Fille contre le féminisme
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- 1977Ancien⋅ne
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Date d'inscription : 03/11/2012
Re: Fille contre le féminisme
09.09.14 16:32
Personnellement, lorsque je m'affirme féministe j'ai l'impression d'être "suicidaire". Dans le sens ou je sais que cette phrase "je suis féministe" déclenche à coup sur des réactions hostiles. Et je regrette parfois ma lucidité, si je pouvais fermer les yeux parfois je pourrais avoir des moments de paix...mais le problème c'est que lorsque l'on n'est plus dupe d'un fait, on ne peut pas "redevenir" ignorant de ce fait. Je comprends fort bien les mécanismes qui oeuvrent chez les femmes anti-féministes. N'est ce pas douloureux et intolérable de considérer la haine que la société voue à notre genre lorsque l'on est une femme?
- VénusAncien⋅ne
- Messages : 693
Date d'inscription : 28/11/2013
Re: Fille contre le féminisme
09.09.14 16:44
- InvitéInvité
Re: Fille contre le féminisme
09.09.14 17:28
Je suis féministe, mais je ne le dis pas forcément à tout le monde ... Parce que justement les réactions sont " hystériques ". Et que la plus part des gens cherchent à provoquer dans un premier temps juste " pour voir ". Et ça me saoule d'entendre 25x les mêmes trucs, et j'estime que ma vocation n'est pas d'éduquer tous les gens que je rencontre.
Mes proches le savent : mon conjoint, mon fils, ma mère, ma meilleure amie et son copain (qui lui est un peu chiant avec ça, justement, il me provoque), Skype (qui lui aussi me provoque, mais tellement grossièrement qu'il est pas crédible, donc je lui pardonne, je sais que ce qu'il veut c'est générer un conflit pour que je le lâche plus ^^). Sinon les autres, quand j'en ai parlé, ben c'est simple ça a mis fin à nos relations (cela concerne 2 hommes). Je pars du principe qu'il faut un minimum de comptabilité entre 2 personnes pour que le courant passe. Autant y a des choses sur lesquelles je peux avoir un curseur variable, autant ce genre de trucs là, ben non. Et je ferais pas l'impasse dessus. C'est comme quand on me dit que chacun est libre de penser ce qu'il veut, et que c'est de l'intolérance de vouloir dégager le FN et qu'ils ont le droit de s'exprimer.
Pour moi les personnes dont le but est de réduire les libertés, les droits fondamentaux d'autres êtres vivants, n'ont pas le droit à l'expression. Et je ne perdrais pas mon temps avec eux, nos points de vue sont inconciliables.
Mes proches le savent : mon conjoint, mon fils, ma mère, ma meilleure amie et son copain (qui lui est un peu chiant avec ça, justement, il me provoque), Skype (qui lui aussi me provoque, mais tellement grossièrement qu'il est pas crédible, donc je lui pardonne, je sais que ce qu'il veut c'est générer un conflit pour que je le lâche plus ^^). Sinon les autres, quand j'en ai parlé, ben c'est simple ça a mis fin à nos relations (cela concerne 2 hommes). Je pars du principe qu'il faut un minimum de comptabilité entre 2 personnes pour que le courant passe. Autant y a des choses sur lesquelles je peux avoir un curseur variable, autant ce genre de trucs là, ben non. Et je ferais pas l'impasse dessus. C'est comme quand on me dit que chacun est libre de penser ce qu'il veut, et que c'est de l'intolérance de vouloir dégager le FN et qu'ils ont le droit de s'exprimer.
Pour moi les personnes dont le but est de réduire les libertés, les droits fondamentaux d'autres êtres vivants, n'ont pas le droit à l'expression. Et je ne perdrais pas mon temps avec eux, nos points de vue sont inconciliables.
- InvitéInvité
Re: Fille contre le féminisme
09.09.14 19:26
Je dis rarement que je suis féministe, j'ai l'impression que c'est encore plus grave que dire que de dire "Oyez, oyez ! Je suis lesbienne, tatouée, childfree, antispeciste, antiracsite, anti-capi-néo-machin-fric-chose et je fume parfois de la weed".
Nan être féministe, j'ai l'impression que c'est considéré comme une forme de terrorisme local vous voyez ?Sauf qu'en même temps on est pas pris au sérieux, d'où les provocations à la con. Parce que si les féminismes étaient des mouvements armés, on les ferait pas autant chier, mais comme c'est un truc de "gonzesse", forcément au mieux c'est futile, au pire on sanctionne socialement (avec plus ou moins de sévérité hum) histoire de bien remettre l'hystéro-fustrée à sa place (ou de faire pousser des parties à un homme faible qui se serait perdu dans les rangs desdites hystéro-frustrées).
Nan être féministe, j'ai l'impression que c'est considéré comme une forme de terrorisme local vous voyez ?Sauf qu'en même temps on est pas pris au sérieux, d'où les provocations à la con. Parce que si les féminismes étaient des mouvements armés, on les ferait pas autant chier, mais comme c'est un truc de "gonzesse", forcément au mieux c'est futile, au pire on sanctionne socialement (avec plus ou moins de sévérité hum) histoire de bien remettre l'hystéro-fustrée à sa place (ou de faire pousser des parties à un homme faible qui se serait perdu dans les rangs desdites hystéro-frustrées).
- HopeyAncien⋅ne
- Messages : 301
Date d'inscription : 27/11/2013
Re: Fille contre le féminisme
10.09.14 1:22
Drärk a écrit:Nan être féministe, j'ai l'impression que c'est considéré comme une forme de terrorisme local
j'adore ta comparaison!!
- Corvus—
- Messages : 157
Date d'inscription : 21/04/2014
Re: Fille contre le féminisme
10.09.14 10:05
shun a écrit:Pour moi les personnes dont le but est de réduire les libertés, les droits fondamentaux d'autres êtres vivants, n'ont pas le droit à l'expression. Et je ne perdrais pas mon temps avec eux, nos points de vue sont inconciliables.
C'est aussi la manière dont pas mal de personnes perçoivent le féminisme
Je pense que tout discours politique ou idéologique joue nécessairement le principe des vases communicants en matière de liberté et de droits (appel à l'arrêt de certains comportements au profit d'autres), mais ce qui distingue la nature de la réception (discours perçu comme "extrême" ou comme "raisonnable") c'est sa capacité à mettre en avant en quoi le récepteur - la réceptrice sera aussi bénéficiaire du nouvel ordre dans les libertés.
Par exemple, dans l'article partagé par Jonas, il est demandé pourquoi les hommes ne sont pas féministes. Je pense que la vraie question à débattre, à expliciter, est plutôt pourquoi ils devraient l'être. Ce n'est pas pour que l'on me réponde là-dessus que je dis ça (ou alors on ouvre un autre sujet), mais pour souligner comment certains postulats - l'évidence d'une forme de solidarité comme principe moral - structurent le féminisme, ce qui à mon avis le sert pour regrouper des personnes qui ont déjà les mêmes ressentis, mais qui aussi dessert une réception plus universelle.
