Le féminisme radical et le genre
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- GloriAnar—
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Date d'inscription : 28/08/2013
Re: Le féminisme radical et le genre
15.11.13 19:40
Oui j'avais lu quelques témoignages qui en parlaient, je trouve ça tellement gerbant, non seulement dans ce cas particulier ça nie le genre/l'identification au genre d'une personne, mais je trouve que ça nie carrément son statut d'humainLe pronom neutre pour les personnes trans a été et est toujours utilisé afin de nier leur humanité. (En anglais "It" ou "This thing", en français "ça" ou "ce truc")
Je pensais plus au fait de militer pour l'usage de pronoms neutres pour tout le monde, comme certaines féministes, trans ou non, utilisent iel. Mais c'est vrai que ça doit pas être évident.
Tu parles de l'inégalité qui existe entre genre féminin et masculin?nous avons des choses à dire qui ne sont pas totalement inintéressantes, et en particulier concernant l'inégalité qui existe entre les deux genres dominants, ce qui devrait être une évidence pour toute personne trans, quelque soit son genre - il y a surement des exceptions, il y en a toujours
Je galère à trouver des témoignages ou des réflexions de personnes trans qui soient un peu politisées (les réflexions), je tombe souvent sur des récits de transition mais peu d'explications à ces transitions, qu'elles soient individuelles ou collectives (les explications, pas les transitions).
- Claire G.Ancien⋅ne
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Re: Le féminisme radical et le genre
15.11.13 20:09
Oui, comme quasiment toutes les personnes trans connaissent à la fois le genre masculin et le genre féminin socialement d'une façon ou d'une autre, et ce quelque soit leur genre, nous avons une vision de cette inégalité totalement différente des personnes qui n'ont connues que l'une ou l'autre position.GloriAnar a écrit:Tu parles de l'inégalité qui existe entre genre féminin et masculin?
Quelque soit notre genre en fait, nous avons été dans la position Dominante et dans la position dominée. Par exemple j'ai une vision des maletears totalement différente des hommes cis et des femmes cis. En ce sens que je suis capable d'en faire ET de me rendre compte que j'en fais. Une femme cis n'en fait pas par définition (bon c'est discutable, elle peut en faire si elle est très aliénée), et un homme cis a du mal culturellement à se rendre compte qu'il est en plein dedans quand il le fait.
Par exemple (mais c'est en anglais), ce blog là, elle est très politisée (peut être parce que journaliste)GloriAnar a écrit:
Je galère à trouver des témoignages ou des réflexions de personnes trans qui soient un peu politisées (les réflexions), je tombe souvent sur des récits de transition mais peu d'explications à ces transitions, qu'elles soient individuelles ou collectives (les explications, pas les transitions).
http://lastofthecleanbohemians.wordpress.com/
- Mélusine VerteluneBleu⋅e
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Re: Le féminisme radical et le genre
16.11.13 0:24
Il y a aussi ces deux témoignages traduits par Martin Dufresne :
http://clas.olympe.in/spip.php?article2
http://rememberresistdonotcomply.wordpress.com/2013/07/28/une-femme-trans-soutient-les-femmes-de-naissance/
http://clas.olympe.in/spip.php?article2
http://rememberresistdonotcomply.wordpress.com/2013/07/28/une-femme-trans-soutient-les-femmes-de-naissance/
- Claire G.Ancien⋅ne
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Re: Le féminisme radical et le genre
16.11.13 0:46
le deuxième pour moi c'est une opinion que je ne partage pas du tout de la foutaise.. l'avantage masculin des femmes trans (et des hommes trans), c'est quand même d'être les plus nombreuses sur le trottoir et à se faire violer en nombre relatif, d'avoir leur statut d'être humain remis en cause, etc.. etc..
un peu comme les racisées d'ailleurs.
un peu comme les racisées d'ailleurs.
- JezebelAncien⋅ne
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Re: Le féminisme radical et le genre
16.11.13 1:04
Tu penses que c'est un hoax?Claire G. a écrit:le deuxième pour moi c'est de la foutaise..
- Claire G.Ancien⋅ne
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Re: Le féminisme radical et le genre
16.11.13 1:23
Non c'est le discours qui est de la foutaise. Que certaines femmes trans fassent suer les radfems, oui.
Mais ces radfems sont (aux usa) en majorité blanches et cis, et aux usa, qui est sur le trottoir ? les racisées et les trans, en plus grand nombre relatif que les femmes blanches. Qui se fait assassiner sans que la justice ne fasse un procès aux assassins ? les racisées et les trans.
Qui se suicide en russie pour cause de lois oppressantes ? les femmes trans
Qui se fait violer par les soldats aux 4 coins de la planète ? des racisés, de tous les genres.
Donc moi les malheurs des femmes cis blanches américaines persécutées par les méchantes femmes trans et les les méchantes black feminists je veux bien, mais bon
Mais ces radfems sont (aux usa) en majorité blanches et cis, et aux usa, qui est sur le trottoir ? les racisées et les trans, en plus grand nombre relatif que les femmes blanches. Qui se fait assassiner sans que la justice ne fasse un procès aux assassins ? les racisées et les trans.
Qui se suicide en russie pour cause de lois oppressantes ? les femmes trans
Qui se fait violer par les soldats aux 4 coins de la planète ? des racisés, de tous les genres.
Donc moi les malheurs des femmes cis blanches américaines persécutées par les méchantes femmes trans et les les méchantes black feminists je veux bien, mais bon
- JezebelAncien⋅ne
- Messages : 2182
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Re: Le féminisme radical et le genre
16.11.13 1:33
Je posais juste une question, Claire G, mais j'ai l'impression que tu l'a perçue comme une remise en question de ton opinion.
- Claire G.Ancien⋅ne
- Messages : 1070
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Re: Le féminisme radical et le genre
16.11.13 1:44
Je corrige le tir, histoire d'être un peu plus respectueuse avec cette personne qui après tout a le droit de dire ce qu'elle pense. (je parle de cette personne anonyme)
Re: Le féminisme radical et le genre
16.11.13 1:51
question con: "radfem" ça veut juste dire féministes radicales ou c'est un mouvement du féminisme radical ? genre une association ?
j'espère que toutes les féministes radicales ne sont pas comme ça...
j'espère que toutes les féministes radicales ne sont pas comme ça...
