La prostitution n'est pas un métier
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55 participants
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: La prostitution n'est pas un métier
14.10.13 15:57
Syndiqué à la CNT... (confédération nationale du travail)
http://www.cnt-f.org/
Régulièrement? J'en reviens pas, sincèrement!
http://www.cnt-f.org/
Régulièrement? J'en reviens pas, sincèrement!
- InvitéInvité
Re: La prostitution n'est pas un métier
14.10.13 16:07
Oui, tous les bars à hôtesses de mon coin, passent tranquillement leurs annonces sur pole emploi...
Mon copain à failli se présenter (parce qu'on ne connaissait pas tous les bars et que le nom était latino, mais pas explicite), et l'annonce était marquée femme/homme. Mais quand on a cherché le nom du bar sur le net, pour voir un peu à quoi il ressemblait, il a flippé !
Je regarde pas pôle emploi tous les jours en ce moment parce que j'ai un taff et mon homme aussi, mais quand je cherchais, oui y en avais tous les jours.
Quand j'ai dit non, à une nana qui m'appelait du pôle pour me dire qu'elle avait une offre pour moi, je me suis fait engueuler quand même, parce que bon j'y mettais pas du mien, que le job était pas loin de chez moi et que ça correspondait à mes attentes salariales !
J'ai explosé en insultes et j'ai raccroché.
Mon copain à failli se présenter (parce qu'on ne connaissait pas tous les bars et que le nom était latino, mais pas explicite), et l'annonce était marquée femme/homme. Mais quand on a cherché le nom du bar sur le net, pour voir un peu à quoi il ressemblait, il a flippé !
Je regarde pas pôle emploi tous les jours en ce moment parce que j'ai un taff et mon homme aussi, mais quand je cherchais, oui y en avais tous les jours.
Quand j'ai dit non, à une nana qui m'appelait du pôle pour me dire qu'elle avait une offre pour moi, je me suis fait engueuler quand même, parce que bon j'y mettais pas du mien, que le job était pas loin de chez moi et que ça correspondait à mes attentes salariales !
J'ai explosé en insultes et j'ai raccroché.
Merci pour l'explication Sandrine.
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: La prostitution n'est pas un métier
14.10.13 16:10
Est-ce que ce problème a déjà été abordé par les militantes abolitionnistes?
- InvitéInvité
Re: La prostitution n'est pas un métier
14.10.13 16:41
Je sais pas, c'est la première fois que je vais sur un forum féministe, et que je parle à des femmes (et hommes) clairement identifiables comme féministes.
Sinon, j'en avais parlé à mon homme bien sur, à quelques amis, et à des collègues de travail. Quelques uns ont trouvé ça limite, les autres s'en foutaient.
J'ai vu qu'il y avait un fil sur le Petit Futé sur les adresses de bars à hôtesses.
Moi ça me paraît inconcevable et illégal, mais avec pole emploi ... plus rien ne m'étonne.
Par ailleurs je connais pas trop mal ce milieu pour diverses raisons. Et je sais comment ça marche. Et non ça n'a pas sa place à pôle emploi.
Sinon, j'en avais parlé à mon homme bien sur, à quelques amis, et à des collègues de travail. Quelques uns ont trouvé ça limite, les autres s'en foutaient.
J'ai vu qu'il y avait un fil sur le Petit Futé sur les adresses de bars à hôtesses.
Moi ça me paraît inconcevable et illégal, mais avec pole emploi ... plus rien ne m'étonne.
Par ailleurs je connais pas trop mal ce milieu pour diverses raisons. Et je sais comment ça marche. Et non ça n'a pas sa place à pôle emploi.
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: La prostitution n'est pas un métier
14.10.13 19:35
Sans compter que les personnes qui travaillent dans ce type de bar doivent aussi "accompagner" les clients qui boivent (c-a-d boire avec eux), ce qui à la longue expose à des dangers pour la santé (risques pour le foie dû à la consommation régulière et quasi obligatoire d'alcool) pour la personne qui travaille dans ce type de bar.
- Césarion—
- Messages : 461
Date d'inscription : 17/09/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
14.10.13 20:20
Je suis choqué...le STRASS n'a rien à dire là-dessus ?
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: La prostitution n'est pas un métier
14.10.13 21:31
Si j'ai bien suivi, le STRASS ne syndique que les personnes qui se prostituent en libéral (l'équivalent d'une commerçante à son compte), pas les salariées (qu'elles soient ou non sous contrainte, économique ou physique, ce qui dans tous les cas est impossible à savoir pour les clients).
Re: La prostitution n'est pas un métier
14.10.13 21:39
Sérieux ça fonctionne comme ça le strass ?! Si c'est vraiment le cas c'est super choquant
- CarolAncien⋅ne
- Messages : 684
Date d'inscription : 31/07/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
14.10.13 21:50
Quand j’étais à la fac, j'avais postuler dans ce type de bar avec ma coloc (on a réaliser de quel type de bar il s'agissait en rentrant dedans).ko a écrit:Sans compter que les personnes qui travaillent dans ce type de bar doivent aussi "accompagner" les clients qui boivent (c-a-d boire avec eux), ce qui à la longue expose à des dangers pour la santé (risques pour le foie dû à la consommation régulière et quasi obligatoire d'alcool) pour la personne qui travaille dans ce type de bar.
Le patron nous avait expliqué que nous ne devions pas boire, il voulait que nous soyons opérationnelles tout du long de notre service. Nous devions facturer au client le prix d'une consommation avec alcool et nous servir discrètement un verre sans (par exemple facturer un whisky coca et ne nous servir que du coca. Par contre je ne vois pas comment simuler du champagne).