- InvitéInvité
Re: Fille contre le féminisme
10.09.14 11:34
Ben le soucis majeur que je rencontre au sujet du féminisme, c'est que les gens ne savent absolument pas ce que c'est, ils ont une idée toute faite qui en général est quand même très caricaturale et surtout très fausse.
Ils ne perçoivent pas ce qu'ils ont a y gagner, parce qu'ils préfèrent rester dans une vision grossière et binaire qui leur permet d'avoir quelqu'un, au moins momentanément, sur qui rejeter les maux de la société (comme pour le racisme, etc ...), ça fait un bon homme de paille, et ça leur permet de ne pas trop se remettre en question.
C'est surtout ça. Et puis admettre qu'on est ou qu'on a été sexiste (ce que j'admets tout à fait me concernant, et je pense que je le suis encore par moment), tout comme admettre qu'on est raciste, homophobe etc ... ça demande de faire une démarche honnête. Et les gens n'aiment pas sortir de leur zone de confort.
C'est surtout ça que je rencontre. En fait, si y avait pas cette barrière là, j'arriverais à la conclusion de " qu'est ce qu'on a tous à y gagner, y compris les hommes " mais la plus part du temps, je ne peux pas mener cette réflexion, elle est stoppée nette, bien bien avant.
Ils ne perçoivent pas ce qu'ils ont a y gagner, parce qu'ils préfèrent rester dans une vision grossière et binaire qui leur permet d'avoir quelqu'un, au moins momentanément, sur qui rejeter les maux de la société (comme pour le racisme, etc ...), ça fait un bon homme de paille, et ça leur permet de ne pas trop se remettre en question.
C'est surtout ça. Et puis admettre qu'on est ou qu'on a été sexiste (ce que j'admets tout à fait me concernant, et je pense que je le suis encore par moment), tout comme admettre qu'on est raciste, homophobe etc ... ça demande de faire une démarche honnête. Et les gens n'aiment pas sortir de leur zone de confort.
C'est surtout ça que je rencontre. En fait, si y avait pas cette barrière là, j'arriverais à la conclusion de " qu'est ce qu'on a tous à y gagner, y compris les hommes " mais la plus part du temps, je ne peux pas mener cette réflexion, elle est stoppée nette, bien bien avant.
Re: Fille contre le féminisme
10.09.14 13:54
Si les gens prenaient un peu plus la peine de se renseigner au lieu de parler de truc qu'ils ne connaissent absolument pas, ou bien d'avoir l'honnêteté de reconnaître qu'ils ne maîtrisent pas le sujet (ce que je peux comprendre)... on entendrait vraiment beaucoup moins de conneries.
Beaucoup de personnes ne veulent pas s'impliquer ? très bien alors qu'elles laissent bosser les autres au moins.
Beaucoup de personnes ne veulent pas s'impliquer ? très bien alors qu'elles laissent bosser les autres au moins.
- Tecma—
- Messages : 210
Date d'inscription : 15/07/2014
Re: Fille contre le féminisme
10.09.14 18:51
Si je suis grosso modo d'accord avec la citation de l'image (le sexisme à mon sens frappe les femmes et les hommes, étant donné que l'on attribue certains comportements types autant aux deux genres, simplement les femmes en sont massivement plus victimes, les conséquences négatives sont largement plus à leur détriment) je serai bcp plus circonspect sur l'idée que le mouvement réclamant l'égalité Femmes/Hommes soit obligatoirement dénommé "féminisme" plutot qu'humanisme.
Si je peux tout à faire comprendre que cela peut paraitre juste qu'un tel mouvement puisse prendre un nom rappelant le groupe de personnes le plus fortement victimes du sexisme, en terme d'efficacité, je suis pas sur que ce soit optimal.
En disant un mouvement "féministe" on peut facilement se dire qu'étant un mec ce mouvement va forcément vouloir me rentrer dnas le lard.
Effectivement ap qlq recherches on peut facilement se rendre que non, que c'est "simplement" une lutte pour l'égalité.
Cependant cela implique de ne pas s'arrêter à la simple dénomination du mouvement, de faire la démarche active de se renseigner. Or je trouve que c'est faire trop confiance à l'intelligence humaine.
Oui j'ai tendance à être pessimiste et à me dire que pour qu'un message passe bien il faut que l'essence, la subtnace, le coeur de ce message soit compréhensible rapidement et sans effort par les plus bêtes/paresseux/non-intéressé à priori, et qu'une fois cette étape franchie, seulement alors commencer à sortir une argumentation plus poussée.
or par féminisme je pense que la majorité des gens entendent "défense des femmes", ainsi une personne aveugle au sexisme s'en détournera puis que vu comme inutile, voir dangereux.
humanisme envoi un message plus de lutte pour l'égalité au sens large peut être plus acceptable d'emblée par le plus grd nombre.
Si je peux tout à faire comprendre que cela peut paraitre juste qu'un tel mouvement puisse prendre un nom rappelant le groupe de personnes le plus fortement victimes du sexisme, en terme d'efficacité, je suis pas sur que ce soit optimal.
En disant un mouvement "féministe" on peut facilement se dire qu'étant un mec ce mouvement va forcément vouloir me rentrer dnas le lard.
Effectivement ap qlq recherches on peut facilement se rendre que non, que c'est "simplement" une lutte pour l'égalité.
Cependant cela implique de ne pas s'arrêter à la simple dénomination du mouvement, de faire la démarche active de se renseigner. Or je trouve que c'est faire trop confiance à l'intelligence humaine.
Oui j'ai tendance à être pessimiste et à me dire que pour qu'un message passe bien il faut que l'essence, la subtnace, le coeur de ce message soit compréhensible rapidement et sans effort par les plus bêtes/paresseux/non-intéressé à priori, et qu'une fois cette étape franchie, seulement alors commencer à sortir une argumentation plus poussée.
or par féminisme je pense que la majorité des gens entendent "défense des femmes", ainsi une personne aveugle au sexisme s'en détournera puis que vu comme inutile, voir dangereux.
humanisme envoi un message plus de lutte pour l'égalité au sens large peut être plus acceptable d'emblée par le plus grd nombre.
- InvitéInvité
Re: Fille contre le féminisme
10.09.14 19:17
Le problème dans humanisme, c'est que ça ne précise pas de quel humanisme on parle. Les enfants sont aussi des humains, les noirs sont aussi des humains, les handicapés sont aussi des humains, les LBGT sont aussi des humains ... pourtant les idées que nous véhiculons sont différentes, mêmes si à mon sens elles sont complémentaires. Humanisme est un mot trop vague, qui ne précise pas dans quel type de lutte nous sommes, et contre quoi nous nous battons. Nous nous battons pour le droit des femmes, qu'il soit sur le papier ou dans la rue, qu'il soit dans la sphère publique ou privée.