- Kaya ValentinelliBleu⋅e
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Date d'inscription : 16/11/2013
Re: Le féminisme radical et le genre
16.11.13 3:26
Ce point me surprend, je pensais que les féministes radicales au contraire affirmaient l'existence du genre ?Claire G. a écrit:
En fait le débat là dessus est impossible, puisque la définition du genre par les féministes radicale est binaire, et que tout le mouvement queer se bat contre la dualité du genre. (Et je rejoinds Judy quand elle dit que toutes les personnes trans ne sont pas queer)
Les féministes radicales disent pour faire court "il n'y a aucun genre, vous nous oppressez à dire le contraire."
Le mouvement queer dit pour faire court "il y a une infinité de genre, vous nous oppressez à dire qu'il n'existe pas."
- Claire G.Ancien⋅ne
- Messages : 1070
Date d'inscription : 20/10/2013
Re: Le féminisme radical et le genre
16.11.13 4:10
ça vient pas de moi, en fait, je connaissais la version queer (et je suis d'accord avec l'analyse d'AS dessus).
Les deux en fait aboutissent une fois la transformation des moeurs effectuée à la même chose : la disparition du concept de genre de l'identité (puisque dans un cas tout le monde a le même et que dans l'autre l'identité définit un genre particulier).
Selon moi (mais c'est une vision personnelle) les féministes radicales et les queer se déchirent alors que ces personnes sont d'accord sur l'objectif.
Et pendant ce temps, le patriarcat se frotte les mains (là dessus je suis pas d'accord avec AS : les deux sont dangereuses pour le patriarcat puisque les deux notions de genre remettent en cause sa position dominante basée selon lui selon 'les lois de la nature',ou n'importe quoi qui lui permet de justifier dominante).
Les deux en fait aboutissent une fois la transformation des moeurs effectuée à la même chose : la disparition du concept de genre de l'identité (puisque dans un cas tout le monde a le même et que dans l'autre l'identité définit un genre particulier).
Selon moi (mais c'est une vision personnelle) les féministes radicales et les queer se déchirent alors que ces personnes sont d'accord sur l'objectif.
Et pendant ce temps, le patriarcat se frotte les mains (là dessus je suis pas d'accord avec AS : les deux sont dangereuses pour le patriarcat puisque les deux notions de genre remettent en cause sa position dominante basée selon lui selon 'les lois de la nature',ou n'importe quoi qui lui permet de justifier dominante).
Antisexisme a écrit:Autant, je peux comprendre qu'on critique la théorie Queer, autant le concept de genre, ça m'échappe.
On avait déjà eu des discussions en lien avec ce sujet, il y a quelques temps. Je vous y renvoie
- Le genre, le queer, etc... des stratégies anti-féministes
- Genre et genre
En particulier, l'un des messages de Déconstruire est assez éclairant :
Le sujet revient à plusieurs reprises et j'ai l'impression qu'il y a des amalgames (et il y a de quoi), alors j'aimerais revenir sur la notion de "genre". C'est un terme qui a été complètement galvaudé au fil du temps, il a notamment été repris par les théories queer et compagnie pour désigner quelque chose de complètement différent politiquement de ce que c'était à la base.
Je ne savais pas très bien comment formuler ça mais j'ai trouvé un bon récap de la situation ici pour les anglophones : http://www.troubleandstrife.org/?page_id=527
Je traduis le tableau " "ancien" genre vs "nouveau" genre " :
Genre "originel" (développé par les anciennes féministes) :
À l'origine le mot "genre" désigne un système de relations sociales et de relations de pouvoir structurées par une division binaire entre "hommes" et "femmes". La catégorisation se fait en général sur la base du sexe biologique, mais le genre tel que nous le connaissons est une donnée plutôt sociale que biologique (c'est à dire que le masculin et le féminin sont définis différemment selon les lieux et les époques).
Le problème avec ça, c'est donc qu'il y a subordination d'un genre par l'autre (les femmes par les hommes).
La solution : le féminisme. Les femmes s'organisent pour rejeter le pouvoir masculin et donc tout le système de genre. Pour les féministes radicales, le nombre idéal de genres serait... aucun.
C'est sur cette idée qu'ont été lancées les études de genre : pour montrer comment on apprend aux garçons à jouer au plus fort, aux petites filles à rester bien sages et obéir, etc.
"Nouveau" genre (celui développé par le mouvement queer) :
Ici le genre c'est un aspect de l'identité personnelle et sociale, généralement assignée à l'individu à sa naissance sur la base de son sexe biologique (mais cette connexion "naturelle" est une illusion, de même que l'idée qu'il doit y avoir deux genres puisqu'il y a deux sexes).
Le problème avec ça, c'est le fait que ce soit un système binaire rigide. Il pousse chaque personne à s'identifier soit à un homme soit à une femme (pas aucun, les deux à la fois, quelque chose entre les deux ou quelque chose de complètement différent), et punit toute personne qui ne s'y conforme pas. Cela oppresse donc les hommes comme les femmes, et spécifiquement ceux qui ne s'identifient pas pleinement avec le modèle prescrit pour leur genre.
La solution : le "queer" : les hommes et les femmes rejettent le système binaire, s'identifient à des "hors le genre" (queer, trans), et demandent une reconnaissance de toute une série d'identités de genre. De cette perspective, le nombre idéal de genres pourrait être infini.
Il n'y ici aucune notion de rapport de pouvoir entre hommes et femmes. En fait, ça n'a rien à voir avec le féminisme, ici on parle de liberté individuelle à se comporter comme on veut en gros, et donc ça n'a pas d'autre conséquences que d'empêcher chacun de s'épanouir en exprimant sa personnalité librement sans qu'on se moque de lui.
---
On a donc un seul terme qui est utilisé pour recouvrir des notions complètement différentes sur le plan politique. Donc il faut savoir que ces deux définitions existent, et que de façon assez invraisemblable elles cohabitent dans les discours, sans qu'on sache forcément de quoi parle la personne qui utilise le mot "genre". Par exemple il arrive trop souvent qu'on dise que les études de genre sont anti-féministes, sans jamais s'être vraiment penché dessus mais en croyant savoir de quoi il s'agit puisqu'on fait en fait référence au "genre queer" (j'sais pas si je suis claire, là ). Alors qu'en fait, oui, la notion de genre à son origine vient du féminisme radical ! Je trouve ça vraiment très dommageable car on perd en crédibilité quand on nous attribue des courants de pensées aussi opposés. Donc quand on parle de genre, il faut préciser à quelle définition on se rapporte (pour ma part, c'est toujours la première).
