Pilosité et influence sociétale
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53 participants
- onceAncien⋅ne
- Messages : 1036
Date d'inscription : 11/07/2013
Re: Pilosité et influence sociétale
13.12.13 12:31
Personnellement ça me semble gros comme une montgolfière que l'histoire des poils n'est qu'une excuse et qu'il a voulu abuser d'elle.
Re: Pilosité et influence sociétale
13.12.13 15:50
Oui, c'est possible mais il y a tout de même ceci
Emporté par un autre principe familial qui serait opposé à toute forme de pilosité
autre histoire similaire
http://www.dhnet.be/infos/faits-divers/article/375956/un-pere-rase-le-pubis-de-sa-fillette-de-10-ans.html
Emporté par un autre principe familial qui serait opposé à toute forme de pilosité
autre histoire similaire
http://www.dhnet.be/infos/faits-divers/article/375956/un-pere-rase-le-pubis-de-sa-fillette-de-10-ans.html
Un père rase le pubis de sa fillette de 10 ans !
Simba, déjà condamné pour viol sur une fille de 14 ans, trouve que les poils ne sont pas propres
LIÈGE C’est avec un large sourire et un air désinvolte que Simba a comparu devant le tribunal correctionnel de Liège.
Un sourire qui n’a vraiment pas plu aux juges, d’autant que les faits qui lui sont reprochés sont graves.
L’intéressé doit en effet répondre d’attentats à la pudeur et traitements dégradants sur sa fille de 10 ans. Après plusieurs années sans avoir vu la fillette, Simba a pu la revoir dans un centre spécialisé.
Dès la première visite autorisée à son domicile, l’homme a eu un comportement très interpellant. Il a profité du fait que la fillette était nue pour rentrer dans la salle de bains.
D’après le père, la fillette devait être rasée sous les bras et au pubis !
Malgré les demandes d’arrêter, l’intéressé a rasé l’enfant. Devant le tribunal, il a apporté des explications étonnantes. “C’était pour l’hygiène. C’est une question de propreté. J’ai aussi coupé les cheveux de mon fils et on n’en parle pas. Elle n’a jamais dit d’arrêter et elle souriait quand je la rasais. Elle avait plein de crasses…”
Le prévenu a déjà été condamné pour viol sur une mineure de 14 ans. Mais le condamné ne se souvenait ni des faits ni de la victime !
Le parquet a requis un an de prison. La défense a plaidé la clémence.
- onceAncien⋅ne
- Messages : 1036
Date d'inscription : 11/07/2013
Re: Pilosité et influence sociétale
13.12.13 15:56
Un an de prison seulement ? Ça devient n'importe quoi.
Volonté de viol ou non, pour moi ç'en est un.
Vivement que la pénétration perde son caractère prééminent dans la définition d'un viol.
Volonté de viol ou non, pour moi ç'en est un.
Vivement que la pénétration perde son caractère prééminent dans la définition d'un viol.
- CWDBleu⋅e
- Messages : 104
Date d'inscription : 10/04/2013
Re: Pilosité et influence sociétale
13.12.13 16:00
Ces types sont malades... La prison c'est bien beau, et sinon pas d'obligation de soins ?
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Pilosité et influence sociétale
12.01.14 11:55
Je poste ici ma réaction à un HS "épilation" du topic "La pornographie, ça fait mal, tellement mal":
https://feminisme.1fr1.net/t1294p180-pornographie-ca-fait-mal-tellement-mal#66343
(Et j'en profite pour rappeler que le site du MIEL (écologie libidinale) n'est pas seulement destiné à soutenir les femmes qui résistent à l'épilation, mais qu'il fait surtout de la propagande pro-pédophile et homophobe:
Je connais bien les milieux alternatifs, squat, etc. qui hélas ne sont pas épargnés par les problèmes du reste de la société, sexisme, violences sexuelles, machisme...
Mais concernant un prétendu "conformisme de l'anti-conformisme", en revanche, sauf exception (dont je n'ai jamais eu connaissance, et pourtant, des squats j'en ai connu des flopées, et de toutes sortes, squats artistiques, squats militants...) je n'ai jamais vu une fille critiquée parce qu'elle s'épilait. Déjà, pour une raison toute bête, comment deviner qu'une femme qui a les jambes glabres, pâr exemple, ne les a pas naturellement glabres?
Les poils, ça se voit, ça peut être l'objet de remarques, mais l'absence de poils par définition, ça ne se voit pas!
https://feminisme.1fr1.net/t1294p180-pornographie-ca-fait-mal-tellement-mal#66343
(Et j'en profite pour rappeler que le site du MIEL (écologie libidinale) n'est pas seulement destiné à soutenir les femmes qui résistent à l'épilation, mais qu'il fait surtout de la propagande pro-pédophile et homophobe:
- LE MIEL "écologie libidinale, propédophile et homophobe:
- sandrine a écrit:aude_v a écrit:
On commence à être hors-sujet, mais j'apprécie pas plus que ça le ton du MIEL, que je trouve assez prescripteur. L'idée n'est pas de balancer d'autres injonctions ("femme, ton corps doit être libre et au naturel !") mais de lutter contre celles qui existent.
Parce que sinon, on voit des meufs honteuses de s'épiler, alors que ça a du sens, de satisfaire des standards sociaux pour ne pas vivre trop mal la différence. C'est confortable socialement, d'avoir les jambes épilées, tout le monde n'a pas à assumer les positions sociales exigeantes ! Si l'idée c'est de culpabiliser les femmes qui s'épilent, bonjour le double standard !
Je ne sais pas si on peut comparer la pression que subiraient les femmes qui s'épilent de la part de femmes qui refusent de s'épiler à la pression que subissent les femmes qui refusent de s'épiler de la part de la société toute entière...
Par ailleurs tu ne peux pas le savoir puisque tu es nouvelle sur le forum, mais le MIEL n'a pas seulement pour objectif de soutenir les femmes qui résistent à l'épilation. Le fondateur y développe une apologie particulièrement gerbante de la pédophilie (j'ai mis mes commentaires en couleur pour faciliter la lecture):sandrine a écrit:Le blog du groupe d'Ivry n'est pas encore réparé mais en attendant voici le lien vers l'émission Lundi matin (sur Radio libertaire) qui parle du site du MIEL.
http://pll.fdn.org/lundi-matin/2013/07/29.ogg
Comme tous les prosélytes pro-pédophiles le fondateur se base sur des théories âgistes. Des auditeurs et auditrices ayant demandé à écouter l'émission où le fondateur du MIEL était invité (en principe, pour parler de l'épilation), je leur ai indiqué qu'on pouvait la trouver sur le forum féministe, sur le topic "pilosité et influence sociétale":
Emission de radio libertaire dispo en permanence ici : http://www.mediafire.com/?v7d5lc1oxa0v17q (42 MB, recompressée en 64 KB/s au lieu des 256 KB/s originaux, aucune différence à l'oreille)
Donc pour en revenir au MIEL, extraits de l'article "A qui profite l'hystérie* anti-pédophile ?" sur leur site:
La sexualité de l'enfant évolue progressivement au cours de son développement et ses manifestations en sont très variées. Par exemple on peut citer les plaisirs de l'exhibitionnisme, du voyeurisme ou de la claque sur les fesses*.