Il nous avait aussi expliquer avec un sourire en coin que nous trouverions toujours un client pour nous raccompagner chez nous après notre service sans bien évidement parler ouvertement de prostitution. Aucune de nous n'a donné suite à cette offre d'emplois que ma coloc avait déniché je ne sais où.
- InvitéInvité
Re: La prostitution n'est pas un métier
14.10.13 22:10
Ma meilleure amie a elle aussi répondu à une offre comme ça... Avec sa coloc (qui n'était pas moi). Elle a travaillé là dedans pendant plusieurs mois. Elle a du accompagner la boisson, sauf que les mecs exigent que tu boives devant eux (leur but étant clairement de te saouler, pour que tu accepte la prostitution), donc si ils raquent leur bouteille t'as plutôt intérêt à la boire avec eux, sinon ils vont se plaindre à la direction, et tu reçois bien des ordres pour aller picoler avec eux. La seule solution pour ne pas être complètement tartée à la fin de la soirée, ma copine mangeait de l'éponge (oui oui) pour absorber l'alcool avalé, et après chaque client partait se faire vomir l'éponge pour régurgiter le plus d'alcool possible. C'est un procédé dangereux.
On lui a clairement fait des propositions de prostitution dans le bar, dans les backroom. Elle m'a très bien décrit la situation. Pour tenir, elle a pris de la coke, pour oublier, elle a arreté de mettre des éponges.
Des mecs qui n'avaient pas de tune, lui ont proposé des échanges en nature : le mec était boucher, il a proposé au patron, des kilo de viande de veau contre une passe avec elle.
Ca je m'en souviens très bien, parce qu'elle a fait une hémoragie (du nez) ce soir là, et que j'étais pas sur la ville et que j'ai du la guider par téléphone pour trouver un toubib en urgence alors qu'elle était complètement défoncée.
Voilà ce que sont ces offres d'emploi. Un passeport pour l'enfer.
Biensure ce n'est qu'une expérience parmis d'autres. N'empêche que ce bar là, il passe ses putains d'annonce à pôle emploi.
Mais voilà, une amie que j'aime, au bout de quelques mois, elle en était rendue là ... et elle était étudiante en master d'anglais. Aujourd'hui, elle fait appel à ma mémoire, parce qu'elle a des trous noirs (et pas dus à l'alcool, mais aux traumatismes), car elle a subi des viols prostitutionnels.
On lui a clairement fait des propositions de prostitution dans le bar, dans les backroom. Elle m'a très bien décrit la situation. Pour tenir, elle a pris de la coke, pour oublier, elle a arreté de mettre des éponges.
Des mecs qui n'avaient pas de tune, lui ont proposé des échanges en nature : le mec était boucher, il a proposé au patron, des kilo de viande de veau contre une passe avec elle.
Ca je m'en souviens très bien, parce qu'elle a fait une hémoragie (du nez) ce soir là, et que j'étais pas sur la ville et que j'ai du la guider par téléphone pour trouver un toubib en urgence alors qu'elle était complètement défoncée.
Voilà ce que sont ces offres d'emploi. Un passeport pour l'enfer.
Biensure ce n'est qu'une expérience parmis d'autres. N'empêche que ce bar là, il passe ses putains d'annonce à pôle emploi.
Mais voilà, une amie que j'aime, au bout de quelques mois, elle en était rendue là ... et elle était étudiante en master d'anglais. Aujourd'hui, elle fait appel à ma mémoire, parce qu'elle a des trous noirs (et pas dus à l'alcool, mais aux traumatismes), car elle a subi des viols prostitutionnels.
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: La prostitution n'est pas un métier
14.10.13 23:09
@exno, le STRASS se débat dans ses contradictions: cette association défend l'idée que la prostitution est un métier, mais défendre des salarié(e)s reviendrait à reconnaître qu'un proxénète est un patron comme les autres ( et dans le cas d'un bar à hôtesses, je ne crois pas exagéré de dire que l'activité du patron s'apparente fortement à du proxénétisme...).
A moins que je ne me trompe le STRASS voudrait "moraliser" ce "métier", qui ne devrait être exercé que sans contrainte. Autrement dit, de leur point de vue, un syndicat de commerçant(e)s, profession libérale.
Le hic c'est qu'il est impossible pour les clients de savoir s'ils ont réellement affaire à une commerçante qui gère elle même son business ou à la victime d'un proxénète. Mais le discours rassurant comme celui du STRASS les persuadent que les libérales syndiquées sont représentatives de l'ensemble de la profession (ce qu'ils ne demandent qu'à croire, de toute façon...).
Or, coucher avec une femme qui est sous la contrainte d'un proxénète, qu'est-ce que c'est d'autre qu'un VIOL? Un client régulier de prostituées, combien a-t-il commis de VIOLS, sans le savoir (et surtout, sans vouloir le savoir?)
A moins que je ne me trompe le STRASS voudrait "moraliser" ce "métier", qui ne devrait être exercé que sans contrainte. Autrement dit, de leur point de vue, un syndicat de commerçant(e)s, profession libérale.
Le hic c'est qu'il est impossible pour les clients de savoir s'ils ont réellement affaire à une commerçante qui gère elle même son business ou à la victime d'un proxénète. Mais le discours rassurant comme celui du STRASS les persuadent que les libérales syndiquées sont représentatives de l'ensemble de la profession (ce qu'ils ne demandent qu'à croire, de toute façon...).