Et que les autres le veuillent ou non, l'oppression des femmes existe. Si les gens nient cette évidence, je ne vois pas trop ce que je peux faire pour eux, surtout, si, comme beaucoup que j'ai rencontrés, ils sont de mauvaise foi. Qu'on ne voit pas le sexisme, par habitude, parce qu'on a la chance de ne pas y être exposé, ou de ne pas en subir les conséquences néfastes, soit, dans ce cas, je veux bien prendre du temps. Mais quand à l'évidence la personne nie en bloc toutes les violences subies, alors ça ne sert à rien.
Je suis blanche, et je n'ai jamais vécu le racisme, mais ça ne m'empêche pas de le constater, d'écouter les gens de couleur qui m'en parle, et même si je ne sais pas ce qu'on ressent quand on est victime de racisme, je sais que c'est pas cool, et j'essaye de tout faire pour moi même ne pas perpétrer le racisme. Je sais que parfois je le fais malgré moi, mais quand on me fait une remarque, j'ai la décence d'écouter mon interlocuteur, au lieu de le traiter de fou hystérique qui s'invente des problèmes là où il n'y en a pas. On ne peut pas être de tous les combats, c'est titanesque, mais à défaut d'être actif dans la lutte contre une oppression, on peut laisser ceux qui la combatte avancer librement.
L'exemple de la plus mauvaise foi qui m'ait été donné d'entendre concernait les prostituées. Je lui disais qu'il n'était pas prostitué, qu'il ne savait pas ce que cela pouvait engendrer comme traumatismes de se taper des clients toute la journée, et à quel point c'était risqué à la fois mentalement et physiquement.
Là il me répond que si, c'est exactement comme les mecs qui font du marteau piqueur, et qui sont déglingués à la fin de leur carrière, et que c'est pas très épanouissant non plus d'un point de vue psychologique.
J'ai répondu, un peu, et il a continué ce parallèle évidemment complètement con. Tout en me soutenant mordicus que la prostitution était d'une part nécessaire, mais en plus, " un métier comme un autre ".
C'est le genre de mauvaise foi à laquelle je ne me donne pas la peine de répondre dès que je la vois, car elle me fait perdre mon temps, mon énergie, pour strictement rien. Donc les gens qui se comportent de cette manière : c'est simple, je les jarte de mon entourage. Je ne dialogue pas avec des personnes d'aussi mauvaise foi, et je n'en veux pas dans mes proches.
Et que les autres le veuillent ou non, l'oppression des femmes existe. Si les gens nient cette évidence, je ne vois pas trop ce que je peux faire pour eux, surtout, si, comme beaucoup que j'ai rencontrés, ils sont de mauvaise foi. Qu'on ne voit pas le sexisme, par habitude, parce qu'on a la chance de ne pas y être exposé, ou de ne pas en subir les conséquences néfastes, soit, dans ce cas, je veux bien prendre du temps. Mais quand à l'évidence la personne nie en bloc toutes les violences subies, alors ça ne sert à rien.
Je suis blanche, et je n'ai jamais vécu le racisme, mais ça ne m'empêche pas de le constater, d'écouter les gens de couleur qui m'en parle, et même si je ne sais pas ce qu'on ressent quand on est victime de racisme, je sais que c'est pas cool, et j'essaye de tout faire pour moi même ne pas perpétrer le racisme. Je sais que parfois je le fais malgré moi, mais quand on me fait une remarque, j'ai la décence d'écouter mon interlocuteur, au lieu de le traiter de fou hystérique qui s'invente des problèmes là où il n'y en a pas. On ne peut pas être de tous les combats, c'est titanesque, mais à défaut d'être actif dans la lutte contre une oppression, on peut laisser ceux qui la combatte avancer librement.
L'exemple de la plus mauvaise foi qui m'ait été donné d'entendre concernait les prostituées. Je lui disais qu'il n'était pas prostitué, qu'il ne savait pas ce que cela pouvait engendrer comme traumatismes de se taper des clients toute la journée, et à quel point c'était risqué à la fois mentalement et physiquement.
Là il me répond que si, c'est exactement comme les mecs qui font du marteau piqueur, et qui sont déglingués à la fin de leur carrière, et que c'est pas très épanouissant non plus d'un point de vue psychologique.
J'ai répondu, un peu, et il a continué ce parallèle évidemment complètement con. Tout en me soutenant mordicus que la prostitution était d'une part nécessaire, mais en plus, " un métier comme un autre ".
C'est le genre de mauvaise foi à laquelle je ne me donne pas la peine de répondre dès que je la vois, car elle me fait perdre mon temps, mon énergie, pour strictement rien. Donc les gens qui se comportent de cette manière : c'est simple, je les jarte de mon entourage. Je ne dialogue pas avec des personnes d'aussi mauvaise foi, et je n'en veux pas dans mes proches.
- InvitéInvité
Re: Fille contre le féminisme
10.09.14 20:14
Il n'y a pas que le féminisme, il y aussi l'anti-sexisme qui lui se réfère à tous les sexes et genres. Le féminisme est un focus sur la condition des femmes car nous sommes dans une société sexiste et misogyne. Cela signifie que si les hommes sont aussi victimes de clichés et de pression sociale, ils restent dominants par rapport aux femmes, donc le féminisme se doit d'exister en plus de l'anti-sexisme. L'humanisme n'est pas suffisant à mon sens car il se penche sur les conditions de vie des personnes, mais quid des animaux ? L'humanisme n'est pas antispeciste il me semble, il n'est pas écologiste non plus (alors qu'on a terriblement besoin de l'écologie étant donné qu'on massacre la nature, et que sans elle on ne peut pas survivre). De plus, la plupart des gentes qui disent préférer l'humanisme au féminisme ne se sont même pas renseigné-e-s sur les deux courants de pensée, iels ne sont même pas au courant qu'il existe plusieurs féminismes, c'est dire. Des gentes qui expliquent accepter le féminisme quand il n'est pas radical ne connaissent rien aux féminismes ; parce que le féminisme radical, n'est pas "radical" au sens de "extrémiste" contrairement à ce qu'on aimerait nous faire croire. Les gentes ont peur du mot "radical", doit-on le supprimer jusque dans les cours de mathématiques ?
Tant qu'on les conforte dans leur hétéronormativité, dans leur monogamie, dans leur traditions natalistes, iels sont d'accord pour une soi-disant égalité des sexes. Il suffit pourtant de se renseigner sur la fameuse libération sexuelle pour comprendre qu'elle n'a jamais eu lieu, en tout cas pas pour les femmes, auquel cas les lesbiennes ne seraient pas victimes de crimes et délits lesbophobes, je parle des lesbiennes mais la communauté LGTBQIA+ n'a jamais rien gagné à cette libération de mœurs : c'était une libération hétérosexuelle masculine. Les femmes sont devenues plus disponibles, mais pas pour elles-mêmes.