La notion de genre telle qu'elle est utilisée et popularisée par le mouvement queer (de façon à faire oublier l'existence de la première) me paraît dangereuse pour le féminisme car elle occulte toute une partie de la question, elle oublie les origines de la distinction binaire de genre, qui est faite pour pouvoir instaurer un rapport de pouvoir, elle nie tout problème entre hommes et femmes, bref nie l'utilité du féminisme.
Le queer dit que le genre, ce n'est que ce qu'on fait chacun à titre personnel (comment on s'habille, se comporte etc.), en niant ainsi le fait qu'au delà de nos comportements individuels, ce sont les hommes ont le pouvoir et l'argent, et pas les femmes (et je ne vous parle pas du conditionnement fait par la société, etc. etc.). Le queer dit que c'est un problème individuel, que chacun peut bouleverser le système de genre en se comportant différemment, le féminisme dit que c'est un problème de société et que la performance individuelle n'y change rien.
J'espère ne pas avoir dit de bêtises, et que mon propos est compréhensible. Vous en pensez quoi ?
- Kaya ValentinelliBleu⋅e
- Messages : 9
Date d'inscription : 16/11/2013
Re: Le féminisme radical et le genre
16.11.13 18:28
Ah en fait c'était leur propos du point de vue du résultat si je comprends bien ? ^^
Je connais pas assez la théorie queer pour être en mesure de vraiment comparer après... peut-être que dans la pratique les deux visions une fois appliquées auraient un effet similaire c'est vrai
Je connais pas assez la théorie queer pour être en mesure de vraiment comparer après... peut-être que dans la pratique les deux visions une fois appliquées auraient un effet similaire c'est vrai
- GloriAnar—
- Messages : 354
Date d'inscription : 28/08/2013
Re: Le féminisme radical et le genre
18.12.13 16:06
Je re up ce topic car j'ai trouvé une vidéo intéressante, une féministe radicale anciennement "libérale" (c'est elle qui utilise ce mot) sur les deux manières de voir le genre : (la vidéo est en anglais, et j'avoue qu'elle est trop longue pour que je fasse une traduction )
- Judy Squires—
- Messages : 289
Date d'inscription : 21/05/2012
Re: Le féminisme radical et le genre
18.12.13 20:20
Je reconnais avoir un peu de mal à voir ce qu'il y a de particulièrement intéressant dans cette vidéo.
Je dois admettre que le débat liberal vs. radical au sens anglo-saxon me paraît d'une part relativement lassant, et d'autre part reste pour moi un débat entre personnes cis sur la légitimité des personnes trans à exister et à s'organiser sur la plan politique, en particulier sur la légitimité des femmes trans à faire valoir l'expérience particulière qu'elles ont de la misogynie du monde dans lequel nous vivons. La meilleure preuve en est que pour dénoncer le liberal feminism, elle ne cite finalement que des autrices cis, qui plus est avec des interprétations qui pour au moins une d'entre elles, vont exactement à rebours de ce que celle-ci écrit (je dois reconnaître qu'elle écrit suffisamment mal pour ne pas complètement en tenir rigueur à l'intervenante). A aucun moment elle ne se confronte aux paroles de femmes trans sur ce qu'est être une femme trans : sa pseudo-comparaison avec "je me sens amérindienne" n'est pas grand chose d'autre qu'une caricature grotesque -- dont on pourrait ajouter qu'il est bien plus proche du discours de la psychiatrie institutionnelle transphobe et misogyne que du langage de la plupart des personnes trans elles-mêmes.
La réfutation de l'existence d'un privilège cis est également d'une rare malhonnêteté intellectuelle ; cela me frappe d'autant plus qu'elle est féministe, et que justement extrêmement souvent la transmisogynie se manifeste sous la forme d'une exacerbation de comportements misogynes -- par rapport à ce que sont les comportements misogynes subis par les femmes cis --, notamment en ce qui regarde le viol, la sexualisation de toutes les interactions, les violences conjugales...
Je n'arrive pas à décider quel est le meilleur moment de cette vidéo : celui où elle dit que la simple existence de femmes trans est insultante pour les femmes cis, ou celui où il y a écrit "Je ne suis pas transphobe, je n'ai pas peur des personnes soi-disant trans, je suis juste en désaccord radical avec la façon dont elles vivent", qui n'est pas sans rappeler les "je ne suis pas homophobes" vêtus de rose qui nous ont assez efficacement violentéEs depuis plus d'un an.
En fait je sais à quoi cette vidéo me fait penser : à la dénonciation des chômeuSEs comme "armée de réserve du capital" nécessairement opposée à la victoire finale du socialisme, dénonciation courante à une époque dans les organisations du vieux marxisme.
S'il reste une chose de sûre, c'est que taper sur les femmes trans, ça permet au moins d'avoir l'air radicale à peu de frais, sans remettre en cause grand-chose, et que se dire libérale, ça permet tout autant d'apparaître trans-friendly sans pour autant laisser les femmes trans parler...
Je dois admettre que le débat liberal vs. radical au sens anglo-saxon me paraît d'une part relativement lassant, et d'autre part reste pour moi un débat entre personnes cis sur la légitimité des personnes trans à exister et à s'organiser sur la plan politique, en particulier sur la légitimité des femmes trans à faire valoir l'expérience particulière qu'elles ont de la misogynie du monde dans lequel nous vivons. La meilleure preuve en est que pour dénoncer le liberal feminism, elle ne cite finalement que des autrices cis, qui plus est avec des interprétations qui pour au moins une d'entre elles, vont exactement à rebours de ce que celle-ci écrit (je dois reconnaître qu'elle écrit suffisamment mal pour ne pas complètement en tenir rigueur à l'intervenante). A aucun moment elle ne se confronte aux paroles de femmes trans sur ce qu'est être une femme trans : sa pseudo-comparaison avec "je me sens amérindienne" n'est pas grand chose d'autre qu'une caricature grotesque -- dont on pourrait ajouter qu'il est bien plus proche du discours de la psychiatrie institutionnelle transphobe et misogyne que du langage de la plupart des personnes trans elles-mêmes.