* Du fait du caractère sexuel de la fessée pour l'enfant, le punir en lui donnant une fessée est un geste ambigu et très déstructurant pour l'enfant. Voir le site de la psychanalyste Alice Miller (www.alice-miller.com) l'auteur, entre autre, de C'est pour ton bien.
NB: Il s'agit d'un exemple flagrant de récupération: Alice Miller n'a jamais dit que la fessée était un geste ambigu pour l'enfant en raison de son "caractère sexuel". D'ailleurs si on prend la peine de cliquer sur le lien fourni il n'est question de d'agression et d'humiliation. Le caractère érotique de la fessée est donc une pure projection de l'auteur de cet article.
http://www.alice-miller.com/tracts_fr.php?page=2
Définition de "pédophile" (sur le site du MIEL):
Un pédophile est une personne qui éprouve un désir amoureux et qui obtient du plaisir sexuel (dans l'acte ou le fantasme) en ayant une relation de nature sexuelle (n'impliquant évidemment pas la pénétration) avec un enfant non pubère. Un pédophile aime les enfants, il ne peut faire volontairement du mal à un enfant.
Ce qui est usuellement qualifié de "pédophilie", et qui suppose la pénétration d'un enfant pré-pubère (acte inévitablement violent), relève en fait du sadisme.
(évidemment aucun prosélyte de la pédophilie ne va vanter le viol d'enfants: cette "différenciation" entre pédophiles et pédocriminels est le fer de lance de TOUS les pédophiles, depuis Matzneff jusqu'à Patrick Font en passant par les braves pères de famille qui "se contentent" de mettre une pression morale sur leurs propres gamins... Sad
Si la loi punit toute relation de nature sexuelle (incluant les simples attouchements) avec les moins de 15 ans c'est parce qu'elle considère qu'un jeune de moins de 15 ans ne peut être consentant, qu'il est forcément toujours sous l'influence de l'adulte. En d'autres termes elle considère que tout attouchement sur un jeune est nécessairement une agression. Ce faisant elle favorise l'association entre sexualité et violence.
Ce point de vue est en contradiction avec les connaissances apportées par la psychanalyse concernant la sexualité infantile, notamment l'autonomie du désir, et avec l'observation que tout un chacun peut faire : si on les laisse faire, les enfants ont une activité sexuelle et ils sont parfois demandeurs et initiateurs de jeux sexuels entre eux ou avec les adultes (ex : demander une fessée). L'enfant est capable de mettre fin au jeu lorsqu'il n'en a plus envie ou sinon c'est à l'adulte d'y mettre fin lorsque l'enfant veut prendre une position d'adulte.
No comment.
Le reste est à l'avenant:
http://www.ecologielibidinale.org/fr/miel-hysterie-fr.htm
Pour en revenir à l'émission, l"invité (dont j'ignore le statut exact mais qui se réclamait du MIEL) a d'une part développé les "puissants" arguments ci-dessus, d'autre part, commenté la chanson de Patrick Font par lui choisie ("un homme injustement diabolisé", etc.)
L'article complet:
http://www.ecologielibidinale.org/fr/miel-hysterie-fr.htm
Le chanteur "injustement diabolisé" (selon l'invité de l'émission):
https://feminisme.1fr1.net/t1626p30-theories-pro-pedophilie#44059
https://feminisme.1fr1.net/t1701p180-pilosite-et-influence-societale#47454
https://feminisme.1fr1.net/t1633p300-agisme-pretexte-a-la-pedophilie#48055
Sans parler du membre de longue date qui lui, développe des théories violemment homophobes (l'homosexualité ne serait pas "naturelle") sans que personne, ni fondateur, ni autre membre, ne réagisse:
https://feminisme.1fr1.net/t1249p15-homophobie-galopante#49438
pierregr a écrit:
Pour en revenir aux milieux alternatifs, je ne les connais pas personnellement mais je peux imaginer qu'il y ait une certaine pression à se conformer à tout ce qui autre que la norme et donc, une femme qui pour un point précis, se conformerait à la norme, serait susceptible d'être jugée.
Sur ce forum, on parle assez librement du machisme des milieux anar/libertaire, donc je comprends tout à fait qu'il y ait un contrôle social exercé sur celles qui "dévient" de l'antinorme.
As-tu constaté que ce sont plutôt des femmes ou des hommes qui se permettent de faire la leçon à celles qui s'enlèvent les poils ? Ou les deux ?
Je connais bien les milieux alternatifs, squat, etc. qui hélas ne sont pas épargnés par les problèmes du reste de la société, sexisme, violences sexuelles, machisme...
Mais concernant un prétendu "conformisme de l'anti-conformisme", en revanche, sauf exception (dont je n'ai jamais eu connaissance, et pourtant, des squats j'en ai connu des flopées, et de toutes sortes, squats artistiques, squats militants...) je n'ai jamais vu une fille critiquée parce qu'elle s'épilait. Déjà, pour une raison toute bête, comment deviner qu'une femme qui a les jambes glabres, pâr exemple, ne les a pas naturellement glabres?
Les poils, ça se voit, ça peut être l'objet de remarques, mais l'absence de poils par définition, ça ne se voit pas!
- HS "CONFORMISME DE L'ANTICONFORMISME":
- HS conformisme de l'anticonformisme dans les milieux alternatifs, libertaires, etc.: contrairement aux idées reçues ces milieux brassent des gens très divers, certains bien intégrés socialement (à la FA par exemple il y a une écrasante majorité d'enseignant(e)s, dont beaucoup fréquentent les squats), de tous âges, certain(e)s marié(e)s... Certains métiers (flic, militaire...) sont rédhibitoires, le costard est mal vu, c'est vrai, parce qu'il signifie de façon très ostensible qu'on adhère aux valeurs des dominants - de la même manière, une femme en tailleur chic serait mal vue. Mais il n'existe pas pour autant "une" norme contraignante (l'équivalent de "costume et cravate exigés") en vigueur dans ces milieux.
- CielAncien⋅ne
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Re: Pilosité et influence sociétale
12.01.14 15:57
J'arrive peut-être comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, mais je ne vois pas la pilosité comme une question importante... J'ai commencé à m'épiler jeune (enfin à me "dépiler" à la crème pour être exacte, l'épilateur ça fait juste trop mal!) et je ne suis pas particulièrement fan des poils, sur les hommes non plus d'ailleurs. L'épilation à l'extrême, notamment intime, c'est vraiment un effet de mode et on est libre d'y résister.
