L'injonction sociale d'être cultivé
+17
Cyb
Araignée
exno
sandrine
Morgause
Irja
Plaaash
Lila78
Elfvy
Grunt
ko
Lubna
pierregr
Philibert
Omniia
colcat
Cylia
21 participants
- Cyb—
- Messages : 416
Date d'inscription : 10/09/2013
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
21.10.13 10:55
Je trouve ça fou. Dans les années 90, quand j'allais en vacances à Hong Kong, je trouvais ça fou le nombre d'activités et la pression que les enfants subissent. Je veux dire, à cette époque, j'étais enfant et dans mon entourage, ceux qui effectuaient des activités en avaient maxi 2 fois par semaine (musique + sport souvent). Mes cousins avaient des activités chaque soir, en plus des cours particuliers. En fait, c'est une société de la compétition accrue dans laquelle si tu ne fais pas d'activités, tu pars presque avec un handicap pour être dans les meilleures écoles, pour plus tard.
Ce que je constate depuis les années 2000, c'est une société française qui tend sur ce modèle. Les publicités pour les cours de soutien dans le métro (ce qu'il n'y avait quasiment pas dans les années 90) par exemple. Et effectivement, les enfants de maintenant, quand j'en vois (c'est un peu rare quand même n'ayant pas d'enfants moi-même), semblent faire énormément d'activités. Que les familles soient très aisées (genre Neuilly) ou moins (en banlieue lointaine). Je me demande jusqu'à quand notre société nous fera faire toujours plus.
Ce culte de la performance, d'être capable d'enchaîner les activités est à tous les niveaux. Après le boulot, faire du sport, faire des activités, etc... c'est ça "avoir une vie". Et Loupita, je n'ai pas l'injonction des expo, mais je suis avec un copain qui lui est d'une famille plus aisée et cultivée, et je confirme le "vous avez vu quoi au ciné? Fait quelle expo?".
Ce que je constate depuis les années 2000, c'est une société française qui tend sur ce modèle. Les publicités pour les cours de soutien dans le métro (ce qu'il n'y avait quasiment pas dans les années 90) par exemple. Et effectivement, les enfants de maintenant, quand j'en vois (c'est un peu rare quand même n'ayant pas d'enfants moi-même), semblent faire énormément d'activités. Que les familles soient très aisées (genre Neuilly) ou moins (en banlieue lointaine). Je me demande jusqu'à quand notre société nous fera faire toujours plus.
Ce culte de la performance, d'être capable d'enchaîner les activités est à tous les niveaux. Après le boulot, faire du sport, faire des activités, etc... c'est ça "avoir une vie". Et Loupita, je n'ai pas l'injonction des expo, mais je suis avec un copain qui lui est d'une famille plus aisée et cultivée, et je confirme le "vous avez vu quoi au ciné? Fait quelle expo?".
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
21.10.13 11:01
Je dois dire que c'est une réthorique que j'utilise souvent pour engager/alimenter la conversation.cyb a écrit:Fait quelle expo?
- Cyb—
- Messages : 416
Date d'inscription : 10/09/2013
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
21.10.13 11:08
C'est vrai ko . Mais il y a aussi le "ah mais il faut sortir" derrière
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
21.10.13 11:21
prendre le temps, ne rien faire = se confronter à soi-même, construire une pensée, un monde intérieur, rêver....Cyb a écrit:Je trouve ça fou. Dans les années 90, quand j'allais en vacances à Hong Kong, je trouvais ça fou le nombre d'activités et la pression que les enfants subissent. Je veux dire, à cette époque, j'étais enfant et dans mon entourage, ceux qui effectuaient des activités en avaient maxi 2 fois par semaine (musique + sport souvent). Mes cousins avaient des activités chaque soir, en plus des cours particuliers. En fait, c'est une société de la compétition accrue dans laquelle si tu ne fais pas d'activités, tu pars presque avec un handicap pour être dans les meilleures écoles, pour plus tard.
Ce que je constate depuis les années 2000, c'est une société française qui tend sur ce modèle. Les publicités pour les cours de soutien dans le métro (ce qu'il n'y avait quasiment pas dans les années 90) par exemple. Et effectivement, les enfants de maintenant, quand j'en vois (c'est un peu rare quand même n'ayant pas d'enfants moi-même), semblent faire énormément d'activités. Que les familles soient très aisées (genre Neuilly) ou moins (en banlieue lointaine). Je me demande jusqu'à quand notre société nous fera faire toujours plus.
Ce culte de la performance, d'être capable d'enchaîner les activités est à tous les niveaux. Après le boulot, faire du sport, faire des activités, etc... c'est ça "avoir une vie". Et Loupita, je n'ai pas l'injonction des expo, mais je suis avec un copain qui lui est d'une famille plus aisée et cultivée, et je confirme le "vous avez vu quoi au ciné? Fait quelle expo?".