Or, coucher avec une femme qui est sous la contrainte d'un proxénète, qu'est-ce que c'est d'autre qu'un VIOL? Un client régulier de prostituées, combien a-t-il commis de VIOLS, sans le savoir (et surtout, sans vouloir le savoir?)
- InvitéInvité
Re: La prostitution n'est pas un métier
14.10.13 23:53
Mais voilà, une amie que j'aime, au bout de quelques mois, elle en était rendue là ... et elle était étudiante en master d'anglais. Aujourd'hui, elle fait appel à ma mémoire, parce qu'elle a des trous noirs (et pas dus à l'alcool, mais aux traumatismes), car elle a subi des viols prostitutionnels.
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 0:09
@Shun : je suis super choquée par cette histoire ! Moi je crois que je vais essayer d'écrire à Pôle E, même si ça ne mène à rien, parce que là c'est vraiment inadmissible !
@sandrine : mais ce que je trouve le plus choquant c'est qu'ils sont les premiers à traiter les abolos d'anti putes alors qu'eux-mêmes refuseraient de syndiquer les personnes les plus potentiellement exposées à la prostitution forcée. Ca fait un peu "on est contre le proxénétisme donc on s'en occupe pas, on fait comme s'il n'existait pas". Tu peux être contre ce salariat mais défendre les salariées quand même quoi, tout comme les abolos sont contre la prostitution mais défendent les prostituées.
@sandrine : mais ce que je trouve le plus choquant c'est qu'ils sont les premiers à traiter les abolos d'anti putes alors qu'eux-mêmes refuseraient de syndiquer les personnes les plus potentiellement exposées à la prostitution forcée. Ca fait un peu "on est contre le proxénétisme donc on s'en occupe pas, on fait comme s'il n'existait pas". Tu peux être contre ce salariat mais défendre les salariées quand même quoi, tout comme les abolos sont contre la prostitution mais défendent les prostituées.
- JezebelAncien⋅ne
- Messages : 2182
Date d'inscription : 18/07/2012
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 0:15
Sans vouloir trop m'avancer, il me semble quand même que le Strass revendique être engagé auprès de toutes les prostituées, libres ou pas.
Après je ne suis pas une spécialiste de chacune de leur revendication donc peut être que je me trompe, mais je suis quand même assez surprise de lire ça.
Après je ne suis pas une spécialiste de chacune de leur revendication donc peut être que je me trompe, mais je suis quand même assez surprise de lire ça.
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 0:30
Bah oui moi aussi. Un jour peut-être je tenterai de poser la question sur twitter.
- InvitéInvité
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 1:16
Si on suit cette logique : qu'en est-il de tous les produits que nous achetons au quotidien? Que savons nous des conditions de production? Où plutôt nous savons tous que ces produits sont conçus pour beaucoup par des enfants ou des adultes dans des conditions inhumaines.sandrine a écrit:
Or, coucher avec une femme qui est sous la contrainte d'un proxénète, qu'est-ce que c'est d'autre qu'un VIOL? Un client régulier de prostituées, combien a-t-il commis de VIOLS, sans le savoir (et surtout, sans vouloir le savoir?)
Finalement, si le client d'une prostituée est un violeur nous nous sommes au pire des esclavagistes et au mieux des exploiteurs de la misère humaine.
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 1:49
Je me fie à ce que j'avais lu sur ce forum à propos du salariat (probablement sur le fil sur le STRASS).
En tout cas, sur le site du STRASS j'ai trouvé cette déclaration:
Je cite:
Désolée mais la phrase "les droits d'exercer leur travail qu'il le soit par choix, contraintes ou circonstances" est totalement absurde. Si ce "travail" est fait par contrainte, c'est un viol. Car le sexe contraint, c'est du viol, pas un "travail".
Comment une personne qui est prostituée sous la contrainte pourrait-elle se battre pour "les droits d'exercer son travail"? ça n'a vraiment ni queue ni tête.
Surtout en défendant "le droit à la liberté de se prostituer" alors que la prostitution leur est imposée par la force?
@ charlot: je n'ai jamais compris, je ne comprendrai jamais comment on peut jouir dans une femme ("consommer" un corps humain, pour suivre ta comparaison) que vraisemblablement on dégoute, que ça peut traumatiser, détruire...
En tout cas, sur le site du STRASS j'ai trouvé cette déclaration:
Mais en même temps, toujours sur le site du STRASS, on peut lire cette autre déclaration (je parlais de se débattre dans des contradictions...):
Sur le proxénétisme en particulier, le STRASS s’est régulièrement exprimé contre toute forme de salariat ou d’exploitation du travail sexuel, et donc de proxénétisme.
Je cite:
http://site.strass-syndicat.org/tag/proxenetisme/
- Le STRASS ne lutte en effet pas contre la prostitution mais pour les droits des travailleurs du sexe dont celui d’exercer leur travail qu’il le soit par choix, contraintes ou circonstances.
Désolée mais la phrase "les droits d'exercer leur travail qu'il le soit par choix, contraintes ou circonstances" est totalement absurde. Si ce "travail" est fait par contrainte, c'est un viol. Car le sexe contraint, c'est du viol, pas un "travail".
Comment une personne qui est prostituée sous la contrainte pourrait-elle se battre pour "les droits d'exercer son travail"? ça n'a vraiment ni queue ni tête.
Surtout en défendant "le droit à la liberté de se prostituer" alors que la prostitution leur est imposée par la force?
