Les femmes infantilisées dans leurs choix de sexualité ?
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- mhysterieAncien⋅ne
- Messages : 1560
Date d'inscription : 08/08/2011
Salut,
Nous avons encore des discussions avec Polyvalentour sur le forum de psycho. Il s'interroge sur l'homosexualité et la bisexualité en général. Il citait un site web et un extrait m'a fait réagir [en gras, l'extrait en question].
Ce que j'en pense, c'est que ce type de message et d'interprétation va dans le sens d'une infantilisation des femmes. "Les femmes ne pratiquent de la sexualité avec d'autres femmes juste pour explorer" : cela tend à réduire le processus de choix des femmes comparativement aux hommes et je trouve ça moche. Dire que les femmes ne deviennent pas lesbiennes suite à des rapports sexuels avec des femmes, c'est passer outre la définition de ce qu'est une lesbienne, non ? Peut-être qu'elles restent attirées par des hommes mais elles sont allées chercher quelque chose ailleurs, chez des femmes.
C'est une interprétation sexiste, je trouve et qui doit rassurer les hommes ; qui sert les hommes hétéro, même. C'est considérer que des rapports sexuels entre femmes, ce n'est qu'un jeu (cela me semble réducteur) et cela n'aurait pas de valeur puisque cela ne remet pas en cause le fait que la majorité de ces femmes désirent aussi des hommes. Et ça, à mon avis, c'est une interprétation androcentrée, non ?
Qu'en pensez-vous ?
Nous avons encore des discussions avec Polyvalentour sur le forum de psycho. Il s'interroge sur l'homosexualité et la bisexualité en général. Il citait un site web et un extrait m'a fait réagir [en gras, l'extrait en question].
pathol08.com a écrit:Les expérimentations homosexuelles chez les jeunes
Chez les jeunes, l’expérimentation homosexuelle n’est pas rare. Cette attirance vers le même sexe peut poser de nombreuses questions à l’adolescente, à sa famille mais aussi à l’entourage.
Faut – il prendre une adolescente qui a eu des contacts ou des relations sexuelles avec son amie pour une lesbienne ?
Les études portant sur les jeunes de 17-18 ans soulignent que cette expérimentation se traduit par des pratiques sexuelles variables. La pratique la plus fréquente est les baisers profonds, suivis de contact génital, attirance romantique et émotionnelle
Selon une étude norvégienne, ces expérimentations sont plus fréquentes chez les jeunes filles que chez les garçons; 27,4 % des filles ont eu des d'expériences génitales (contacts entre organes sexuels ou plus, alors que seulement 6,5% des garçon ont rapporté ce genre d’expérimentation.
Les filles expérimentent plus que les garçons aussi les baisers profonds avec le même sexe, 25, 7%,des filles de 17-18 ans ont déjà échangé des baisers profonds avec des filles, et seulement 3,9% des garçons.
Mais quand on parle d’attirance, d’émotion, il semble que les jeunes hommes ont plus de relations de ce genre avec les autres hommes que les filles avec les filles. En d’autres termes, les filles expérimente l’amour lesbien d’une façon fréquente (27,4 % des filles) sans s’attacher, ou devenir lesbiennes, mais les garçons expérimentent rarement l’amour homosexuel mais s’attachent et aiment leur partenaire.
D’autres part, les études démontrent que les expériences lesbiennes entre filles ne prédisent pas une homosexualité féminine, car il s’agit des expériences sexuelles sans attachement, une sorte d’exploration. Les expérimentations homosexuelles chez les jeunes hommes semblent s’associer à orientation homosexuelle.
Réf :Kristinn Hegna ; Camilla Jordheim Larsen : Straightening out the queer? Same-sex experience and attraction among young people in Norway . Culture, Health & Sexuality, Volume 9, Issue 1 January 2007 , pages 15 - 30
Ce que j'en pense, c'est que ce type de message et d'interprétation va dans le sens d'une infantilisation des femmes. "Les femmes ne pratiquent de la sexualité avec d'autres femmes juste pour explorer" : cela tend à réduire le processus de choix des femmes comparativement aux hommes et je trouve ça moche. Dire que les femmes ne deviennent pas lesbiennes suite à des rapports sexuels avec des femmes, c'est passer outre la définition de ce qu'est une lesbienne, non ? Peut-être qu'elles restent attirées par des hommes mais elles sont allées chercher quelque chose ailleurs, chez des femmes.