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
21.10.13 12:23
De quelles activités et de quelles meilleures écoles parles-tu ? Il y a beaucoup d'écoles prestigieuses auxquelles on accède par des concours dans lesquels les compétences en musique et en danse ne servent absolument à rien.Cyb a écrit:En fait, c'est une société de la compétition accrue dans laquelle si tu ne fais pas d'activités, tu pars presque avec un handicap pour être dans les meilleures écoles, pour plus tard.
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
21.10.13 12:32
Ben en fait dans beaucoup de concours (et donc d'école qui préparent à ces concours) tu as une épreuve de culture générale (donc avec de tout, y compris du sport, du cinéma, de la musique etc ... bref les arts quoi), et là du coup ...
Et si y a beaucoup de section qui se font par ces pratiques extérieures, ça revient à ré institutionnaliser la sélection par l'argent.
Edit : désolée j'ai pas beaucoup étoffé ma réponse c'était l'heure de la cantine.
En fait, c'est une particularité vraiment française d'aller coller des épreuves de culture G un peu partout, dans des concours dont la réussite entrainera une professionnalisation qui n'a aucun rapport avec cette fameuse culture G.
D'autre part, je pense que inscrire les enfants à toutes ces activités est surtout le fruit de l'égo des parents d'une part et de leur frustration d'autre part. Beaucoup d'adultes essaient de réaliser à travers leurs mômes leurs propres rêves qui sont teintés de la culture de la réussite sociale. Ils se disent " ah si je savais bien parler en société, j'aurais pu faire .... bla bla bla, j'aurais eu ma promotion ... etc " du coup ils s'imaginent que si ils donnent ces éléments à leurs enfants, leur parcours sera facilité.
Ils nient totalement le libre arbitre de leurs enfants, qui n'ont peut-être pas du tout envie de faire la même carrière " en mieux " que leurs parents, et qui sont peut-être attirés par tout autre chose.
Je suis bien placée pour le savoir, car mon fils est ce qu'on appelle un enfant précoce (et je vous en prie, faites exactement comme pour le féminisme, ne vous fiez pas à l'image qu'en renvoie les médias, c'est pas du tout du tout ça). Quand j'ai appris cette particularité, j'étais un peu déboussolée, parce que l'école publique m'a clairement signifié que " non elle ne prendrait pas en charge cette particularité et qu'il fallait que je me débrouille ". Et donc je me suis renseignée. Et j'ai vu des trucs complètement attristant, des parents dans la même situation que moi, avec des enfants précoces donc, qui ont commencé à demander tout et n'importe quoi à leurs gamins. Les gamins se transformaient en encyclopédies vivantes au mépris de leurs besoins affectifs fondamentaux. C'est triste.
La société valorise l'intelligence, et encore plus les capacité hors normes de certains types d'expressions d'intelligence, et elle n'en donne qu'un seul mode d'expression : le savoir encyclopédique, ce qui est très loin de représenter l'intelligence et ses expressions dans leur globalité.
Les enfants sont sommés d'être intelligent (puisque ne pas être intelligent revient forcément à être bête, alors que non, c'est quand même un peu plus fin que ça) et pour prouver leur intelligence d'être capable de recracher un savoir absolu. Rien n'est mis en valeur pour noter la critique constructive, l'expression des nuances, la qualité de la compréhension, la finesse de la perception, la qualité affective etc ... qui sont également des composantes de l'intelligence.
Du coup l'intelligence est assimilée à un empilement de connaissances et être cultivé devient une preuve d'intelligence.
Vous vous souvenez pas du nombre de fois, ou, en aparté quelqu'un vous à dit " mais j'ai pas osé posé la question, j'avais peur d'avoir l'air bête ". C'est pour ça qu'il y a cette survalorisation du savoir, et malheureusement si peu de valorisation des autres critères de l'intelligence ...
Et comme dans la vie, si on est pas en position de force, le seul moyen de s'en sortir, c'est d'être intelligent, et bien les gens veulent montrer qu'ils ne sont pas bêtes et cherchent à accumuler ce fameux savoir, sésame de toutes les portes. Alors bien sur quand il s'agit de ses enfants, entre les représentations personnelles de la réussite, les désirs transférés sur les enfants, la volonté d'un affichage de réussite sociale standard, et le souhait de donner à ses enfants les clés pour ne pas être les " loosers " de demain, ça fait un paquet d'activités où il faut inscrire les gosses. Et qu'importe si ça leur plait ou pas, de toutes façons ils finiront bien par aimer.
