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La prostitution n'est pas un métier

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La prostitution n'est pas un métier - Page 19 Empty Re: La prostitution n'est pas un métier

26.05.13 18:52
J'ai trouvé cet article "cinq idées reçues sur la prostitution" par une femme d'Osez le féminisme (bon le Nouvel Obs c'est pas ma lecture préférée en général mais là il y a des éléments intéressants):

"Les maisons closes, c'était le bon temps"


"Mais il faut rouvrir les maisons closes !" Une frange de la société se dit favorable à la réouverture des maisons closes. Les maisons closes reposent sur un système qui autorisait la prostitution, mais de façon encadrée. De fait, ce "système réglementariste" visait surtout à contrôler et réglementer les personnes prostituées. Beaucoup en ignorent les rouages.



Le réglementarisme repose sur l'idée que la sexualité masculine est incontrôlable et, par voie de conséquence, la prostitution inévitable. Il s’agit d’un système liberticide. Au XIXe siècle, les prostituées sont privées de la plupart des libertés individuelles acquises en 1789. Elles ne peuvent sortir des maisons closes comme elles l'entendent, sont tenues de rester cachées à l’intérieur. Chaque semaine, un examen gynécologique leur est imposé à la chaîne.



Le réglementarisme, à l’instar du système prostitueur qu’il reconnaît, repose sur l'exploitation économique des femmes. La première cause de prostitution est la misère. Les prostituées, une fois entrées dans les maisons closes, sont exploitées tout au long de leur vie. Elles sont endettées auprès de leurs tenanciers, ce qui les oblige à rester dans la prostitution. Le système réglementariste montre ses failles. Il constitue un appel d'air à la prostitution clandestine. Cette dernière ne cesse d'augmenter au détriment de la prostitution légale.



Les maisons closes sont finalement fermées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sous l'impulsion de Marthe Richard. Elles existent encore dans certains pays d’Europe. Pourtant, hier comme aujourd'hui, le réglementarisme n'a pas amélioré les conditions de vie des personnes prostituées, qui restent stigmatisées, victimes de violence et particulièrement exposées aux infections sexuellement transmissibles. Certains États, comme les Pays-Bas, regrettent de plus en plus de s’être engagés dans cette voie.
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/596198-5-idees-recues-sur-la-prostitution.html

J'ai été horrifiée par cet article du Post: il semble qu'institutionnaliser et réglementer la prostitution revient à réellement mettre le corps des femmes au niveau de n'importe quelle marchandise, d'où soldes, forfaits illimités, promotions, etc. (et avec la crise, les prostitué(e)s sont amené(e)s à "casser les prix" pour faire face à la concurrence!!! affraid

http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/07/29/2558870_crise-et-prostitution-aux-pays-des-maisons-closes.html

Crise et prostitution aux pays des Maisons Closes...


C'est ainsi qu'un nouveau concept a vu le jour : le "flaterate bordells", autrement dit le bordel à volonté. Un peu comme quand vous fréquentez certaines chaînes de restaurants où les entrées sont à volonté.

En Allemagne, par exemple, les maisons closes proposent des forfaits illimités et même une formule "happy hour". Avec 99 euros, les clients peuvent consommer sans modération de 16 heures à trois heures du matin, tandis qu'avec une formule happy hour et pour 79 euros, ce sera de 10h à 15 heures.
LuxLisbon
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La prostitution n'est pas un métier - Page 19 Empty Re: La prostitution n'est pas un métier

27.05.13 0:49
(Je précise, juste comme ça : je me trouve quand même bien sympathique dans ce débat, puisque quand moi j'essaie d'opposer des arguments aux vôtres, on me répond que je suis une grosse machiste, favorable au patriarcat, et j'en passe. Il ne me semble pas en être arrivée à vous traiter de faux féministes, ou de coincés prudes et réactionnaires...)

pierregr a écrit:Dérive de langage. La sexualité implique un désir MUTUEL : les 2 (ou plusieurs) partenaires se désirent mutuellement. Or, dans la prostitution, la femme cède son consentement contre de l'argent mais n'a aucun désir pour le client (elle peut néanmoins avoir du plaisir mais c'est une autre histoire).
C'est mon langage qui dérive, ou le tien ?
La sexualité, c'est bien basé sur le consentement mutuel, et c'est d'ailleurs comme ça que c'est inscrit dans la loi pour délimiter le viol, et non pas sur le désir mutuel. J'admets que ça peut sembler triste à certains, mais enfin c'est la réalité : une femme mariée qui n'a pas de désir mais accepte de faire l'amour avec son mari, c'est une forme de sexualité consentie.
Et puis, une prostituée peut aussi avoir du désir pour son client. Je ne dis pas que c'est systématique, je ne dis pas que c'est fréquent, mais oui, cela arrive.

pierregr a écrit:Y compris de se faire prélever des organes pour acheter un Ipad ? Ou la GPA (prostitution utérine) ?
Je suis effectivement favorable à la GPA, oui ; mais là encore, on essaie de faire dévier le débat. La GPA comme le prélèvement d'organes sont des pratiques dangereuses, puisque mettant la santé de la personne en danger, de façon bien plus radicale que la prostitution.
Maintenant, on sait tous que la vente d'organes n'existe quasiment que dans les pays très pauvres : c'est comme la prostitution dans le cadre d'une misère extrême. Je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas aider les femmes qui se retrouvent dans des situations de grande précarité et qui, du coup, vont vers la prostitution sans autre possibilité de s'en sortir, et qui se font une grande violence parce qu'elles n'en ont pas envie.
Mais encore une fois, ces cas-là ne sont pas les seuls, et il y a des hommes et des femmes pour qui la prostitution est une alternative à un travail salarié, qui ne sont donc pas à la rue, et qui choisissent librement la prostitution. Parce qu'ils aiment ça, parce que ça leur déplaît moins qu'un travail salarié — rien à voir avec la vente d'organes qui enlève quelque chose au "donneur", et qui ne peut pas être considéré comme un emploi (à moins de se faire tout retirer).
Je précise, d'ailleurs, que si je suis favorable à la GPA, c'est dans un cadre non-tarifé. De même manière donc qu'on donne son rein à un frère, un ami, pour lui sauver la vie.

pierregr a écrit:Tu as éludé maladroitement la question en jouant sur les mots. Que penses-tu de ceci

ce sont des hommes à qui "on" a inculqué depuis leur enfance qu'un acte sexuel a un prix.