Dès qu'on parle de femmes n'ayant pas besoin de vivre sans phallus, sans propriétaires, sans hommes quoi, la société fait en sorte de donner une mauvaise image des féministes, c'est son fonctionnement, la désinformation (et vu le nombre de personnes regardant les JT, la désinfo ça marche à mort...). Les gentes ont peur des femmes vraiment libres. De femmes qui vivent leur sexualité, qui décident si elles veulent ou non de faire des enfant-e-s, de vivre sans hommes, ça remet en cause les traditions. Les femmes servent de machine à enfanter, c'est pour ça que des gentes veulent faire interdire l'avortement, voire carrément la contraception, c'est parce qu'iels savent qu'en empêchant les femmes de prendre le pouvoir sur leur corps, iels peuvent les emprisonner et s'assurer la naissance de gosses qu'iels formateront à penser comme ça les arrange. La guerre des sexes n'est pas une invention féministe destinée à monter les femmes contre les hommes pour leur piquer le pouvoir. Non, la guerre des sexes a été inventée et est entretenue par les clichés, les traditions et les gentes au pouvoir parce que "Diviser pour mieux régner" est leur slogan.
Tant qu'on les conforte dans leur hétéronormativité, dans leur monogamie, dans leur traditions natalistes, iels sont d'accord pour une soi-disant égalité des sexes. Il suffit pourtant de se renseigner sur la fameuse libération sexuelle pour comprendre qu'elle n'a jamais eu lieu, en tout cas pas pour les femmes, auquel cas les lesbiennes ne seraient pas victimes de crimes et délits lesbophobes, je parle des lesbiennes mais la communauté LGTBQIA+ n'a jamais rien gagné à cette libération de mœurs : c'était une libération hétérosexuelle masculine. Les femmes sont devenues plus disponibles, mais pas pour elles-mêmes.
Dès qu'on parle de femmes n'ayant pas besoin de vivre sans phallus, sans propriétaires, sans hommes quoi, la société fait en sorte de donner une mauvaise image des féministes, c'est son fonctionnement, la désinformation (et vu le nombre de personnes regardant les JT, la désinfo ça marche à mort...). Les gentes ont peur des femmes vraiment libres. De femmes qui vivent leur sexualité, qui décident si elles veulent ou non de faire des enfant-e-s, de vivre sans hommes, ça remet en cause les traditions. Les femmes servent de machine à enfanter, c'est pour ça que des gentes veulent faire interdire l'avortement, voire carrément la contraception, c'est parce qu'iels savent qu'en empêchant les femmes de prendre le pouvoir sur leur corps, iels peuvent les emprisonner et s'assurer la naissance de gosses qu'iels formateront à penser comme ça les arrange. La guerre des sexes n'est pas une invention féministe destinée à monter les femmes contre les hommes pour leur piquer le pouvoir. Non, la guerre des sexes a été inventée et est entretenue par les clichés, les traditions et les gentes au pouvoir parce que "Diviser pour mieux régner" est leur slogan.
- LenaLouAncien⋅ne
- Messages : 1093
Date d'inscription : 19/11/2013
Re: Fille contre le féminisme
10.09.14 20:50
Drärk,a chaque fois que je te lit,je plussoie mille fois intérieurement. C'est tout à fait ça...
- Cyb—
- Messages : 416
Date d'inscription : 10/09/2013
Re: Fille contre le féminisme
10.09.14 21:14
@Drärk: Comme Lenalou, je suis tout à fait d'accord. Surtout ton passage sur la zone de confort.
@shun: Je ne dis pas non plus à tout le monde que je suis féministe car c'est très ostracisant. En tout cas, je ne le dirais pas à voix haute... En même temps, mes collègues a cette image de moi vu mes réflexions par moments. Et puis j'ai longtemps joué d'une image "les femmes peuvent être plus fortes que les hommes, ouais!". J'ai aussi des amies qui pensent que les féministes sont là pour écraser les hommes. C'est dur de leur faire croire le contraire, surtout qu'elles vont quand même dire "ok peut-être pas toutes mais IL Y EN A", et ça continue sur les fameuses "castratrices"...
J'avoue que c'est difficile, parfois, de ne pas être en colère contre les femmes pas du tout féministes ou qui jouent le jeu du patriarcat. Et ce, même en sachant que tout ceci est la création d'un système.
@shun: Je ne dis pas non plus à tout le monde que je suis féministe car c'est très ostracisant. En tout cas, je ne le dirais pas à voix haute... En même temps, mes collègues a cette image de moi vu mes réflexions par moments. Et puis j'ai longtemps joué d'une image "les femmes peuvent être plus fortes que les hommes, ouais!". J'ai aussi des amies qui pensent que les féministes sont là pour écraser les hommes. C'est dur de leur faire croire le contraire, surtout qu'elles vont quand même dire "ok peut-être pas toutes mais IL Y EN A", et ça continue sur les fameuses "castratrices"...
J'avoue que c'est difficile, parfois, de ne pas être en colère contre les femmes pas du tout féministes ou qui jouent le jeu du patriarcat. Et ce, même en sachant que tout ceci est la création d'un système.
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: Fille contre le féminisme
11.09.14 10:45
De plus se dire féministe, ça permet de jarter mentalement les "humanistes" qui ont profité de leur "humanisme" pour cracher sur les femmes, genre rousseau (et je continue pas la liste car elle est longue et qu'elle s'arrête pas aux lumières...)
- Corvus—
- Messages : 157
Date d'inscription : 21/04/2014
Re: Fille contre le féminisme
11.09.14 11:13
Après avoir lu tout ce que l'on a dit avant, je pense qu'il y a en gros trois type de visions hostiles/sceptiques envers le féminisme :
- Le déni du constat d'inégalité (les féministes exagèrent, sont des hystériques) : c'est un problème de renseignements ou de mauvaise foi. En ce sens, je trouve que la petite synthèse dans la nouvelle charte est une bonne idée, surtout qu'elle peut être facilement copiée et collée ailleurs (autre forum par exemple). Une parade possible est de demander des données infirmant celles-ci, et de proposer d'en rediscuter une fois la qualité d'arguments comparable. Bien sûr, si la personne estime que son optique personnelle prévaut sur des données disponibles, le débat est déjà terminé, et je comprends les personnes qui ne veulent plus poursuivre (parler à un mur).
- L'acceptation de l'inégalité mais l'explication par l'essentialisme (physique ou au niveau du rôle social) : les femmes sont faites pour avoir des enfants, les hommes pour tenir des marteaux-piqueurs ou aller à la guerre. Personnellement je n'adhère pas du tout, mais je n'ai pas beaucoup d'arguments bien construits. Je pense que le problème se situe ici au niveau de "ça a toujours bien marché comme ça", puisque j'ai remarqué que des arguments d'ordre historique ressortent parfois. Il y a je crois un souci de contre-exemples - hors cas très spécifiques - dans le monde dit occidental (quand je dis je crois, je veux dire que mes connaissances s'arrêtent là).