Et tout cela sans compter que ces activités, souvent assez genrées quand les enfants sont jeunes (danse pour les filles, foot pour les garçons, j'exagère un peu mais à peine), sont des " écoles " du genre : une fille c'est fragile, ça aime la danse, ça aime la finesse, ça aime le rose -> pas question d'aller l'inscrire au cours de hip-hop ou de break, c'est pour les garçons. Et les garçons ils vont au foot parce que c'est un sport collectif, ou on va leur enseigner le leadership, leur montrer ce que c'est un vrai mec, et qu'ils ont forcément besoin d'une forte dépense physique pour se vider de leur testostérone.
Là aussi les parents " éduquent " à travers les activités et l’acquisition de savoirs non scolaires, leurs enfants à devenir conformes à un modèle d'homme ou de femme, que eux, parents, jugent valorisant ...
J'en constate les dégâts tous les jours à l'école de mon fils ...
Et si y a beaucoup de section qui se font par ces pratiques extérieures, ça revient à ré institutionnaliser la sélection par l'argent.
Edit : désolée j'ai pas beaucoup étoffé ma réponse c'était l'heure de la cantine.
En fait, c'est une particularité vraiment française d'aller coller des épreuves de culture G un peu partout, dans des concours dont la réussite entrainera une professionnalisation qui n'a aucun rapport avec cette fameuse culture G.
D'autre part, je pense que inscrire les enfants à toutes ces activités est surtout le fruit de l'égo des parents d'une part et de leur frustration d'autre part. Beaucoup d'adultes essaient de réaliser à travers leurs mômes leurs propres rêves qui sont teintés de la culture de la réussite sociale. Ils se disent " ah si je savais bien parler en société, j'aurais pu faire .... bla bla bla, j'aurais eu ma promotion ... etc " du coup ils s'imaginent que si ils donnent ces éléments à leurs enfants, leur parcours sera facilité.
Ils nient totalement le libre arbitre de leurs enfants, qui n'ont peut-être pas du tout envie de faire la même carrière " en mieux " que leurs parents, et qui sont peut-être attirés par tout autre chose.
Je suis bien placée pour le savoir, car mon fils est ce qu'on appelle un enfant précoce (et je vous en prie, faites exactement comme pour le féminisme, ne vous fiez pas à l'image qu'en renvoie les médias, c'est pas du tout du tout ça). Quand j'ai appris cette particularité, j'étais un peu déboussolée, parce que l'école publique m'a clairement signifié que " non elle ne prendrait pas en charge cette particularité et qu'il fallait que je me débrouille ". Et donc je me suis renseignée. Et j'ai vu des trucs complètement attristant, des parents dans la même situation que moi, avec des enfants précoces donc, qui ont commencé à demander tout et n'importe quoi à leurs gamins. Les gamins se transformaient en encyclopédies vivantes au mépris de leurs besoins affectifs fondamentaux. C'est triste.
La société valorise l'intelligence, et encore plus les capacité hors normes de certains types d'expressions d'intelligence, et elle n'en donne qu'un seul mode d'expression : le savoir encyclopédique, ce qui est très loin de représenter l'intelligence et ses expressions dans leur globalité.
Les enfants sont sommés d'être intelligent (puisque ne pas être intelligent revient forcément à être bête, alors que non, c'est quand même un peu plus fin que ça) et pour prouver leur intelligence d'être capable de recracher un savoir absolu. Rien n'est mis en valeur pour noter la critique constructive, l'expression des nuances, la qualité de la compréhension, la finesse de la perception, la qualité affective etc ... qui sont également des composantes de l'intelligence.
Du coup l'intelligence est assimilée à un empilement de connaissances et être cultivé devient une preuve d'intelligence.
Vous vous souvenez pas du nombre de fois, ou, en aparté quelqu'un vous à dit " mais j'ai pas osé posé la question, j'avais peur d'avoir l'air bête ". C'est pour ça qu'il y a cette survalorisation du savoir, et malheureusement si peu de valorisation des autres critères de l'intelligence ...
Et comme dans la vie, si on est pas en position de force, le seul moyen de s'en sortir, c'est d'être intelligent, et bien les gens veulent montrer qu'ils ne sont pas bêtes et cherchent à accumuler ce fameux savoir, sésame de toutes les portes. Alors bien sur quand il s'agit de ses enfants, entre les représentations personnelles de la réussite, les désirs transférés sur les enfants, la volonté d'un affichage de réussite sociale standard, et le souhait de donner à ses enfants les clés pour ne pas être les " loosers " de demain, ça fait un paquet d'activités où il faut inscrire les gosses. Et qu'importe si ça leur plait ou pas, de toutes façons ils finiront bien par aimer.