Maintenant, je crois que le fait de s'épiler, c'est un critère esthétique comme d'autres, qui définit la norme du "présentable". Je sais que je ne peux pas plus sortir de chez moi en jogging et pas coiffée que les jambes à l'air pas épilées. Peut-être que ça fait de moi quelqu'un de conditionné, mais bon j'ai peut-être été élevée un peu à l'ancienne et j'aime pas non plus croiser des gens négligés. Les critères de soin et de beauté évoluant avec le temps, mes enfants n'auront certainement pas la même opinion que moi, les repères auront bougés, et les signes de la négligence seront différents mais certainement toujours là.
Donc au delà de la pilosité, est-ce que la question c'est pas tout simplement pourquoi doit-on systématiquement considérer qu'il faut transformer son apparence pour être "présentable"?
(désolée de peut-être enfoncer des portes ouvertes )
Maintenant, je crois que le fait de s'épiler, c'est un critère esthétique comme d'autres, qui définit la norme du "présentable". Je sais que je ne peux pas plus sortir de chez moi en jogging et pas coiffée que les jambes à l'air pas épilées. Peut-être que ça fait de moi quelqu'un de conditionné, mais bon j'ai peut-être été élevée un peu à l'ancienne et j'aime pas non plus croiser des gens négligés. Les critères de soin et de beauté évoluant avec le temps, mes enfants n'auront certainement pas la même opinion que moi, les repères auront bougés, et les signes de la négligence seront différents mais certainement toujours là.
Donc au delà de la pilosité, est-ce que la question c'est pas tout simplement pourquoi doit-on systématiquement considérer qu'il faut transformer son apparence pour être "présentable"?
(désolée de peut-être enfoncer des portes ouvertes )
- OmniiaAncien⋅ne
- Messages : 2909
Date d'inscription : 20/10/2012
Re: Pilosité et influence sociétale
12.01.14 16:06
Ça me semble être une question plus complexe que ça. Je pense qu'on ne peut pas vraiment parler de liberté lorsque l'on est sous contrainte, lorsque les conséquences de nos actes sont importantes et négatives pour nous (être insulté-es, rejeté-es, se sentir laid-es, ne pas avoir de confiance en soi, etc.).Cyel a écrit:L'épilation à l'extrême, notamment intime, c'est vraiment un effet de mode et on est libre d'y résister.
Par rapport au reste de ton post, j'ai l'impression que tu oublies une variable importante : le sexisme. On n'exige pas les mêmes choses de la part des hommes et des femmes. Un homme qui sort en short et qui a des poils sur les mollets ne sera pas insulté à cause de ça. Une femme, elle, pourra recevoir différentes réflexions : "T'es un bonhonne", "t'es gouine", "t'es moche", "comment tu oses sortir comme ça", etc.
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Pilosité et influence sociétale
12.01.14 16:23
+1...
Dans les années 70-80, dans mon milieu (des jeunes, milieu ouvrier, mais aussi intello et "alternatif") beaucoup de femmes ne s'épilaient pas du tout (ni jambes, ni aisselles, ni pubis). Ce n'était pas une "autre norme" ni un "conformisme de l'anticonformisme": ça consistait à ne pas s'occuper du tout, à consacrer zéro seconde à.y penser.
On ne se réveillait pas le matin en se disant "tiens, aujourd'hui il faut que je pense à ne pas m'épiler" (de même qu'on ne se disait jamais "tiens, aujourd'hui faut que je pense à ne pas aller chez le coiffeur").
Aucun mec ne m'a JAMAIS dit: berk, t'as des poils sous les bras, sur les jambes, sur le pubis. Je me demande comment j'aurais réagi? (en même temps, je pense que les critères de "féminité" sont beaucoup plus contraignants dans des milieux où l'apparence extérieure compte beaucoup plus, parce qu'on n'attend pas grand chose d'autre des femmes que d'être baisables et "présentables"...)
Je ne sais pas ce qu'il en est de la norme aujourd'hui dans des milieux équivalents (ouvrier, alternatif...), car je ne suis pas sûre que les sondages sur les moeurs actuelles portent spécifiquement sur ces groupes sociaux (si tant est que je fasse confiance aux sondages...), mais le fait est que je n'oserais jamais sortir les jambes nues pas épilées...
Dans les années 70-80, dans mon milieu (des jeunes, milieu ouvrier, mais aussi intello et "alternatif") beaucoup de femmes ne s'épilaient pas du tout (ni jambes, ni aisselles, ni pubis). Ce n'était pas une "autre norme" ni un "conformisme de l'anticonformisme": ça consistait à ne pas s'occuper du tout, à consacrer zéro seconde à.y penser.
On ne se réveillait pas le matin en se disant "tiens, aujourd'hui il faut que je pense à ne pas m'épiler" (de même qu'on ne se disait jamais "tiens, aujourd'hui faut que je pense à ne pas aller chez le coiffeur").
Aucun mec ne m'a JAMAIS dit: berk, t'as des poils sous les bras, sur les jambes, sur le pubis. Je me demande comment j'aurais réagi? (en même temps, je pense que les critères de "féminité" sont beaucoup plus contraignants dans des milieux où l'apparence extérieure compte beaucoup plus, parce qu'on n'attend pas grand chose d'autre des femmes que d'être baisables et "présentables"...)
Je ne sais pas ce qu'il en est de la norme aujourd'hui dans des milieux équivalents (ouvrier, alternatif...), car je ne suis pas sûre que les sondages sur les moeurs actuelles portent spécifiquement sur ces groupes sociaux (si tant est que je fasse confiance aux sondages...), mais le fait est que je n'oserais jamais sortir les jambes nues pas épilées...
- Claire G.Ancien⋅ne
- Messages : 1070
Date d'inscription : 20/10/2013
Re: Pilosité et influence sociétale
12.01.14 17:44
Au niveau de la pilosité en général, j'ai en fait une approche différente suivant qu'il s'agisse de cheveux ou pas.
J'ai les cheveux longs depuis l'age de 15ans, et le fait qu'une des raisons pour lesquelles j'ai été la victime d'un viol est ces cheveux longs a fait que ceux-ci font partie de mon identité (pas identité de genre, identité d'être humain).
Le fait que j'ai découvert par la suite que j'étais une femme n'a rien changé à ce niveau là.
Au niveau de mon expression de genre féminin, lorsque j'ai commencé à en avoir une j'étais en couple, celle-ci a été le résultat d'une négociation, et la question des poils est venue sur le tapis.
Et même si ce couple n'existe plus, je suis toujours le résultat de cette négociation au niveau de mon expression de genre. Autrement dit je fais la chasse au poil sur mes jambes, mon torse et mon visage.
J'ai la chance de ne pas avoir de poils dans le dos.
Ailleurs non.
Je ne suis absolument pas représentative des femmes trans, je sais que pour nombre d'entre elles, la chasse au poil est quasiment un passage obligé, et passe par épilation au laser, etc...