La réfutation de l'existence d'un privilège cis est également d'une rare malhonnêteté intellectuelle ; cela me frappe d'autant plus qu'elle est féministe, et que justement extrêmement souvent la transmisogynie se manifeste sous la forme d'une exacerbation de comportements misogynes -- par rapport à ce que sont les comportements misogynes subis par les femmes cis --, notamment en ce qui regarde le viol, la sexualisation de toutes les interactions, les violences conjugales...
Je n'arrive pas à décider quel est le meilleur moment de cette vidéo : celui où elle dit que la simple existence de femmes trans est insultante pour les femmes cis, ou celui où il y a écrit "Je ne suis pas transphobe, je n'ai pas peur des personnes soi-disant trans, je suis juste en désaccord radical avec la façon dont elles vivent", qui n'est pas sans rappeler les "je ne suis pas homophobes" vêtus de rose qui nous ont assez efficacement violentéEs depuis plus d'un an.
En fait je sais à quoi cette vidéo me fait penser : à la dénonciation des chômeuSEs comme "armée de réserve du capital" nécessairement opposée à la victoire finale du socialisme, dénonciation courante à une époque dans les organisations du vieux marxisme.
S'il reste une chose de sûre, c'est que taper sur les femmes trans, ça permet au moins d'avoir l'air radicale à peu de frais, sans remettre en cause grand-chose, et que se dire libérale, ça permet tout autant d'apparaître trans-friendly sans pour autant laisser les femmes trans parler...
Re: Le féminisme radical et le genre
18.12.13 23:46
La vidéo s'affiche pas chez moi, mais bon si c'est en anglais je suis pas sûre que j'aurais compris et vu ce qu'a l'air d'en dire Judy Squires je ne suis pas sûre de rater grand-chose.
Elle dit vraiment ça dans la vidéo ? Ce n'est pas que je remette en cause ce que tu dis, c'est juste... en fait ça me fait me poser une question un peu naïve, mais : jusqu'à quel moment, sur ce forum, c'est légitime pour des personnes pas concernées par une oppression de poster des choses hyper violentes au nom de débat, de discussion théorique, etc ?
J'ai l'impression que c'est pas la première fois qu'il y a des discussions plus que limites sur les questions trans (j'ai la flemme de retrouver et j'ai pas envie de caricaturer les propos, donc je vais pas redonner d'exemples, et puis ce qu'il y a au-dessus c'est bien suffisant) ; je me rappelle aussi d'une autre discussion qui portait sur les femmes masculines, et donc les butches, où une interenante se sentait obligée de dire qu'elle les trouvait laides, et personne ne réagissait (et moi non plus en même temps, parce qu'étant concerne, et donc directement traitée de laideron, je me sentais même pas de poster et ne voyais pas quoi répondre qui ne soit pas de l'ordre de "mais c'est toi la mocheté, va bouffer tes morts")
Alors je vais peut-être dire les choses un peu agressivement, mais est-ce qu'ici c'est un forum pour les féministes hétérosexuelles et cis ? Est-ce que si on l'est pas on est condamnée à faire sans cesse de la pédagogie ou à se taire sur les sujets qui nous concernent ?
Si je veux entendre que les femmes trans ne sont pas des femmes, les arguments du type "je suis pas xphobe, aha ils me font pas peur à moi" ou que les lesbiennes masculines sont moches, je vais pas sur un forum féministe, je vais au bar PMU du coin
(Je précise qu'il ne s'agit pas d'une attaque sur les modératrices : si on me dit que ce genre de choses n'est pas acceptable, très bien, je peux admettre que j'ai pas alertrer les modés qui ne peuvent pas tout lire, mais le problème c'est que j'ai l'impression qu'en fait c'est tout à fait acceptable que des dominantEs discutent de la légitimé à exister de dominéEs ou se permettent de donner des espèces de jugements)
Je n'arrive pas à décider quel est le meilleur moment de cette vidéo : celui où elle dit que la simple existence de femmes trans est insultante pour les femmes cis, ou celui où il y a écrit "Je ne suis pas transphobe, je n'ai pas peur des personnes soi-disant trans, je suis juste en désaccord radical avec la façon dont elles vivent
Elle dit vraiment ça dans la vidéo ? Ce n'est pas que je remette en cause ce que tu dis, c'est juste... en fait ça me fait me poser une question un peu naïve, mais : jusqu'à quel moment, sur ce forum, c'est légitime pour des personnes pas concernées par une oppression de poster des choses hyper violentes au nom de débat, de discussion théorique, etc ?
J'ai l'impression que c'est pas la première fois qu'il y a des discussions plus que limites sur les questions trans (j'ai la flemme de retrouver et j'ai pas envie de caricaturer les propos, donc je vais pas redonner d'exemples, et puis ce qu'il y a au-dessus c'est bien suffisant) ; je me rappelle aussi d'une autre discussion qui portait sur les femmes masculines, et donc les butches, où une interenante se sentait obligée de dire qu'elle les trouvait laides, et personne ne réagissait (et moi non plus en même temps, parce qu'étant concerne, et donc directement traitée de laideron, je me sentais même pas de poster et ne voyais pas quoi répondre qui ne soit pas de l'ordre de "mais c'est toi la mocheté, va bouffer tes morts")
Alors je vais peut-être dire les choses un peu agressivement, mais est-ce qu'ici c'est un forum pour les féministes hétérosexuelles et cis ? Est-ce que si on l'est pas on est condamnée à faire sans cesse de la pédagogie ou à se taire sur les sujets qui nous concernent ?
Si je veux entendre que les femmes trans ne sont pas des femmes, les arguments du type "je suis pas xphobe, aha ils me font pas peur à moi" ou que les lesbiennes masculines sont moches, je vais pas sur un forum féministe, je vais au bar PMU du coin
(Je précise qu'il ne s'agit pas d'une attaque sur les modératrices : si on me dit que ce genre de choses n'est pas acceptable, très bien, je peux admettre que j'ai pas alertrer les modés qui ne peuvent pas tout lire, mais le problème c'est que j'ai l'impression qu'en fait c'est tout à fait acceptable que des dominantEs discutent de la légitimé à exister de dominéEs ou se permettent de donner des espèces de jugements)
- GloriAnar—
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Date d'inscription : 28/08/2013
Re: Le féminisme radical et le genre
19.12.13 0:20
Oula, il me semble pas du tout qu'elle dise ça (je suis pas bilingue mais je comprends quand même très bien).