Et tout cela sans compter que ces activités, souvent assez genrées quand les enfants sont jeunes (danse pour les filles, foot pour les garçons, j'exagère un peu mais à peine), sont des " écoles " du genre : une fille c'est fragile, ça aime la danse, ça aime la finesse, ça aime le rose -> pas question d'aller l'inscrire au cours de hip-hop ou de break, c'est pour les garçons. Et les garçons ils vont au foot parce que c'est un sport collectif, ou on va leur enseigner le leadership, leur montrer ce que c'est un vrai mec, et qu'ils ont forcément besoin d'une forte dépense physique pour se vider de leur testostérone.
Là aussi les parents " éduquent " à travers les activités et l’acquisition de savoirs non scolaires, leurs enfants à devenir conformes à un modèle d'homme ou de femme, que eux, parents, jugent valorisant ...
J'en constate les dégâts tous les jours à l'école de mon fils ...
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
21.10.13 17:51
En relisant le message de Cyb, je crois qu'elle parlait de la société hongkongaise. Ceci dit, peut-être que toi aussi Polyvalentour, mais en ce qui me concerne je dois avouer ma totale incompétence en matière de grandes écoles à Hong Kong.Polyvalentour a écrit:De quelles activités et de quelles meilleures écoles parles-tu ? Il y a beaucoup d'écoles prestigieuses auxquelles on accède par des concours dans lesquels les compétences en musique et en danse ne servent absolument à rien.Cyb a écrit:En fait, c'est une société de la compétition accrue dans laquelle si tu ne fais pas d'activités, tu pars presque avec un handicap pour être dans les meilleures écoles, pour plus tard.
Quand tu dis ça, je pense que tu confonds un peu "être intelligent" et "avoir des connaissances factuelles dans divers domaines". En effet, pour moi, ne pas être intelligent revient en effet à être bête, mais être intelligent revêt de nombreux aspects qui dépassent largement le champ des connaissances factuelles.shun a écrit:puisque ne pas être intelligent revient forcément à être bête, alors que non, c'est quand même un peu plus fin que ça
- exemple:
- En arrivant à l'université, tous mes partiels étaient des dissertations de 4h. J'ai réalisé que les premières années, il suffisait de montrer que l'on avait globalement compris les œuvres et que l'on savait s'exprimer correctement en français. Les citations par cœur et le nom des figures de style importaient peu tant que l'on montrait un esprit d'analyse.
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
21.10.13 17:55
Il y a 8 ou 9 ans, j'ai eu une élève originaire du Japon (et qui allait y retourner bientôt). Le deal était qu'elle faisait de la danse classique (ou du piano, je ne sais plus) de très haut niveau, qu'elle parlait japonais et qu'elle devrait avoir son diplôme de fin de primaire avant de partir (soit en fin de 5e et non en fin de 6e, donc un an plus tôt) pour avoir une chance de pouvoir entrer dans une bonne école secondaire au Japon.
- Cyb—
- Messages : 416
Date d'inscription : 10/09/2013
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
21.10.13 18:06
[Edit Jezebel]M*rde; m*rde, m*rde, Cyb j'ai édité ton message au lieu de le quotter, je suis désolée, j'me sens trop bête làCyb a écrit:
@Nurja [SORRY]: le Japon, la Corée du Sud, Hong Kong, la Chine, Taïwan, des sociétés de compétition scolaire assez poussées . Je ne peux pas dire que je connais bien ces sociétés. J'ai juste des cousins à Hong Kong et je me rends juste compte de la pression ambiante sur les gamins, encore plus grande qu'ici. Je trouve ça fou pour ma part. En même temps, en tant que société ultra-capitaliste, c'est le moyen de gratter des sous et d'avoir du business éducatif et d'activités...
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
21.10.13 21:34
Je vois. Heureusement, je n'ai pas eu d'épreuve de culture générale.shun a écrit:Ben en fait dans beaucoup de concours (et donc d'école qui préparent à ces concours) tu as une épreuve de culture générale (donc avec de tout, y compris du sport, du cinéma, de la musique etc ... bref les arts quoi), et là du coup ...
Et si y a beaucoup de section qui se font par ces pratiques extérieures, ça revient à ré institutionnaliser la sélection par l'argent.
Mais j'ai un doute sur l'efficacité de ces activités extérieures sur l'épreuve de culture générale. Par exemple, j'ai fait de la natation sans apprendre les records sportifs.