- L'acceptation de l'inégalité mais l'explication par des facteurs individuels (motivation, connaissances sur la manière dont le monde fonctionne, ...) : Là ça devient encore plus difficile. J'ai par exemple déjà entendu une femme dire d'autres femmes : "elle n'ont qu'à se bouger le c.. au lieu de se plaindre", et il me semble que c'est aussi un peu le point de vue de la copine de Chaleur et de la mienne. Je pense personnellement que c'est malheureusement une vision qui ne prend pas en compte des facteurs plus complexes qu'une histoire de motivation, et qui ont trait à l'éducation. Les femmes et les hommes sont très tôt éduqués différemment, ce qui impacte sur leur manière de se construire ensuite au niveau de l'intégration sociale, en particulier au niveau de l'attrait pour/l'aisance dans la compétitivité et l'individualisme. Mais je pense aussi que les féministes ont pris un peu un mauvais pli, qui est que de par le fait que la compétitivité soit rejetée de leurs idéaux (normal puisqu'assez incompatible), l'explication des inégalités par la plus grande méconnaissance ou le moindre attrait des femmes envers les systèmes compétitifs (de par les injonctions, les récompenses et les interdits qu'elles ont reçu au cours de leur développement, qui ne s'arrête pas à l'enfance d'ailleurs) est peut-être trop facilement occultée au profit de débats plus idéologiques. Or des données issues de ces systèmes compétitifs sont assez souvent mises en avant comme preuve des inégalités. Honnêtement, comme plusieurs hommes avec qui j'ai discuté, le patriarcat en tant que situation (la majorité des postes de pouvoir sont occupé par des hommes) me paraît tout à fait exact, mais le patriarcat en tant qu'entité douée d'une volonté ("le patriarcat veut") c'est là où j'ai le plus de mal, car le système patriarcal ressemble plus à une baston générale à la Astérix où c'est chacun pour soi, qu'à une fraternité bien ordonnée qui coordonne des plans (le seul but clairement commun, c'est ramasser du fric et/ou se "faire un nom", mais il est plus commun parce que la majorité ont le même que comme conséquence d'une coordination). Si cette bagarre a lieu d'être ou pas, c'est je crois l'une des grosses sources de dissension entre les féministes et pas mal de personnes qui ne le sont pas (surtout des hommes, mais aussi des femmes comme ma copine). Soit ces personnes pensent que les féministes veulent entrer dans la bagarre en "trichant" (ex : systèmes de quotas) et ont un sentiment de "prise de pouvoir" (cf ce qui a été dit plus haut), soit que les féministes veulent arrêter la bagarre et sont du coup en attente de descriptions plus claires sur ce qui va se passer à la place (j'avoue que j'en suis là parce que ça reste flou pour moi).
Il me semble que les personnes dans la troisième catégorie comprennent bien la différence entre féminisme et humanisme.
- Le déni du constat d'inégalité (les féministes exagèrent, sont des hystériques) : c'est un problème de renseignements ou de mauvaise foi. En ce sens, je trouve que la petite synthèse dans la nouvelle charte est une bonne idée, surtout qu'elle peut être facilement copiée et collée ailleurs (autre forum par exemple). Une parade possible est de demander des données infirmant celles-ci, et de proposer d'en rediscuter une fois la qualité d'arguments comparable. Bien sûr, si la personne estime que son optique personnelle prévaut sur des données disponibles, le débat est déjà terminé, et je comprends les personnes qui ne veulent plus poursuivre (parler à un mur).
- L'acceptation de l'inégalité mais l'explication par l'essentialisme (physique ou au niveau du rôle social) : les femmes sont faites pour avoir des enfants, les hommes pour tenir des marteaux-piqueurs ou aller à la guerre. Personnellement je n'adhère pas du tout, mais je n'ai pas beaucoup d'arguments bien construits. Je pense que le problème se situe ici au niveau de "ça a toujours bien marché comme ça", puisque j'ai remarqué que des arguments d'ordre historique ressortent parfois. Il y a je crois un souci de contre-exemples - hors cas très spécifiques - dans le monde dit occidental (quand je dis je crois, je veux dire que mes connaissances s'arrêtent là).
- L'acceptation de l'inégalité mais l'explication par des facteurs individuels (motivation, connaissances sur la manière dont le monde fonctionne, ...) : Là ça devient encore plus difficile. J'ai par exemple déjà entendu une femme dire d'autres femmes : "elle n'ont qu'à se bouger le c.. au lieu de se plaindre", et il me semble que c'est aussi un peu le point de vue de la copine de Chaleur et de la mienne. Je pense personnellement que c'est malheureusement une vision qui ne prend pas en compte des facteurs plus complexes qu'une histoire de motivation, et qui ont trait à l'éducation. Les femmes et les hommes sont très tôt éduqués différemment, ce qui impacte sur leur manière de se construire ensuite au niveau de l'intégration sociale, en particulier au niveau de l'attrait pour/l'aisance dans la compétitivité et l'individualisme. Mais je pense aussi que les féministes ont pris un peu un mauvais pli, qui est que de par le fait que la compétitivité soit rejetée de leurs idéaux (normal puisqu'assez incompatible), l'explication des inégalités par la plus grande méconnaissance ou le moindre attrait des femmes envers les systèmes compétitifs (de par les injonctions, les récompenses et les interdits qu'elles ont reçu au cours de leur développement, qui ne s'arrête pas à l'enfance d'ailleurs) est peut-être trop facilement occultée au profit de débats plus idéologiques. Or des données issues de ces systèmes compétitifs sont assez souvent mises en avant comme preuve des inégalités. Honnêtement, comme plusieurs hommes avec qui j'ai discuté, le patriarcat en tant que situation (la majorité des postes de pouvoir sont occupé par des hommes) me paraît tout à fait exact, mais le patriarcat en tant qu'entité douée d'une volonté ("le patriarcat veut") c'est là où j'ai le plus de mal, car le système patriarcal ressemble plus à une baston générale à la Astérix où c'est chacun pour soi, qu'à une fraternité bien ordonnée qui coordonne des plans (le seul but clairement commun, c'est ramasser du fric et/ou se "faire un nom", mais il est plus commun parce que la majorité ont le même que comme conséquence d'une coordination). Si cette bagarre a lieu d'être ou pas, c'est je crois l'une des grosses sources de dissension entre les féministes et pas mal de personnes qui ne le sont pas (surtout des hommes, mais aussi des femmes comme ma copine). Soit ces personnes pensent que les féministes veulent entrer dans la bagarre en "trichant" (ex : systèmes de quotas) et ont un sentiment de "prise de pouvoir" (cf ce qui a été dit plus haut), soit que les féministes veulent arrêter la bagarre et sont du coup en attente de descriptions plus claires sur ce qui va se passer à la place (j'avoue que j'en suis là parce que ça reste flou pour moi).
Il me semble que les personnes dans la troisième catégorie comprennent bien la différence entre féminisme et humanisme.
- Tecma—
- Messages : 210
Date d'inscription : 15/07/2014
Re: Fille contre le féminisme
11.09.14 11:29
je suis assez d'accord avec toi Corvus (message inutile bonsoir..^^)
- InvitéInvité
Re: Fille contre le féminisme
11.09.14 11:38
Ben, on peut se bouger le cul et quand même constater que ça suffit pas à réduire les viols, le harcèlement de rue, la différence de salaire à travail et ancienneté égale ...