Je ne suis d'ailleurs pas fondamentalement réfractaire à l'idée de le faire pour quelqu'un dans le cadre d'une relation de couple. Mais ça ferait partie d'une globalité et ce n'est pas quelque chose de fondamental pour moi dans l'expression de ma féminité.
J'ai les cheveux longs depuis l'age de 15ans, et le fait qu'une des raisons pour lesquelles j'ai été la victime d'un viol est ces cheveux longs a fait que ceux-ci font partie de mon identité (pas identité de genre, identité d'être humain).
Le fait que j'ai découvert par la suite que j'étais une femme n'a rien changé à ce niveau là.
Au niveau de mon expression de genre féminin, lorsque j'ai commencé à en avoir une j'étais en couple, celle-ci a été le résultat d'une négociation, et la question des poils est venue sur le tapis.
Et même si ce couple n'existe plus, je suis toujours le résultat de cette négociation au niveau de mon expression de genre. Autrement dit je fais la chasse au poil sur mes jambes, mon torse et mon visage.
J'ai la chance de ne pas avoir de poils dans le dos.
Ailleurs non.
Je ne suis absolument pas représentative des femmes trans, je sais que pour nombre d'entre elles, la chasse au poil est quasiment un passage obligé, et passe par épilation au laser, etc...
Je ne suis d'ailleurs pas fondamentalement réfractaire à l'idée de le faire pour quelqu'un dans le cadre d'une relation de couple. Mais ça ferait partie d'une globalité et ce n'est pas quelque chose de fondamental pour moi dans l'expression de ma féminité.
- CielAncien⋅ne
- Messages : 1331
Date d'inscription : 23/12/2013
Re: Pilosité et influence sociétale
12.01.14 18:29
Omniia a écrit:Ça me semble être une question plus complexe que ça. Je pense qu'on ne peut pas vraiment parler de liberté lorsque l'on est sous contrainte, lorsque les conséquences de nos actes sont importantes et négatives pour nous (être insulté-es, rejeté-es, se sentir laid-es, ne pas avoir de confiance en soi, etc.).Cyel a écrit:L'épilation à l'extrême, notamment intime, c'est vraiment un effet de mode et on est libre d'y résister.
Par rapport au reste de ton post, j'ai l'impression que tu oublies une variable importante : le sexisme. On n'exige pas les mêmes choses de la part des hommes et des femmes. Un homme qui sort en short et qui a des poils sur les mollets ne sera pas insulté à cause de ça. Une femme, elle, pourra recevoir différentes réflexions : "T'es un bonhonne", "t'es gouine", "t'es moche", "comment tu oses sortir comme ça", etc.
Ah non j'oublie pas le sexisme, la norme du présentable pour les femmes est depuis longtemps plus contraignante que pour les hommes. Mais ça n'a pas toujours été le cas. Rien qu'au XIXe les hommes de la bourgeoisie se bouclaient les cheveux, se mettaient de la brillantine sur la moustache et les sourcils et parfois même s'épilaient le corps. Je ne parle même pas de l'ancien régime! A l'époque ça aurait été impensable pour un homme de la haute société, ou prétendant s'y intégrer, de sortir sans bas de soie avec une perruque mal poudrée.
Il n'y a pas qu'en occident qu'on s'épile, et il existe des peuples en Asie et ailleurs où les hommes s'épilent même le visage. S'ils ne le faisaient pas on considérerait certainement qu'ils sont laids et ne ressemblent pas à de "vrais" hommes mais à des animaux.
Tout ça c'est une affaire de norme.
Regarde par exemple la vague de chirurgie esthétique qui touche la Chine et la Corée, et qui touche aussi bien les hommes que les femmes, c'est avant tout pour correspondre à une norme esthétique -grands yeux, petite bouche, visage en forme de cœur. Elle existe depuis longtemps dans leur culture mais elle a été renforcée par l'arrivée de la mode occidentale. C'est à un point que ça peut même être difficile de trouver du travail si tu n'as pas ce fameux visage. En France des études ont aussi montré que les gens considérés comme laids, ou gros, souffrent toute leur vie de discriminations parfois très insidieuses et ce dès l'enfance
Donc de toutes manières, la transgression à la norme provoque toujours des tensions...
Après il faut voir quelle norme vaut le coup d'être transgressée.
- InvitéInvité
Re: Pilosité et influence sociétale
12.01.14 20:40
Je ne comprends pas ce que tu veux dire. Qu'est-ce que ça peut faire que ça existe ailleurs et/ou depuis longtemps ?
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: Pilosité et influence sociétale
12.01.14 20:46
Moi c'est ce passage que je comprends pas bien (sur la globalité en fait; qu'est ce que tu entends par là?).claire G a écrit:Je ne suis d'ailleurs pas fondamentalement réfractaire à l'idée de le faire pour quelqu'un dans le cadre d'une relation de couple. Mais ça ferait partie d'une globalité et ce n'est pas quelque chose de fondamental pour moi dans l'expression de ma féminité.
Re: Pilosité et influence sociétale
12.01.14 20:55
Cyel a écrit:je ne suis pas particulièrement fan des poils, sur les hommes non plus d'ailleurs.
Parmi les femmes qui gardent leur pilosité, la plupart n'en sont pas fans non plus, elles y sont indifférentes. J'ai l'impression que pour bcp de personnes qui s'enlèvent les poils, le fait de garder ses poils impliquerait qu'on "les" aime.
Mais pourquoi ? Moi je m'en fiche de mes poils, ils font partie de mon corps, comme mes coudes, mes genoux, mes oreilles mais je ne les aime pas dans le sens d'y accorder de l'importance ou de l'intérêt. La seule différence, c'est que les poils sont amovibles.
Pour ma compagne, c'est pareil. Elle ne s'enlève aucun poil et s'en fiche complètement, elle ne les trouve ni beaux ni laids, ils sont là, point. C'est un peu ce qu'explique Sandrine.
Je ne dis pas que c'est LA seule façon de les voir, c'est juste pour expliquer un point de vue parmi d'autres et sortir du "j'aime/j'aime pas", "c'est beau/moche".
La phrase suivante me dérange un peu
Je sais que je ne peux pas plus sortir de chez moi en jogging et pas coiffée que les jambes à l'air pas épilées.Peut-être que ça fait de moi quelqu'un de conditionné, mais bon j'ai peut-être été élevée un peu à l'ancienne et j'aime pas non plus croiser des gens négligés
En quoi un homme ou une femme qui garderait ses poils est une personne négligée ?
Les critères de soin et de beauté évoluant avec le temps
Quand on voit les dégâts sur la peau de la plupart des personnes qui se rasent/s'épilent, "prendre soin de soi", c'est justement de ne pas toucher à ses poils. C'est le message de l'industrie cosmétique, en fait, qui veut faire croire à ce mensonge du "prendre soin de soi". Pourquoi ne pas s'arracher les cheveux, tant qu'on y est ?