J'ai vu aujourd'hui qu'il existait un site qui regroupait beaucoup de fiches pour apprendre bêtement par cœur de la culture générale :
http://www.maculturegenerale.fr
J'ai ouvert un compte (gratuit) pour accéder aux fiches pour voir à quoi elles ressemblent. Je pense qu'il est beaucoup plus rapide de mémoriser ces fiches que de faire des tas d'activités. En contrepartie, cet apprentissage par cœur me semble assez pénible.
Cela dit, j'ai vu une fiche qui pourrait vous intéresser. Dans la section "économie et société", il y a une fiche sur le droit de vote des femmes dans le monde. On y lit, pour beaucoup de pays, la date à laquelle le droit de vote des femmes a été obtenu. Tout est classé par contient, puis par année.
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
21.10.13 23:12
- petit pétage de cable, pas taper !:
- Les diciplines/ activités c'est aussi une espèce de truc qu'on offre à ses enfants parce que c'est bien (enfin c'est ce que les gens disent, O_o j'ai l'impression d'être ET quand je dis ça !).
Par exemple le judo, c'est sensé apprendre aux enfants le respect, la maitrise de soi, la sagesse et encore tout un tas de truc... Le foot c'est sensé apprendre l'esprit d'équipe, et la stratégie enfin des machins de ce genre. Et les parents pensent que ce sont des choses utiles dans la vie.
Je suis pas complètement en désaccord sur le fait que ce sont des qualités utiles, simplement je pense pas qu'on les enseigne vraiment dans des disciplines/activités destinées aux enfants, où ce qui gouverne ce n'est pas l'envie de découvrir, mais l'argent. J'ai vu ça avec un prof de guitare (que je sais excellent), qui est aussi un ami, il a un gamin en cours que les parents ont inscrit pour qu'il apprenne la rigueur (le solfège entre autre), lui il voulait faire de la basse. Le gamin s'emmerde en cours, n'a pas envie de jouer, et son prof qui est pourtant super bon, n'en tire rien, c'est normal le gosse n'a pas envie.
Seulement les parents attendent des résultats parce qu'ils payent.
En fait, les adultes oublient souvent que les apprentissages se font aussi beaucoup par le jeu. Et se font plus facilement si ils ne sont pas chargés d'une attente de résultats trop lourde.
Mais honnêtement, apprendre de la culture G à vide, ou des compétences (musique, echec, foot, ou n'importe quoi d'autre) sans but, et sans s'amuser ça sert à que dalle. A part à dégouter.
Les gamins tombent dans une espèce de boulimie de consommation d'activité. Ils n'arrivent plus à ne rien faire, à ne pas combler le vide.
Je ne sais plus quel psy spécialiste de la construction infantile disait que l'ennui est nécessaire à la construction de la personnalité. C'est grace à l'ennui que l'on devient créatif (entre autre) et qu'on développe des capacités qu'on n'a pas la possibilité d'utiliser autrement. L'ennui permet de se poser et de prendre du recul, de réflechir. Quand on est en permanence sollicité on n'a pas le temps de se poser 25 questions et surtout de chercher les réponses.
Le matraquage publicitaire, les effets de mode, créent des besoins artificiels, pour se sentir exister devant les autres il faut sans cesse être plus innovant, posseder les derniers objets, pratiquer les activités désignées comme étant " bien " etc ...
Y a qu'à regarder comment se remplissent les activités en début d'année, on vous file une fiche, avec marqué la liste des activités possibles (scolaires ou péri-sco) et en avant marche. Des gamins qui sont réellement accompagnés dans une démarche d'ouverture sur l'extérieur, et une véritable curiosité, y en a pas beaucoup. Quand on dépiote les activités, on s'apperçoit que derrière y a un " programme pédagogique " qui est sensé remplir des fonctions particulières liées à l'éducation.
Quand je veux mettre mon môme au centre aéré le mercredi, je cherche juste un mode de garde pas trop cher où mon gamin sera bien entouré, et si possible avec des copains. Mais on me colle un super programme pédagogique, avec de la psycho à 2 balles, on m'emballe la pate à modéler dans une conception moderne de l'art. Comme c'est un centre aéré public, c'est de l'emballage destiné à couvrir une véritable activité intitulée " pate à modeler faisons des bonhommes ". Mais quand on passe dans le privé, il y a de l'argent, et les parents payent, et ce qui les interressent c'est pas de voir que leurs mômes s'éclatent avec 3 bouts de papier et de la pate à modeler, c'est d'en avoir pour leur argent. Alors il faut des trucs qui coutent cher, pour montrer qu'on dépense bien l'argent des parents.
Sauf que les activités les plus simples sont aussi les plus créatives, et aussi celles qui font le plus appel aux interactions sociales. Ce qui pour le coup, est un véritable apprentissage.