@ charlot: je n'ai jamais compris, je ne comprendrai jamais comment on peut jouir dans une femme ("consommer" un corps humain, pour suivre ta comparaison) que vraisemblablement on dégoute, que ça peut traumatiser, détruire...
- InvitéInvité
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 6:55
Et donc on ne fait rien ? Puisqu'on ne peut pas être sûr que chacun de nos gestes soit éthique, on continue nos gestes dont on sait pertinemment qu'ils ne sont pas éthiques? Ca me fait penser aux omnivores qui justifient le fait de manger de la viande en disant qu'on n'est pas sûr que les plantes ne souffrent pas. Et ça m'énerve.charlot a écrit:Si on suit cette logique : qu'en est-il de tous les produits que nous achetons au quotidien? Que savons nous des conditions de production? Où plutôt nous savons tous que ces produits sont conçus pour beaucoup par des enfants ou des adultes dans des conditions inhumaines.sandrine a écrit:
Or, coucher avec une femme qui est sous la contrainte d'un proxénète, qu'est-ce que c'est d'autre qu'un VIOL? Un client régulier de prostituées, combien a-t-il commis de VIOLS, sans le savoir (et surtout, sans vouloir le savoir?)
Finalement, si le client d'une prostituée est un violeur nous nous sommes au pire des esclavagistes et au mieux des exploiteurs de la misère humaine.
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 10:54
à mon avis mettre sa queue dans une personne qui te désire pas c'est pas tout à fait équivalent à ne pas être un consommateur 100% éthique commerce équitable machin.
- Morgane MerteuilBleu⋅e
- Messages : 98
Date d'inscription : 15/10/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 12:01
sandrine a écrit:Je me fie à ce que j'avais lu sur ce forum à propos du salariat (probablement sur le fil sur le STRASS).
En tout cas, sur le site du STRASS j'ai trouvé cette déclaration:
le STRASS en tant que syndicat, syndique et défend les travailleurSEs du sexe, quelles que soient leurs conditions de travail (indépendantes, salariées, etc). Nous nous opposons par principe au salariat, mais il se trouve que des tds sont effectivement salariées (ou le plus souvent, sont embauchées en Auto entrepreneuses car le patron ne veut pas payer les cotisations sociales) (bienvenuEs à l'ère néo-libérale). Ce cas de figure se retrouve notamment dans les salons de massage et bars à hôtesses. Et même si nous ne défendons pas ce système, plus exactement, justement parce que nous ne défendons pas ce système, nous sommes aux côtés des travailleurSEs qui travaillent ainsi pour les défendre face à leurs patrons.
Sur le proxénétisme en particulier, le STRASS s’est régulièrement exprimé contre toute forme de salariat ou d’exploitation du travail sexuel, et donc de proxénétisme.
Mais en même temps, toujours sur le site du STRASS, on peut lire cette autre déclaration (je parlais de se débattre dans des contradictions...):
Je cite:
http://site.strass-syndicat.org/tag/proxenetisme/
- Le STRASS ne lutte en effet pas contre la prostitution mais pour les droits des travailleurs du sexe dont celui d’exercer leur travail qu’il le soit par choix, contraintes ou circonstances.
Désolée mais la phrase "les droits d'exercer leur travail qu'il le soit par choix, contraintes ou circonstances" est totalement absurde. Si ce "travail" est fait par contrainte, c'est un viol. Car le sexe contraint, c'est du viol, pas un "travail".
Lorsque l'on parle de lutte contre le travail contraint, ce n'est pas la même chose que de parler de lutte contre le travail. Lorsqu'une personne est contrainte, c'est contre cette contrainte qu'il faut agir, non contre le travail en lui-même (ce qui n'a aucun sens).
Hélas, vous n'êtes pas sans savoir que dans notre joyeux monde capitaliste, TOUT LE MONDE travaille par contrainte. Tout n'est pas noir ou blanc, "libre" VS "contraint"; mais il y a des échelles de contraintes. Alors l'idée n'est évidemment pas de "valider" un niveau de contrainte à partir duquel il y aurait viol ou pas, mais de garder en mémoire que ce "niveau" dépendra de chacunE; d'où le fait que certaines travailleurSEs vont vivre leur travail comme des viols, et d'autres non. Autrement dit, il n'y a pas UNE vérité sur cette question, mais des expériences différentes, à respecter dans leur diversité, afin de mieux répondre aux besoins de chacunE (qu'il s'agisse de quitter cette activité au plus vite ou de la continuer)
Comment une personne qui est prostituée sous la contrainte pourrait-elle se battre pour "les droits d'exercer son travail"? ça n'a vraiment ni queue ni tête.
Surtout en défendant "le droit à la liberté de se prostituer" alors que la prostitution leur est imposée par la force?
La plupart des travailleurSEs du sexe que nous rencontrons sont au moins contraintes par les circonstances, et parfois l'ont été ou le sont encore par autrui (et dans ce cas nous agissons à leurs côtés pour combattre les délivrer de leurs exploiteurs); Comme dit plus haut, lutter contre la contrainte n'est pas la même chose que de lutter contre le travail. En quoi, alors que tu es contrainte, passer une ou deux nuits par semaine en garde-à-vue va-t-il t'aider ? en rien, au contraire.
@ charlot: je n'ai jamais compris, je ne comprendrai jamais comment on peut jouir dans une femme ("consommer" un corps humain, pour suivre ta comparaison) que vraisemblablement on dégoute, que ça peut traumatiser, détruire...
