parlent pas, beaucoup de victimes ont du mal à comprendre pourquoi elles n'ont pas parlé, mais certains agresseurs, ils « savent d'avance » qu'ils ne seront pas dénoncés. Je trouve que ça fait super peur.

(Je sais qu'il y a plein de trucs intéressants à creuser derrière ce truc si souvent vérifié, du coup c'est peut-être un peu court de juste dire ça me fascine et ça fait peur, mais là j'avais juste envie d'exprimer ce sentiment.)
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01.11.14 18:18
Ben je pense qu'on peut distinguer les hommes qui n'ont réellement pas conscience de commettre un viol au moment où ils agissent (qui prennent un non pour un oui, qui sont complètement dans la culture du viol sans même s'en rendre compte), qui ne réalisent vraiment pas que ce que vit la victime est dramatique (pour eux c'est une partenaire, pas une victime), et les hommes qui savent ce qu'ils font, et qui continue en parfaite connaissance de cause.

A mon avis ce sont clairement 2 profiles bien différents, avec des composantes de construction personnelles très différentes aussi.
Etre capable de préméditer un passage à l'acte (par exemple dans le cas d'une vengeance par le viol), et être relou en insistant auprès de sa partenaire qui va finir par dire oui, alors qu'elle ne veut pas, c'est quand même très différent, bien sur, entre les 2 il y a tout un nuancier, et on ne peut pas dire d'un côté il y a les " gentils " violeurs qui ont de l'empathie en vrai, mais qui se rendent juste pas compte de ce qu'ils font, et de l'autre les " méchants " violeurs qui savent bien ce qu'ils font et qui le font exprès.

Dans la gamme de prise de conscience il y a de tout. Et je pense que oui, statistiquement un homme qui est un violeur même uniquement à un instant T a manifesté au moins à ce moment là, un manque d'attention et de considération pour la victime (car si il avait été attentif il aurait vu, senti, que la victime n'aimait pas ce qu'il faisait), mais pour une raison ou une autre, cette capacité d'empathie n'a pas fonctionné à ce moment là (alcool, besoin de satisfaction plus important, prégnance de la culture du viol...).

Mais chez les hommes qui sont des violeurs conscients et récurrents, qui choisissent une typologie de victimes (personnes handi, âgées, typées, femmes, enfants etc ...) : oui clairement on s'oriente vers les personnalités sociopathes et leurs variantes. Pour moi c'est une évidence.
Mais peut-être que je me trompe. En tout cas de ce que j'ai pu constater de ma propre expérience, j'ai eu la merveilleuse chance de côtoyer des violeurs récidivistes, et des pédophiles oui (je précise que je n'ai pas été victime de ces personnes systématiquement, j'ai pu observer aussi de l'extérieur), ils avaient des caractéristiques sociopathes majeures, très bien camouflées par le perversité et la manipulation, mais pour autant bien présentes.
Et quand je regarde la trilogie n'était pas complète systématiquement, mais pour certains oui :
- torture animale
- énurésie tardive
- fascination pour le feu/ tendance pyromane/ destruction violente.

Mais bon je suis pas non plus infaillible, et doit bien y avoir des cas pas super clairs.
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01.11.14 18:25
Absolument d'accord avec ton post, Shun.

Effectivement, N. savait exactement ce qu'il faisait, la culture du viol, dans son cas, était juste une protection bien pratique pour pas avoir d'ennuis. Mais il était parfaitement au courant qu'il me violait, et c'est justement ma peur, ma douleur, mon absence de consentement qui l'excitait. Un mec qui après t'avoir violée est juste capable de te dire d'un ton méprisant et culpabilisant "tu m'as forcé à te violer", il n'est pas dans l'idée que t'es consentante... (tiens, je parle de moi à la deuxième personne... mise à distance ?)