Y a aussi ça, je pense dans la consommation des activités... Enfin je m'emballe tout de suite, parce que tout à l'heure, je faisais des courses, et j'ai vu un môme avec un mini caddie, et il mettait des trucs dedant, j'étais pratiquement sure qu'il savait même pas ce que c'était, mais il l'avait vu à la TV. Et le mini caddie, quoi de mieux pour diriger le porte feuille des parents ? Bref, je pense que ça marche aussi avec les activités toujours ceci, ou plus celà, avec toujours plus de contenu pédagogique.
C'est pour ça que mon gamin, je l'emmène en forêt avec son opinel, et que si il se coupe le doigt, ben j'ai des pensements. Il est attentif un certain temps et après c'est reparti pour les guerres contre les aliens, les invasions de zombies etc ... Et le contenu pédagogique, je m'en tape. Et jusqu'à preuve du contraire, il est pas plus con que la moyenne.
Bon j'me suis un peu emportée, mais c'est vrai que ça me bouffe.
Voilà ma réponse :
Voilà, donc vous l'aurez compris, je préfère apprendre au long de la vie, plutôt que ingurgiter des savoirs sans saveur ... Et je pense que rien ne remplace les expériences. Voilà voilà, c'était mon petit craquage du soir !!
Et heu je me permets un petit HS, pour vous dire, que ben je trouve que le forum est vraiment un chouette lieu d'echanges HUMAINS !
Et heu je me permets un petit HS, pour vous dire, que ben je trouve que le forum est vraiment un chouette lieu d'echanges HUMAINS !
Edit : si vous aimez bien les tites images (je sais qu'il y a des anar parmi vous, et bien elles sont libres de droit, elle viennent du site red noize propaganda (dont je ne partage pas les idéaux je précise, mais dont j'apprécie beaucoup les affichettes !) qui est un site anar, et qui ne défend aucun droit d'auteur sur ces images ! En fond d'écran au boulot, ça déchire !
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
21.10.13 23:58
j'applaudis des deux mains ton pétage de câble shun, c'est à la fois extrêmement exact et extrêmement bien présenté.
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
22.10.13 9:28
Dans ton message, il me semble que tu ne parles pas de l'ennui, mais du désœuvrement. Plus spécifiquement, tu parles d'un désœuvrement provisoire que l'enfant interrompt de sa propre initiative, par exemple en créant ou en réfléchissant.shun a écrit:Je ne sais plus quel psy spécialiste de la construction infantile disait que l'ennui est nécessaire à la construction de la personnalité. C'est grace à l'ennui que l'on devient créatif (entre autre) et qu'on développe des capacités qu'on n'a pas la possibilité d'utiliser autrement. L'ennui permet de se poser et de prendre du recul, de réflechir. Quand on est en permanence sollicité on n'a pas le temps de se poser 25 questions et surtout de chercher les réponses.
Si on incrit son enfant à une activité imposée dans laquelle il s'ennuie, je pense que cet ennui est néfaste.
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
22.10.13 17:22
Ce n'est pas pareil de s'ennuyer à un endroit où on est censé faire qqch et de s'ennuyer parce qu'on a du temps dont on ne sait que faire. Dans le premier cas, on n'a pas le droit de s'ennuyer, de réfléchir, de trouver que faire pour ne plus s'ennuyer. Mais dans les deux cas, c'est de l'ennui (et si on arrive à s'abstraire de la situation imposée et à s'ennuyer et donc inventer, cela redevient positif)
- Ju-juAncien⋅ne
- Messages : 238
Date d'inscription : 03/09/2013
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
30.12.13 16:41
J'ai pas cette impression d'injonction sociale à être cultivé....ou plutôt si injonction il y a, c'est juste à avaler quelques dates et faits clés et à les regurgiter au bon moment. Mais à quoi sert de savoir "1515 Marignan" si on ne sait pas la signification de cette bataille, ses causes et conséquences??
A quoi servent des données pré-mâchées.....ce qu'on demande aux gens c'est pas tant d'être cultivé que d'avoir un semblant de culture pour faire bon genre à coup de fiches-résumés et d'"Histoire pour les nuls".
J'ai l'impression qu'être réellement cultivé est au contraire subversif parce qu'il ne faudrait pas que les citoyens deviennent lucides et éclairés. On les encourage plutôt à se bourrer le mou à coup de tv-réalité et autres conneries et à en parler devant la machine à café même si ceux-ci sont conscients que c'est con.
A quoi servent des données pré-mâchées.....ce qu'on demande aux gens c'est pas tant d'être cultivé que d'avoir un semblant de culture pour faire bon genre à coup de fiches-résumés et d'"Histoire pour les nuls".