La vidéo parle avant tout du genre vu par les radfem et les féministes "libérales".
Ce qu'elle dit à 29min, c'est que si on accepte la définition du genre comme quelque chose qu'on peut changer comme on veut, dont on peut se sortir facilement, tout en ne parlant pas de la hiérarchie des genres et de la domination masculine, on dit que les femmes pourraient très bien ne plus être opprimées par le genre, qu'il suffirait qu'elles "do something else".
Ensuite elle parle d'une amie trans qui lui a dit qu'elle n'avait pas de privilège mâle, et elle dit qu'elle a réfléchit à ce qu'à dit son amie mais que pour elle avoir été élevé comme un garçon était un privilège en soi.
Elle dit aussi qu'elle a "peur" des hommes à cause de leur socialisation (domination etc), que sortir de cette socialisation, de ce qu'on nous a inculqué durant l'enfance si on était traité comme un garçon, c'est pas devenir une femme, c'est pas être trans* mais être révolutionnaire. (J'ai l'impression qu'elle veut dire que sortir d'une des catégorie du binaire ne te fait pas forcément rentrer dans l'autre). Bon du coup puisque je suis partie vous voulez que je traduise, comme ça vous pourrez décider si c'est acceptable ou non?
Edit : je pense avoir retrouvé le passage incriminé, à 20min : elle dit que puisque le genre est une hiérarchie, et qu'il implique pour les femmes d'être soumises et oppressées, dire que le genre est un choix individuel est oppressif, parce que personne ne choisit d'être soumis ou ne l'est de naissance.
Pour ça :
Il est écrit : "Je pense que "transphobe" est un mot ridicule. Je n'ai pas de peur irrationnelle ("strange fear") des personnes qui disent être trans. Je suis en désaccord profond avec elles, comme la plupart des féministes radicales".
Sinon je précise que j'ai clairement pas posté cette vidéo dans le but de blesser des gens, je m'en excuse si ça a été le cas. Néanmoins, je trouve dommage de refuser de parler d'un sujet important du féminisme parce qu'on est pas d'accord sur sa définition et ses applications. Beaucoup de radfem jugent que la manière dont est vu le genre et l'identité de genre aujourd'hui est quelque chose de dangereux pour les femmes, et ce dans certaines de ses applications pratiques comme théoriques.
Je m'intéresse au féminisme radical depuis quelques temps, malheureusement il existe très peu de sources françaises et je connais aucune radfem personnellement. Si ce sujet n'est plus toléré sur ce forum, j'aimerai qu'on me prévienne, et je chercherai un endroit où je pourrai échanger sur ce sujet, même si je trouve ça bien moins intéressant de parler de féminisme radical uniquement avec des féministes radicales ( je précise au cas où : je ne parle pas de quitter le forum, mais d'en trouver un autre où je pourrais poser mes questions sans blesser personne).
La vidéo parle avant tout du genre vu par les radfem et les féministes "libérales".
Ce qu'elle dit à 29min, c'est que si on accepte la définition du genre comme quelque chose qu'on peut changer comme on veut, dont on peut se sortir facilement, tout en ne parlant pas de la hiérarchie des genres et de la domination masculine, on dit que les femmes pourraient très bien ne plus être opprimées par le genre, qu'il suffirait qu'elles "do something else".
Ensuite elle parle d'une amie trans qui lui a dit qu'elle n'avait pas de privilège mâle, et elle dit qu'elle a réfléchit à ce qu'à dit son amie mais que pour elle avoir été élevé comme un garçon était un privilège en soi.
Elle dit aussi qu'elle a "peur" des hommes à cause de leur socialisation (domination etc), que sortir de cette socialisation, de ce qu'on nous a inculqué durant l'enfance si on était traité comme un garçon, c'est pas devenir une femme, c'est pas être trans* mais être révolutionnaire. (J'ai l'impression qu'elle veut dire que sortir d'une des catégorie du binaire ne te fait pas forcément rentrer dans l'autre). Bon du coup puisque je suis partie vous voulez que je traduise, comme ça vous pourrez décider si c'est acceptable ou non?
Edit : je pense avoir retrouvé le passage incriminé, à 20min : elle dit que puisque le genre est une hiérarchie, et qu'il implique pour les femmes d'être soumises et oppressées, dire que le genre est un choix individuel est oppressif, parce que personne ne choisit d'être soumis ou ne l'est de naissance.
Pour ça :
ou celui où il y a écrit "Je ne suis pas transphobe, je n'ai pas peur des personnes soi-disant trans, je suis juste en désaccord radical avec la façon dont elles vivent"
Il est écrit : "Je pense que "transphobe" est un mot ridicule. Je n'ai pas de peur irrationnelle ("strange fear") des personnes qui disent être trans. Je suis en désaccord profond avec elles, comme la plupart des féministes radicales".
Sinon je précise que j'ai clairement pas posté cette vidéo dans le but de blesser des gens, je m'en excuse si ça a été le cas. Néanmoins, je trouve dommage de refuser de parler d'un sujet important du féminisme parce qu'on est pas d'accord sur sa définition et ses applications. Beaucoup de radfem jugent que la manière dont est vu le genre et l'identité de genre aujourd'hui est quelque chose de dangereux pour les femmes, et ce dans certaines de ses applications pratiques comme théoriques.
Je m'intéresse au féminisme radical depuis quelques temps, malheureusement il existe très peu de sources françaises et je connais aucune radfem personnellement. Si ce sujet n'est plus toléré sur ce forum, j'aimerai qu'on me prévienne, et je chercherai un endroit où je pourrai échanger sur ce sujet, même si je trouve ça bien moins intéressant de parler de féminisme radical uniquement avec des féministes radicales ( je précise au cas où : je ne parle pas de quitter le forum, mais d'en trouver un autre où je pourrais poser mes questions sans blesser personne).