J'ai beau me bouger le cul, ça n'a pas empêché les agressions, les viols, la culpabilité, la violence etc ... que j'ai subi uniquement parce que j'étais une femme ... Donc oui se bouger le cul, c'est clair, il faut le faire, parce que personne ne le fera pour moi, et que ça peut, dans une certaine mesure, améliorer ma situation, et me donner des outils supplémentaires, mais c'est pas suffisant.
Quand les femmes disent qu'elles ont peur dès que la nuit tombe et qu'elles sont dans l'espace public, je vois pas trop ce qu'elles peuvent changer par leurs propres actions directes, je pense que c'est quand même aux agresseurs de changer d'attitude et de comportement, de ne pas agresser et de laisser les femmes tranquilles.
C'est un exemple tout con, mais je crois que toutes les femmes ont connu la peur de rentrer toutes seules chez elles le soir. On a toutes eu des moments de flip quand on a croisé des mecs bizarres, chelous, qui nous ont apostrophées et qu'il faisait nuit.
Et ben être féministe c'est aussi ça, tout simplement : vouloir être traitée dans l'espace public avec respect. Ne plus accepter la peur qui rode, parce qu’on est au mauvais endroit (genre mauvais quartier) au mauvais moment (la nuit tombée). Ne plus accepter les remarques insultantes distribuées gratuitement justement parce qu’on est une femme. Ne plus avoir à justifier une saute d'humeur parce qu'on a ses règles. On souhaite être traitées de la même manière que tous les autres être humains, avec dignité et respect. Que notre corps ne soit plus affiché comme une marchandise (ça vaut aussi de plus en plus pour les hommes je trouve), que notre sexualité soit reconnue comme notre propriété exclusive, que personne ne décide à notre place de ce que nous sommes, devons être or whatever. Et oui, on se bouge le cul : on sait qu'ensemble on a plus de chance d'être entendues qu'isolément, c'est bien la raison d'être du féminisme : changer les choses.
Donc pour le 3ème groupe je pense que ce que je viens de dire est assez concret, ne se situe pas dans un débat d'idéologie, ne parle même pas du patriarcat en tant que tel, et démontre assez simplement qu'on a beau vouloir, et faire le maximum chacune individuellement, le groupe et l'action du groupe auront toujours plus de poids que les actes isolés.
Et je me vois mal, en tant que femme, dire " ah ben ouai, elle s'est faite violer, pas de bol, fallait pas trainer au mauvais endroit au mauvais moment, c'est la faute à pas de chance, elle a qu'à se bouger le cul et reconstruire sa vie. "
C'est une question de bon sens, et quand même là pour le coup, d'humanité ...
J'ai beau me bouger le cul, ça n'a pas empêché les agressions, les viols, la culpabilité, la violence etc ... que j'ai subi uniquement parce que j'étais une femme ... Donc oui se bouger le cul, c'est clair, il faut le faire, parce que personne ne le fera pour moi, et que ça peut, dans une certaine mesure, améliorer ma situation, et me donner des outils supplémentaires, mais c'est pas suffisant.
Quand les femmes disent qu'elles ont peur dès que la nuit tombe et qu'elles sont dans l'espace public, je vois pas trop ce qu'elles peuvent changer par leurs propres actions directes, je pense que c'est quand même aux agresseurs de changer d'attitude et de comportement, de ne pas agresser et de laisser les femmes tranquilles.
C'est un exemple tout con, mais je crois que toutes les femmes ont connu la peur de rentrer toutes seules chez elles le soir. On a toutes eu des moments de flip quand on a croisé des mecs bizarres, chelous, qui nous ont apostrophées et qu'il faisait nuit.
Et ben être féministe c'est aussi ça, tout simplement : vouloir être traitée dans l'espace public avec respect. Ne plus accepter la peur qui rode, parce qu’on est au mauvais endroit (genre mauvais quartier) au mauvais moment (la nuit tombée). Ne plus accepter les remarques insultantes distribuées gratuitement justement parce qu’on est une femme. Ne plus avoir à justifier une saute d'humeur parce qu'on a ses règles. On souhaite être traitées de la même manière que tous les autres être humains, avec dignité et respect. Que notre corps ne soit plus affiché comme une marchandise (ça vaut aussi de plus en plus pour les hommes je trouve), que notre sexualité soit reconnue comme notre propriété exclusive, que personne ne décide à notre place de ce que nous sommes, devons être or whatever. Et oui, on se bouge le cul : on sait qu'ensemble on a plus de chance d'être entendues qu'isolément, c'est bien la raison d'être du féminisme : changer les choses.
Donc pour le 3ème groupe je pense que ce que je viens de dire est assez concret, ne se situe pas dans un débat d'idéologie, ne parle même pas du patriarcat en tant que tel, et démontre assez simplement qu'on a beau vouloir, et faire le maximum chacune individuellement, le groupe et l'action du groupe auront toujours plus de poids que les actes isolés.
Et je me vois mal, en tant que femme, dire " ah ben ouai, elle s'est faite violer, pas de bol, fallait pas trainer au mauvais endroit au mauvais moment, c'est la faute à pas de chance, elle a qu'à se bouger le cul et reconstruire sa vie. "
C'est une question de bon sens, et quand même là pour le coup, d'humanité ...
- VénusAncien⋅ne
- Messages : 693
Date d'inscription : 28/11/2013
Re: Fille contre le féminisme
11.09.14 11:49
- InvitéInvité
Re: Fille contre le féminisme
11.09.14 11:57
Ben je vois pas trop en quoi c'est un contre-exemple ... Bien sur qu'on est dans une société ou le traitement social femme/homme est différent dès la naissance et que ce traitement engendre des différences de construction sociale.
Bien sur, qu'il y a des clichés à abattre pour chacun et chacune puisse être plus libre d'aller vers ce qu'ille a envie d'être.
Mais ce que je décris au-dessus est un simple exemple, il peut être bien évidemment complété, j'ai pris cet exemple car il n'est pas possible à nier, et qu'il démontre bien que les actions individuelles " se bouger le cul " ne suffit pas pour obtenir une égalité de traitement.
Après oui, il reste à faire évoluer les mentalités, mais ça me paraissait moins évident par rapport au 3ème groupe que Corvus décrit, pour expliquer la nécessité du féminisme, et pourquoi le féminisme n'est pas une lutte de pouvoir.
Je ne sais pas si je suis claire ?
Bien sur, qu'il y a des clichés à abattre pour chacun et chacune puisse être plus libre d'aller vers ce qu'ille a envie d'être.
Mais ce que je décris au-dessus est un simple exemple, il peut être bien évidemment complété, j'ai pris cet exemple car il n'est pas possible à nier, et qu'il démontre bien que les actions individuelles " se bouger le cul " ne suffit pas pour obtenir une égalité de traitement.
Après oui, il reste à faire évoluer les mentalités, mais ça me paraissait moins évident par rapport au 3ème groupe que Corvus décrit, pour expliquer la nécessité du féminisme, et pourquoi le féminisme n'est pas une lutte de pouvoir.
Je ne sais pas si je suis claire ?