Il me semble qu'il y a des choses importantes que tu omets : le fait qu'il soit virtuellement impossible de voir une femme ayant des poils dans les médias, même dans les pubs pour des produits dépilatoires, la femme en question épile une jambe déjà glabre ! Cela en dit sur le tabou de la pilosité féminine, alors qu'un homme se rasant dans une pub a des poils visibles.
Autre chose, si on pousse ton raisonnement, pourquoi ne pas l'appliquer aux cheveux ? N'est-ce pas interpellant que les poils qui dérangent sur le corps des femmes sont ceux liés à la puberté, donc à la sexualité ? Bcp de fans du corps glabre disent beurk pour les poils du corps mais pour les poils sur la tête, comme par magie, c'est génial. Et comme par hasard, l'industrie cosmétique vend des tas de produits pour les poils sur la tête mais pas pour entretenir les poils du corps !
Pour terminer, je ne vais pas commenter le mot beauté que tu utilises, c'est totalement subjectif et je ne vois pas pourquoi une femme ayant des poils visibles ne serait pas une "belle" femme, avec toute la subjectivité que cela implique. Tu parles de l'Asie et dans plusieurs pays asiatiques, il est très fréquent de croiser des femmes ayant des poils aux jambes ou aux aisselles, elles ne sont pas vues comme "laides" ou que sais-je.
Pour bien expliciter mes propos (qui sont parfois interprétés négativement), je ne porte aucun jugement sur les personnes qui s'enlèvent les poils. Je m'interroge sur une norme intériorisée par bcp de femmes.
Pour plus d'infos sur l'origine de la norme du glabre, je renvoie à mon site.
- Claire G.Ancien⋅ne
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Re: Pilosité et influence sociétale
12.01.14 21:42
ko a écrit:Moi c'est ce passage que je comprends pas bien (sur la globalité en fait; qu'est ce que tu entends par là?).claire G a écrit:Je ne suis d'ailleurs pas fondamentalement réfractaire à l'idée de le faire pour quelqu'un dans le cadre d'une relation de couple. Mais ça ferait partie d'une globalité et ce n'est pas quelque chose de fondamental pour moi dans l'expression de ma féminité.
Je parlais de la globalité d'une relation de couple, et donc de ce qui peut pour moi rentrer dans de la négociation et des compromis dans le cadre d'une relation d'égale à égal(e).
- CielAncien⋅ne
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Re: Pilosité et influence sociétale
13.01.14 10:58
@pierreg
C'est juste que je ne vois pas le poil comme un sujet à part entière mais plutôt comme un critère esthétique qui va avec beaucoup d'autre et qui définit la règle de ce qu'est être "présentable" aujourd'hui. Après, ça veut pas dire que les règles ne sont pas contestables, au contraire. Mais je pense juste qu'il faudrait les prendre dans l'ensemble et pas seulement sur un seul sujet. Dans l'ensemble c'est tout le rapport entre laideur et beauté qui est concerné. Comme on définit la différence entre les deux, qu'est-ce que ça exprime socialement etc...Focaliser uniquement sur la pilosité ça me paraît un peu bizarre. Mais peut-être que je passe à côté du sujet, je dis pas que j'ai raison
Et prendre soin de soi, selon les époques et les cultures ça peut aller jusqu'à la mutilation, comme la fin du moyen âge qui s'épilaient le front à la chaux ou plus récemment les petites chinoises aux pieds bandés. Certaines civilisations d'amérique du sud bandaient également le crâne des nouveaux nés pour que les plaques crâniennes se soudent différemment et que le crâne soit allongé vers l'arrière; ça devait faire un mal de chien et pourtant....Bref pas besoin d'industrie du cosmétique pour avoir des pratiques reliées à la beauté qui vont vers l'éloignement maximum de l'apparence naturelle.
C'est juste que je ne vois pas le poil comme un sujet à part entière mais plutôt comme un critère esthétique qui va avec beaucoup d'autre et qui définit la règle de ce qu'est être "présentable" aujourd'hui. Après, ça veut pas dire que les règles ne sont pas contestables, au contraire. Mais je pense juste qu'il faudrait les prendre dans l'ensemble et pas seulement sur un seul sujet. Dans l'ensemble c'est tout le rapport entre laideur et beauté qui est concerné. Comme on définit la différence entre les deux, qu'est-ce que ça exprime socialement etc...Focaliser uniquement sur la pilosité ça me paraît un peu bizarre. Mais peut-être que je passe à côté du sujet, je dis pas que j'ai raison
Et prendre soin de soi, selon les époques et les cultures ça peut aller jusqu'à la mutilation, comme la fin du moyen âge qui s'épilaient le front à la chaux ou plus récemment les petites chinoises aux pieds bandés. Certaines civilisations d'amérique du sud bandaient également le crâne des nouveaux nés pour que les plaques crâniennes se soudent différemment et que le crâne soit allongé vers l'arrière; ça devait faire un mal de chien et pourtant....Bref pas besoin d'industrie du cosmétique pour avoir des pratiques reliées à la beauté qui vont vers l'éloignement maximum de l'apparence naturelle.
- Cyb—
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Re: Pilosité et influence sociétale
13.01.14 11:07
@Cyel: Est-ce possible d'enlever le mot "petites" devant "chinoises" stp? Sinon, pour ce qui est de la chirurgie esthétique en Asie, faut quand même se rendre à l'évidence qu'il est plus important pour une femme d'être belle en Asie que pour un homme... être ambitieux c'est plus important que tout.
Pour ma part, quand j'ai la flemme, je sors dans le quartier en short avec les poils aux tibia... et même pas coiffée
Pour ma part, quand j'ai la flemme, je sors dans le quartier en short avec les poils aux tibia... et même pas coiffée
Re: Pilosité et influence sociétale
13.01.14 11:22
@Cyel, je n'ai jamais dit que les mutilations étaient récentes ou nouvelles. Je suis par contre surpris que tu utilises l'expression "prendre soin de soi" pour parler de mutilations et de barbarie (pieds bandés des Chinoises). Certaines personnes parlent aussi de "traditions" pour l'excision, ce sont des euphémismes patriarcaux qui tentent de cacher le contrôle du corps des femmes, de leur sexualité.
Et je ne vois pas pourquoi il faudrait ne pas en faire un sujet à part entière : d'abord, il concerne absolument tout le monde, depuis la puberté. Déjà ce point-là est peu banal. De plus, il est relié à la sexualité et celle des femmes a toujours été sous contrôle patriarcal. Les hommes ont décrété il y a 2500 ans que les poils, c'était pour les hommes (lire Aristophane, qui l'explique très bien). Le patriarcat a bcp d'obsessions. L'une d'elles est la différenciation du corps entre femmes et hommes : il était insupportable pour ces phallocrates/misogynes de la Grèce antique d'être confondus avec une femme. Et qu'ont-ils décrété ? Que les femmes DEVAIENT s'enlever les poils sexuels ! Seul point commun entre F/H, apparaissant à la puberté.