Dernière édition par Araignée le 11.11.14 23:31, édité 1 fois (Raison : prudence est mère de sûreté)
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01.11.14 18:32
Et quand je regarde la trilogie n'était pas complète systématiquement, mais pour certains oui :
- torture animale
- énurésie tardive
- fascination pour le feu/ tendance pyromane/ destruction violente.
Les fourmis et mouches ont vraiment passé de sales quart d'heure quand j'étais gamine et j'étais (et reste fascinée par le feu). Je ne crois pas que ce soit le fait que j'ai été propre très tôt (plus tôt que la moyenne des enfants) qui m'ait évité d'être psychopathe.
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01.11.14 18:46
@PourquoiPas :

Le manque d'empathie colle bien au stéréotype du violeur homme. Donc, pour un violeur homme, il serait cohérent que le manque d'empathie augmente la probabilité d'être condamné.

Du coup, même si on prouve que les hommes condamnées pour viol sont en moyenne peu empathiques, cela ne prouve pas que, chez les hommes, il existe une corrélation négative entre la propension au viol et le niveau d'empathie.

Heureusement, pour étudier chez les hommes des corrélations entre la propension au viol et autre chose, il n'est pas obligatoire de limiter les études aux personnes qui ont été condamnés pour viol.

Un autre moyen est de prendre des hommes au hasard, de leur présenter des scénarios de viols (sans dire explicitement qu'il s'agit de viols) et de leur demander dans quelle mesure leur comportement ressemblerait à chaque scénario. Plus ils affirment que leur comportement s'en rapproche, plus ils ont de chances d'avoir une forte propension au viol.
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01.11.14 19:03
Quand on parle de la trilogie en psychopathologie comportementale, on parle de la torture animale sur des animaux du type mammifère, pas seulement sur les insectes mais plus sur des animaux tels que chats, chiens, lapin etc ... des animaux habituellement classés comme familiers, et l'age compte aussi. Ça dure dans le temps : de l'enfance (3 ans jusqu'à l'adolescence en général).
Pour l'énurésie, ce n'est pas juste ne pas être propre très tôt. C'est tjrs faire pipi au lit après 6 ou 7 ans. Donc on est quand même loin du " gamin pas trop propre qui tarde à finir ses nuits sans accident ".
Enfin pour la pyromanie, c'est pas juste une fascination, c'est bien un passage à l'acte (c'est une composante caractéristique de la personnalité psychopathe : le passage à l'acte est régulier, impulsif et violent), donc on parle bien ici de pyromanie active : un enfant ou un ado ou jeune adulte qui met le feu volontairement à une construction, une forêt, avec un risque important de dégâts et de morts potentiels, pas juste cramer des papiers en se brûlant les doigts.

Par ailleurs, il s'agit d'une trilogie qui ne se retrouve pas systématiquement, et qui est principalement retrouvée chez des personnes condamnées pour meurtres, en gros chez les tueurs en séries (mais les violeurs en série peuvent présenter le même type de profile, car ce crime [le viol] est aussi un acte de torture, et il met en œuvre des profiles et " compétences " psychologiques, proches de celles des meurtriers).
Je suis désolée si j'ai parlé sans suffisamment expliquer les notions que j'utilise (j'ai beaucoup travaillé sur ce sujet pour des raisons personnelles et du coup des fois, je vais peut-être un peu trop vite).
Mais évidemment la trilogie n'est pas suffisante pour caractériser la psychopathie à elle seule, il faut aussi un examen clinique, et bien sur l'histoire du patient (enfin le plus possible).
Bref. Je me suis un peu égarée sur ce sujet.
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01.11.14 20:07
Merci shun pour ces clarifications, j'ai appris des choses.
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01.11.14 20:18
On pourra peut-être ouvrir un sujet sur la psychopathie, parce que je pense que par certains cotés ça peut rentrer dans le féminisme comme sujet, car les psychopathes sont principalement des hommes (les femmes psychopathes existent, mais elles sont beaucoup plus rares, et ont un taux de passage à l'acte violent moins élevé).