- Morgane MerteuilBleu⋅e
- Messages : 98
Date d'inscription : 15/10/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 12:11
tout à fait faux. Je serais curieuse de savoir où vous avez lu une telle chose...sandrine a écrit:Si j'ai bien suivi, le STRASS ne syndique que les personnes qui se prostituent en libéral (l'équivalent d'une commerçante à son compte), pas les salariées (qu'elles soient ou non sous contrainte, économique ou physique, ce qui dans tous les cas est impossible à savoir pour les clients).
c'est d'autant plus curieux que dans un message précédent, quelqu'unE rappelait justement que j'ai moi-même commencé à bosser en bar...
ce ne sont justement pas les indépendantes qui ont le plus besoin d'un syndicat (à part à cause de la répression) mais bien celles qui travaillent avec un rapport de subordination.
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 12:34
Bonjour Morgane Merteuil, tout d'abord un détail technique: pour une meilleure compréhension, voici comment il faut quoter un texte: d'abord surligner le texte qu'on veut citer, puis cliquer sur "quote" (le symbole qui ressemble à un phylactère sur la barre d'outil), puis cliquer sur insérer. Pour quoter à plusieurs reprises personnellement j'ouvre deux fenêtres sur le forum féministe et je vais de l'une à lautre pour quoter chaque fois une partie.
Sur le fond:
1) si le STRASS fait une différence de principe entre les prostituées libérales et les prostituées sous contrainte, alors c'est la formulation qui est maladroite.
Les abolitionnistes n'ont jamais demandé à ce qu'on réprime les prostituées, bien au contraire. D'ailleurs de nombreuses abolitionnistes sont investies dans des associations comme le NID: http://www.mouvementdunid.org/Face-aux-clients-de-la
En revanche les abolitionnistes veulent engager la responsabilité des clients.
Sur le forum féministe en tout cas, je n'ai jamais vu d'abolitionnistes nier qu'il puisse exister des prostituées qui voient dans la prostitution un petit commerce comme un autre. Mais voilà, il est impossible pour un client de déterminer s'il a affaire à une prostituée pour qui les rapports sexuels ne sont ni plus ni moins contraignants qu'un travail d'usine (quoique j'ai du mal à comprendre qu'on puisse avoir envie de coucher avec une femme qui vous désire autant qu'une ouvrière aime le travail à la chaîne... ) ou à une personne sous contrainte d'un proxénète (il est évident que si c'est le cas elle n'ira jamais l'avouer au client!).
Donc en consommant une prostituée, le client court sciemment le risque de tomber sur une personne sous menace et contrainte, ce qui revient à la violer. Mais il se rassure en se disant qu'il peut aussi s'agir d'une prostituée qui n'aime pas ça mais qui subit quand même le rapport sexuel "volontairement" (parce qu'elle préfère "ça" à l'usine, par exemple) mais qui n'est pas menacée par un proxénète.
D'un côté, le risque de violer une femme menacée par un proxénète (ce qu'il n'a aucun moyen de savoir).
De l'autre côté, le risque de nuire aux finances d'une prostituée libérale (et surtout celui de devoir se vider les couilles dans sa main plutôt que dans une personne qui n'en a de toute façon aucun désir).
Il me semble qu'entre les deux risques il ne devrait pas y avoir d'hésitation, et que tout être humain capable d'un minimum d'empathie devrait débander à l'idée ne serait-ce que de la possibilité que la femme soit sous contrainte d'un proxénète.
Pour le deuxième message: je me fiais à cette déclaration trouvée sur le site du STRASS:
Sur le fond:
1) si le STRASS fait une différence de principe entre les prostituées libérales et les prostituées sous contrainte, alors c'est la formulation qui est maladroite.
Si une personne est contrainte de se prostituer elle ne va pas se battre pour le "droit d'exercer son travail", en admettant qu'elle ait la possibilité de demander de l'aide à un syndicat elle va plutôt lui demander de la libérer de la contrainte de prostitution.- Le STRASS ne lutte en effet pas contre la prostitution mais pour les droits des travailleurs du sexe dont celui d’exercer leur travail qu’il le soit par choix, contraintes ou circonstances.
Les abolitionnistes n'ont jamais demandé à ce qu'on réprime les prostituées, bien au contraire. D'ailleurs de nombreuses abolitionnistes sont investies dans des associations comme le NID: http://www.mouvementdunid.org/Face-aux-clients-de-la
En revanche les abolitionnistes veulent engager la responsabilité des clients.
Sur le forum féministe en tout cas, je n'ai jamais vu d'abolitionnistes nier qu'il puisse exister des prostituées qui voient dans la prostitution un petit commerce comme un autre. Mais voilà, il est impossible pour un client de déterminer s'il a affaire à une prostituée pour qui les rapports sexuels ne sont ni plus ni moins contraignants qu'un travail d'usine (quoique j'ai du mal à comprendre qu'on puisse avoir envie de coucher avec une femme qui vous désire autant qu'une ouvrière aime le travail à la chaîne... ) ou à une personne sous contrainte d'un proxénète (il est évident que si c'est le cas elle n'ira jamais l'avouer au client!).
Donc en consommant une prostituée, le client court sciemment le risque de tomber sur une personne sous menace et contrainte, ce qui revient à la violer. Mais il se rassure en se disant qu'il peut aussi s'agir d'une prostituée qui n'aime pas ça mais qui subit quand même le rapport sexuel "volontairement" (parce qu'elle préfère "ça" à l'usine, par exemple) mais qui n'est pas menacée par un proxénète.