En sachant qu'une majorité d'hommes sont hétéros, l'acte sexuel implique donc les femmes.
Je n'ai rien éludé : cela ne me pose pas de problèmes que certains hommes aient dans la tête qu'on peut avoir un acte sexuel contre rémunération, dans le cadre d'un contrat qui satisferait les deux parties. Et encore une fois, s'il y avait un vrai respect des personnes prostituées, alors les hommes ne demanderaient pas "c'est combien" dans la rue à la première fille portant une minijupe.

pierregr a écrit:Je suis optimiste de nature, je vois le problème autrement. Il fallait bien qu'un pays commence (la Suède) et d'autres pays nordiques parlent d'instaurer l'abolition. Si de plus en plus de pays l'instaurent, on fera évoluer les mentalités pour que les rapports sexuels ne soient plus achetables, il faut évidemment éduquer les enfants dans le respect mutuel du corps des autres. Sans cette éducation, si la société reste sexiste, de nombreux hommes persisteront à penser que la prostitution, c'est nécessaire. A noter d'ailleurs que la plupart des personnes qui défendent ouvertement la prostitution IRL ou sur les forums sont des hommes, c'est tout sauf un hasard.
Tu viens de me faire pousser un pénis, là...
Étrangement, j'ai entendu énormément de femmes sur ce sujet, bien plus que des hommes (qui savent que s'ils ont le malheur de s'y dire favorables, on va les traiter de sales machos rétrogrades).
On peut tout à fait éduquer les enfants en leur parlant du respect du corps de l'autre sans pour autant prôner une politique abolitionniste. Pour moi, payer un acte sexuel n'est pas un signe de mépris de l'autre. Je crois, au fond, qu'on a dès le départ une vision bien trop différente du corps et du respect pour s'entendre sur quoi que ce soit.

pierregr a écrit:Prenons le cas de la catastrophe au Bengla Desh : les grandes marques dont on a retrouvé des fringues dans les décombres de l'usine (photos à l'appui) disent "spanous, on a des sous-traitants mais on ne savait pas que nos vêtements étaient fabriqués au Bengla Desh". Donc même si je VEUX me renseigner sur l'origine des fringues que j'achète, je fais quoi ? Je suis obligé de croire les multinationales ou d'acheter local. Tandis que le client face à la prostituée ne peut pas faire l'hypocrite : il sait parfaitement qu'il a sans doute affaire à une esclave ou une fille sous la contrainte. Et même s'il pose la question, elle ne dira jamais la vérité : celles dans les réseaux sont menacées de mort si elles se plaignent et le client peut être un pote du proxo. Donc, elles se taisent et le client pourrait même se dire "j'ai posé la question mais elle m'a certifié ne pas être contrainte".
Tu sais très bien que je ne parlais pas forcément des vêtements sur lesquels il y a controverse : beaucoup de gens achètent des vêtements sur lesquels il n'y a aucun doute possible, de même qu'ils continuent à acheter des oeufs produits en batterie (pourtant c'est écrit sur chaque oeuf...), etc etc.

pierregr a écrit:Il est évident que les Etats sont loin d'être des exemples mais cela créerait encore une crise économique plus profonde s'ils avaient le courage de ne plus fricoter avec les dictatures ou les pays ne respectant pas les conditions de travail. Pour moi et pour bcp, il y a un système prostitutionnel millénaire (donc misogyne et phallocrate) à démanteler, ça n'a rien à voir avec les autres luttes qui doivent être menées mais n'ont pas à être comparées.
Je ne compare pas : je regrette que le seul domaine sur lequel on veuille agir, c'est celui de la sexualité. Parce qu'il y a au fond beaucoup de moralisme dans la prise de position du gouvernement vis-à-vis de la prostitution. Il y a cet esprit qui veut que le sexe, c'est mal, et que c'est encore plus mal si ce n'est pas réalisé dans un cadre romantique : voilà pourquoi ça gêne et pourquoi on se donne toujours bonne conscience à peu de frais en voulant attaquer la prostitution et surtout, les prostitué-e-s, même ceux et celles qui pourtant ne demandent rien à personne et ne souhaitent pas être sauvés.

pierregr a écrit:Je constate aussi en te lisant que tu omets (presque ?) toujours de parler des clients. Or, bcp sont d'immondes personnages (voir les forums de punters). Comment se fait-il que tu évites de parler de ces gens sans qui il n'y aurait pas"besoin" de prostituées ?
Je n'omets pas de parler de ces gens : je n'ai juste aucun moyen d'avoir une identification claire de ce public, puisqu'il n'y a pas franchement d'étude faite sur le sujet (et quand bien même : c'est trop tabou pour qu'une étude menée là-dessus soit fiable). Qu'il y ait de gros porcs sur la toile qui jouissent de parler des esclaves qu'ils payent, je n'en doute pas ; comme il y en a qui s'échangent des vidéos de viols et de petites filles puisque l'anonymat du net est une vraie chance pour tous les gens qui sont dans l'illégalité.
Ce n'est pas pour autant que je réduis tous les clients de prostituées à ce genre de personnages. J'essaie d'écouter ce que me disent les prostituées elles-mêmes, et chez celles dont c'est le choix, j'entends rarement des mots désagréables envers eux : je ne dis pas que ce sont des enfants de choeur, je ne dis pas qu'ils se soucient toujours de ce que vivent les filles, mais je ne crois pas que ce soient les monstres qui sont dépeints ici.
J'étais notamment passée sur un forum de vierges tardifs, où des gens évoquent leur difficulté à passer le cap, à rencontrer quelqu'un ; et certains racontaient leur première fois avec une escort. Je n'ai pas envie de leur jeter la pierre. Je ne dis pas qu'ils n'avaient pas d'autre moyen, je ne dis pas qu'ils sont de pauvres malheureux qu'il faut cajoler, mais je comprends qu'ils aient eu envie de découvrir le sexe, même de cette manière-là. Et en lisant la détresse de certaines filles, je ne peux pas m'empêcher de penser que si les escorts hommes étaient davantage connus et banalisés, elles auraient pu elles aussi rencontrer quelqu'un qui, même dans le cadre d'un contrat monnayé, aurait pu les faire se sentir en phase avec leur corps.
Voilà pourquoi je ne parle pas des clients : parce que je sais bien que ma vision des choses n'est pas la vôtre, et que je risque probablement d'entendre encore que je suis machiste...