C'est une interprétation sexiste, je trouve et qui doit rassurer les hommes ; qui sert les hommes hétéro, même. C'est considérer que des rapports sexuels entre femmes, ce n'est qu'un jeu (cela me semble réducteur) et cela n'aurait pas de valeur puisque cela ne remet pas en cause le fait que la majorité de ces femmes désirent aussi des hommes. Et ça, à mon avis, c'est une interprétation androcentrée, non ?
Qu'en pensez-vous ?
Je pars du principe que nous sommes tous bisexuels et que le choix de nos partenaires est conditionné par les occasions qu'on rencontre, nos goûts personnels et le conditionnement social.
Je me doute bien que tout le monde ne va pas être d'accord, mais je n'ai pas vraiment d'arguments, c'est juste mon ressenti. Si vous avez des arguments pour ou contre, ça m'intéresse, n'hésitez pas !
Dans cette optique, dans une société homophobe, la majorité des gens refusera l'expérience homosexuelle. Et la représentation de la sexualité proposée par la pornographie joue beaucoup.
Dans la pornographie, une femme avec une femme, c'est excitant, un petit jeu qui finit par un truc à trois. Les lesbiennes ne sont jamais exclusives, mais expérimenter une union lesbienne est utile pour rentrer dans la case "bon coup". Un homme avec un homme, par contre, c'est difficilement accepté, sauf dans la catégorie "porno gay". On ne sort pas de cette catégorie, et pour y entrer, il faut accepter de se définir comme gay.
Evidemment, la vision de l'homosexualité imposée par la pornographie est réductrice voire insultante.
Je me doute bien que tout le monde ne va pas être d'accord, mais je n'ai pas vraiment d'arguments, c'est juste mon ressenti. Si vous avez des arguments pour ou contre, ça m'intéresse, n'hésitez pas !
Dans cette optique, dans une société homophobe, la majorité des gens refusera l'expérience homosexuelle. Et la représentation de la sexualité proposée par la pornographie joue beaucoup.
Dans la pornographie, une femme avec une femme, c'est excitant, un petit jeu qui finit par un truc à trois. Les lesbiennes ne sont jamais exclusives, mais expérimenter une union lesbienne est utile pour rentrer dans la case "bon coup". Un homme avec un homme, par contre, c'est difficilement accepté, sauf dans la catégorie "porno gay". On ne sort pas de cette catégorie, et pour y entrer, il faut accepter de se définir comme gay.
Evidemment, la vision de l'homosexualité imposée par la pornographie est réductrice voire insultante.
C'est vrai qu'il y a souvent cette vision de la jeune fille qui va avoir des expériences homosexuelles avec d'autres filles, et qui par la suite, parce qu'elle a eu ce genre d'expériences, sera considérée comme plus désirable.
Je ne sais pas si c'est uniquement à cause des pornos, mais clairement, il n'est pas rare d'y voir des nanas fricoter entre elles jusqu'à ce que l'homme, le vrai, arrive pour leur donner le véritable plaisir sexuel, car tout le monde sait que touche-pipi n'est pas aussi excitant que la b*te de l'homme (excusez-moi pour ces termes, mais ils ne sont pas anodins). En fait il y a tout ce pan de la société qui se demande comment des lesbiennes peuvent coucher ensemble (la question est très fréquemment posée), et du coup c'est souvent associé à une expérience afin de connaître son corps, l'érotisme, etc. mais pas seule. Ce qui est totalement absurde.
Et pour ce qui est des garçons homosexuels, faut pas se voiler la face, comme le dit Kalista (je cite) "la vision de l'homosexualité imposée par la pornographie est réductrice (...)" : deux nanas ensemble, c'est excitant ; deux mecs ensemble, c'est déjà moins bien vu. Ce sont des "tafioles", des "tatas", ils tombent dans les clichés péjoratifs (les gays ? De vraies femmelettes bien sûr !). Deux hommes ensemble, on les cache, deux femmes ensemble, on les montre, mais il faut qu'elles aient besoin d'un vrai mâle pour les satisfaire.
C'est quand même terrible.
Je ne sais pas si c'est uniquement à cause des pornos, mais clairement, il n'est pas rare d'y voir des nanas fricoter entre elles jusqu'à ce que l'homme, le vrai, arrive pour leur donner le véritable plaisir sexuel, car tout le monde sait que touche-pipi n'est pas aussi excitant que la b*te de l'homme (excusez-moi pour ces termes, mais ils ne sont pas anodins). En fait il y a tout ce pan de la société qui se demande comment des lesbiennes peuvent coucher ensemble (la question est très fréquemment posée), et du coup c'est souvent associé à une expérience afin de connaître son corps, l'érotisme, etc. mais pas seule. Ce qui est totalement absurde.
Et pour ce qui est des garçons homosexuels, faut pas se voiler la face, comme le dit Kalista (je cite) "la vision de l'homosexualité imposée par la pornographie est réductrice (...)" : deux nanas ensemble, c'est excitant ; deux mecs ensemble, c'est déjà moins bien vu. Ce sont des "tafioles", des "tatas", ils tombent dans les clichés péjoratifs (les gays ? De vraies femmelettes bien sûr !). Deux hommes ensemble, on les cache, deux femmes ensemble, on les montre, mais il faut qu'elles aient besoin d'un vrai mâle pour les satisfaire.
C'est quand même terrible.
Oui ! Le plaisir, dans la pornographie, c'est le kiki de monsieur dans n'importe quel orifice de madame. Le reste n'est qu'un jeu pour faire monter l'excitation.Poussin Machin a écrit:deux femmes ensemble, on les montre, mais il faut qu'elles aient besoin d'un vrai mâle pour les satisfaire.
C'est quand même terrible.
- GruntBanni·e
- Messages : 2074
Date d'inscription : 27/09/2011
Ce n'est vrai que pour la pornographie la plus "mainstream", pas pour celle qui vise les marchés de niche de certains fétichismes bien particuliers.Kalista a écrit:Oui ! Le plaisir, dans la pornographie, c'est le kiki de monsieur dans n'importe quel orifice de madame. Le reste n'est qu'un jeu pour faire monter l'excitation.Poussin Machin a écrit:deux femmes ensemble, on les montre, mais il faut qu'elles aient besoin d'un vrai mâle pour les satisfaire.
C'est quand même terrible.
Je ne dis pas le contraire. Enfin... De toute façon, dès que c'est à destination des (hommes) hétéros, c'est super cliché, peu importe s'ils sont fétiches ou non.Grunt a écrit:Ce n'est vrai que pour la pornographie la plus "mainstream", pas pour celle qui vise les marchés de niche de certains fétichismes bien particuliers.Kalista a écrit:Oui ! Le plaisir, dans la pornographie, c'est le kiki de monsieur dans n'importe quel orifice de madame. Le reste n'est qu'un jeu pour faire monter l'excitation.Poussin Machin a écrit:deux femmes ensemble, on les montre, mais il faut qu'elles aient besoin d'un vrai mâle pour les satisfaire.
C'est quand même terrible.
Et c'est triste à dire, mais les seuls pornos lesbiens qui soient bien sont ceux réalisés par des femmes.
- FûtdeChêneBleu⋅e
- Messages : 114
Date d'inscription : 26/05/2013
...
- GruntBanni·e
- Messages : 2074
Date d'inscription : 27/09/2011
(J'aime bien ton pseudo, tellement pré-1990 )
Par ailleurs, j'ai lu il y a longtemps une étude selon laquelle l'homosexualité masculine serait causée par un stress de la mère à un moment précis de la grossesse.
Cette source est citée ici :
http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:MQaVX4jPK5MJ:www.reussitefac.com/wp-content/uploads/group-documents/703/1354912807-CMSNERLhomosexualithumaine.doc+&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
Comment expliquer l'existence de l'homosexualité dans des sociétés qui la réprouvent socialement, la condamnent violemment par la loi, et la censurent ?FûtdeChêne a écrit:Y aurait-il un(e) convaincu(e) du caractère inné de l'homosexualité pour défendre l'antithèse ? Des personnes ayant des arguments pour illustrer le caractère naturel du désir ?
Par ailleurs, j'ai lu il y a longtemps une étude selon laquelle l'homosexualité masculine serait causée par un stress de la mère à un moment précis de la grossesse.
Cette source est citée ici :
http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:MQaVX4jPK5MJ:www.reussitefac.com/wp-content/uploads/group-documents/703/1354912807-CMSNERLhomosexualithumaine.doc+&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
AMHA, la sexualité est le résultat d'une alchimie complexe entre l'inné et l'acquis (ce dernier incluant les expériences passées, les représentations sociales de la sexualité, le rapport aux parents, etc..).La mère joue un rôle dans la maturation des structures neuronales (dimorphisme sexuel) chez les jeunes mammifères mâles.
Et chez l’homme ?
Enquête auprès de 1000 hommes nés entre 1934-1948.
Plus grande fréquence d’homosexualité chez ceux qui sont nés pendant la guerre donc en période de stress (famine, bombardements).
Parmi les homosexuels, on trouve une plus grande fréquence de sujets nés de mère ayant subi un traumatisme pendant la grossesse (viol).
- LuxLisbon—
- Messages : 304
Date d'inscription : 19/05/2013
Je suis tout à fait d'accord avec cela.FûtdeChêne a écrit:Mais je pense qu'il y a un autre phénomène qui joue : la plus grande stigmatisation de l'homosexualité masculine. Dès lors, il faudrait aux garçons un mobile fort pour essayer l'homosexualité pendant leur adolescence, alors que certaines filles essaient l'homosexualité par curiosité ou opportunisme. Les garçons risquant plus gros, ils ne passeraient à l'acte qu'amoureux ou déjà clairement orientés sexuellement. Et ceux qui l'ont fait sans y prendre goût auraient tendance à le taire quand ils répondent à un sondage.
D'autre part, l'article nourrit certes les stéréotypes en présentant les filles comme frivoles, essayant le saphisme sans conviction avant de s'en retourner à la véritable sexualité. Mais l'article malmène les stéréotypes en postulant que les filles explorent davantage leur sexualité que les garçons, et qu'elles séparent sexe et sentiment... Si l'article était de la soupe parfum stéréotypes de genre, je ne pense pas qu'il utiliserait cet argumentaire-là.
Je ne ressens pas spécialement d'infantilisation dans cet article, plutôt l'analyse d'une réalité : il est mieux vu, pour une femme, d'oser aller vers d'autres femmes, que pour un homme d'oser aller vers d'autres hommes. Une jeune fille qui parle de ses aventures lesbiennes deviendra souvent un objet de désir pour les hommes ; en revanche, un homme qui a tenté l'homosexualité ne sera pas forcément vu comme sexy par les femmes, et pire encore, il perdra sa virilité aux yeux des autres hommes (voire il apparaîtra comme une menace : "il va essayer de me draguer").
Tout cela est assez idiot, mais c'est un conditionnement social qui nous touche tous. Voilà pourquoi je crois également que les femmes vont davantage faire l'expérience de l'homosexualité, même si elles ne sont pas fondamentalement attirées par les femmes, alors que les hommes risquent au contraire de s'en empêcher, même si leur envie est très forte.
J'adhère également à la théorie de la bisexualité de chaque être humain. Là encore, ce sont nos expériences et notre environnement social qui nous poussent vers l'un ou l'autre sexe, ou vers l'acceptation de cette bisexualité. Et puis n'oublions pas non plus qu'un environnement uniquement hétérosexuel permet difficilement de vivre sa sexualité homosexuelle — grossièrement, on s'adapte à l'offre qui nous est présentée, aussi...
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Totalement d'accord (et c'est aussi l'avis de Freud, d'ailleurs).Kalista a écrit:Je pars du principe que nous sommes tous bisexuels et que le choix de nos partenaires est conditionné par les occasions qu'on rencontre, nos goûts personnels et le conditionnement social.
Sinon, cet article me gêne aussi, tout comme je suis gênée par les gens qui minimisent mes relations avec des filles pour que j'entre dans la case où ils voudraient me voir : celle de l'hétéro.
D'ailleurs contrairement à ce qu'ils disent, mes relations lesbiennes étaient très sentimentales, sans rapports sexuels (j'avais pas de rapports sexuels, avant, ni avec les hommes, ni avec les femmes).
- Brad Burroughs—
- Messages : 151
Date d'inscription : 07/05/2013
Complètement d'accord.Kalista a écrit:Je pars du principe que nous sommes tous bisexuels et que le choix de nos partenaires est conditionné par les occasions qu'on rencontre, nos goûts personnels et le conditionnement social.
- InvitéInvité
euh et les asexuelLEs? je demande parce que j'en suis...
- Lubna—
- Messages : 359
Date d'inscription : 04/01/2013
C est ce que j allais dire.On est donc tous-tes sexuelles?Vraiment?
- InvitéInvité
bon après on peut considérer comme la théorie grey qu'on est plus ou moins sexuelLEs (inné ou acquis, bonne question)... du coup on peut ajouter que nos préférences sont à l'origine neutres (moi j'aurais dit nulles, quand on est bébé ou à l'état de boules de cellules la sexualité c'est pas encore vraiment d'actualité...)