L’étude de la part de violence faites aux femmes dans les violences psychopathes pourrait être un truc vraiment intéressant (sachant que les psychopathes qui ont un QI relativement scoré sont les plus dangereux, car du fait de leur intelligence ils atteignent un haut degré de manipulation et échappent à la justice, les autres se faisant plus souvent prendre et condamner).

La relation des psychopathes de manière générale même si elle est indissociable du vécu individuel et propre à chacun pourrait aussi être une piste intéressante à étudier.

De plus comme la personnalité " dite normale " n'est en faite pas une et indivisible, et comporte à un degré bien moindre bien entendu, une part de " psychopathie " (mais le terme est impropre puisque au degré " normal " ce n'est pas une pathologie), ça serait intéressant de comprendre quels mécanismes entrent en jeu dans les comportement " ponctuellement psychopathe " que nous avons tous eu à certains moments, sans que cela ne relève de la pathologie.

Peut-être Pourquoipas pourrait voir avec moi pour ouvrir ce sujet, vu son métier, je pense qu'il est le plus compétent (à ma connaissance, je ne connais pas les métiers et compétences de tout le monde sur le forum).
L'étude de la personnalité, de sa construction, de son évolution et de ses pathologie est un sujet passionnant, et je pense qu'étudier les violences faites aux femmes sous ce prisme peut vraiment apporter des éléments intéressants.
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01.11.14 20:27
Numa a écrit:C'est peut-être un peu HS, mais tu évoques là un point qui me fascine et me questionne beaucoup : j'ai l'impression que beaucoup d'agresseurs sexuels savent qu'il ne seront pas dénoncés. Ça me parait fou, parce qu'en fait la plupart des gens sont étonnés (à tort) que les victimes ne parlent pas, beaucoup de victimes ont du mal à comprendre pourquoi elles n'ont pas parlé, mais certains agresseurs, ils « savent d'avance » qu'ils ne seront pas dénoncés. Je trouve que ça fait super peur.
Oui, ça fait peur!  Pour un ensemble de raisons, les victimes se sentent parfois coupables.  Les criminels en abusent.  Heureusement, les choses ont tendance à changer.  Les dénonciations et les condamnations sont plus fréquentes.

Ucralo a écrit:@PourquoiPas :

Le manque d'empathie colle bien au stéréotype du violeur homme. Donc, pour un violeur homme, il serait cohérent que le manque d'empathie augmente la probabilité d'être condamné.

Du coup, même si on prouve que les hommes condamnées pour viol sont en moyenne peu empathiques, cela ne prouve pas que, chez les hommes, il existe une corrélation négative entre la propension au viol et le niveau d'empathie.

Heureusement, pour étudier chez les hommes des corrélations entre la propension au viol et autre chose, il n'est pas obligatoire de limiter les études aux personnes qui ont été condamnés pour viol.

Un autre moyen est de prendre des hommes au hasard, de leur présenter des scénarios de viols (sans dire explicitement qu'il s'agit de viols) et de leur demander dans quelle mesure leur comportement ressemblerait à chaque scénario. Plus ils affirment que leur comportement s'en rapproche, plus ils ont de chances d'avoir une forte propension au viol.
Ce genre de recherches a été conduite à l'aide de pléthysmographes . On pose une petite bague souple remplie de mercure autour du pénis du sujet et on l'expose à des stimulations à caractère sexuel, soit visuelles, soit sonores, soit les deux en même temps. Il y a un lien direct entre l'augmentation de volume du pénis (réponse physique) et la réponse émotionnelle, l'excitation sexuelle (réponse psychologique).

C'est comme ça qu'on a pu documenter empiriquement que les criminels homophobes étaient significativement plus excités sexuellement par des stimulations à caractère homosexuel que la moyenne des hommes et que la moyenne des criminels en détention pour d'autres types de crimes. Je me souviens aussi que certains criminels condamnés pour des viols hétérosexuels impulsifs avaient un profil de ce type.