Par la suite, les poils sexuels féminins ont été censurés (statues grecques, tableaux du Moyen Age). Donc, la pilosité féminine est un tabou millénaire et à ce titre, mérite largement un traitement particulier. Maintenant, il est légitime de dire "cela ne me concerne pas car je me conforme à la norme". Mais je ne vois pas en quoi il faut minimiser cette question et d'ailleurs, très peu de parties du corps provoquent autant de réactions négatives chez les femmes, combien se disent "je ne vais pas à la piscine, je ne suis pas épilée". Cela veut bien dire qu'elles ressentent un énorme poids, qu'elles craignent d'être jugées, moquées. Ce que les hommes ne risquent pas, en allant avec ou sans poils à la piscine/à la plage.
Je t'invite à parcourir un peu mon site, surtout les témoignages de femmes subissant un contrôle social parce qu'elles gardent leurs poils, alors que des hommes étant avec eux (à la piscine ou la plage, par exemple), on ne leur dit rien. Cela illustre parfaitement le double standard.
Et je ne vois pas pourquoi il faudrait ne pas en faire un sujet à part entière : d'abord, il concerne absolument tout le monde, depuis la puberté. Déjà ce point-là est peu banal. De plus, il est relié à la sexualité et celle des femmes a toujours été sous contrôle patriarcal. Les hommes ont décrété il y a 2500 ans que les poils, c'était pour les hommes (lire Aristophane, qui l'explique très bien). Le patriarcat a bcp d'obsessions. L'une d'elles est la différenciation du corps entre femmes et hommes : il était insupportable pour ces phallocrates/misogynes de la Grèce antique d'être confondus avec une femme. Et qu'ont-ils décrété ? Que les femmes DEVAIENT s'enlever les poils sexuels ! Seul point commun entre F/H, apparaissant à la puberté.
Par la suite, les poils sexuels féminins ont été censurés (statues grecques, tableaux du Moyen Age). Donc, la pilosité féminine est un tabou millénaire et à ce titre, mérite largement un traitement particulier. Maintenant, il est légitime de dire "cela ne me concerne pas car je me conforme à la norme". Mais je ne vois pas en quoi il faut minimiser cette question et d'ailleurs, très peu de parties du corps provoquent autant de réactions négatives chez les femmes, combien se disent "je ne vais pas à la piscine, je ne suis pas épilée". Cela veut bien dire qu'elles ressentent un énorme poids, qu'elles craignent d'être jugées, moquées. Ce que les hommes ne risquent pas, en allant avec ou sans poils à la piscine/à la plage.
Je t'invite à parcourir un peu mon site, surtout les témoignages de femmes subissant un contrôle social parce qu'elles gardent leurs poils, alors que des hommes étant avec eux (à la piscine ou la plage, par exemple), on ne leur dit rien. Cela illustre parfaitement le double standard.
- CielAncien⋅ne
- Messages : 1331
Date d'inscription : 23/12/2013
Re: Pilosité et influence sociétale
13.01.14 12:09
@pierre
J'ai lu ton site
J'utilise l'expression "prendre soin de soi" à dessein et je comprends et connais toute la charge symbolique qu'il y a derrière, justement. Ce que je voulais simplement dire, c'est pourquoi ne pas s'interroger globalement sur la permanence de la mutilation voire de la douleur dans les critères de beauté, qui sont toujours une manière de s'éloigner de ce qu'on considère comme de l'animalité ou de la sauvagerie. Oui ils sont plus oppressifs pour les femmes et oui c'est un moyen de contrôle. Mais demain si les poils sont acceptés (comme ils l'ont été pendant des années) alors le focus se déplacera sur un autre critère physique qu'il faudra changer pour correspondre à la norme de beauté du moment. L'interrogation que j'ai c'est simplement celle-là.
J'ai lu ton site
J'utilise l'expression "prendre soin de soi" à dessein et je comprends et connais toute la charge symbolique qu'il y a derrière, justement. Ce que je voulais simplement dire, c'est pourquoi ne pas s'interroger globalement sur la permanence de la mutilation voire de la douleur dans les critères de beauté, qui sont toujours une manière de s'éloigner de ce qu'on considère comme de l'animalité ou de la sauvagerie. Oui ils sont plus oppressifs pour les femmes et oui c'est un moyen de contrôle. Mais demain si les poils sont acceptés (comme ils l'ont été pendant des années) alors le focus se déplacera sur un autre critère physique qu'il faudra changer pour correspondre à la norme de beauté du moment. L'interrogation que j'ai c'est simplement celle-là.
Re: Pilosité et influence sociétale
13.01.14 14:52
Ok, je comprends mieux maintenant ton point de vue.
Mais que préconises-tu pour lutter contre le contrôle du corps des femmes ?
L'impression que ça donne quand je te lis, c'est que finalement, donner des droits aux femmes ne sert pas à grand-chose vu que ce que le patriarcat lache d'un côté, il le reprend ailleurs. Je trouve ça défaitiste.
D'autre part, je vois que tu associes les contraintes physiques (pour dire le moins) à la beauté, je ne peux souscrire à cette association. Que des gens trouvent "beaux" les pieds mutilés des Chinoises, c'est leur problème, leurs névroses, je ne vois pas pourquoi il faut se soumettre à la névrose de qq personnes et faire passer leur obsession du contrôle du corps pour de la "beauté" ou une façon de "prendre soin de soi".
Imagine que demain, une "mode" consiste à avoir le crâne rasé pour les femmes. Tu feras quoi ? Pour ne pas être stigmatisée vu que ce sera le dernier cri, tu vas te raser le crâne ? Ce sera "beau" d'avoir le crâne rasé alors qu'on ne souhaite pas s'enlever les cheveux ? Ce critère de "beauté" devra être accepté sans réaction car le contrôle du corps est permanent ? A mon avis, c'est pas demain la veille pour des raisons financières : l'industrie cosmétique perdrait bcp trop de fric, vu la quantité invraisemblable de produits d'entretien pour les cheveux.
Que des gens décident pour eux de se mutiler le corps, soit. Mais que ces mutilations ou modifications corporelles deviennent une norme, cela va à l'encontre du combat féministe. Je précise aussi que si une femme est stigmatisée parce qu'elle s'enlève les poils, je serai le premier à la défendre. A vrai dire, je n'en ai pas encore rencontré mais c'est toujours possible dans un certain contexte.
Mais que préconises-tu pour lutter contre le contrôle du corps des femmes ?
L'impression que ça donne quand je te lis, c'est que finalement, donner des droits aux femmes ne sert pas à grand-chose vu que ce que le patriarcat lache d'un côté, il le reprend ailleurs. Je trouve ça défaitiste.