- JezebelAncien⋅ne
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Date d'inscription : 18/07/2012
Re: Le féminisme radical et le genre
19.12.13 0:44
SkinnyFatGirl a écrit:
(Je précise qu'il ne s'agit pas d'une attaque sur les modératrices : si on me dit que ce genre de choses n'est pas acceptable, très bien, je peux admettre que j'ai pas alertrer les modés qui ne peuvent pas tout lire, mais le problème c'est que j'ai l'impression qu'en fait c'est tout à fait acceptable que des dominantEs discutent de la légitimé à exister de dominéEs ou se permettent de donner des espèces de jugements)
Effectivement on ne lit pas tout et on ne regarde pas tout non plus. Donc c'est toujours mieux de raporter les posts à contenu problématique.
Si la vidéo contient ce que dit Judy Squire (je ne l'ai pas encore regardée mais j'ai beaucoup de mal à streamer les vidéos en ce moment), elle n'a effectivement pas sa place ici (ou alors pour être dénoncée, éventuellement).
Concernant le forum, je crois que nous sommes une majorité à être cis et hétéro, donc évidemment, ça se reflète dans la tonalité mais je ne pense pas que ça soit dans un but exclusif. Je peux me tromper, mais je crois que nous faisons toutes et tous, dans l'ensemble, des effort pour nous ouvrir aux oppressions qui ne nous concernent pas directement. De mon point de vue, en revanche, il est difficile de toutes les repérer systématiquement (je sais que dans mon cas, je ne suis pas toujours au fait de la misogynie latente de certains support, par exemple, or je suis concernée).
Egalement, à quel moment intervient on pour dénoncer quelque chose qui ne nous concerne pas sans voler la parole des premier-es concerné-es? Je n'écris pas ce ci pour dédouaner quiconque, c'est, pour moi, un véritable problème que, personnellement, je n'ai toujours pas trouver comment gérer. Peut être suis-je la seule. Il est parfois difficile de se positionner sur une problématique sans devenir, au choix, un-e white savior, un-e hétéro-savior, un-e cis-savior, etc
En tout cas, je pense que ça vaudrait le coup d'aborder ceci plus en profondeur sur le forum (je crois que j'avais déjà ouvert un fil sur le vol de parole ou quelque chose d'approchant).
Je ne me souviens pas du passage que tu as cité concernant les butch, mais je suis désolée que tu aies eu à vivre ça sans que personne ne réagisse. Si cela devait se reproduire, n'hésite pas à nous le signaler et j'espère qu'à l'avenir nous serons tous et toutes plus réactives.
- GloriAnar—
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Date d'inscription : 28/08/2013
Re: Le féminisme radical et le genre
19.12.13 1:01
En fait comme j'ai édité mon post précédent un peu tard, je vous invite à lire l'ajout, et je re précise que ce qu'il y marqué au tableau est un mail envoyé par une personne du groupe DGR (Deep Green Resistance) qui a provoqué de vives réactions.
Re: Le féminisme radical et le genre
19.12.13 4:07
Je fais une réponse rapide, je compléterai peut-être plus tard :
Sinon pour répondre à GloriAnar : le but de mon post était pas de te viser particulièrement, juste de dire que j'ai l'impression que ça revient régulièrement (juste en remontant ce fil, il me semble). Après j'ai un peu du mal quand tu dis :
Pour moi c'est pas la question du féminisme radical qui pose problème, mais le fait que cette vidéo contient visiblement un passage transphobe (c'est problématique de parler d'une vidéo que j'ai pas pas vue, mais bon, c'est la faute à mon ordinateur ). À côté de ça, il y a des féministes radicales "non transphobes"[1], des féministes radicales trans, ..., donc il ne s'agit pas de dire qu'il ne faut pas parler "du"[2] féminisme radical. De même que lorsqu'il y a la critique du choix sexiste d'une affiche antifa, je ne pense pas qu'il s'agisse de dire qu'on ne doit pas parler d'antifascisme sur ce forum.
De plus, je crois pas que je suis spécialement pour dire "il faut supprimer plus de posts". Je sais pas si j'ai spécialement quelque chose à proposer d'ailleurs Je sais pas comment on gère un forum, et je sais pas si certains outils qu'on peut mettre en place dans la vraie vie pourraient être adaptables, et à l'inverse il y en a sans doute d'autres à inventer.
[1]: je mets entre guillemets parce que je pense que dans une société transphobe, peu de gens peuvent réellement ne pas être transphobes (comme pour les autres oppressions), mais qui en tout cas qui ne servent pas de théories pour justifier leur transphobie.
[2]: là si je mets des guillemets c'est parce que j'ai pas l'impression que ce soit un courant homogène. La plupart des personnes que je connais qui se revendiquent "féministe radicale" ne me semblent pas avoir forcément la même approche. Voilà, c'était les notes de bas de pages explicatives de guillemets.
Je suis d'accord que c'est une difficulté. Un truc que je me rends compte sur mon comportement à moi : si ça me concerne pas, je vais avoir du ma à prendre l'intitiative de réagir pour ne pas "voler la parole"; mais quand ça me concerne, j'ai plus de mal à réagir parce que j'ai plus de mal à prendre de la distance (maintenant que je traîne un peu plus ici, je pense que j'aurais moins de mal à réagir, cela dit) et j'ai l'impression d'être facilement agressive et (des fois , pas tout le temps ) je me censure parce que j'ai l'impression de pas pouvoir réagir (comme il faut)Jezebel a écrit:
Egalement, à quel moment intervient on pour dénoncer quelque chose qui ne nous concerne pas sans voler la parole des premier-es concerné-es? Je n'écris pas ce ci pour dédouaner quiconque, c'est, pour moi, un véritable problème que, personnellement, je n'ai toujours pas trouver comment gérer. Peut être suis-je la seule. Il est parfois difficile de se positionner sur une problématique sans devenir, au choix, un-e white savior, un-e hétéro-savior, un-e cis-savior, etc
Je suis assez d'accord (peut-être que ça vaudrait le coup de splitter ce topic ?) En dehors du vol de parole, pour moi une question que je me pose sincèrement c'est : si je ne suis pas capable de réagir calmement et sans m'énerver sur quelque chose qui me concerne, est-ce que ma réaction va être perçue comme légitime ou au contraire est-ce que ça va envenimer les choses et que je vais juste me faire tacler parce que je suis pas gentille ? (j'ai une expérience de vie réelle où si tu n'es pas capable de réagir poliment sur certaines choses tu te fais assez vite ostracisée et j'imagine que je suis pas la seule).