Omniia a écrit:
LuxLisbon a écrit:Mais je suis persuadée qu'en allant chez chacun de vous, je trouverais des produits fabriqués de manière abusive. Qu'il s'agisse de vêtements, de nourriture, de produits technologiques, etc. Parce qu'il est impossible de faire attention à tout, parce que parfois on n'a pas d'offre alternative, parce que parfois on n'a pas les moyens d'acheter éthique.
Je suis comme vous, je fais attention à ce que j'achète (et je mange les oeufs de mes poules, par exemple), j'essaie d'aller cher des producteurs, d'acheter des vêtements fabriqués en Europe, mais je sais qu'il m'arrive de déroger. Voilà tout.
Et la société toute entière est la première à s'émouvoir du sort des prostituées, en fermant les yeux sur les 3/4 des produits mis en rayon dans les supermarchés. Le gouvernement nous fait la bonne morale, à base de "on va abolir la prostitution", sans songer une seule seconde à refuser les importations venues de Chine, par exemple. Ce n'est pas mon idée d'une société éthique et d'une politique responsable : les leçons de morale de ces gens-là, je les prendrais au sérieux quand elles ne seront pas dictées par des considérations économiques.
Euh désolée mais j'ai un peu l'impression de lire le discours d'un macho qui viendrait dire que la question du sexisme est un faux problème, que ça détourne des Vrais Problèmes, qu'il y a plus grave et plus urgent, et que personne n'est parfait. Ou comment faire en sorte de tuer tout engagement politique.
Je n'ai pas dit qu'il y avait plus urgent. Je dis juste que quand un gouvernement décide de parler de morale (à l'école, dans le domaine de la prostitution), qu'il aille jusqu'au bout des choses, et moralise lui-même ses propres comptes (en arrêtant de vendre des avions à des dictateurs, par exemple) et prenne des mesures simples et claires concernant les importations, la production de viande, etc.
Bien sûr qu'on peut agir sur de nombreux front politiques en même temps. Mais pourquoi est-ce qu'on n'a jamais entendu la moindre ébauche d'idée concernant une réforme des productions de viande sur le territoire ? Pourquoi est-ce qu'on n'a jamais entendu le début d'une réflexion sur les importations de produits à coût écologique et humain extrêmement élevé ? Pourquoi seule la prostitution est-elle en ligne de mire, à base de dignité humaine et de grandes et belles idées qui mettent d'un côté les gentils abolitionnistes, et de l'autre les gros machos réactionnaires ?
Tout simplement car la prostitution, c'est de la sexualité non-romantique, que c'est donc considéré comme très mal par une grande partie de la population, et que ça permet de parler de morale sans remettre en cause un système tout entier qui se nourrit de l'exploitation des plus faibles.

l'elfe a écrit:LuxLisbon ce qui me choque dans ton discours (entre autres) c'est:

D'abord que tu compares prostitution et BDSM alors que ce n'est pas du tout la même chose. Oui y a des femmes qui aiment être attachées ou fessées. A moins de vouloir se détruire il n'est absolument pas raisonnable de pratiquer le BDSM en dehors d'un cadre sûr avec une personne de confiance (ou des…). La prostitution n'a donc rien à voir avec le BDSM, c'est une activité dangereuse qui ne se pratique pas avec des gens de confiance (souvent avec des inconnus mais même certains "habitués" deviennent parfois violents du jour au lendemain si l'on en croit les témoignages). De plus certaines femmes peuvent avoir comme fantasme de se prostituer, c'est possible, mais se faire payer pour quelques activités sexuelles pour l'expérience ou le fantasme que ça représente, ce n'est aucunement comparable avec le fait de vivre de la prostitution. Croire que c'est la même chose c'est vraiment, à mon avis, tout ignorer de la réalité de la prostitution.
Je n'ai pas dit que BDSM et prostitution étaient similaires. Je dis juste que, si on commence à entrer dans l'intimité des gens, alors la frontière entre ce qui est permis et ce qui ne l'est plus risque d'être difficile à tracer. Tu le dis toi-même : on peut se prostituer par jeu, par plaisir. Ce n'est évidemment pas du tout le cas de la majorité des personnes prostituées, mais tout bêtement, que fait-on du 1% qui le fait par goût et par plaisir du jeu ? On les empêche de le faire, parce qu'on déclare que c'est une mauvaise chose pour leur dignité ? (je rappelle que la dignité, c'est un concept qui ne fonctionne que par appréciation subjective : on ne peut pas rendre sa dignité à quelqu'un s'il n'estime pas l'avoir perdue...)

l'elfe a écrit:Un autre truc me choque beaucoup c'est que tu pars du principe que la prostitution existera toujours et ne peut pas être combattue. Or, c'est simplement faux, à moins de considérer que les hommes sont tous des prédateurs sexuels ayant besoin d'utiliser le corps des femmes pour se masturber dedans, et que le patriarcat est naturel et non pas culturel. Ca mis ensemble avec le refrain "au fond les prostituées aiment ça se faire utiliser", ça donne un assez mauvais goût d'essentialisme nauséabond, avec en plus un pseudo-féminisme à base de "chacun fait ce qu'il veut et on doit pas juger". Sauf que là on parle de rapport de dominations, y a pas de "chacun fait ce qu'il veut" sans réfléchir aux conséquences de ce que l'on fait. Et il n'y a pas de "chacun fait ce qu'il veut" quand on parle d'une activité qui s'exerce au moins sous contrainte financière, et souvent sous plusieurs autres contraintes.
C'est loin d'être mon argument ultime : je dis simplement que je crois, très franchement, que la politique abolitionniste sera un échec, parce qu'on a déjà tenté de légiférer pas mal là-dessus, sans succès (la fermeture des maisons closes devait permettre la fin de la prostitution : on voit où on en est aujourd'hui...).
Je n'ai jamais dit d'ailleurs que "les prostituées aimaient se faire utiliser", je n'ai jamais employé ces termes ; j'ai dit que certaines prostituées se prostituaient par choix. C'est peut-être difficile à entendre, mais c'est vrai.
Quant à mon pseudo-féminisme, je suis désolée mais la libre disposition de son propre corps est un des principes fondamentaux de la lutte féministe, qu'il s'agisse de la libération sexuelle, de l'avortement, de la contraception.

l'elfe a écrit:Enfin je suis assez d'accord avec Omnia, le fait de justifier l'utilisation de femmes pour les "besoins sexuels" des hommes par le fait que personne n'est parfait et qu'il y a des injustices dans le monde, c'est pas qu'un peu un discours machiste. Je trouve ça répugnant. C'est du même ordre que les gens qui défendent la consommation de viande industrielle sous prétexte qu'il y aurait d'autres problèmes dans le monde à régler avant de s'occuper des animaux. 70% des prostituées souffrent de syndrômes post-traumatiques mais selon toi on doit d'abord s'occuper d'avoir une mondialisation parfaitement égalitaire sans exploitation de main-d'œuvre avant de s'attaquer à ce sujet? (d'autant plus que si on suit ton raisonnement, "chacun fait ce qu'il veut" donc les exploités du monde entier font le choix d'être exploités…)
Comme je l'ai dit plus haut, je n'ai pas parlé de combat prioritaire ou de combat non-prioritaire. Je m'étonne juste qu'un gouvernement décide de rendre la dignité à des personnes qui ne la réclament pas toutes, tout en la refusant sans le moindre état d'âme à tous ceux qui nous fabriquent nos vêtements et nos produits technologiques.
Je n'ai d'ailleurs jamais justifié la prostitution par les besoins sexuels des hommes : j'ai simplement dit que dans certains cas, la prostitution est une situation qui satisfait et le client, et la personne prostituée. Et ce n'est pas moi qui l'invente, mais bien les personnes prostituées concernées qui le disent. A ce niveau-là, je me dis simplement que ce n'est pas à moi de décider pour elles ce qu'elles doivent faire de leur vie.
Et non, ce n'est pas un concept qu'on peut appliquer à toutes les personnes exploitées : une personne mineure, par exemple, n'est pas suffisamment responsable pour décider s'il doit ou non travailler dans une usine de jean. Une personne adulte, oui, et si elle a le choix entre ce travail-là, et un travail aux conditions "meilleures", mais qu'elle choisit malgré tout celui-ci, que dois-je faire ? L'empêcher de choisir le "mauvais" travail ?
On ne s'insurge pas de ce que certains travaillent en 3-8 même si cela leur ruine la santé, de même pour les maçons, ou encore ceux qui font de la maréchalerie pour les chevaux et qui à 35 ans ont le dos en bouillie. Cela reste leur choix de décider vers quel métier ils vont se diriger, et certains le font par goût, comme certaines personnes se prostituent car ça leur plaît.