D'autre part, je vois que tu associes les contraintes physiques (pour dire le moins) à la beauté, je ne peux souscrire à cette association. Que des gens trouvent "beaux" les pieds mutilés des Chinoises, c'est leur problème, leurs névroses, je ne vois pas pourquoi il faut se soumettre à la névrose de qq personnes et faire passer leur obsession du contrôle du corps pour de la "beauté" ou une façon de "prendre soin de soi".
Imagine que demain, une "mode" consiste à avoir le crâne rasé pour les femmes. Tu feras quoi ? Pour ne pas être stigmatisée vu que ce sera le dernier cri, tu vas te raser le crâne ? Ce sera "beau" d'avoir le crâne rasé alors qu'on ne souhaite pas s'enlever les cheveux ? Ce critère de "beauté" devra être accepté sans réaction car le contrôle du corps est permanent ? A mon avis, c'est pas demain la veille pour des raisons financières : l'industrie cosmétique perdrait bcp trop de fric, vu la quantité invraisemblable de produits d'entretien pour les cheveux.
Que des gens décident pour eux de se mutiler le corps, soit. Mais que ces mutilations ou modifications corporelles deviennent une norme, cela va à l'encontre du combat féministe. Je précise aussi que si une femme est stigmatisée parce qu'elle s'enlève les poils, je serai le premier à la défendre. A vrai dire, je n'en ai pas encore rencontré mais c'est toujours possible dans un certain contexte.
- InvitéInvité
Re: Pilosité et influence sociétale
13.01.14 15:08
Pour reprendre une problématique qui a récemment été évoqué (par pierre je crois), les physiques glabres qui infantilisent les corps (dans des cadres sexualisés) ne laissent pas tous les hommes insensibles.
Plusieurs de mes partenaires se sont (je mets au passé parce que je ne les fréquente plus, mais je pense que c'est toujours d'actualité) inquiétés de cette nouvelle norme. Parce que eux se sentaient gênés de déshabiller et d'avoir des relations sexuelles avec une femme sans poils pubiens.
Ils définissaient plus ou moins clairement leur gène, mais ils avaient tous l'impression que l'age de la partenaire était abaissé, et que ce sexe sans poil ressemblait à celui d'une petite fille.
Et tous m'ont dit éprouver une gène " comme de la pédophilie " à voir cette absence de poil.
Ils m'ont tous dit apprécier une taille de poil " pour éviter d'en avoir plein la bouche et de bouffer du foin ", mais ne pas apprécier une épilation trop ... infantilisante.
Je me souviens d'avoir eu plusieurs partenaire, qui avaient cette crainte quand j'enlevais le bas, et étaient rassurés de voir que ben non, y avait bien des poils.
J'ai trouvé ces réactions saines et normales. Pourtant ces partenaires, je ne les avais pas spécialement triés sur le volet.
Mais je pense que cette mode essentiellement pornographique, nuit aux femmes en premier lieu (bien évidemment), mais également à la qualité des rapports entre hommes et femmes, et qu'elle peut gêner (dans une moindre mesure certes) les hommes.
Mon homme lui n'a pas du tout envie de me voir sans poil, il serait très gêné, et je pense qu'il attendrait que ça repousse pour avoir un rapport.
Je ne sais pas si il y a beaucoup d'autres hommes qui pensent ça (sans être particulièrement sensibilisés au féminisme).
Plusieurs de mes partenaires se sont (je mets au passé parce que je ne les fréquente plus, mais je pense que c'est toujours d'actualité) inquiétés de cette nouvelle norme. Parce que eux se sentaient gênés de déshabiller et d'avoir des relations sexuelles avec une femme sans poils pubiens.
Ils définissaient plus ou moins clairement leur gène, mais ils avaient tous l'impression que l'age de la partenaire était abaissé, et que ce sexe sans poil ressemblait à celui d'une petite fille.
Et tous m'ont dit éprouver une gène " comme de la pédophilie " à voir cette absence de poil.
Ils m'ont tous dit apprécier une taille de poil " pour éviter d'en avoir plein la bouche et de bouffer du foin ", mais ne pas apprécier une épilation trop ... infantilisante.
Je me souviens d'avoir eu plusieurs partenaire, qui avaient cette crainte quand j'enlevais le bas, et étaient rassurés de voir que ben non, y avait bien des poils.
J'ai trouvé ces réactions saines et normales. Pourtant ces partenaires, je ne les avais pas spécialement triés sur le volet.
Mais je pense que cette mode essentiellement pornographique, nuit aux femmes en premier lieu (bien évidemment), mais également à la qualité des rapports entre hommes et femmes, et qu'elle peut gêner (dans une moindre mesure certes) les hommes.
Mon homme lui n'a pas du tout envie de me voir sans poil, il serait très gêné, et je pense qu'il attendrait que ça repousse pour avoir un rapport.
Je ne sais pas si il y a beaucoup d'autres hommes qui pensent ça (sans être particulièrement sensibilisés au féminisme).
Re: Pilosité et influence sociétale
13.01.14 15:17
Pour lire énormément d'articles sur des blogs (francophones ou anglophones), ainsi que des groupes FB, je constate que bcp d'hommes n'ayant aucune étiquette féministe s'inquiètent en effet de voir des corps de femmes au pubis glabre. La plupart préfère quand c'est taillé/raccourci, ce qui pour moi est malgré tout une contrainte pour les femmes, pourquoi ne pas laisser l'endroit inaltéré, si ça ne dérange pas la femme évidemment ? Pourquoi est-ce nécessaire absolument d'altérer le corps ?
Le poil en bouche est la plus mauvaise excuse jamais entendue. Pendant des millénaires, les femmes ont eu droit à des cunnis sans que leur(s) partenaire(s) hommes ou femmes n'en fassent tout un foin.
C'est comme par hasard depuis que le glabre est généralisé dans le porno que subitement, le poil en bouche devient un obstacle majeur !
Le poil en bouche est la plus mauvaise excuse jamais entendue. Pendant des millénaires, les femmes ont eu droit à des cunnis sans que leur(s) partenaire(s) hommes ou femmes n'en fassent tout un foin.
C'est comme par hasard depuis que le glabre est généralisé dans le porno que subitement, le poil en bouche devient un obstacle majeur !
- InvitéInvité
Re: Pilosité et influence sociétale
13.01.14 15:43
Ha ? Je sais pas, moi mon homme ne me demande rien, mais je taille un peu quand même (pas terrible avec les élastiques de culottes tout ça, ça tire, ça coince, j'aime pas ...) alors ça ressemble bien à ce que c'est naturellement (pas de forme particulière), juste un peu plus court, et lui, ben il fait pareil, et c'est vrai que moi je préfère quand il taille un peu. Mais bon c'est pas ça qui va m'arrêter si jamais c'est pas fait .
Par contre de mon côté, j'ai un peu le toc du ménage, faut que ça soit net (même si je laisse les poils), et donc du coup niveau hygiène, je lave avant et après sinon je peux pas (même exigence pour mon copain), même si la douche a été prise 4h avant.