- InvitéInvité
Re: Fille contre le féminisme
11.09.14 17:58
En sciences, je ne sais pas. Je sais que dans certaines facultés de l'université dans laquelle j'ai étudié, les quelques filles qui y sont s'en prennent plein la gueule parce qu'elles ont osé être là.Lollipop a écrit:le choix est ouvert, et une fille qui choisit science ne va pas s'en prendre plus dans la gueule que dans une autre filière.
- AraignéeAncien⋅ne
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Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Fille contre le féminisme
11.09.14 21:51
Être féministe, c'est "se bouger le cul", non ?
Par contre par rapport au viol par exemple (ou aux violences conjugales) moi qui suis restée en couple trois mois avec mon violeur, ce que j'entends par "elle avait qu'à se bouger le cul", c'est "elle avait qu'à le quitter, partir, porter plainte, se défendre, etc".
Et d'ailleurs, plus globalement, dire aux femmes qu'elles n'ont qu'à se bouger le cul pour sortir du patriarcat, des violences sexistes, etc, ben c'est encore une fois mettre sur le dos des victimes la responsabilité de cet état de faits. Comme si les hommes, eux, n'avaient aucun effort à faire pour rendre la société plus égalitaire. Non, c'est aux femmes de se bouger le cul ! On te viole ? T'avais qu'à te bouger le cul (quid du cul du violeur ?). Ton salaire est plus bas que celui de ton voisin qui a pourtant le même poste que toi dans la même entreprise ? T'as qu'à te bouger le cul (quid du cul du patron ?). C'est toujours toi qui fais la vaisselle, la lessive, le ménage ? T'as qu'à te bouger le cul (quid du cul vautré dans le canapé devant la télé devant le foot, une bière à la main et les pieds sur la table ?).
Par contre par rapport au viol par exemple (ou aux violences conjugales) moi qui suis restée en couple trois mois avec mon violeur, ce que j'entends par "elle avait qu'à se bouger le cul", c'est "elle avait qu'à le quitter, partir, porter plainte, se défendre, etc".
Et d'ailleurs, plus globalement, dire aux femmes qu'elles n'ont qu'à se bouger le cul pour sortir du patriarcat, des violences sexistes, etc, ben c'est encore une fois mettre sur le dos des victimes la responsabilité de cet état de faits. Comme si les hommes, eux, n'avaient aucun effort à faire pour rendre la société plus égalitaire. Non, c'est aux femmes de se bouger le cul ! On te viole ? T'avais qu'à te bouger le cul (quid du cul du violeur ?). Ton salaire est plus bas que celui de ton voisin qui a pourtant le même poste que toi dans la même entreprise ? T'as qu'à te bouger le cul (quid du cul du patron ?). C'est toujours toi qui fais la vaisselle, la lessive, le ménage ? T'as qu'à te bouger le cul (quid du cul vautré dans le canapé devant la télé devant le foot, une bière à la main et les pieds sur la table ?).
- InvitéInvité
Re: Fille contre le féminisme
12.09.14 9:53
Voilà, c'est ce que je voulais dire Araignée. En plus élaboré, mais la version directe elle est peut-être plus claire en fait ^^.
- Judy Squires—
- Messages : 289
Date d'inscription : 21/05/2012
Re: Fille contre le féminisme
12.09.14 11:11
Bah sans penser qu'il "y a qu'à se bouger le cul", je trouve que le truc de l'absence de responsabilité des victimes est plus subtil que l'utilisation que l'on peut parfois en faire...
Je ne sais pas très bien comment le formuler, mais disons qu'à partir du moment où l'on pense que les violences misogynes et notamment les violences sexuelles sont profondément enracinées dans les structures mêmes du monde dans lequel on vit, et pas juste un accident, il est éthiquement vrai de dire que les femmes "n'ont pas qu'à" (et c'est même matériellement vrai, attendu que ce qui vient après ce "à" est bougrement difficile), mais il me paraît raisonnable de penser qu'on "a sacrément intérêt à", que ça ne se fera pas tout seul, et encore moins avec la collaboration de ceux qui incarnent aujourd'hui les formes sociales qui nous dominent, à savoir la classe des hommes dans son ensemble. Et que donc c'est probablement pas tant en rappelant aux hommes qu'éthiquement la masculinité est insupportable (ce qui est parfaitement vrai, mais qui ne les préoccupe absolument pas), mais plutôt en désertant autant que possible le monde tel qu'il est, et les gentes qu'il crée (y compris, presque entièrement, ce que nous sommes aujourd'hui) et en s'organisant qu'on s'en sortira. Et ça personne ne le fera pour nous, les hommes les plus proches de nous les derniers d'ailleurs.
Tout ça pour dire qu'on "a pas qu'à", mais que si on essaie pas, on s'en mordra les doigts.
Je ne sais pas très bien comment le formuler, mais disons qu'à partir du moment où l'on pense que les violences misogynes et notamment les violences sexuelles sont profondément enracinées dans les structures mêmes du monde dans lequel on vit, et pas juste un accident, il est éthiquement vrai de dire que les femmes "n'ont pas qu'à" (et c'est même matériellement vrai, attendu que ce qui vient après ce "à" est bougrement difficile), mais il me paraît raisonnable de penser qu'on "a sacrément intérêt à", que ça ne se fera pas tout seul, et encore moins avec la collaboration de ceux qui incarnent aujourd'hui les formes sociales qui nous dominent, à savoir la classe des hommes dans son ensemble. Et que donc c'est probablement pas tant en rappelant aux hommes qu'éthiquement la masculinité est insupportable (ce qui est parfaitement vrai, mais qui ne les préoccupe absolument pas), mais plutôt en désertant autant que possible le monde tel qu'il est, et les gentes qu'il crée (y compris, presque entièrement, ce que nous sommes aujourd'hui) et en s'organisant qu'on s'en sortira. Et ça personne ne le fera pour nous, les hommes les plus proches de nous les derniers d'ailleurs.
Tout ça pour dire qu'on "a pas qu'à", mais que si on essaie pas, on s'en mordra les doigts.
- Corvus—
- Messages : 157
Date d'inscription : 21/04/2014
Re: Fille contre le féminisme
12.09.14 19:41
Je trouve que tout ce que vous dites au-dessus est pertinent, surtout au sujet du "se bouger le cul" que j'ai cité (je garantis que c'était formulé ainsi). Désolé de provoquer des réactions peut-être agacées par rapport à cette expression, mais ça m'intéresse vraiment.
En y réfléchissant (à "se bouger le cul"), il me semble que toute personne dont la vie a plutôt "bien fonctionné" (selon les échelles de valeur sociale courantes) sans trop d'encombres, a envie de se dire qu'elle a réussi grâce à ses propres efforts. C'est sûrement en partie vrai, mais comme je le disais au-dessus c'est nier les facteurs de circonstances (sexe de naissance, éducation, milieu social, ...). C'est pour ça que je pense que les femmes qui sont indifférentes voire hostile au féminisme sont majoritairement des personnes qui ont à un moment donné acquis et intégré une vision du monde où la "bagarre" (cf mon message au-dessus), c'est une règle du jeu favorable et les mérites comme les problèmes s'auto-attribuent (au moins autant à tort qu'à raison je pense, mais ça arrange bien). J'aimerais vraiment chercher des infos en ce sens, parce que comme je rejette l'essentialisme, je cherche à comprendre des différences qui vont au-delà des différences physiologiques.