l'elfe a écrit:D'ailleurs est-ce que tu défendrais ainsi n'importe quelle activité rémunérée? N'est-ce pas complètement excessif? Que se cache-t-il derrière l'idée qu'on ne PEUT PAS se passer de prostitution?
Je n'ai pas défendu n'importe quelle activité rémunérée. Je dis simplement que la prostitution est une activité parfois choisie, et dans ces cas-là, je ne vois pas pourquoi je m'opposerais à ceux et celles qui en sont les acteurs.
Et rien ne se cache derrière l'idée qu'on ne peut pas se passer de la prostitution : je regrette simplement qu'on soit en train de réfléchir à une nouvelle loi qui va encore pénaliser les personnes prostituées, surtout les plus fragiles, et qu'au lieu d'abolir la prostitution, ça va simplement la rejeter dans des zones de non-droit où l'esclavage pourra se pratiquer en toute impunité.
Je préfère, oui, une prostitution réglementée, à une chasse aux sorcières où on fragilise des personnes qui le sont déjà suffisamment (je parle de celles qui se prostituent sous la contrainte ; celles qui le font par choix seront très peu concernées par cette question de la pénalisation des clients, puisqu'elles n'exercent pas dans la rue).
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La prostitution n'est pas un métier - Page 19 Empty Re: La prostitution n'est pas un métier

27.05.13 9:20
Et encore une fois, s'il y avait un vrai respect des personnes prostituées, alors les hommes ne demanderaient pas "c'est combien" dans la rue à la première fille portant une minijupe.

Shocked
J'hallucine. Qui a parlé de minijupe ???? J'ai plusieurs amies qui se sont fait dire "c'est combien" et qui étaient en pantalon, sans tenue "provocante" ! Elles étaient au bord d'un trottoir, debout, à attendre qqn et dans des endroits très éloignés de la prostitution de rue.

D'autre part, je ne sais pas d'où tu sors que c'est à cause d'un manque de respect envers les personnes prostituées que les hommes se permettent de demander ça à n'importe quelle femme. C'est ton interprétation. Selon moi, c'est parce que dans l'inconscient collectif, en toute femme sommeille une putain. Parce que, avec ton raisonnement, si on réglementait, plus aucun homme n'interpellerait une femme, comme par enchantement ? Tu vis sur quelle planète ?

Et puis, une prostituée peut aussi avoir du désir pour son client

Comme l'esclave peut apprécier son maître, dans certaines circonstances, voire le défendre bec et ongles


Je suis effectivement favorable à la GPA, oui ; mais là encore, on essaie de faire dévier le débat.

Ben non, utiliser le ventre des femmes pour la reproduction à des fins mercantiles, c'est de la prostitution, on ne dévie de rien du tout.

Étrangement, j'ai entendu énormément de femmes sur ce sujet, bien plus que des hommes (qui savent que s'ils ont le malheur de s'y dire favorables, on va les traiter de sales machos rétrogrades).

Shocked
En ce moment, je discute sur newsring.fr (tout sauf un forum de punters) et il n'y a que des hommes qui défendent la prostitution et qui me traitent de coincé, de puritain, de fouille-culotte. S'ils savaient Wink
D'autre part, plusieurs intellectuels (dont des profs de fac) se sont fendus de billets pro prostitution virulents, la parole prostiutionnelle est de plus en plus assumée chez les hommes Dodo la Saumure a fait son show la semaine passée sur Canal+ et Direct8, sans personne pour la contradiction. Et après, on ose me dire que les médias sont abolitionnistes :facepalm2:

Je crois, au fond, qu'on a dès le départ une vision bien trop différente du corps et du respect pour s'entendre sur quoi que ce soit.

Suis-je irrespectueux ? Merci de me l'apprendre, ça fait plaisir Evil or Very Mad

Tu sais très bien que je ne parlais pas forcément des vêtements sur lesquels il y a controverse : beaucoup de gens achètent des vêtements sur lesquels il n'y a aucun doute possible, de même qu'ils continuent à acheter des oeufs produits en batterie

Tu m'accuses de dévier mais que fais-tu ? Je te parle de prostituées menacées de mort et tu me parles d'oeufs en batterie ! WTF ?

Parce qu'il y a au fond beaucoup de moralisme dans la prise de position du gouvernement vis-à-vis de la prostitution. Il y a cet esprit qui veut que le sexe, c'est mal

8<-

Je dis juste que quand un gouvernement décide de parler de morale

copier/coller du discours strassien. Que sais-tu de la vision de la sexualité des gens qui ont travaillé en commission sur la prostitution ? Tu es dans leur chambre à coucher ? Je n'ai JAMAIS entendu de la part de NVB que le sexe, c'est mal et que ça doit être romantique, faut arrêter les caricatures cathos d'il y a 100 ans.

Sinon, toi qui défends la "liberté de disposer de son corps", que penses-tu de l'interdiction du lancer de nains, au nom de la dignité humaine ?
La comparaison entre la prostitution "libre" et le lancer de nains me paraît pertinente pour la notion de consentement et d'exploitation des corps. Le lancer a été interdit et pourtant, je suppose qu'ils étaient consentants, ils étaient parfois payés et on peut même imaginer que des nains en vivaient. Pour autant, je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu bcp de nains protester contre l'interdiction et surtout, d'avoir entendu des tas de gens non concernés s'élever contre cette "atteinte à la liberté individuelle des nains de se faire lancer". Car bcp de gens se prétendant non clients défendent avec acharnement la prostitution mais ils étaient où pour les nains ? A quand un syndicat pour le lancer de nains ? Le Strass pourrait s'y mettre non ?
L'interdiction du lancer n'a pas empêché qu'il se pratique encore mais au moins, ce n'est plus un spectacle mis en scène.
Curieusement (ou plutôt non), le lancer des nains concernait surtout des hommes et du coup, "on" a rapidement légiféré. Mais la prostitution concerne principalement des femmes et comme il y a encore une majorité d'hommes au gouvernement et parmi la classe politique, faut pas qu'on s'étonne que ça freine des 4 fers.

