Le féminisme ,une lutte toujours pacifiste?

Philibert a écrit:Il ne faut pas confondre organisation politique instituée et Etat. L'Etat a une définition précise, et une origine précise. C'est une structure permanente - qui dépasse ses gestionnaires -qui a le monopole de la violence et peut-on ajouter le monopole de la violence symbolique  (cf Sur l'Etat, de Bourdieu). L'Etat est au-dessus de la société, il est en haut de l'édifice social, hiérarchiquement et symboliquement parlant. Une minorité de personnes y participe directement.
 
Si des personnes s'autogèrent directement, et qu'il n'y a pas d'autorité au-dessus d'elle, bref si c'est l'anarchie, au sens politique du terme, il n'y a plus d'Etat : l'Etat n'est plus nulle part, il n'a pas de lieu, le pouvoir est dilué.
Un Etat peut disparaître, une organisation Etatique peut disparaître, pas la société.

T'es sûr ? j'ai un affreux doute. (mais nous n'irons pas plus loin...)

En fait, ça me fait penser que les rares fois où j'ai entendu des gens parlaient sérieusement de castration, notamment pour les violeurs, c'étaient des hommes.
(on pourrait en tirer plein de choses à mon avis)

pour beaucoup d'hommes, une féministe radicale (cad attachée à l'égalité absolue entre hommes et femmes, refusant les diktats de genre, etc.) en viendra tôt ou tard à vouloir "castrer tous les hommes".

Ça paraît évident de dire ça, mais : pour beaucoup de mecs attachés à la construction sociale de la virilité, les avancées féministes représentent une castration symbolique (la perte de privilèges masculins, autrement dit).

Mais pourquoi les mecs n'ont-ils pas l'impression de se castrer les uns les autres, puisque ce sont eux qui ont le pouvoir et qui adorent particulièrement la compétition à tous les niveaux ?

C'est vrai que cette crainte, ce fantasme, n'ont pas grand chose de rationnel. Mais le sexisme en général n'a rien de très rationnel.
Je suppose d'ailleurs qu'il y a plein d'hypothèses psy au sujet de cette peur d'être castré par une femme...

"Il va sans dire que très très rares sont en fait, les féministes qui préconisent de castrer les hommes"
Encore heureux!
Mais à mon avis l'image de la castration de la part des FEMEN ne doit rien arranger (bon j'ai quand même compris qu'il s'agissait de vouloir supprimer la domination masculine d'un point de vue symbolique et non de féministes qui veulent castrer les hommes).
Sinon en ce qui concerne le Scum manifesto tant mieux que Valérie Solanas ait renié le texte où ait dit qu'il s'agissait d'humour. je l'ai lu mais vraiment je ne l'ai pas aimé tellement il est violent mais surtout contre-productif.

C'est d'ailleurs ce qui a été parfois reproché aux féministes françaises de la part des anglo-saxonnes il me semble : vous êtes trop douces, trop dans l'explication, le compromis, tout ça (personnellement j'avoue osciller parfois selon mes propres phases et ressentis).

Oui et elles ont sans doute raison.


La difficulté de la radicalité vient pas mal du fait que l on entretient toutes des relations affectives avec des hommes je crois.C est compliqué d'aspirer à une émancipation sans concession quand il y a des sentiments de tendresse en jeu.
Personnellement je le ressens beaucoup. J ai toujours peur de blesser,d être déplacée,de ne pas être légitime,de faire chier (bien conditionnée que je suis).Et puis j ai honte de le dire mais bon tant pis,j espère que vous ne serez pas trop sévères,il y a aussi comme une peur de ne pas/plus être aimée.
Une sorte d autocensure permanente induite par un conditionnement ( interdiction faite aux femmes d investir le champs de la "violence",rappels constants à l ordre diplomate et doucereux) et par des enjeux affectifs.Parce que ,oui ,les oppresseurs (dans le sens les bénéficiaires du système qui nous oppresse et pas forcément les petits lieutenants zélés du patriarcat) ce sont aussi ceux qu on aime.
Je redoute toujours que mes critiques  ne soient prises comme des attaques purement personnelles,qu'elles soient dépouillées de leur dimension systémique.
J ai d ailleurs eu l occasion de constater que c est souvent ce qui se passe,non? A moins de discuter avec un féministe forcené,c est très difficile d être virulente (enfin virulente...c est un bien grand mot,il s agirait simplement de dire les choses comme elles sont en fait,sans minimiser,sans les enrober de sucre).
Non? Oui? Quel merdier...

Ouf...merci...j avais trop peur de raconter n importe quoi.

Chaminou a écrit:
Sur le coup je ne vois rien d'autre, j'ai juste en mémoire le dire d'une féministe radicale qui m'avait dit que des féministes avaient déjà utilisé une bombe ou je ne sais quoi mais n'étant sûre de rien, je vous referai signe quand j'en saurai davantage.

Je suppose que tu parles de Rote Zora, groupe allemand féministe actif à partir des années 70.
http://en.wikipedia.org/wiki/Rote_Zora
La page allemande est bien plus fournie, voici la traduction par Google :
http://translate.google.fr/translate?sl=auto&tl=fr&js=n&prev=_t&hl=fr&ie=UTF-8&u=http%3A%2F%2Fde.wikipedia.org%2Fwiki%2FRote_Zora_%2528Gruppe%2529&act=url

45 attaques à la bombe sur des sex-shops et sociétés censées exploiter les femmes. Le groupe était, d'après Wikipédia, issu des mouvements révolutionnaires d'extrême gauche de l'époque. Leurs actions ont aussi visé le secteur des biotechnologies ou le nucléaire.

Wikipédia n'indique pas de blessés ou morts, on peut donc penser qu'il n'y a eu que des destructions matérielles. L'article ne précise pas si l'absence de morts est volontaire ou liée au hasard.