D'un côté, le risque de violer une femme menacée par un proxénète (ce qu'il n'a aucun moyen de savoir).
De l'autre côté, le risque de nuire aux finances d'une prostituée libérale (et surtout celui de devoir se vider les couilles dans sa main plutôt que dans une personne qui n'en a de toute façon aucun désir).
Il me semble qu'entre les deux risques il ne devrait pas y avoir d'hésitation, et que tout être humain capable d'un minimum d'empathie devrait débander à l'idée ne serait-ce que de la possibilité que la femme soit sous contrainte d'un proxénète.
Pour le deuxième message: je me fiais à cette déclaration trouvée sur le site du STRASS:
Mais peut-être que là encore la formulation est maladroite ou bien que vous avez changé d'avis? Serait-il possible de poster une citation sur le site du STRASS qui soit très claire à ce sujet? (parce que pour moi, patron de bar à hôtesse = proxo).Sur le proxénétisme en particulier, le STRASS s’est régulièrement exprimé contre toute forme de salariat ou d’exploitation du travail sexuel, et donc de proxénétisme.
- Morgane MerteuilBleu⋅e
- Messages : 98
Date d'inscription : 15/10/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 13:05
désolée, je ne suis vraiment pas une habituée des forums, je ne comprends rien à ces histoires de "quote" etc.. je vais donc répondre en "basique" en faisant des copier-coller, ce sera plus simple pour tout le monde je crois
"1) si le STRASS fait une différence de principe entre les prostituées libérales et les prostituées sous contrainte, alors c'est la formulation qui est maladroite."
non, nous ne faisons PAS une différence de principe justement, car comme je l'ai dit, les choses ne sont pas BLANCHES OU NOIRES. Et on ne peut séparer les choses si clairement ...
ex : d'un côté une personne qui a fait plein de crédits à la conso et se retrouve très endettée; elle doit continuer à nourrir ses gosses, rembourser ses crédits, et exerce le travail sexuel en complément ou pas d'un autre travail
d'un autre côté une personne originaire du Nigéria, qui a voulu fuir la pauvreté et/ou la guerre ou des violences multiples, qui, ne pouvant obtenir de visa, a fait appel à un réseau de migrations, qui lui ont dot "okay, on t'amène en France, ça coutera 40 000 euros"; la personne arrive en France, cherche des boulots "classiques", en trouve (ou pas) mais dans tous les cas elle réalise qu'elle ne va pas s'en sortir comme ça (sans parler des conditions de travail dans les boulots qu'elle a trouvé, qui sont souvent terribles, cf restauration, traail domestique/esclavage, nettoyage, etc).
bon. la première sera considérée comme une "travailleuse libérale". La seconde comme "victime de la traite". Pourtant, je ne vois PAS de "différence de principe" entre les 2. La seule différence est au niveau législatif : dans un cas, c'est légal, dans l'autre, un crime. Je ne dis pas "c'est trop cool de rembourser ses dettes en tapinant". Je dis : agir pour interdire le travail sexuel n'aidera EN RIEN ces femmes. Pour moi, il faut agir à deux niveaux : 1 : contre le capitalisme et les lois racistes qui, alors même que la France/l'Europe de l'ouest a quand même une certaine responsabilité dans la situation actuelle de nombreux pays d'Afrique, interdit ensuite à ces personnes de tenter de survivre en venant en Europe occidentale. 2 : faire en sorte que les personnes qui se prostituent puisse au moins le faire dans les meilleures conditions possibles (et par meilleures conditions possibles j'entends, des conditions qui leurs permettent d'entrer facilement en lien avec des institutions qui peuvent les aider à trouver d'autres moyens que la prostitution pour survivre, en les accompagnant notamment dans leurs démarches de régularisation, etc)
sur la suite de votre message, je en répond pas, car on rentre dans les questions sur lesquelles nous ne sommes, je pense, pas réconciliables (l'expression "consommer une prostituée" ne me donne de toutes manières pas envie de répondre)
sur la fin : "Pour le deuxième message: je me fiais à cette déclaration trouvée sur le site du STRASS:
Sur le proxénétisme en particulier, le STRASS s’est régulièrement exprimé contre toute forme de salariat ou d’exploitation du travail sexuel, et donc de proxénétisme.
Mais peut-être que là encore la formulation est maladroite ou bien que vous avez changé d'avis? Serait-il possible de poster une citation sur le site du STRASS qui soit très claire à ce sujet? (parce que pour moi, patron de bar à hôtesse = proxo)."
nous sommes CONTRE le salariat, oui. ça ne signifie pas que nous considérons que l'interdire purement et simplement du jour au lendemain va améliorer la situation, vu que ces lieux existeront toujours, de manière clandestine, avec des travailleuses qui ne connaissent pas leurs droits, et se font exploiter dans l'indifférence (et l'ignorance) générale.