Mais ça je sais que c'est moi qui psychote.
Par contre de mon côté, j'ai un peu le toc du ménage, faut que ça soit net (même si je laisse les poils), et donc du coup niveau hygiène, je lave avant et après sinon je peux pas (même exigence pour mon copain), même si la douche a été prise 4h avant.
Mais ça je sais que c'est moi qui psychote.
Re: Pilosité et influence sociétale
13.01.14 15:52
Effectivement, pas mal de femmes disent raccourcir un peu pour éviter que ça gêne ou coince mais si tu raccourcis sans qu'on ne te le demande, ce n'est pas pareil que les hommes disant "pas de cunni si ce n'est pas taillé/raccourci". Cela, on le lit souvent, je trouve. Avec chaque fois la référence à la "jungle", la "forêt équatoriale", etc.
Pour l'hygiène, ce n'est pas des tocs, il me semble. Dès qu'on urine, il y a des odeurs, il me paraît normal que si on souhaite que le/la partenaire mette la langue, on ait au moins lavé l'endroit juste avant mais bon, certaines personnes ne sont pas dérangées.
Pour l'hygiène, ce n'est pas des tocs, il me semble. Dès qu'on urine, il y a des odeurs, il me paraît normal que si on souhaite que le/la partenaire mette la langue, on ait au moins lavé l'endroit juste avant mais bon, certaines personnes ne sont pas dérangées.
- CielAncien⋅ne
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Re: Pilosité et influence sociétale
13.01.14 16:23
@Cyb j'avais pas vu ton commentaire, j'ai dis "petites chinoises" tout simplement parce que quand ça existait on bandait les pieds des petites filles à partir de 3 ou 4 ans.
@Pierre je dis pas qu'il ne faut rien changer. C'est que je disais dans un de mes commentaires, il faut voir quelle norme vaut le coup d'être transgressée. Par exemple, autant ça ne me dérange pas, au contraire, de m'épiler les jambes, les dessous de bras autant l'épilation intégrale je ne veux pas m'y conformer. Je trouve ça infantilisant et puis ça fait un mal de chien. Mais même si je peux penser que la norme de l'épilation est d'une certaine manière oppressive, j'irais pas me battre pour promouvoir le poil. On n'est pas non plus à l'abri demain d'entendre que la femme digne de ce nom ne s'épile pas.
@Pierre je dis pas qu'il ne faut rien changer. C'est que je disais dans un de mes commentaires, il faut voir quelle norme vaut le coup d'être transgressée. Par exemple, autant ça ne me dérange pas, au contraire, de m'épiler les jambes, les dessous de bras autant l'épilation intégrale je ne veux pas m'y conformer. Je trouve ça infantilisant et puis ça fait un mal de chien. Mais même si je peux penser que la norme de l'épilation est d'une certaine manière oppressive, j'irais pas me battre pour promouvoir le poil. On n'est pas non plus à l'abri demain d'entendre que la femme digne de ce nom ne s'épile pas.
Re: Pilosité et influence sociétale
13.01.14 16:35
@Cyel, je pense que tu sous-estimes le pouvoir de l'argent et de la société capitaliste
S'il existait des produits pour entretenir les poils du corps, on pourrait parfaitement imaginer qu'une "mode" des poils soit lancée. Or, il n'existe des produits et une industrie que pour les enlever. Je ne suis pas pour qu'on invente des tas de produits pour les entretenir, ce serait encore faire le jeu capitaliste, je précise.
Sinon, le pubis ne se montrent pas en société (hors contexte naturiste ou club échangiste). On ne peut donc comparer les poils "publics" (visage, aisselles, jambes) et les privés (pubis, seins).
Au-delà de la transgression, il y a pour bcp de femmes qui gardent leur pilosité une simple envie d'être débarrassées d'une contrainte. Dans le groupe FB où l'on en parle, elles sont environ une centaine à avoir arrêté l'épilation/le rasage des aisselles et/ou des jambes.
Pour la plupart d'entre elles, il ne s'agit pas d'un geste de revendication ou de transgression volontaire, elles en avaient marre de cette corvée au résultat plus qu'éphémère, sans parler de la douleur et de tous les inconvénients pour la peau. Et aujourd'hui, elles se sentent très bien, découvrent de nouvelles sensations (se toucher les poils des aisselles, sentir le vent dans les poils des jambes) mais aussi plus simplement, elles sont soulagées car quand on s'enlève les poils, on est souvent à se demander si la repousse n'est pas trop visible et cela devient rapidement une obsession, vu que les poils repoussent à des vitesses différentes selon les endroits du corps.
Donc, comme le disait Sandrine, garder ses poils permet de se libérer de soucis comme la repousse, la gestion des poils incarnés, etc.
Pour terminer, je ne fais pas la « promotion » du poil, je lutte simplement pour que celles qui refusent de se plier à cette norme ne soient plus stigmatisées. En gros, qu’on soit indifférent-e avec le choix des femmes et c’est pas gagné.
S'il existait des produits pour entretenir les poils du corps, on pourrait parfaitement imaginer qu'une "mode" des poils soit lancée. Or, il n'existe des produits et une industrie que pour les enlever. Je ne suis pas pour qu'on invente des tas de produits pour les entretenir, ce serait encore faire le jeu capitaliste, je précise.
Sinon, le pubis ne se montrent pas en société (hors contexte naturiste ou club échangiste). On ne peut donc comparer les poils "publics" (visage, aisselles, jambes) et les privés (pubis, seins).
Au-delà de la transgression, il y a pour bcp de femmes qui gardent leur pilosité une simple envie d'être débarrassées d'une contrainte. Dans le groupe FB où l'on en parle, elles sont environ une centaine à avoir arrêté l'épilation/le rasage des aisselles et/ou des jambes.
Pour la plupart d'entre elles, il ne s'agit pas d'un geste de revendication ou de transgression volontaire, elles en avaient marre de cette corvée au résultat plus qu'éphémère, sans parler de la douleur et de tous les inconvénients pour la peau. Et aujourd'hui, elles se sentent très bien, découvrent de nouvelles sensations (se toucher les poils des aisselles, sentir le vent dans les poils des jambes) mais aussi plus simplement, elles sont soulagées car quand on s'enlève les poils, on est souvent à se demander si la repousse n'est pas trop visible et cela devient rapidement une obsession, vu que les poils repoussent à des vitesses différentes selon les endroits du corps.
Donc, comme le disait Sandrine, garder ses poils permet de se libérer de soucis comme la repousse, la gestion des poils incarnés, etc.
Pour terminer, je ne fais pas la « promotion » du poil, je lutte simplement pour que celles qui refusent de se plier à cette norme ne soient plus stigmatisées. En gros, qu’on soit indifférent-e avec le choix des femmes et c’est pas gagné.
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