Pour terminer, la défense "de la liberté de disposer de son corps" a des conséquences terribles car Il y a une réalité arithmétique effroyable.
Si tu réglementes/légalises la prostitution, ça va automatiquement attirer plein d'hommes qui vont dire "c'est légal, j'y vais".
Or, les prostituées "libres" sont bcp trop peu nombreuses pour satisfaire cette demande. Donc, il faut des esclaves sexuelles.
Ce qui veut dire que celles qui revendiquent la liberté de se prostituer condamnent automatiquement d'autres femmes à l'esclavage, voire à mort.
L'abolition n'empêche pas la prostitution mais envoie un signal fort aux hommes : on n'achète pas le corps des autres. Si en même temps, tu éduques les jeunes à voir le corps des autres comme qqch qu'on n'achète pas, lentement, les mentalités évolueront. En Suède, 80% des gens étaient contre l'abolition en 99 (pour les mêmes raisons que tu évoques).
14 ans plus tard, les Suédois-e-s sont à 80% contents de la loi abolitionniste. A méditer
Tandis que dans les pays qui réglementent, il y a une explosion du proxénétisme, de la traite des femmes. Les Pays-Bas pensent d'ailleurs à abandonner la légalisation, la plupart des prostituées y sont insatisfaites de leur activité.
Donc oui, pour sauver des centaines de milliers d'esclaves sexuelles, il faut "priver de liberté" qq milliers de femmes. Mais toutes les lois "lèsent" des gens, c'est comme ça. On empêche tout le monde de rouler à plus de 130, pourtant la nuit sur une autoroute déserte, rouler à 300 ne présente aucun danger. On empêche donc certaines personnes de disposer de leur façon de se déplacer, au nom de la sécurité de tous/toutes. Et je ne pense pas qu'il y ait un syndicat "pour qu'on puisse rouler très vite quand on sait piloter une voiture ou quand la route est déserte".
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27.05.13 10:11
pierregr a écrit:
Et encore une fois, s'il y avait un vrai respect des personnes prostituées, alors les hommes ne demanderaient pas "c'est combien" dans la rue à la première fille portant une minijupe.
[...]
D'autre part, je ne sais pas d'où tu sors que c'est à cause d'un manque de respect envers les personnes prostituées que les hommes se permettent de demander ça à n'importe quelle femme.
L'explication qu'elle a avancée plus haut me semble pourtant plausible : si ce n'était pas considéré comme rabaissant d'être prostituée, on n'utiliserait pas ça pour rabaisser les femmes. Donc j'ai l'impression que tu réponds un peu à côté : ce n'est pas que les hommes ne se permettraient plus de demander « combien ? » c'est juste qu'ils n'auraient plus d'intérêt à le faire. (Comme on va pas interpeller les gens dans le rue pour demander combien ils prennent pour changer une roue, vue que c'est pas jugé dégradant d'être mécanicien auto, ça aurait juste pas de sens.)

C'est ton interprétation. Selon moi, c'est parce que dans l'inconscient collectif, en toute femme sommeille une putain. Parce que, avec ton raisonnement, si on réglementait, plus aucun homme n'interpellerait une femme, comme par enchantement ? Tu vis sur quelle planète ?
Je trouve que là aussi tu déformes. Luxlisbon a parlé d'un vrai respect, pas des effets magiques supposés d'une réglementation.

Dans le débat abolo vs réglemantariste, ça serait peut-être bien si chaque reconnaissait un truc à l'autre : aucun des deux ne croit (du moins j'espère) que « sa » solution va miraculeusement résoudre tous les problèmes d'un coup. Si on évitait de ressortir ce faux argument à chaque fois, on économiserait sans doute pas mal de salive et d'électrons.
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27.05.13 10:12
@Antisexisme :

"qui satisferait les deux parties" ne répond pas à ton objection ?
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27.05.13 10:16
Numa, je n'arrête pas de dire que l'abolition n'est pas LA solution mais qu'elle est une solution pour qu'il y ait le moins de dégâts : on oppose d'un coté "la liberté de disposer de son corps" (avec toutes les dérives néolibérales pas limitées à la prostitution d'ailleurs) à la protection d'une population majoritairement en état de faiblesse.
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27.05.13 10:31
Est-ce que pour autant j'agirais de manière éthique ? Je ne pense pas.
Si tu es prête à lui offrir gîte et couvert en échange de rien, ce n'est pas éthique d'en profiter. Maintenant, c'est peut-être plus éthique que ne rien proposer du tout.. enfin, je sais pas.
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27.05.13 10:44
Grunt a écrit:
Est-ce que pour autant j'agirais de manière éthique ? Je ne pense pas.
Si tu es prête à lui offrir gîte et couvert en échange de rien, ce n'est pas éthique d'en profiter. Maintenant, c'est peut-être plus éthique que ne rien proposer du tout.. enfin, je sais pas.
ça me fait penser à l'histoire que racontait Sardine sur un autre fil
Tiens ça me rappelle un documentaire dont j'ai déjà parlé, un ex-client de prostituées qui propose à une fille de l'aider à sortir du tapin. Il l'héberge chez lui, lui file du fric, mais elle n'est "pas obligée de faire l'amour", assure-t-il "ou alors faut que ça vienne de toi".
Evidemment les semaines passent et ça ne vient jamais de la fille... Alors le mec répète et répète: "On fait pas l'amour sauf si ça vient de toi, hein?" De plus en plus insistant, mais la nana ne comprend pas l'allusion et répond simplement OK, si j'ai envie je te le dirai... Jusqu'au jour où il en a marre, il la fout dehors et la remplace par une autre prostituée à qui il fait le même cinoche.

Si il lui propose l'hébergement, sans rien en retour, c'est éthique. Si il lui demande quelque chose en retour, ce n'est pas éthique. Mais penseriez-vous que "c'est peut-être plus éthique que de ne rien proposer du tout" ? Wink
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27.05.13 11:11
LuxLisbon a écrit:
Je n'ai pas dit que BDSM et prostitution étaient similaires. Je dis juste que, si on commence à entrer dans l'intimité des gens, alors la frontière entre ce qui est permis et ce qui ne l'est plus risque d'être difficile à tracer. Tu le dis toi-même : on peut se prostituer par jeu, par plaisir. Ce n'est évidemment pas du tout le cas de la majorité des personnes prostituées, mais tout bêtement, que fait-on du 1% qui le fait par goût et par plaisir du jeu ? On les empêche de le faire, parce qu'on déclare que c'est une mauvaise chose pour leur dignité ? (je rappelle que la dignité, c'est un concept qui ne fonctionne que par appréciation subjective : on ne peut pas rendre sa dignité à quelqu'un s'il n'estime pas l'avoir perdue...)
Bin désolée mais moi ce qui m'intéresse c'est pas les 1% qui jouent à la prostituée par fantasme pour le fun et qui de toutes façons trouveront toujours le moyen de le faire (y a bien un marché aux esclaves à cris et chuchotement et pourtant si c'était un vrai truc ce serait illégal). D'ailleurs pour tout dire le coup de la pseudo-prostitution "pour le fun" je l'ai déjà fait alors bon franchement je sais que c'est absolument pas comparable. Moi ce qui m'intéresse c'est les 99% qui subissent la violence de devoir se prostituer pour vivre. En tant que féministe je pense que c'est autrement plus important… Tu dis toi-même que la libre disposition de son propre corps est un enjeu féministe. Les prostituées ne disposent pas librement de leurs corps une fois qu'elles ont reçu l'argent. C'est le client qui en dispose, du moins c'est pour ça qu'il paye (et certes il n'en dispose pas à 200% non plus, c'est en partie pourquoi ils sont toujours déçus après). On ne dispose pas librement de son corps quand on est obligé de faire des choses avec. Une prostituée ne dispose pas de son corps pour vivre sa sexualité quand elle a enchainé des passes.