J'ai l'impression qu'être réellement cultivé est au contraire subversif parce qu'il ne faudrait pas que les citoyens deviennent lucides et éclairés. On les encourage plutôt à se bourrer le mou à coup de tv-réalité et autres conneries et à en parler devant la machine à café même si ceux-ci sont conscients que c'est con.
- LenaLouAncien⋅ne
- Messages : 1093
Date d'inscription : 19/11/2013
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
30.12.13 18:07
Je ne sais pas vraiment s'il y a une injonction sociale à la culture,mais à faire des études supérieures,oh que oui. Et je parle en tant que jeune femme qui a quitté l'école avant le bac,par choix. Je peux vous dire que même aujourd'hui je porte le stigmate de "ratée" et "conne" parce que je n'ai pas le bac. Dans la tête des gens,si t'a pas fait d'études supérieures,t'es un nul fini,un raté,tu restera stupide toute ta vie.
- Cyb—
- Messages : 416
Date d'inscription : 10/09/2013
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
30.12.13 18:10
C'est surtout le "pas le bac". Quand t'as pas le bac, t'es clairement stigmatisé. J'ai une amie traductrice, qui est pacsée avec un de mes amis, qui n'a pas son bac (clairement une victime d'orientation pour moi). Il est très intelligent mais dés que ça se sait, dans son milieu, ça donne de drôles de réactions du genre "il n'a pas son bac? Mais comment tu fais????!!!!" sous-entendu "ooooh j'pourrais pas moi".
Quant au fait de faire des études longues, si ça vient de la famille, je dirais que c'est peut-être de l'inquiétude vu la conjoncture économique, se mettre à l'abri, mettre des chances de son côté. Parfois, c'est difficile sans le bac +5.
Quant au fait de faire des études longues, si ça vient de la famille, je dirais que c'est peut-être de l'inquiétude vu la conjoncture économique, se mettre à l'abri, mettre des chances de son côté. Parfois, c'est difficile sans le bac +5.
- LenaLouAncien⋅ne
- Messages : 1093
Date d'inscription : 19/11/2013
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
30.12.13 18:17
Sauf que ça veut plus dire grand chose,combien de Bac +5 qui finissent caissier.eres...non pas que ce soit honteux,hein,mais juste qu'être très diplômé ne protège pas des boulots sous payés,pas toujours.. y'a des voies bouchées ( communication,par ex.,parce qu'il y a trop de mondes,une de mes meilleures amies en fait les frais depuis des années,ou les trucs très spécifiques,rares ).. faut croire que s'orienter correctement,c'est un art ..
Et les filières pros sont ultra dévalorisées,vues comme des voies "pour les ratés de la générale",les mauvais élèves,les ratés. Super. Donc toute la société et les parents foutent une pression monstres aux gosses pour faire de la générale,même si c'est pas fait pour eux. Parce qu'un cap/bep,c'est la honte,c'est pas assez prestigieux,aucun espoir d'ascension sociale avec ça...
Et les filières pros sont ultra dévalorisées,vues comme des voies "pour les ratés de la générale",les mauvais élèves,les ratés. Super. Donc toute la société et les parents foutent une pression monstres aux gosses pour faire de la générale,même si c'est pas fait pour eux. Parce qu'un cap/bep,c'est la honte,c'est pas assez prestigieux,aucun espoir d'ascension sociale avec ça...
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
30.12.13 18:19
Je me souviens des yeux qu'on fait généralement quand je dis que ce qui compte pour moi n'est pas le diplôme, qu'on peut avoir un diplôme élevé et être bête ou ne pas avoir de diplôme et être intelligent...
- LenaLouAncien⋅ne
- Messages : 1093
Date d'inscription : 19/11/2013
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
30.12.13 18:26
Nurja a écrit:Je me souviens des yeux qu'on fait généralement quand je dis que ce qui compte pour moi n'est pas le diplôme, qu'on peut avoir un diplôme élevé et être bête ou ne pas avoir de diplôme et être intelligent...
C'est vrai. Je ne me sens pas bête malgré mon absence de diplômes. J'aime beaucoup lire,je suis féministe,j'ai une passion pour la musique classique,je parle,lit et écrit anglais. Mais pour la société,les gens ( et je parle aussi de l'entourage proche ou non ),j'ai fait une erreur impardonnable et je n'accèderais jamais à la vraie réussite,et la vraie culture.
- Cyb—
- Messages : 416
Date d'inscription : 10/09/2013
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
30.12.13 18:30
On est d'accord, le bac +5 n'abrite pas. Mais parfois, les parents ne le savent pas et du moment que l'adolescent fait des études longues, ils peuvent croire que. Ca dépend des milieux après. Je sais que les parents qui ne parlent pas français peuvent croire que études longues, ça met à l'abri.