- LuxLisbon—
- Messages : 304
Date d'inscription : 19/05/2013
Je ne pense pas qu'il s'agit de minimiser les relations lesbiennes, mais de dire (ce qui est vrai) que des femmes pourtant hétéro peuvent plus facilement aller voir du côté des filles sans forcément changer complètement de sexualité. Ce qui ne veut pas dire que la sexualité lesbienne ou bisexuelle n'existe pas, mais que les femmes peuvent prendre ça avec légèreté — là où les hommes le peuvent moins, à cause du regard social porté sur les relations sexuelles entre hommes. Je crois que si ce regard évoluait, on aurait autant d'hommes hétéro capables d'aller voir de l'autre côté de la barrière, sans pour autant devenir homo. Je ne sais pas si je suis claire...Araignée a écrit:Sinon, cet article me gêne aussi, tout comme je suis gênée par les gens qui minimisent mes relations avec des filles pour que j'entre dans la case où ils voudraient me voir : celle de l'hétéro.
D'ailleurs contrairement à ce qu'ils disent, mes relations lesbiennes étaient très sentimentales, sans rapports sexuels (j'avais pas de rapports sexuels, avant, ni avec les hommes, ni avec les femmes).
- Arrakis—
- Messages : 1803
Date d'inscription : 29/02/2012
- H.S. "bisexualité originelle" ?:
- Je clamais aussi que nous étions tou-te-s originellement bisexuel-le-s quand j'étais ado, mais depuis que je me suis intéressée aux "enfants sauvages", je pense que toute forme de sexualité est socialement conditionnée, qu'il doit forcément y avoir un apprentissage. En effet, les enfants sauvages retrouvés (par exemple "Victor", trouvé dans l'Aveyron) semblaient complètement dépourvus de sexualité ; du moins, ils ne réagissaient pas aux stimuli qui leur étaient soumis et n'adoptaient pas spontanément des "comportements sexuels", y compris auto-masturbatoires.
Je ne prétends pas pour autant que les "enfants sauvages" retrouvés étaient des "pages vierges", bien sûr... Mais ça a fait évoluer mes idées sur la sexualité "innée", notamment sur l'idée qu'elle se développerait spontanément et ciblerait nécessairement des congénères humains.
- FûtdeChêneBleu⋅e
- Messages : 114
Date d'inscription : 26/05/2013
...
- InvitéInvité
A tous ceux qui pensent que TOUT LE MONDE est bisexuel à l'origine : Comment interprétez-vous ce cas-là ?
http://www.rue89.com/2012/07/15/ma-therapie-ex-gay-ou-comment-je-ne-suis-pas-devenu-hetero-233827
(Désolé que l'article soit si long, mais il est très intéressant.)
http://www.rue89.com/2012/07/15/ma-therapie-ex-gay-ou-comment-je-ne-suis-pas-devenu-hetero-233827
(Désolé que l'article soit si long, mais il est très intéressant.)
Je pense personnellement que beaucoup d'hommes plutôt hétéros vivent aussi des relations homosexuelles, mais auront tendance à moins en parler - voire à en être plus ou moins traumatisés, vu la norme hétéro.
Du haut de ma maigre expérience, j'en connais au moins trois, mais à chaque fois que je l'ai appris c'était de façon assez personnelle, sur le mode de la "confession amicalo-intime".
Peut-être aussi, en effet, que ça détermine plus leur sexualité par la suite, à la mesure de la "transgression".
Dans ce "panel" de trois mecs, un seul était franchement plus homo que bi ou hétéro, alors que les deux autres (à ma connaissance) sont plutôt hétéros.
Ce sont les deux d'ailleurs qui en parlaient le plus difficilement voire le cachaient.
Ça serait bien d'avoir le point de vue des hommes du forum : qu'en pensez-vous ?
Mais personnellement, au-delà de cas comme dans l'article de Rue89 où on a clairement voulu forcer les choses pour ce pauvre garçon, j'ai tendance à penser aussi qu'on est potentiellement bisexuels, avec une préférence plus ou moins marquée vers un sexe ou l'autre. Ou non. Ou aucun.
Je dirais que je suis sans doute 90% hétéro et 10% homo : j'ai déjà pu être un peu amoureuse d'une nana ou l'autre mais je n'ai jamais passé le cap de concrétiser la chose, et je n'en ai pas plus envie que ça. Après pourquoi pas, et sans doute que les pourcentages peuvent changer au cours d'une vie...
Bref, on revient au débat de l'inné et de l'acquis, qui me semble inextricable - en fait l'inné et l'acquis ne sont pas séparables, pour moi.
Du haut de ma maigre expérience, j'en connais au moins trois, mais à chaque fois que je l'ai appris c'était de façon assez personnelle, sur le mode de la "confession amicalo-intime".
Peut-être aussi, en effet, que ça détermine plus leur sexualité par la suite, à la mesure de la "transgression".