Tu sembles également oublier le slogan féministe de la 2ème vague: le privé est politique. Se battre contre la violence conjugale c'est aussi "entrer dans l'intimité des gens". L'intimité est politique. Peut-être pas ce que toi tu fais avec ton corps, ou ce que moi je fais avec mon corps, (individuellement), mais ce que les hommes font avec le corps des femmes, c'est politique.




Je n'ai d'ailleurs jamais justifié la prostitution par les besoins sexuels des hommes : j'ai simplement dit que dans certains cas, la prostitution est une situation qui satisfait et le client, et la personne prostituée. Et ce n'est pas moi qui l'invente, mais bien les personnes prostituées concernées qui le disent. A ce niveau-là, je me dis simplement que ce n'est pas à moi de décider pour elles ce qu'elles doivent faire de leur vie.
Et non, ce n'est pas un concept qu'on peut appliquer à toutes les personnes exploitées : une personne mineure, par exemple, n'est pas suffisamment responsable pour décider s'il doit ou non travailler dans une usine de jean. Une personne adulte, oui, et si elle a le choix entre ce travail-là, et un travail aux conditions "meilleures", mais qu'elle choisit malgré tout celui-ci, que dois-je faire ? L'empêcher de choisir le "mauvais" travail ?
Ha bon! Parce que les prostituées ont le choix entre ce travail-là et un meilleur travail aussi bien payé? Mais c'est hyper naïf! La prostitution concerne avant tout des femmes qui n'ont ni diplômes ni qualifications et ont besoin d'argent. Tu n'as pas l'air très au courant des tarifs, tu connais d'autres "métiers" où sans diplôme ni expérience tu gagnes 100, 200 ou 300 euros de l'heure? Tu sais à quel point c'est difficile de sortir de la prostitution?
Tu avales, tout comme les clients, le discours commercial des prostituées. C'est qui "les prostituées" dont tu parles? Dans quel cadre s'expriment-elles? Evidemment c'est ce que les mecs veulent entendre "je joins l'utile à l'agréable, gnagnagna". Que fais tu des témoignages comme celui d'Ingrid, de Salomée, ou d'autres? Tu crois qu'elles avaient le choix entre prostituées et PDG de chez total? Tu crois qu'elles ne faisaient pas croire à leurs clients qu'elles joignaient l'utile à l'agréable? (plusieurs témoignages dans cet article: le client est roi)



Je n'ai pas défendu n'importe quelle activité rémunérée. Je dis simplement que la prostitution est une activité parfois choisie, et dans ces cas-là, je ne vois pas pourquoi je m'opposerais à ceux et celles qui en sont les acteurs.
Choisie par qui? parce que moi les clients et leurs petits "besoins sexuels" de merde, je m'en tape. C'est pas mon problème, c'est le leur. Les meufs qui VEULENT se prostituer, rien ne les en empêche. Tu n'es pas en situation de fragilité si tes revenus ne dépendent pas de ton activité de prostitution. Et s'ils en dépendent alors c'est la porte ouverte à toutes les violences. Tu es en position d'accepter toutes sortes de choses parce que tu as besoin d'argent pour vivre. Les pipes sans préservatif par exemple. Comparer une pipe sans capote à un mec que tu ne désires pas et faire des heures sup non payées, je trouve ça inique.
Quant à croire que les prostituées sont toujours majeures, c'est encore un peu de naïveté en plus. Comment ils le savent les clients? Ils le savent pas. Et les flics? Ils le savent pas non plus. Personne ne sait. Tout le monde s'en fout d'ailleurs. Ils faut que les putes soient le plus jeunes possible.

De plus certaines de tes réflexions sont d'un goût très douteux. Non, c'est pas parce qu'on porte une minijupe qu'on se fait aborder avec "c'est combien". Une fois ça m'est arrivé, j'avais 15 ans, je portais un pull d'homme et un jean trop large. Et si tu estimes que c'est une violence que de voir venir un inconnu vers toi te demander combien c'est (moi je pense qu'en effet c'est plutôt violent), alors tu estimes qu'il est normal que les prostituées subissent de la violence. Moi je suis égalitariste, si les putes ont un prix, tout le monde a un prix. S'il est violent d'avoir un prix, alors c'est violent aussi pour les prostituées.

Payer une prostituées est un acte de violence, non pas parce qu'elle le vivra nécessairement mal, mais parce qu'il y a une certaine probabilité que ce soit le cas et que le client n'a aucun moyen de le savoir (et ça ne l'intéresse pas). Face à un acte de violence, on l'interdit. On ne permet pas aux gens de tirer sur la foule avec une arme à feu, pourtant des fois ils ne tuent personne.
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27.05.13 14:22
Sur la prostitution "libre" vue par les critiques de cinéma, concernant le film de F. Ozon

http://www.stellarsisters.com/home.php/cinema/jeune-jolie-et-prostituee-le-tierce-gagnant-pour-les-critiques-francais/

ou ici http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/jeune-jolie-et-prostituee-le-136305 (avec des commentaires)
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27.05.13 15:30
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27.05.13 15:35
Ah nan mais je suis trop flattée!! J'avais déjà été retenue en tant qu'exemple de réthorique pro-choix par des anti-avortements maintenant ce sont le STRASS et ses sympathisants qui le remarquent. Au moins y'a des gens qui prettent attention à ce que j'écris, c'est cool.
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27.05.13 16:04
Moi aussi j'ai été épinglé par ces *choisis ton insulte favorite*, coucou le Strass, ça va ou bien ? Evil or Very Mad