Dernière édition par Nurja le 01.11.14 21:24, édité 1 fois (Raison : merci d'éditer ton message pour éviter un post multiple qui se suit.)
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Culture du viol Empty Re: Culture du viol

01.11.14 21:52
Shun a écrit:Pour l'énurésie, ce n'est pas juste ne pas être propre très tôt. C'est tjrs faire pipi au lit après 6 ou 7 ans.
Ouais, comme moi quoi. Ca a commencé à se calmer et ne plus être quasi systématique vers l'âge de 17/18 ans... à vrai dire ça m'arrive encore de temps en temps...

Bon par contre j'ai jamais au grand jamais torturé d'animaux, quels qu'ils/elles soient, même les insectes (perso les mouches, araignées et autres petites bestioles, je les apprivoisais, ce qui me permet de savoir que c'est possible et assez aisé). Et j'ai jamais été pyromane.

Bon, t'façon, s'il suffisait de trois symptômes pour poser un diagnostic en psy, ça se saurait (mouhahaha).
(Par contre torturer des animaux révèle toujours un mal-être évident... d'ailleurs le seul gosse que j'ai connu qui s'amusait à brûler des souris, s'est pendu avant l'âge de 15 ans - par contre il n'était pas pervers, plutôt psychotique...).

PoirquoiPas a écrit:Pour un ensemble de raisons, les victimes se sentent parfois coupables. Les criminels en abusent.
Tiens, je viens de lire Confusion de langue entre les adultes et l'enfant (Ferneczi) que je voulais lire depuis longtemps, qui m'a été recommandé par mon psy et dont il m'a dit qu'il était sûrement dispo sur internet. Et il (Ferenczi) parle de ce sentiment de culpabilité que ressentent les victimes, et qui est lié à l'identification à l'agresseur. (Entre autres, il y a tant de choses dans ce texte, et j'y ai compris des choses importantes sur moi-même.)
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02.11.14 6:49
PourquoiPas a écrit:Pour un ensemble de raisons, les victimes se sentent parfois coupables. Les criminels en abusent.
Les victimes se sentent très souvent coupables, et pas juste "parfois". Je ne pense pas qu'aux violences sexuelles, mais à toutes les formes de violences. Il existe une inégalité majeure entre le privilège de la violence (détenu par les humains, hommes, blancs, adultes, hétéros, valides ect.) et le simulacre de droit à se défendre (détenu par les victimes féminines, animales, jeunes, âgées, racisé-e-s ect.). Une victime qui se défend est soupçonnée d'avoir abusé du droit à la légitime défense. Un agresseur qui violente a la possibilité d'accuser sa victime de l'avoir cherché, voire de faire appel à cette légitime défense. Aussi on conseille aux gentes de verrouiller leurs portes pour éviter d'attirer les voleurs, c'est un exemple bateau mais qui illustre bien ma réflexion : le voleur peut voler, mais les victimes peuvent être accusées de n'avoir pas assuré leurs biens. Le dicton "Il n'est pas interdit de voler mais de se faire prendre" est hélas réel. Dans une société où les victimes risquent plus gros que les agresseurs, pourquoi ces derniers se priveraient-ils ?
Numa a écrit:C'est peut-être un peu HS, mais tu évoques là un point qui me fascine et me questionne beaucoup : j'ai l'impression que beaucoup d'agresseurs sexuels savent qu'il ne seront pas dénoncés. Ça me parait fou, parce qu'en fait la plupart des gens sont étonnés (à tort) que les victimes ne parlent pas, beaucoup de victimes ont du mal à comprendre pourquoi elles n'ont pas parlé, mais certains agresseurs, ils « savent d'avance » qu'ils ne seront pas dénoncés. Je trouve que ça fait super peur.
Je trouve cela fascinant, je ne comprends pas comment on peut violer avec n tel sentiment d'impunité, mais je crois que c'est parce que j'ai reçu une éducation de femme que je ne peux pas comprendre.
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