Ce que tu dis très clairement Araignée, je promets que je l'ai aussi déjà entendu de la bouche de femmes, exactement dans ce sens-là de "se bouger". Et c'est là le coeur du problème : beaucoup d'hommes et certaines femmes disent "elle n'a qu'à" car ils-elles se disent elles-eux-mêmes "je n'ai qu'à", en cas de problème. Attention : je ne suis pas en train de dire que c'est le mode de fonctionnement à viser comme objectif. En fait pour moi, c'est super flou à ce niveau-là (est-ce un bien ou un mal de voir les choses de manière internalisante ?), mais c'est parce que j'ai été éduqué ainsi.
Ca ne répond pas au problème du viol soulevé très justement par Shun, ni à celui de l'évaluation permanente du corps des femmes, mais ça explique l'optique majoritaire sur la question. De manière intéressante, et je n'ai malheureusement pas le temps de développer ce soir, la culture Américaine qui est globalement axée sur la responsabilisation de toute trajectoire de vie (si t'es pauvre, c'est de ta faute !) répond au harcèlement de rue par une répression super forte moralement. Comme j'ai fait quelques séjours aux EU, j'ai eu l'occasion d'échanger sur la question avec un local qui ne comprenait pas mon étonnement face au fait que plein de femmes se promenaient en toute quiétude, en tenues que l'on jugerait ici "aberrantes/dangereuses" avec un regard angoissé, et n'avaient visiblement que très peu de problèmes de "vous êtes charmante", ou d'attouchements, ou de sexe exhibé. Il (le local) m'a expliqué que si quelqu'un se faisait chopper à faire ça par les "cops" (plus présents et rapides que chez nous), en plus d'un sévère savon, il était fiché dans un dossier public des pervers sexuels, consultable à l'envi par ses voisins de quartiers (il y a une sorte d'application google map pour savoir qui est un "déviant" à ostraciser) et par les recruteurs (motif utilisable pour un refus de recrutement), pendant des années ; c'est un peu comme se faire tatouer une croix gammée sur le front. Bref, il m'a dit que c'était un risque énorme que personne ne voulait prendre.
Je pense encore aujourd'hui à cette histoire, je me demande si c'est une vraie bonne solution (je trouve que non, mais je ne sais pas trop bien détailler pourquoi). Mais si j'en ai parlé, c'est pour comparer des optiques sur des solutions conçues comme envisageables ("rééduquer" les hommes en général, ou gérer les problématiques par une loi plus sévère), et montrer que ça me semble lié et cohérent avec une autre optique beaucoup plus générale sur le monde (respect égalitaire, ou compétitivité individuelle). Dans le même ordre d'idée, l'évaluation du corps n'est pas du tout perçue de la même manière (problème, ou "capital" personnel à gérer). Je ne sais pas si ce que je raconte est clair, je dois malheureusement poster sans relire faute de temps.
En y réfléchissant (à "se bouger le cul"), il me semble que toute personne dont la vie a plutôt "bien fonctionné" (selon les échelles de valeur sociale courantes) sans trop d'encombres, a envie de se dire qu'elle a réussi grâce à ses propres efforts. C'est sûrement en partie vrai, mais comme je le disais au-dessus c'est nier les facteurs de circonstances (sexe de naissance, éducation, milieu social, ...). C'est pour ça que je pense que les femmes qui sont indifférentes voire hostile au féminisme sont majoritairement des personnes qui ont à un moment donné acquis et intégré une vision du monde où la "bagarre" (cf mon message au-dessus), c'est une règle du jeu favorable et les mérites comme les problèmes s'auto-attribuent (au moins autant à tort qu'à raison je pense, mais ça arrange bien). J'aimerais vraiment chercher des infos en ce sens, parce que comme je rejette l'essentialisme, je cherche à comprendre des différences qui vont au-delà des différences physiologiques.
Ce que tu dis très clairement Araignée, je promets que je l'ai aussi déjà entendu de la bouche de femmes, exactement dans ce sens-là de "se bouger". Et c'est là le coeur du problème : beaucoup d'hommes et certaines femmes disent "elle n'a qu'à" car ils-elles se disent elles-eux-mêmes "je n'ai qu'à", en cas de problème. Attention : je ne suis pas en train de dire que c'est le mode de fonctionnement à viser comme objectif. En fait pour moi, c'est super flou à ce niveau-là (est-ce un bien ou un mal de voir les choses de manière internalisante ?), mais c'est parce que j'ai été éduqué ainsi.
Ca ne répond pas au problème du viol soulevé très justement par Shun, ni à celui de l'évaluation permanente du corps des femmes, mais ça explique l'optique majoritaire sur la question. De manière intéressante, et je n'ai malheureusement pas le temps de développer ce soir, la culture Américaine qui est globalement axée sur la responsabilisation de toute trajectoire de vie (si t'es pauvre, c'est de ta faute !) répond au harcèlement de rue par une répression super forte moralement. Comme j'ai fait quelques séjours aux EU, j'ai eu l'occasion d'échanger sur la question avec un local qui ne comprenait pas mon étonnement face au fait que plein de femmes se promenaient en toute quiétude, en tenues que l'on jugerait ici "aberrantes/dangereuses" avec un regard angoissé, et n'avaient visiblement que très peu de problèmes de "vous êtes charmante", ou d'attouchements, ou de sexe exhibé. Il (le local) m'a expliqué que si quelqu'un se faisait chopper à faire ça par les "cops" (plus présents et rapides que chez nous), en plus d'un sévère savon, il était fiché dans un dossier public des pervers sexuels, consultable à l'envi par ses voisins de quartiers (il y a une sorte d'application google map pour savoir qui est un "déviant" à ostraciser) et par les recruteurs (motif utilisable pour un refus de recrutement), pendant des années ; c'est un peu comme se faire tatouer une croix gammée sur le front. Bref, il m'a dit que c'était un risque énorme que personne ne voulait prendre.
Je pense encore aujourd'hui à cette histoire, je me demande si c'est une vraie bonne solution (je trouve que non, mais je ne sais pas trop bien détailler pourquoi). Mais si j'en ai parlé, c'est pour comparer des optiques sur des solutions conçues comme envisageables ("rééduquer" les hommes en général, ou gérer les problématiques par une loi plus sévère), et montrer que ça me semble lié et cohérent avec une autre optique beaucoup plus générale sur le monde (respect égalitaire, ou compétitivité individuelle). Dans le même ordre d'idée, l'évaluation du corps n'est pas du tout perçue de la même manière (problème, ou "capital" personnel à gérer). Je ne sais pas si ce que je raconte est clair, je dois malheureusement poster sans relire faute de temps.
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