En plus, illes s'acharnent sur Christine le Doaré, c'est leur bête noire visiblement.
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27.05.13 19:02
l'elfe a écrit:De plus certaines de tes réflexions sont d'un goût très douteux. Non, c'est pas parce qu'on porte une minijupe qu'on se fait aborder avec "c'est combien". Une fois ça m'est arrivé, j'avais 15 ans, je portais un pull d'homme et un jean trop large.
Je réponds à ça, puisqu'apparemment deux personnes aux intentions très aimables à mon égard font exprès de mal comprendre : je n'ai jamais dit qu'on se faisait nécessairement aborder en tant que prostituée quand on portait une minijupe, je n'ai jamais dit qu'il était normal qu'on se fasse aborder en tant que prostituée quand on avait une minijupe, mais c'était simplement pour situer l'état mental (c'est-à-dire le néant) d'un mec capable d'aller demander ça à la première fille dans la rue. Je n'ai fait qu'adopter son propre raisonnement : jupe courte = prostituée. Je ne justifiais rien, je trouve ça détestable qu'on fasse des parallèles douteux sur la sexualité des femmes en fonction de leur manière de s'habiller, mais j'étais simplement dans l'exemple d'un macho primaire.
(Cette réponse vaut également pour Pierregr et son amabilité à toute épreuve.)

pierregr a écrit:
Je crois, au fond, qu'on a dès le départ une vision bien trop différente du corps et du respect pour s'entendre sur quoi que ce soit.

Suis-je irrespectueux ? Merci de me l'apprendre, ça fait plaisir Evil or Very Mad
Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage Wink
Je parlais du respect de soi, respect de son corps. Pas du respect qui existe sur ce forum ou dont tel ou tel membre fait preuve (même si, clairement, il y a des personnes avec qui il est agréable d'échanger ici, et d'autres avec qui c'est plus difficile : la preuve en est).

Je préfère arrêter le débat ici avec toi : j'ai déjà écrit de loooongs messages expliquant mon point de vue, mais je crois que nos vues sont incompatibles, et je viens pas ici pour lire que je suis une sale machiste ou que j'estime qu'une nana en jupe mérite d'entendre "c'est combien ?" dans la rue. Wink

Grunt a écrit:@Antisexisme :

"qui satisferait les deux parties" ne répond pas à ton objection ?
Voilà. Le contrat, en lui-même, n'est effectivement pas le gage grand-chose ; mais un contrat basé sur la satisfaction des deux personnes concernées me semble être une base saine en ce qui concerne le consentement et donc, le respect de l'autre.

J'édite pour rajouter que je n'ai effectivement jamais pensé qu'on pouvait régler le problème en un claquement de doigts. Je ne suis pas sûre d'avoir les solutions parfaites à ce problème complexe et délicat. J'essaie simplement de réfléchir en fonction de mes expériences, des gens que je rencontre, et je viens partager ici mes idées avec vous, puisque malgré nos divergences, on essaie tous je crois de faire avancer la condition féminine (et donc la condition humaine) dans notre société.
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27.05.13 19:41
pierregr a écrit:Numa, je n'arrête pas de dire que l'abolition n'est pas LA solution
Je sais bien, et si je commençais à dire que tu présente les lois abolos comme LA solution ça serait de la mauvaise foi, non ? Genre, une façon de fausser le débat en te faisant dire ce que tu n'as pas dit ?

Bah quand tu dis « avec ton raisonnement, si on réglementait, plus aucun homme n'interpellerait une femme, comme par enchantement ? » je trouve que c'est exactement ce que tu fais : fausser le débat en faisant dire ta contradictrice ce qu'elle n'a pas dit.

LuxLisbon a écrit:
Grunt a écrit:@Antisexisme :
"qui satisferait les deux parties" ne répond pas à ton objection ?
Voilà. Le contrat, en lui-même, n'est effectivement pas le gage grand-chose ; mais un contrat basé sur la satisfaction des deux personnes concernées me semble être une base saine en ce qui concerne le consentement et donc, le respect de l'autre.
Je ne suis pas du tout convaincu par ce raisonnement, parce qu'il me semble que la satisfaction est toujours relative : on préfère telle situation plus ou moins sordide à telle autre plus sordide, et en ce sens on est « satisfait ». Dit autrement, on essaie de choisir parmi les options dont on dispose (ou dont on croit disposer) la plus satisfaisante ou la moins insatisfaisante. Le problème est qu'on n'a pas tous autant d'options, et ça peut créer une asymétrie qui fait qu'àmha la « satisfaction » des deux parties n'est pas un gage suffisant de respect de l'autre.
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27.05.13 19:44
je pense qu'après avoir fait un tour sur un forum de punters et lu plusieurs témoignages de prostituées, on peut plus vraiment parler de "satisfaction des deux parties" que dans des cas très isolés et exceptionnels.
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28.05.13 13:26
l'elfe a écrit:je pense qu'après avoir fait un tour sur un forum de punters et lu plusieurs témoignages de prostituées, on peut plus vraiment parler de "satisfaction des deux parties" que dans des cas très isolés et exceptionnels.
Il y a beaucoup de témoignages aussi de prostitués qui ont choisi ce métier en toute liberté, je pense au documentaire sur les travailleuses du sexe par exemple : http://www.films-graindesable.com/les-travailleuses-du-sexe/index.php
Quant aux forums de punters, comme je l'ai dit plus haut, je trouve également les propos tenus totalement ignobles, et abjects, mais les hommes qui vont voir des prostituées ne se rendent pas tous sur des forums pareils : la population des clients est bien plus hétérogène et hétéroclite que ça, je crois.
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28.05.13 14:05
Ca en fait déjà pas mal, non, toutes celles que tu cites ?... D'autant qu'il y en a d'autres, qui ne choisissent pas de militer, mais qui vivent également la prostitution comme quelque chose de libre et de choisi.
Le problème, c'est qu'il est toujours difficile d'en parler librement, encore plus lorsqu'il s'agit de dire : je le fais, et j'aime ça. Désolée mais un journaliste préférera un témoignage de victime, parce que c'est plus vendeur ; et ça demande quand même beaucoup de courage de dire que la prostitution, qui est vue comme une horreur, une honte, etc, peut être un choix de vie. Quand on se dit victime, c'est différent : on ne l'a pas choisi, et on peut mettre ça à distance. Mais pour l'assumer dans les médias, il faut quand même beaucoup de courage.
J'édite avant qu'on me tombe dessus : je sais qu'il faut aussi beaucoup de courage pour en parler quand on a été victime, et je remercie celles qui osent le faire sur ce forum et ailleurs.