Dans ce "panel" de trois mecs, un seul était franchement plus homo que bi ou hétéro, alors que les deux autres (à ma connaissance) sont plutôt hétéros.
Ce sont les deux d'ailleurs qui en parlaient le plus difficilement voire le cachaient.
Ça serait bien d'avoir le point de vue des hommes du forum : qu'en pensez-vous ?
Mais personnellement, au-delà de cas comme dans l'article de Rue89 où on a clairement voulu forcer les choses pour ce pauvre garçon, j'ai tendance à penser aussi qu'on est potentiellement bisexuels, avec une préférence plus ou moins marquée vers un sexe ou l'autre. Ou non. Ou aucun.
Je dirais que je suis sans doute 90% hétéro et 10% homo : j'ai déjà pu être un peu amoureuse d'une nana ou l'autre mais je n'ai jamais passé le cap de concrétiser la chose, et je n'en ai pas plus envie que ça. Après pourquoi pas, et sans doute que les pourcentages peuvent changer au cours d'une vie...
Bref, on revient au débat de l'inné et de l'acquis, qui me semble inextricable - en fait l'inné et l'acquis ne sont pas séparables, pour moi.
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Ça craint ce genre de pseudo thérapies C'est carrément homophobe (parce que ça sous-entend que l'homosexualité serait une maladie).
Il y a des cas où, au cours d'une thérapie (psychanalytique), des gens changent d'orientation sexuelle, mais ce n'est pas le but de la thérapie. Y a aussi des cas où les gens divorcent, changent de métier, etc, ce qui ne veut pas dire que c'étaient des maladies ou des symptômes gênants.
Sinon, je ne vois pas, Polyvalentour, ce que tu attends d'une interprétation d'une pseudo thérapie homophobe sous l'angle de la bisexualité originelle ? Tu veux dire que si on est tous bi à la base, on peut le redevenir ? Ben en fait, je crois pas. On n'efface pas d'un coup de baguette magique tout un vécu et une histoire inconsciente. Même si c'est possible, dans certains cas (de changer d'orientation sexuelle au cours d'une thérapie), on ne peut pas en faire le but d'une thérapie. Comme disait Lacan au sujet de la guérison (au sens disparition de symptômes), elle ne vient que "de surcroît".
Finalement, c'est un peu comme la névrose ou la psychose (qui sont aussi des choix inconscients). On peut suivre toutes les thérapies qu'on veut, aucune ne changera un schizophrène en obsessionnel. Pourtant, personne ne naît avec une névrose ou une psychose (mais tout le monde en récolte une en grandissant ).
Sinon, les enfants sans objet sexuel fixe que nous sommes peuvent, en grandissant, choisir (inconsciemment) des objets du même sexe, du sexe opposé, des deux sexes, ou choisir ne ne plus avoir d'objet (asexualité), etc (certains choisissent aussi des objets non humains, zoophiles, fétichistes, ou des objets non pubères - pédophiles, etc).
Il y a des cas où, au cours d'une thérapie (psychanalytique), des gens changent d'orientation sexuelle, mais ce n'est pas le but de la thérapie. Y a aussi des cas où les gens divorcent, changent de métier, etc, ce qui ne veut pas dire que c'étaient des maladies ou des symptômes gênants.
Sinon, je ne vois pas, Polyvalentour, ce que tu attends d'une interprétation d'une pseudo thérapie homophobe sous l'angle de la bisexualité originelle ? Tu veux dire que si on est tous bi à la base, on peut le redevenir ? Ben en fait, je crois pas. On n'efface pas d'un coup de baguette magique tout un vécu et une histoire inconsciente. Même si c'est possible, dans certains cas (de changer d'orientation sexuelle au cours d'une thérapie), on ne peut pas en faire le but d'une thérapie. Comme disait Lacan au sujet de la guérison (au sens disparition de symptômes), elle ne vient que "de surcroît".
Finalement, c'est un peu comme la névrose ou la psychose (qui sont aussi des choix inconscients). On peut suivre toutes les thérapies qu'on veut, aucune ne changera un schizophrène en obsessionnel. Pourtant, personne ne naît avec une névrose ou une psychose (mais tout le monde en récolte une en grandissant ).
Sinon, les enfants sans objet sexuel fixe que nous sommes peuvent, en grandissant, choisir (inconsciemment) des objets du même sexe, du sexe opposé, des deux sexes, ou choisir ne ne plus avoir d'objet (asexualité), etc (certains choisissent aussi des objets non humains, zoophiles, fétichistes, ou des objets non pubères - pédophiles, etc).