ex : comme certainEs d'entre vous le savent, j'ai commencé à bosser en bar. bon, j'avais un patron, c'était un bordel quoi. Comme c'était illégal, on devait toujours planquer nos capotes (les moeurs/la BRP venaient faire un contrôle environ une fois par mois; évidemment, ils savaient, et le patron payait surement les flics pour rester ouvert). On était en majorité des étudiantes, quelques "pro" (comme on les appelait à l'époque) qui venaient là en plus de l'escorting, et pendant un moment une femme de 23-25 ans, originaire de Roumanie, qui avait un mec violent (qu'on appellerait proxo) et un gosse à nourrir. dans ces conditions, où on est toutes flippées parce que si on parle, le bar va fermer, on va devoir témoigner, être fichées, etc (en plus, la plupart 'entre nous n'étions pas déclarées) c'est SUPER difficile de venir en aide à ce genre de meufs; Attention, je ne dis pas "on ne l'a pas aidée parce que on y risquait notre taf). je dis : on n'avait PAS les moyens concrets, les infos, etc, et oui, on était nous-mêmes flippées des flics (c'était avant que je sois au STRASS, et donc je savais juste pas comment tout ça marchait). Si ça avait été légal : on aurait été beaucoup plus facilement en lien avec des assos de prévention, d'accès aux droits, etc (qui ne demandent que ça, d'entrer dans ces bars, sauf que laisser des associations estampillées prostitution dans un lieu comme ça, c'est dire qu'il y a de la prostitution dedans et donc le fermer, en fait). alors ça ne résout pas TOUS les problèmes, je suis d'accord. Et il faut pouvoir agir à TOUS les niveaux. Mais la répression, en l'occurrence, empire plus les choses qu'elle ne les améliore.
"1) si le STRASS fait une différence de principe entre les prostituées libérales et les prostituées sous contrainte, alors c'est la formulation qui est maladroite."
non, nous ne faisons PAS une différence de principe justement, car comme je l'ai dit, les choses ne sont pas BLANCHES OU NOIRES. Et on ne peut séparer les choses si clairement ...
ex : d'un côté une personne qui a fait plein de crédits à la conso et se retrouve très endettée; elle doit continuer à nourrir ses gosses, rembourser ses crédits, et exerce le travail sexuel en complément ou pas d'un autre travail
d'un autre côté une personne originaire du Nigéria, qui a voulu fuir la pauvreté et/ou la guerre ou des violences multiples, qui, ne pouvant obtenir de visa, a fait appel à un réseau de migrations, qui lui ont dot "okay, on t'amène en France, ça coutera 40 000 euros"; la personne arrive en France, cherche des boulots "classiques", en trouve (ou pas) mais dans tous les cas elle réalise qu'elle ne va pas s'en sortir comme ça (sans parler des conditions de travail dans les boulots qu'elle a trouvé, qui sont souvent terribles, cf restauration, traail domestique/esclavage, nettoyage, etc).
bon. la première sera considérée comme une "travailleuse libérale". La seconde comme "victime de la traite". Pourtant, je ne vois PAS de "différence de principe" entre les 2. La seule différence est au niveau législatif : dans un cas, c'est légal, dans l'autre, un crime. Je ne dis pas "c'est trop cool de rembourser ses dettes en tapinant". Je dis : agir pour interdire le travail sexuel n'aidera EN RIEN ces femmes. Pour moi, il faut agir à deux niveaux : 1 : contre le capitalisme et les lois racistes qui, alors même que la France/l'Europe de l'ouest a quand même une certaine responsabilité dans la situation actuelle de nombreux pays d'Afrique, interdit ensuite à ces personnes de tenter de survivre en venant en Europe occidentale. 2 : faire en sorte que les personnes qui se prostituent puisse au moins le faire dans les meilleures conditions possibles (et par meilleures conditions possibles j'entends, des conditions qui leurs permettent d'entrer facilement en lien avec des institutions qui peuvent les aider à trouver d'autres moyens que la prostitution pour survivre, en les accompagnant notamment dans leurs démarches de régularisation, etc)
sur la suite de votre message, je en répond pas, car on rentre dans les questions sur lesquelles nous ne sommes, je pense, pas réconciliables (l'expression "consommer une prostituée" ne me donne de toutes manières pas envie de répondre)
sur la fin : "Pour le deuxième message: je me fiais à cette déclaration trouvée sur le site du STRASS:
Sur le proxénétisme en particulier, le STRASS s’est régulièrement exprimé contre toute forme de salariat ou d’exploitation du travail sexuel, et donc de proxénétisme.
Mais peut-être que là encore la formulation est maladroite ou bien que vous avez changé d'avis? Serait-il possible de poster une citation sur le site du STRASS qui soit très claire à ce sujet? (parce que pour moi, patron de bar à hôtesse = proxo)."
nous sommes CONTRE le salariat, oui. ça ne signifie pas que nous considérons que l'interdire purement et simplement du jour au lendemain va améliorer la situation, vu que ces lieux existeront toujours, de manière clandestine, avec des travailleuses qui ne connaissent pas leurs droits, et se font exploiter dans l'indifférence (et l'ignorance) générale.
ex : comme certainEs d'entre vous le savent, j'ai commencé à bosser en bar. bon, j'avais un patron, c'était un bordel quoi. Comme c'était illégal, on devait toujours planquer nos capotes (les moeurs/la BRP venaient faire un contrôle environ une fois par mois; évidemment, ils savaient, et le patron payait surement les flics pour rester ouvert). On était en majorité des étudiantes, quelques "pro" (comme on les appelait à l'époque) qui venaient là en plus de l'escorting, et pendant un moment une femme de 23-25 ans, originaire de Roumanie, qui avait un mec violent (qu'on appellerait proxo) et un gosse à nourrir. dans ces conditions, où on est toutes flippées parce que si on parle, le bar va fermer, on va devoir témoigner, être fichées, etc (en plus, la plupart 'entre nous n'étions pas déclarées) c'est SUPER difficile de venir en aide à ce genre de meufs; Attention, je ne dis pas "on ne l'a pas aidée parce que on y risquait notre taf). je dis : on n'avait PAS les moyens concrets, les infos, etc, et oui, on était nous-mêmes flippées des flics (c'était avant que je sois au STRASS, et donc je savais juste pas comment tout ça marchait). Si ça avait été légal : on aurait été beaucoup plus facilement en lien avec des assos de prévention, d'accès aux droits, etc (qui ne demandent que ça, d'entrer dans ces bars, sauf que laisser des associations estampillées prostitution dans un lieu comme ça, c'est dire qu'il y a de la prostitution dedans et donc le fermer, en fait). alors ça ne résout pas TOUS les problèmes, je suis d'accord. Et il faut pouvoir agir à TOUS les niveaux. Mais la répression, en l'occurrence, empire plus les choses qu'elle ne les améliore.