Maintenant, je ne nie pas que les personnes prostituées qui ont choisi leur métier sont beaucoup moins fréquentes que celles qui sont exploitées et/ou ont choisi ce métier à contrecoeur. D'ailleurs dans le docu, elles le disent : il ne faut pas faire ce métier si on ne l'apprécie pas. Elles ne culpabilisent personne, bien au contraire.
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28.05.13 14:43
Je ne sais plus si c'est sur ce forum ou ailleurs, mais j'ai lu quelque chose qui m'a pas mal éclairé à propos de ce que tu dis LuxLisbon :

effectivement, on ne peut pas nier l'existence de personnes qui vivent la prostitution comme un vrai choix, mais peut-être ne faut-il pas mettre la charrue avant les boeufs (si tant est qu'il faille encore labourer, ce qui se discute, mais c'est un autre sujet) : peut-être qu'on doit d'abord s'appliquer à ce que les Droits Humains Inaliénables soient respectés pour que les 90% des personnes qui dépendent d'un proxénète (chiffres un peu vieux, datant de 2001, cf. "Mondialisation de la prostitution, atteinte globale à la dignité humaine" publié par Attac aux Mille et une Nuits) puissent vivre décemment et sortir de la prostitution si elles le souhaitent, et ensuite réfléchir au libre choix d'une personne qui souhaite se prostituer dans sa chambre, même si elle est hors-la-loi.

Qu'en penses-tu ?
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28.05.13 15:17
Nos désirs font désordre a écrit:Je ne sais plus si c'est sur ce forum ou ailleurs, mais j'ai lu quelque chose qui m'a pas mal éclairé à propos de ce que tu dis LuxLisbon :

effectivement, on ne peut pas nier l'existence de personnes qui vivent la prostitution comme un vrai choix, mais peut-être ne faut-il pas mettre la charrue avant les boeufs (si tant est qu'il faille encore labourer, ce qui se discute, mais c'est un autre sujet) : peut-être qu'on doit d'abord s'appliquer à ce que les Droits Humains Inaliénables soient respectés pour que les 90% des personnes qui dépendent d'un proxénète (chiffres un peu vieux, datant de 2001, cf. "Mondialisation de la prostitution, atteinte globale à la dignité humaine" publié par Attac aux Mille et une Nuits) puissent vivre décemment et sortir de la prostitution si elles le souhaitent, et ensuite réfléchir au libre choix d'une personne qui souhaite se prostituer dans sa chambre, même si elle est hors-la-loi.

Qu'en penses-tu ?
Je pense que les deux peuvent aller de pair, en fait. Je crois que justement, la reconnaissance d'une prostitution choisie ne passe que par un vrai travail et une mobilisation de moyens pour aider toutes celles et tous ceux qui se retrouvent dans ce métier de force (qu'il s'agisse d'esclaves à la botte d'un proxénète ou de personnes dans une situation de grande misère qui choisissent la prostitution alors que cela les dégoûte).
Parce que si on commence à dire qu'un client est un délinquant, alors on empêche toute possibilité aux personnes prostituées qui le font par choix d'exercer leur activité ; et même si on arrive à régler le problème de la prostitution forcée en pénalisant les clients (c'est utopique mais mettons), alors il restera toujours le problème de celles et ceux qui choisissent cette activité, et ne pourront plus exercer. La prostitution, c'est deux acteurs : la personne prostituée et le client. Si l'un des deux se met hors-la-loi en prenant part à cette activité, alors elle n'est plus possible, plus légale.
C'est sûr, ce serait génial qu'on règle le problème du trafic d'êtres humains grâce à cette loi, ce serait génial qu'on sorte toutes les femmes de la misère pour leur donner un emploi qui les épanouira davantage ; mais on aura au passage privé du droit de disposer de leur corps de nombreuses personnes prostituées. Et cela me gêne, oui — d'autant que je sais que cette loi ne suffira pas à régler le problème. Même dans une situation idéale, je ne trouverais pas ça satisfaisant ; alors si on ajoute le fait que la réalité risque d'être en fait bien plus glauque et dangereuse pour les prostituées les plus fragiles, vraiment, je ne peux pas y être favorable.
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28.05.13 15:31
Merci pour ta réponse. Je ne parlais pas en particulier de la pénalisation du client, même si effectivement cela ne me semble pas être la plus mauvaise des solutions.
LuxLisbon a écrit:La prostitution, c'est deux acteurs : la personne prostituée et le client
j'insiste, mais non, la prostitution, c'est encore 3 acteurs : la personne prostituée, le client, et le proxénète dans la majorité des cas. Et pour le moment, c'est le proxénète qui vit le mieux, puis le client, puis la personne prostituée (qui survit, en fait).

LuxLisbon a écrit:C'est sûr, ce serait génial qu'on règle le problème du trafic d'êtres humains grâce à cette loi, ce serait génial qu'on sorte toutes les femmes de la misère pour leur donner un emploi qui les épanouira davantage ; mais on aura au passage privé du droit de disposer de leur corps de nombreuses personnes prostituées.
Je suis engagée dans une asso de solidarité internationale, et on me sert souvent cet arguement : oui, ce serait top qu'il n'y ait plus de problèmes migratoires, plus de pauvres, plus de faim, mais là tu vas blesser les industriels qui mettent leur argent dans les paradis fiscaux, attention, cela risque de les fâcher si tu t'opposes à eux. Loin de moi l'idée de comparer ces vautours aux personnes qui se prostituent par choix (ça n'a strictement rien à voir, on est bien d'accord), mais c'est basé sur un problème similaire : on gèle toute possibilité d'évolution vers un mieux-être pour des millions de personnes en proposant des lois qui, assurément, vont leur desservir (même si elles servent quelques autres personnes par ailleurs). Mais peut-être que je me trompe sur cette conclusion...
pierregr
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28.05.13 15:43
Nos désirs font désordre a écrit:Merci pour ta réponse. Je ne parlais pas en particulier de la pénalisation du client, même si effectivement cela ne me semble pas être la plus mauvaise des solutions.

Tu vois quoi d'autre pour sauver les esclaves ?
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28.05.13 15:48
Puisqu'on parle de Mme Lisa, je voudrais préciser que dans le livre (j'ai lu le livre mais pas vu le documentaire) elle explique qu'elle préfère travailler avec des jeunes filles de l'est plus "motivées". Comprendre: en détresse financière et prête à accepter pas mal de truc pour faire plaisir au client.
Du coup, prendre le témoignage de ce genre de personne pour alimenter la communication pro-prostitution, bof.
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Nos désirs font désordre

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28.05.13 15:52
Je suis pour la pénalisation des clients, pierregr, que cela soit bien clair. Mais ce n'était pas le fond de mon propos précédent, dans lequel je souhaitais mettre en avant la priorité de la protection des personnes soumises à l'esclavage et au trafic avant de penser à une éventuelle léglislation qui protègerait les personnes qui se prostituent par choix.

Mais pour répondre à ta question, il me semble qu'en plus de cette loi, il ne nuirait à personne qu'on ait une harmonisation de la législation sur la prostitution par région du monde (asie du Sud et du Sud-Est, Europe, etc.), qui pourrait également enrayer un bon paquet de réseaux.
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28.05.13 16:33
Désolée mais un journaliste préférera un témoignage de victime, parce que c'est plus vendeur ;
Hum... Je n'ai pas du tout cette impression...
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