En gros on choisit d'aller vers tel ou tel "objet" sexué, mais on ne choisit pas ceux qui nous sont proposés ni la réaction sociale que ça va induire...
Ce genre de "thérapies" est apparemment courante aux USA... Ça vaut mieux que l'exécution capitale ou la prison, certes, mais ça doit avoir surtout comme conséquence de faire des névrosés finis (en cas de "réussite") ou des homos convaincus.
Bref rien de gagné sur le terrain de la bisexualité tranquille.
Ce genre de "thérapies" est apparemment courante aux USA... Ça vaut mieux que l'exécution capitale ou la prison, certes, mais ça doit avoir surtout comme conséquence de faire des névrosés finis (en cas de "réussite") ou des homos convaincus.
Bref rien de gagné sur le terrain de la bisexualité tranquille.
- GruntBanni·e
- Messages : 2074
Date d'inscription : 27/09/2011
Mes expériences dans le domaine ne sont pas franchement convaincantes..Flore a écrit:
Ça serait bien d'avoir le point de vue des hommes du forum : qu'en pensez-vous ?
Y'avait un type de mon âge, ouvertement homo, qui m'avait "dragué" un été pendant que je bossais aux fruits.
C'était assez spécial d'ailleurs comme "drague" parce que ça prenait une tournure "drague d'un mec par une fille", avec des vannes méchantes balancées pour piquer l'attention de l'autre et l'attirer.
Par un concours de circonstance il a fini réfugié dans ma tente (la sienne avait pris l'eau), on a commencé à se caresser.. et quand je lui ai dit d'y aller doucement il est parti.
C'était assez triste, en fait je voulais juste dire que voilà, j'avais jamais rien essayé avec un mec et que je voulais "tâter le terrain", j'ai rien eu le temps d'expliquer.
Sinon, y'a 2 ou 3 fois des gars dans la rue qui m'ont dragué ouvertement, mais bof bof (c'est là que je comprends le ras le bol des femmes, se faire accoster par un inconnu ne suscite pas franchement le désir ni même l'intérêt).
Par contre, y'a un truc assez fréquent (je pense) entre mecs qui s'étiquettent comme "hétéros" (c'est mon cas) :les accolades, embrassades et roulages de pelles dès qu'on est un peu bourrés. En général l'alcool sert d'excuse.. sauf qu'une fois, j'étais partant pour remettre ça le lendemain, et le pote en question (un des rares mecs que je trouve attirant, physiquement) n'était pas motivé. Bon, tant pis.
En fait, ce qui m'ennuierait le plus ce serait d'avoir des relations homosexuelles "par dépit", vu que ma vie amoureuse hétéro est au calme plat ces temps-ci. Bizarrement je me sentirais plus à l'aise pour entreprendre un mec, si j'avais une copine. Je n'aurais pas l'impression de le prendre pour un "substitut faute de mieux."
- InvitéInvité
Comment se fait-il que certains y arrivent et pas d'autres ? Si ça ne dépend pas que de la motivation, ça dépend de quoi ?Araignée a écrit:Sinon, je ne vois pas, Polyvalentour, ce que tu attends d'une interprétation d'une pseudo thérapie homophobe sous l'angle de la bisexualité originelle ? Tu veux dire que si on est tous bi à la base, on peut le redevenir ? Ben en fait, je crois pas. On n'efface pas d'un coup de baguette magique tout un vécu et une histoire inconsciente. Même si c'est possible, dans certains cas (de changer d'orientation sexuelle au cours d'une thérapie), on ne peut pas en faire le but d'une thérapie. Comme disait Lacan au sujet de la guérison (au sens disparition de symptômes), elle ne vient que "de surcroît".
Mon interprétation, c'est que seuls les vrais bisexuels seraient capables de "changer" leur orientation sexuelle. Les autres seraient enfermés dans leur état.
Je suppose que l'orientation sexuelle est en partie innée, et que certains homos ou hétéros peuvent atteindre un stade de non retour, assez tôt dans la vie. Si vous supposez que c'est entièrement acquis, quelle est la "formule" de l'orientation sexuelle ?
Au moins, toi, t'as une porte de sortie. C'est déjà pas mal.Grunt a écrit:En fait, ce qui m'ennuierait le plus ce serait d'avoir des relations homosexuelles "par dépit", vu que ma vie amoureuse hétéro est au calme plat ces temps-ci.
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@Polyvalentour : Je ne sais pas ce que tu mets derrière le mot "motivation" mais ça me semble extrêmement réducteur de penser que si ce qui touche à la sexualité est en partie ou totalement acquis c'est donc que de la motivation devrait suffire pour le modifier...