En tout cas, je pense que ça vaudrait le coup d'aborder ceci plus en profondeur sur le forum (je crois que j'avais déjà ouvert un fil sur le vol de parole ou quelque chose d'approchant).
Sinon pour répondre à GloriAnar : le but de mon post était pas de te viser particulièrement, juste de dire que j'ai l'impression que ça revient régulièrement (juste en remontant ce fil, il me semble). Après j'ai un peu du mal quand tu dis :
Je m'intéresse au féminisme radical depuis quelques temps, malheureusement il existe très peu de sources françaises et je connais aucune radfem personnellement. Si ce sujet n'est plus toléré sur ce forum, j'aimerai qu'on me prévienne, et je chercherai un endroit où je pourrai échanger sur ce sujet, même si je trouve ça bien moins intéressant de parler de féminisme radical uniquement avec des féministes radicales ( je précise au cas où : je ne parle pas de quitter le forum, mais d'en trouver un autre où je pourrais poser mes questions sans blesser personne).
Pour moi c'est pas la question du féminisme radical qui pose problème, mais le fait que cette vidéo contient visiblement un passage transphobe (c'est problématique de parler d'une vidéo que j'ai pas pas vue, mais bon, c'est la faute à mon ordinateur ). À côté de ça, il y a des féministes radicales "non transphobes"[1], des féministes radicales trans, ..., donc il ne s'agit pas de dire qu'il ne faut pas parler "du"[2] féminisme radical. De même que lorsqu'il y a la critique du choix sexiste d'une affiche antifa, je ne pense pas qu'il s'agisse de dire qu'on ne doit pas parler d'antifascisme sur ce forum.
De plus, je crois pas que je suis spécialement pour dire "il faut supprimer plus de posts". Je sais pas si j'ai spécialement quelque chose à proposer d'ailleurs Je sais pas comment on gère un forum, et je sais pas si certains outils qu'on peut mettre en place dans la vraie vie pourraient être adaptables, et à l'inverse il y en a sans doute d'autres à inventer.
[1]: je mets entre guillemets parce que je pense que dans une société transphobe, peu de gens peuvent réellement ne pas être transphobes (comme pour les autres oppressions), mais qui en tout cas qui ne servent pas de théories pour justifier leur transphobie.
[2]: là si je mets des guillemets c'est parce que j'ai pas l'impression que ce soit un courant homogène. La plupart des personnes que je connais qui se revendiquent "féministe radicale" ne me semblent pas avoir forcément la même approche. Voilà, c'était les notes de bas de pages explicatives de guillemets.
Re: Le féminisme radical et le genre
19.12.13 9:32
SkinnyFatGirl a écrit:La vidéo s'affiche pas chez moi
https://www.youtube.com/watch?v=Ot8cBm0YmXo
- HS sur la récupération de vidéo:
Je ne regarde jamais les vidéos sur les sites genre youtube ou DM, je les télécharge. C'est bcp plus facile de les revoir, d'aller en arrière ou en avant avec un vrai lecteur de vidéo plutôt que cette daube de lecteur intégré au navigateur.
Il y a plusieurs solutions pour les récupérer, dont un add-on à Mozilla qui s'appelle DownloadHelper, on peut aussi passer par le site http://www.keepvid.com
- sandrineAncien⋅ne
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Date d'inscription : 15/09/2012
transfert
19.12.13 11:59
@SkinnyFatgirl:
Le commentaire sur les butches qui seraient laides:
Je lui ai répondu, une pansexuelle (Claire G) a répondu... Mais si d'autres ne l'ont pas fait il peut y avoir mille raisons (pas lu le message, pas trouvé nécessaire d'en rajouter une couche, etc.)
https://feminisme.1fr1.net/t1763p15-les-femmes-viriles#49368
Vous noterez que justement, l'auteure du message se sent légitime pour juger la "beauté" des butches parce qu'elle serait "elle même lesbienne"...
C'est moi qui ai créé ce fil sur les femmes "viriles", après avoir lu des commentaires intolérables sur une femme culturiste (dont on ignore tout de l'orientation sexuelle, uniquement sur la base du look...).
(Caroline Wang, à gauche)
Les hommes qui font ces commentaires la supposent plutôt hétéro et développent des fantasmes qui concernent toutes les femmes à mon avis:
(Exemples):
Le commentaire sur les butches qui seraient laides:
Vypera a écrit:Rassurez-moi, on a quand même le droit de trouver ça laid les lesbiennes masculines ? Je dis d'autant plus calmement que je suis moi-même lesbienne...
Je lui ai répondu, une pansexuelle (Claire G) a répondu... Mais si d'autres ne l'ont pas fait il peut y avoir mille raisons (pas lu le message, pas trouvé nécessaire d'en rajouter une couche, etc.)
https://feminisme.1fr1.net/t1763p15-les-femmes-viriles#49368
Vous noterez que justement, l'auteure du message se sent légitime pour juger la "beauté" des butches parce qu'elle serait "elle même lesbienne"...
C'est moi qui ai créé ce fil sur les femmes "viriles", après avoir lu des commentaires intolérables sur une femme culturiste (dont on ignore tout de l'orientation sexuelle, uniquement sur la base du look...).
(Caroline Wang, à gauche)
Les hommes qui font ces commentaires la supposent plutôt hétéro et développent des fantasmes qui concernent toutes les femmes à mon avis:
(Exemples):
plutôt crever que baiser cette chose
y’a vraiment un vagin la dedans ?
on peut mettre ça enceinte ?
@zharafield la chienasse: Ce n’est pas toi qui la baise je pense, mais plutôt elle qui te viole….
- Claire G.Ancien⋅ne
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Re: Le féminisme radical et le genre
19.12.13 12:18
Sur le prétendu danger que serait les femmes trans pour le féminisme radical, il serait bon de mettre certaines choses en perspective avec un regard marxiste :
Les féministes radicales en majorité font partie de la bourgeoisie nord-américaine, et sont également en majorité blanches.
Les femmes trans les plus opprimées de la planète font partie du lumpen prolétariat hispano-américain, et sont en majorité métisses.
Un regard simplement marxiste montre donc qui est situation d'oppresseuse (H.S : mon correcteur d'orthographe me signale que ce mot n'existe pas au féminin, c'est amusant) et qui est en situation d'opprimée.