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 13:36
Si, on peut séparer les choses aussi clairement.
non, nous ne faisons PAS une différence de principe justement, car comme je l'ai dit, les choses ne sont pas BLANCHES OU NOIRES. Et on ne peut séparer les choses si clairement ...
Ma réponse ne portait que sur UN cas de contrainte: la contrainte par un proxénète, la prostitution totalement involontaire, subie, imposée par un proxénète.
Car c'est CE cas qui pose le plus problème pour les abolitionnistes.
Comment fait un client pour savoir s'il a affaire à une fille qui est sous la menace d'un proxénète?
Jamais nous n'avons obtenu de réponse à cette question de la part de clients, en tout cas pas sur le forum. La plupart du temps ils répondent "Oui mais elle n'a peut-être pas de proxénète" (risque qu'ils semblent toujours prendre avec légèreté, car il leur semble bien moindre que celui de ne pas se satisfaire avec une fille qui dans tous les cas n'éprouve aucun désir pour eux) ou encore "ça se voit si elle a un proxénète" (ah bon? et à quoi ça se voit? comment ils font pour être sûrs?).
"Consommer des prostituées" c'est insultant pour le client, pas pour la prostituée. Je n'ai rien contre les prostituées même "volontaires". Mais je le reconnais, j'ai la haine pour les clients que je considère comme des violeurs. Et désolée mais ce qu'ils font en achetant un corps humain comme si c'était un objet à l'étalage c'est bien de la consommation. En tout cas ça n'a rien à voir avec ce que devraient être au minimum des rapports sexuels consentis, avec désir mutuel.
Personnellement je suis prête à répondre même sur les questions dérangeantes. En tous les cas, merci d'éviter les procès d'intention.
Position du mouvement du NID à propos des bars à hôtesses:
http://www.mouvementdunid.org/+-Bars-a-hotesses-+
J'avais cité ce passage extrait du site du STRASS:
En effet, en faisant moi même une recherche pour trouver d'autres citations à ce sujet, j'ai trouvé cette déclaration (sur le site du STRASS):
Sur le proxénétisme en particulier, le STRASS s’est régulièrement exprimé contre toute forme de salariat ou d’exploitation du travail sexuel, et donc de proxénétisme.
En revanche je n'ai pas trouvé de précisions sur la manière dont sont considérés les proxénètes: des petits patrons comme les autres?
Nous défendons les droits des personnes exerçant un travail sexuel, c’est-à-dire toute forme d’activité rémunérée engageant directement la sexualité de la personne qui l’exerce, notamment les prostituéEs, les escortEs, les acteurTRICEs pornographiques, les modèles érotiques, les opérateurTRICEs de téléphone/webcam rose, les masseurSEs érotiques, les dominatrices professionnelles, les hôtesses de bar, les accompagnantEs sexuelLEs.
- Morgane MerteuilBleu⋅e
- Messages : 98
Date d'inscription : 15/10/2013
Re: La prostitution n'est pas un métier
15.10.13 13:45
le problème c'est que le mot "proxénète" veut tout et rien dire. ça désigne aussi bien un patron qu'un mec qui force violente et rackette une autre personne. ...
sur les clients, je pense qu'il y a un travail de prévention à faire, notamment sur "que faire si je suis face à une personne qui me semble être une victime d'exploitation sexuelle"; plusieurs pays ont mis en place des numéros verts, destinés aux clients, afin qu'ils puissent signaler les cas douteux. Je pense que de nombreuxSES initiatives permettraient de "responsabiliser" les clients; mais la répression aura là encore des effets contre productifs.
l'expression "consommer des prostituées" est dérangeante, car sous prétexte de mettre en lumière ce que serait la démarche du client, c'est bien votre propre regard sur la prostituée qui parait : un objet juste bon à être consommé. Je ne dis pas que des clients ne pensent pas ainsi, mais pourquoi en tant que féministe reprendre ces termes ?
sur les clients, je pense qu'il y a un travail de prévention à faire, notamment sur "que faire si je suis face à une personne qui me semble être une victime d'exploitation sexuelle"; plusieurs pays ont mis en place des numéros verts, destinés aux clients, afin qu'ils puissent signaler les cas douteux. Je pense que de nombreuxSES initiatives permettraient de "responsabiliser" les clients; mais la répression aura là encore des effets contre productifs.
l'expression "consommer des prostituées" est dérangeante, car sous prétexte de mettre en lumière ce que serait la démarche du client, c'est bien votre propre regard sur la prostituée qui parait : un objet juste bon à être consommé. Je ne dis pas que des clients ne pensent pas ainsi, mais pourquoi en tant que féministe reprendre ces termes ?
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