Re: Ce qui est acceptable dans l'art ou pas

31.05.13 23:57

ko a écrit:
Et il me semble dans mes souvenirs qu'elle est neutre du point de vue du genre...

Exact, et c'est loin d'être anodin (à tout prendre, il pourrait s'énerver contre son ex-chéri, qui sait ?)

09.06.13 15:51

Un roman qui raconterait les horreurs d’Orelsan, ben on le sait car c’est écrit en grand sur la couverture. De même pour un film, on sait bien qu’il s’agit de fiction.
La chanson, on peut l’entendre n’importe où, même sans avoir le pouvoir de ne plus l’écouter (lieux publics, dans la rue, etc.). Dans ce cas, comment connaître le contexte de la chanson ? Comment sait-on que c’est un « personnage » et non Orelsan qui parle ?

09.06.13 16:15

Antisexisme a écrit:

Nurja a écrit:

cleindo a écrit:Voui. J'y réfléchissais après, je cherchais des insultes "virulentes" autres. Ben à part le registre de la "bêtise" (connard connasse etc), j'ai pas trop trouvé d'insultes pas sexistes, ou vraiment rares et pas avec le même sens (qui parlent de la méchanceté, de la sournoiserie, bref du coté peau de vache)

même connard, connasse est sexiste (le con étant le sexe féminin...)

En fait je crois qu'il y a un doute sur l'étymologie de connard.

Le mot est peut-être dû à une altération de cornard

http://www.cnrtl.fr/definition/connard

Ce n'est pas peut-être, c'est sûr.

Les mots corniauds, cornard, cornu veulent dire "con". Et l'expression "avoir les cornes" signifie "passer pour un con/être pris pour un con" Very Happy

et non avoir des cornes (comme les animaux). Laughing

Des fois, on sait pas pourquoi, les gens se mettent à employer un autre mot que celui qu'il faudrait, comme "dentition" à la place de "denture". Ou "con" à la place de "corne, cornu, corniaux, cornard", etc.

09.06.13 16:51

pierregr a écrit:Un roman qui raconterait les horreurs d’Orelsan, ben on le sait car c’est écrit en grand sur la couverture. De même pour un film, on sait bien qu’il s’agit de fiction.
La chanson, on peut l’entendre n’importe où, même sans avoir le pouvoir de ne plus l’écouter (lieux publics, dans la rue, etc.). Dans ce cas, comment connaître le contexte de la chanson ? Comment sait-on que c’est un « personnage » et non Orelsan qui parle ?

Y a quand même un truc qui me chiffonne dans ces justifications ("c'est pour rire", "c'est pour dénoncer au contraire", "c'est pas moi qui parle je fais comme si j'étais quelqu'un d'autre", etc.).
Sans vouloir faire de procès d'intention, quand on veut exprimer un point de vue, ça peut arriver qu'on ne soit pas très clair du premier coup. Mais si on constate (plusieurs fois) qu'on est compris de travers, qu'on blesse celleux qu'on veut défendre, qu'on plaît à ceux qu'on veut dénoncer... et qu'on persiste quand même? Ok ça peut arriver que ce soit plus bête que méchant mais au bout d'un moment il faudrait peut-être se poser des questions sur l'efficacité de la "méthode", non?

D'une façon générale je pense que le second degré est une "arme" à utiliser avec d'infinies précautions.

16.06.13 0:47

Un article intéressant sur Orelsan, sur un blog féministe que je ne connaissais pas, "Ladies and gentlemen":

Le rappeur Orelsan, "victime" de la censure féministe, vraiment?

"Poursuivi par des féministes" selon Le Nouvel Observateur, "sous l'oppression du féminisme" pour le magazine Sound CulturAll, "censuré" (rien que ça) pour ChartsinFrance (au moment des Francofolies de 2009) et soutenu à grand renfort de vibrants appels à la démocratie et à la liberté d'expression sur une foule de forums et de réseaux sociaux où l'on se découvre aisément des âmes de révolutionnaires sur canapé, le rappeur Orelsan est une misérable victime sans défense... Qui vient d'écoper de la faramineuse amende de 1000 € (avec sursis) pour injure et provocation à la violence.
Au secours, les féministes sont en train de ruiner un rappeur ! Vite, une cagnotte! A l'aide, ces hystéro-poilo-malbaiso-castrato-sadiques en veulent à la liberté d'expression ! Vite des banderolles pour défendre la création !
Mais comment font les féministes pour ne pas entendre ce qu'il y a de si créatif, de si beau, de si puissant dans les paroles d'une chanson intitulée "sale pute" et qui fait rimer "pétasse" avec euh... (avec rien en fait)? Que ne voient-elles la poésie contenue dans le vers "t'es juste bonne à te faire péter le rectum", l'envolée lyrique soufflée par "on verra comment tu suces quand j'te déboîterai la mâchoire", la force de l'image littéraire "J'rêve de la pénétrer pour lui déchirer l'abdomen" (si, si, c'est presque - presque, j'ai dit - du Lautréamont)? Comment peuvent-elles être si peu réceptives à l'émotion que suscite la délicate et fleurie métaphore "j'te fais la rondelle à la margarine"? A côté de quel incroyable sens du néologisme quasi-mallarméen (quasi) passent-elles quand elles s'indignent que le rappeur ait eu à inventer, pour les besoins d'une chanson d'amour (mais oui), l'indispensable verbe "Marie-Trintigner" (dire qu'on me traite de grammairicide quand je féminise mon titre de chèfe d'entreprise)?

Pour lire la suite de l'article:

http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2013/06/11/le-rappeur-oreslan-victime-de-la-censure-feministe-vraiment.html