Les féministes radicales nord américains se fichent royalement du sort des femmes trans sud américaines, par mépris de classe, par racisme et par transphobie c'est une évidence à mes yeux.
De leur point de vue les femmes trans, ce sont les femmes trans nord-américaines blanches exclusivement, les autres n'existent pas.
Celles qui souffrent le plus de transphobie, ce sont bel et bien celles qui sont à la fois trans, femmes et victimes de racisme. Si en plus elles ont le sida et elles ne savent pas lire, elles sont opprimées de 5 façons différente.
Alors les études "à la con" faites par des blanches nord américaines en bonne santé qui font des white tears, qui se plaignent de cisphobie, et autres conneries du même genre, franchement je trouve que ça ressemble furieusement à des masculinistes qui se plaignent de l'oppression insupportable dont ils sont victimes de la part des féministes.
Les féministes radicales en majorité font partie de la bourgeoisie nord-américaine, et sont également en majorité blanches.
Les femmes trans les plus opprimées de la planète font partie du lumpen prolétariat hispano-américain, et sont en majorité métisses.
Un regard simplement marxiste montre donc qui est situation d'oppresseuse (H.S : mon correcteur d'orthographe me signale que ce mot n'existe pas au féminin, c'est amusant) et qui est en situation d'opprimée.
Les féministes radicales nord américains se fichent royalement du sort des femmes trans sud américaines, par mépris de classe, par racisme et par transphobie c'est une évidence à mes yeux.
De leur point de vue les femmes trans, ce sont les femmes trans nord-américaines blanches exclusivement, les autres n'existent pas.
Celles qui souffrent le plus de transphobie, ce sont bel et bien celles qui sont à la fois trans, femmes et victimes de racisme. Si en plus elles ont le sida et elles ne savent pas lire, elles sont opprimées de 5 façons différente.
Alors les études "à la con" faites par des blanches nord américaines en bonne santé qui font des white tears, qui se plaignent de cisphobie, et autres conneries du même genre, franchement je trouve que ça ressemble furieusement à des masculinistes qui se plaignent de l'oppression insupportable dont ils sont victimes de la part des féministes.
- GloriAnar—
- Messages : 354
Date d'inscription : 28/08/2013
Re: Le féminisme radical et le genre
19.12.13 13:25
Alors les études "à la con" faites par des blanches nord américaines en bonne santé qui font des white tears, qui se plaignent de cisphobie, et autres conneries du même genre, franchement je trouve que ça ressemble furieusement à des masculinistes qui se plaignent de l'oppression insupportable dont ils sont victimes de la part des féministes.
Désolée mais de quoi tu parles? Quelles études? Qui s'est plaint de cisphobie?
Pour ce qui est de l'intersectionnalité, il existe des féministes radicales qui ne sont pas blanches, qui ne sont pas valides, etc, comme partout.
Sinon j'ai écrit
Beaucoup de radfem jugent que la manière dont est vu le genre et l'identité de genre aujourd'hui est quelque chose de dangereux pour les femmes
et non que les femmes trans sont un danger pour le féminisme radical.
Et sinon, en terme matérialiste, les femmes ne peuvent oppresser personne puisqu'elles n'ont accès à aucun moyen d'oppression (pouvoir, influence, moyens matériels etc).
- JezebelAncien⋅ne
- Messages : 2182
Date d'inscription : 18/07/2012
Re: Le féminisme radical et le genre
19.12.13 13:58
GloriAnar a écrit:
Et sinon, en terme matérialiste, les femmes ne peuvent oppresser personne puisqu'elles n'ont accès à aucun moyen d'oppression (pouvoir, influence, moyens matériels etc).
Est-ce que c'est si systématique que ça?
Sinon, je ne vois pas Dworkin comme bourgeoise, et les autres écrits des radfem que j'ai lu ne réfletaient pas cette mentalité non plus.
Je trouve inquiétant que l'on utilise le terme de bourgeoise pour systématiquement discréditer et décridibiliser les femmes qui ont le malheur de ne pas subir toutes les oppressions.
Encore une fois, Delphy a très bien démontré pourquoi s'attaquer à la figure de la bourgeoise (au sens réel du terme) était une manoeuvre oppressive de la part des hommes (de tous les hommes, quelles que soit leur classe). Je trouve malheureux que les femmes fassent également de même.
- GloriAnar—
- Messages : 354
Date d'inscription : 28/08/2013
Re: Le féminisme radical et le genre
19.12.13 14:07
Qu'est-ce que tu veux dire pas systématique? Que certaines femmes ont un certain accès (restreint quand même je pense) au pouvoir?
Si c'est ça, oui je pense qu'il existe certaines femmes qui reprennent à leur compte les codes de la société patriarcale/raciste etc, (c'est ce qui est décrit dans "Les femmes de droite" de Dworkin si je ne m'abuse), mais je parlais au niveau d'une classe politique.
Au niveau national ou mondial, ce ne sont pas les femmes qui ont instauré un système capitaliste basé sur l'exploitation d'hommes et de femmes non-blancs, pauvres, trans, etc, ni elles qui en tirent des bénéfices directs.
Après évidemment les femmes vivent dans la même société que les hommes, et par exemple en tant que blanche je bénéficie moi-même des politiques de suprématie blanche, ne serait-ce qu'en achetant mon café produit par des paysans sud-américains sous-payés, mais faire porter aux femmes la responsabilité de ce système détourne le regard du véritable oppresseur.
Sinon je plussois le reste de ton post.
Si c'est ça, oui je pense qu'il existe certaines femmes qui reprennent à leur compte les codes de la société patriarcale/raciste etc, (c'est ce qui est décrit dans "Les femmes de droite" de Dworkin si je ne m'abuse), mais je parlais au niveau d'une classe politique.
Au niveau national ou mondial, ce ne sont pas les femmes qui ont instauré un système capitaliste basé sur l'exploitation d'hommes et de femmes non-blancs, pauvres, trans, etc, ni elles qui en tirent des bénéfices directs.
Après évidemment les femmes vivent dans la même société que les hommes, et par exemple en tant que blanche je bénéficie moi-même des politiques de suprématie blanche, ne serait-ce qu'en achetant mon café produit par des paysans sud-américains sous-payés, mais faire porter aux femmes la responsabilité de ce système détourne le regard du véritable oppresseur.
Sinon je plussois le reste de ton post.
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