- InvitéInvité
A cause d'une situation urgente, j'ai posté mon dernier message en vitesse. Je constate maintenant qu'il n'est pas clair. Je vais reformuler et ajouter les dernières idées que je voulais mettre.
Actuellement, on observe que certaines personnes ne peuvent pas changer d'orientation sexuelle. C'est le cas de l'homme homosexuel dans l'article dont j'ai donné le lien. Que ce soit inné et/ou acquis, il semble que certaines personnes peuvent atteindre jeune un point de non retour au delà duquel elles ne peuvent plus changer d'orientation sexuelle.
En parallèle, on observe que d'autre personnes peuvent changer d'orientation sexuelle. Par exemple, quelqu'un sur ce forum avait dit qu'il y avait plein de femmes classées hétéros qui, après avoir fait de la prison, sont devenues lesbiennes. Que ce soit inné et/ou acquis, il semble que certaines personnes peuvent à tout moment changer d'orientation sexuelle. Il suffirait juste que les bonnes conditions soient réunies à un moment donné.
Voici à présent deux hypothèses :
Si on suppose que l'orientation sexuelle a une part d'inné, alors on admet que certaines personnes seront fatalement hétéros, d'autres seront fatalement homos et d'autres seront hétéros, homos ou bis selon leur éducation.
La conséquence que certaines féministes n'aimeront pas, c'est qu'il ne suffira pas d'éduquer "correctement" les filles à la bisexualité pour qu'elles aient toutes la liberté de choisir entre des relations hétéros et des relations homos. Certaines auront uniquement le choix entre le célibat ou la relation hétéro, avec la difficulté de tomber sur un homme non macho.
Si on suppose que l'orientation sexuelle est 100% acquise, alors on admet que, en modulant l'éducation, il serait par exemple possible de faire disparaître l'homosexualité stricte. Il suffirait d'élever tous les enfants d'une certaine manière pour qu'ils puissent ressentir à l'adolescence de l'attirance pour une personne de sexe opposé.
Cette hypothèse agacerait beaucoup d'homosexuels qui sont sûrs d'être ainsi parce que c'est dans leur nature, et non pas parce qu'ils auraient forcément reçu une éducation hors de la norme.
Personnellement, je pense que l'orientation sexuelle a une part d'inné. Autrement, notre société homophobe aurait déjà réussi à anéantir l'homosexualité depuis longtemps.
Actuellement, on observe que certaines personnes ne peuvent pas changer d'orientation sexuelle. C'est le cas de l'homme homosexuel dans l'article dont j'ai donné le lien. Que ce soit inné et/ou acquis, il semble que certaines personnes peuvent atteindre jeune un point de non retour au delà duquel elles ne peuvent plus changer d'orientation sexuelle.
En parallèle, on observe que d'autre personnes peuvent changer d'orientation sexuelle. Par exemple, quelqu'un sur ce forum avait dit qu'il y avait plein de femmes classées hétéros qui, après avoir fait de la prison, sont devenues lesbiennes. Que ce soit inné et/ou acquis, il semble que certaines personnes peuvent à tout moment changer d'orientation sexuelle. Il suffirait juste que les bonnes conditions soient réunies à un moment donné.
Voici à présent deux hypothèses :
Si on suppose que l'orientation sexuelle a une part d'inné, alors on admet que certaines personnes seront fatalement hétéros, d'autres seront fatalement homos et d'autres seront hétéros, homos ou bis selon leur éducation.
La conséquence que certaines féministes n'aimeront pas, c'est qu'il ne suffira pas d'éduquer "correctement" les filles à la bisexualité pour qu'elles aient toutes la liberté de choisir entre des relations hétéros et des relations homos. Certaines auront uniquement le choix entre le célibat ou la relation hétéro, avec la difficulté de tomber sur un homme non macho.
Si on suppose que l'orientation sexuelle est 100% acquise, alors on admet que, en modulant l'éducation, il serait par exemple possible de faire disparaître l'homosexualité stricte. Il suffirait d'élever tous les enfants d'une certaine manière pour qu'ils puissent ressentir à l'adolescence de l'attirance pour une personne de sexe opposé.
Cette hypothèse agacerait beaucoup d'homosexuels qui sont sûrs d'être ainsi parce que c'est dans leur nature, et non pas parce qu'ils auraient forcément reçu une éducation hors de la norme.
Personnellement, je pense que l'orientation sexuelle a une part d'inné. Autrement, notre société homophobe aurait déjà réussi à anéantir l'homosexualité depuis longtemps.
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