@Lenalou: Je crosi comprendre ce sentiment. A un autre niveau, certes mais je saisis complètement. C'est bête mais effectivement, on peut se sentir idiot, pour pas grand chose.
@Lenalou: Je crosi comprendre ce sentiment. A un autre niveau, certes mais je saisis complètement. C'est bête mais effectivement, on peut se sentir idiot, pour pas grand chose.
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
30.12.13 19:55
C'est aussi completement faux.LenaLou a écrit:Parce qu'un cap/bep,c'est la honte,c'est pas assez prestigieux,aucun espoir d'ascension sociale avec ça...
Ya vachement plus de debouches dans ces filieres la.
Les bac+X en dessous de bac+5, c'est souvent des bac Chomage. Ce qui n'est pas mal en soit non plus, hein. Juste que la correlation nombre d'annees d'etude/acces a l'emploi ne me parait a priori pas du tout evidente.
C'est aussi ne pas prendre en compte le fait que ces filieres professionnelles demandent moins de masses de connaissances que de savoir-faire, et que ce dernier s'affine plus avec la pratique in situ que par les etudes.
J'ai aussi, par exemple, une amie mal orientee dans l'autre sens : culturellement poussee a faire science-po', mais a se rendre compte au final que son veritable trip, c'est le maraichage. Ou deux freres, qui ont respectivement fait des etudes d'ingenieur, math sup'-math spe', et qui se sont installes comme macon et charpentier.
Il faut aussi prendre conscience que la Culture n'est qu'une culture parmi d'autre. Celle d'un groupe de personnes qui disposent d'une visibilite mediatique, sociale, ou des formes de pouvoirs institutionnels.
Mais les cultures et connaissances attendues sont diverses, et sont aussi des signes de reconnaissance d'autres groupes.
Groupes qui - meme s'ils ne detiennent pas forcement autant de ces attributs de pouvoir - imposent plus ou moins des bases culturelles communes. Avoir lu Delphy et le dire chez les feministes, c'est hype et valorise. Comme savoir jouer et disserter sur Robert Johnson chez les musicos blues. Ou avoir lu "Eloge de la Paresse" dans les milieux anarcho-trucs. Ou "Un eternel Treblinka" chez les vegans. Ou "Le guide du voyageur galactique" chez les geeks. Etc...
Et en soit, ce n'est pas forcement mal, je pense. Ce sont des trucs sur lesquels se rassembler, et construire des liens, et ensemble d'aller plus loin dans certains raisonnements, sans avoir a reinventer la poudre a chaque fois.
Le vrai probleme, je crois, ce serait plutot quand la pression sociale a acquerir ces connaissances "de milieu" se fait trop forte et trop discriminante. J'aurais tendance a dire que ce sera toujours plus ou moins discriminant de toute facon ; faut juste savoir positionner le curseur avec justesse. Et ce, quel que soit le milieu ou on se trouve.
Vive la non-hierarchisation des savoirs ! :)
T'sais, j'ai pas le bac non-plus (par choix aussi), mais je n'ai jamais vraiment ressenti ce stigmate dans mes milieux relationnels, pourtant bien varies je crois. Je dois avoir de la chance (?). La seule a avoir fait une reflexion du genre, c'etait ma grand-mere, et je considerais deja qu'elle etait une conne bornee avant qu'elle en vienne la.LenaLou a écrit:Et je parle en tant que jeune femme qui a quitté l'école avant le bac,par choix. Je peux vous dire que même aujourd'hui je porte le stigmate de "ratée" et "conne" parce que je n'ai pas le bac. Dans la tête des gens,si t'a pas fait d'études supérieures,t'es un nul fini,un raté,tu restera stupide toute ta vie.
Je te souhaite de reussir a frequenter des gens moins obtus a ce niveau. :)
- InvitéInvité
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
30.12.13 21:57
Si tu as un projet, rien ne t'empêche un jour, si tu le souhaites de reprendre des études. On peut valider des formations à tout âge.
- hopisBleu⋅e
- Messages : 84
Date d'inscription : 24/10/2013
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
31.12.13 0:06
Dans la culture ce qui importe c'est la moisson. On peut planter des milliards de graines dans une terre aride on en tirera jamais quelque chose.
Et inversement.
Et inversement.
Re: L'injonction sociale d'être cultivé
31.12.13 14:21
Un point de vue un peu différent :
http://maragoyet.blog.lemonde.fr/2013/12/13/erudition-piege-a-cons/#xtor=AL-32280270
http://maragoyet.blog.lemonde.fr/2013/12/13/erudition-piege-a-cons/#xtor=AL-32280270
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum